Contre la tendance générale qui est redevenue plus favorable en cette fin de semaine, les groupes de Défense européens sont chahutés en matinée à l'image de Thales et de Dassault Aviation qui reculent respectivement de 4% et 2%, en queue du CAC40. Le secteur qui a récemment profité des craintes au sujet de la détérioration de la situation en Ukraine subit un certain contrecoup en vue de l'ouverture de possibles négociations de paix début 2025 avec l'installation de l'administration Trump au pouvoir à partir du 20 janvier.
Le week-end dernier, Joe Biden a levé au contraire les restrictions qui empêchaient jusqu'à présent l'Ukraine d'utiliser des armes fournies par les États-Unis pour frapper en profondeur le territoire russe. Kiev a aussitôt visé plusieurs cibles militaires éloignées de sa frontière. Moscou a parallèlement annoncé que le président Vladimir Poutine avait approuvé une nouvelle doctrine, présentée en septembre dernier, qui autorise notamment le recours à l'arme atomique en cas d'attaque conventionnelle contre son territoire soutenue par un Etat doté de l'arme nucléaire. Un premier tir de missile moyenne portée non chargé a été réalisé hier par Moscou en guise d'avertissement...
Coup de semonce
Parmi les derniers avis de brokers, Bernstein reste à 'surperformance' sur Dassault Aviation, mais avec un objectif ajusté en baisse de 225 à 230 euros. Thalesperd de son côté 4% à 146 euros en début de séance à Paris, alors qu'on a appris hier soir que le géant de la Défense et de l'aéronautique fait l'objet d'une enquête en France et au Royaume-Uni sur des soupçons de pots-de-vin et de corruption. Le 'Serious Fraud Office' a en effet déclaré avoir ouvert une enquête aux côtés du Parquet national financier français. L'affaire porte sur des soupçons de corruption d'un agent public étranger et de trafic d'influence concernant un contrat d'armement en Asie, a précisé à 'Reuters' une source judiciaire.. "Nous allons ensemble poursuivre rigoureusement toutes les pistes de notre enquête sur ces graves allégations", a indiqué Nick Ephgrave, le directeur du Serious Fraud Office.
"Thales coopère avec le PNF en France et le SFO au Royaume-Uni", a déclaré un porte-parole de Thales à 'Bloomberg'. "Le groupe respecte toutes les réglementations nationales et internationales".
.