(AOF) - Stellantis affiche la plus forte baisse de l'indice CAC 40, avec une chute de 13,32% à 12,608 euros. Le constructeur automobile a lancé un lourd avertissement sur ses résultats 2024 : il anticipe désormais une marge opérationnelle courante entre 5,5% et 7% contre une marge opérationnelle courante "à deux chiffres" initialement prévue. UBS souligne que cet avertissement était largement anticipé mais qu'il surprend par son ampleur: le résultat opérationnel 2024 devrait être inférieur de 40% au consensus. Ce dernier s'élevait à environ 8%-9% pour la marge opérationnelle courante.
Le free cash-flow industriel est, lui, attendu entre -5 milliards et -10 milliards d'euros, par rapport au free cash-flow industriel "positif" visé précédemment. Le consensus s'élevait à 5 milliards d'euros.
"La détérioration du contexte automobile mondial est marquée par une prévision de marché 2024 en baisse par rapport au début de l'année, alors même que la concurrence s'est intensifiée en raison de l'augmentation de l'offre et d'une concurrence chinoise accrue", explique Stellantis.
Accélération du déstockage
Le constructeur a aussi décidé " d'amplifier significativement les actions entreprises pour corriger les problèmes de performance en Amérique ". Il a accéléré le plan de normalisation des niveaux de stock aux Etats-Unis, visant à ne pas dépasser 330 000 véhicules chez les concessionnaires à la fin de l'année 2024, au lieu de l'objectif initial du premier trimestre 2025.
Ses actions comprennent " une baisse des ventes au réseau en Amérique du Nord de plus de 200 000 véhicules au second semestre 2024 contre 100 000 selon les prévisions précédentes par rapport à la même période de l'année précédente ". Stellantis cite enfin " une augmentation des promotions sur les véhicules des années modèles 2024 et antérieures, et des initiatives d'amélioration de la productivité qui englobent à la fois des ajustements de coûts et de capacité ".
La firme franco-américano-italienne est la dernière société du secteur en date à émettre un profit warning. Volkswagen a lancé son deuxième avertissement de l'année vendredi soir après BMW et Mercredi ces dernières semaines.
Après des années de très bonnes performances, le groupe avait publié des résultats décevants au premier semestre en raison de ses difficultés aux Etats-Unis et de la réduction de ses stocks. L'action du constructeur automobile perd désormais quelque 40% depuis le début de l'année, enregistrant ainsi la seconde plus forte baisse du CAC 40.
Réagissant à cet avertissement et à celui de Volkswagen vendredi, UBS pense que la performance du secteur automobile dans les semaines et les mois à venir sera plafonnée par la détérioration des fondamentaux jusqu'en 2025, indépendamment de l'argument de la "valeur".
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