(AOF) - Eurofins (+8,25% à 53,42 euros) affiche la plus forte progression du CAC 40 après avoir rassuré sur l’impact de la guerre commerciale sur son activité. Le spécialiste des analyses alimentaires, environnementales, pharmaceutiques et cosmétiques a enregistré un premier trimestre meilleur que prévu. Sur cette période, ses revenus ont atteint 1,767 milliard d’euros, en hausse de 6,9 %, soit légèrement au-dessus des prévisions des analystes. En organique, la progression s’élève à 2,6 %, ou à 3,9 % ajustée des jours ouvrés, contre respectivement +2 et +3,3 % au quatrième trimestre 2024.
L'activité du groupe a également été soutenue par les acquisitions, 11 au total sur le premier trimestre pour un chiffre d'affaires pro forma de plus de 160 millions d'euros sur l'exercice 2024, en incluant Synlab en Espagne.
Dans le détail, en organique, l'activité Life, qui représente près de 41 % des ventes totales, a connu une progression de 5,1 %, à 718 millions d'euros, tandis qu'au niveau des zones géographiques, toujours à périmètre et change constants, le chiffre d'affaires en Europe a augmenté de 2,9 %, à 893 millions d'euros.
Eurofins Scientific en a profité pour confirmer l'ensemble de ses objectifs annuels : une croissance organique de ses ventes comprises entre 4 et 6 % et une marge d'Ebitda ajustée supérieure à celle de 2024 (22,3 %). A horizon 2027, l'entreprise vise toujours une croissance organique moyenne de 6,5 % par an et un chiffre d'affaires potentiel moyen des acquisitions de 250 millions d'euros chaque année sur la période consolidée à mi-exercice.
Enfin, le groupe a rassuré sur son exposition à la guerre commerciale en déclarant que " les tarifs douaniers potentiels et mis en œuvre, actuellement en discussion entre les gouvernements, ne devraient pas avoir d'impact direct et significatif sur la structure de coûts ". Eurofins a également indiqué que ses activités n'étaient pas cycliques et donc moins affectées par l'impact de ralentissements économiques.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- 1er mondial, créé en 1987, de la bio-analyse intervenant dans les services biopharmacologiques, les produits alimentaires, les tests environnementaux, les diagnostics cliniques, les tests pour consommateurs et l’offre de technologies de tests pour industriels ;
- Montée en puissance internationale de l’activité, de 6,7 Mds€, générée par l’Europe pour 51 % des ventes et l’Amérique du nord pour 38 % ;
- Modèle d’affaires fondé sur 4 piliers : maillage des marchés par les laboratoires « spoke » de fourniture de tests simples et par les centres de compétence « hubs », croissance externe, propriété des actifs immobiliers et pénétration du marché asiatique ;
- Capital contrôlé par la famille fondatrice Martin (32,7 % du capital et plus de 50 % des droits de vote), Gilles Martin étant président-directeur général du conseil de 8 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- investissements focalisés sur 3 secteurs à forte croissance: l’alimentaire (notamment les PFAS), la biologie médicale (tests génétiques) et l’environnement, avec une diversification prudente, telle celle dans les laboratoires pour matériaux de batteries,
- organisation en réseaux de PME donnant autonomie aux entités opérationnelles–950 laboratoires avec, dans chacun des 60 pays, un centre de services dédiés -paie, achats…,
- sécurisation du réseau par la montée à 34,5 % des grands laboratoires détenus par le groupe, soit un investissement annuel de 200 M€ environ jusqu’à 2027,
- panachage entre croissance externe et ouverture ou déploiement de sites,
- innovation donnant un avantage concurrentiel :
- coordination des systèmes propriétaires de gestion des données,
- laboratoires et plateformes de solutions détenus en propre (système LIMS), bases de données BioPrint et lancement de DiscoveryAI (réduction de 20 % la durée de mise sur le marché des médicaments),
- accompagnement de start-up (+ 320), contribuant à plus de 11 % de la croissance des revenus depuis 2000, notamment dans les diagnostics in vitro, la génomique et les biomarqueurs pour transplantation de foie ;
- Stratégie environnementale visant la neutralité carbone pour 2025 via :
- la généralisation de la mesure des émissions générées par chacun des sites,
- le recours aux crédits carbone et la participation au fonds Livelihood Carbon,
- la gestion circulaire et l’investissement dans des fermes solaires ;
- Légitimité scientifique et stratégique forte -activité résiliente, fortes barrières à l’entrée, partenariats anciens avec les institutions de recherche, plus de 200 000 méthodes d’analyse ;
- Bilan maîtrisé : levier de la dette de 1,9 et autofinancement libre de 801 M€.
Défis
- Activité marquée par une forte saisonnalité (débuts d’année poussifs), par la sensibilité aux conditions climatiques et par les effets de change (négatifs au 1er semestre) ;
- Sanction boursière, depuis fin octobre, au ralentissement de la croissance des ventes, nourrie par de fortes positions vendeuses sur l’action Eurofins, elles-mêmes légitimées par les exigences récurrentes d’informations supplémentaires de la part du fonds Muddy Waters ;
- Anticipations 2025 : croissance organique du chiffre d’affaires autour de 5 %, apport attendu de 250 M€ des acquisitions, amélioration de la marge opérationnelle ;
- Objectifs 2027confirmés : revenus proches de 10 Mds€, marge opérationnelle de + 24 %, autofinancement libre proche de 1,5 Md€ et effet de levier autour de 1,5 ;
- Dividende 2024 en hausse à 0,60 €.
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