Bourse : quels sont les mauvais élèves de 2024 ?

Place aux 'cancres'. Après avoir dressé hier le bilan des meilleurs élèves du millésime en cours, il est l'heure de répertorier les plus mauvaises performances de la place parisienne depuis le premier...

Place aux 'cancres'. Après avoir dressé hier le bilan des meilleurs élèves du millésime en cours, il est l'heure de répertorier les plus mauvaises performances de la place parisienne depuis le premier janvier. Sur le CAC40, STMicroelectronics fait pâle figure avec un titre qui abandonne 40,5%. Le spécialiste des semi-conducteurs est durement affecté par la situation difficile sur le marché automobile tandis que les autres débouchés industriels sont moroses et que le déstockage aggrave la donne. Résultat, le groupe franco-italien a lancé, fin juillet, un second avertissement sur ses comptes annuels en trois mois...

Dans le luxe, Kering plonge de 37%. Comme l'ensemble de l'industrie, le groupe de la famille Pinault souffre du ralentissement de la demande. L'Europe est atone, la Chine est en panne et les clients américains commencent à ralentir leurs emplettes après une période de frénésie... Kering doit aussi gérer la relance de Gucci, sa marque star qui souffre d'un manque d'attractivité... Dans ce contexte, le management a prévenu que le résultat opérationnel courant pourrait être plus faible qu'attendu au second semestre et marquer une baisse de 30% sur un an.

Marche arrière pour Stellantis

Stellantis est aussi secoué cette année (-33%). Le constructeur automobile n'échappe pas à la morosité sectorielle. Il a enregistré une baisse de 14% de son chiffre d'affaires au premier semestre, imputable à la transition en cours dans le renouvellement de sa gamme de véhicules, qui a pesé sur les volumes et les prix. Si les équipes de Carlos Tavares continuent de mettre la pression pour réduire les coûts, comme l'illustre le licenciement de près de 2.500 personnes aux Etats-Unis, l'environnement reste compliqué avec la baisse des aides à l'achat d'un véhicule électrique et la féroce concurrence des groupes chinois. Edenred (-31,5%) fait également partie des mauvais élèves. Le spécialiste des avantages aux salariés, sous la menace d'une amende en Italie pour une possible fraude, a été délaissé ces derniers mois. Dans un contexte moins porteur, la société souffre également de la concurrence qui tend à s'intensifier et des craintes de ralentissement de sa croissance. Enfin, Dassault Systèmes (-23%) complète ce TOP 5 négatif. L'éditeur de logiciels a revu à la baisse ses objectifs annuels après avoir intégré "des facteurs de volatilité" dans ses nouvelles perspectives. "Nous avons observé que la signature des transactions faisait l'objet d'une certaine prudence de la part de nos clients, dans un environnement géopolitique complexe", a souligné la firme. JP Morgan affirmait récemment que la prudence manifestée par Dassault Systèmes risque de susciter des questions chez les investisseurs, alors que l'environnement géopolitique est complexe depuis déjà un certain temps.

Atos et Casino au tapis

Sur le SBF120, deux gros gadins sont à noter : Casino et Atos. Deux groupes qui ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois. A la suite d'une restructuration financière de grande ampleur qui aura vu les actionnaires extrêmement dilués, le distributeur (-95%) est passé sous le contrôle majoritaire de Daniel Kretinsky. L'entreprise a subi une cure de minceur en vendant ses actifs en Amérique Latine ainsi que ses hypermarchés et ses supermarchés dans l'Hexagone. Il ne reste plus dans le périmètre que Monoprix, Cdiscount et les magasins de proximité tels Franprix. Dans un environnement guère favorable, la partie est encore loin d'être gagnée. Après de multiples rebondissements, la société de services du numérique (-88%) a fini par trouver un accord de restructuration financière avec ses créanciers. Un accord qui passera par une conversion massive de la dette en actions nouvelles et verra, comme pour Casino, les actionnaires être extrêmement dilués. Maintenant que la restructuration est quasiment verrouillée, toute la question est de savoir si la situation va continuer de se dégrader ou se normaliser et si par conséquent, la restructuration financière sera suffisante, rappelait un analyste.

Forvia broie également du noir en 2024 avec un titre qui affiche pour le moment une chute de 54%. Les doutes entourant la transition énergétique dans le secteur automobile sur fond de guerre commerciale avec la Chine et de remous politiques en Europe continuent de plomber le secteur automobile. Depuis l'achat à prix fort de l'allemand Hella, l'ex-Faurecia subit aussi une forme de défiance liée à un endettement élevé. L'équipementier a néanmoins pris de nombreuses mesures pour améliorer son bilan et sa profitabilité. Worldline n'est guère mieux loti (-47,7%). Fin juillet, le spécialiste des services de paiement a légèrement averti sur ses résultats en raison notamment de tendances de consommation plus faibles en Europe. Mais cet ajustement faisait suite à un gros warning à l'automne 2023... Enfin, Air France KLM (-44,2%) reste boudé par la communauté financière. Malgré la transformation opérée par Ben Smith, la compagnie fait face à de nombreux défis politiques, en France comme aux Pays-Bas, et reste dépendante de l'évolution des cours du pétrole et des conflits géopolitiques. Les JO de Paris n'ont par ailleurs pas eu l'effet positif initialement escompté...