Automobile : Trump secoue le secteur, Stellantis plonge !

Stellantis signe la chute du jour à Paris avec un titre qui plonge de 7,4% à 12 euros. Les équipementiers Forvia et Valeo perdent encore davantage de terrain tandis que Volkswagen et BMW trébuchent de...

Stellantis signe la chute du jour à Paris avec un titre qui plonge de 7,4% à 12 euros. Les équipementiers Forvia et Valeo perdent encore davantage de terrain tandis que Volkswagen et BMW trébuchent de respectivement 7% et 4,5% à Francfort. La très forte baisse du compartiment automobile est logiquement reliée aux dernières annonces de Donald Trump puisque le président américain a fait savoir que des droits de douane de 25% seront imposés au Mexique et au Canada dès demain.

Ces nouveaux tarifs douaniers remettent en question des chaînes d'approvisionnement vieilles de plusieurs décennies, en particulier pour les constructeurs automobiles du monde entier qui ont installé des centres de fabrication au Mexique, en grande partie pour approvisionner le marché américain. L'an dernier, les Etats-Unis ont importé 3,6 millions de véhicules du Mexique et du Canada (dont 2,5 millions du Mexique), représentant environ 22% des véhicules vendus dans le pays, notent les équipes d'Oddo BHF.

Volkswagen a exporté plus de 500.000 véhicules vers les États-Unis depuis le Mexique en 2024, détaille 'Bloomberg'. L'entreprise possède d'importants sites de fabrication dans des endroits comme Puebla et San Jose Chiapa, et y emploie des milliers de travailleurs. Les fournisseurs automobiles allemands exploitent plus de 330 sites dans le pays, tandis que les constructeurs automobiles y possèdent plusieurs usines qui ont produit 716.000 voitures particulières en 2023. BMW, qui emploie environ 3.700 travailleurs dans son usine de San Luis Potosi, a exporté 95.151 véhicules du Mexique vers les États-Unis l'année dernière, souligne l'agence.

"Les droits de douane sur les voitures vendues aux États-Unis mais produites en dehors des États-Unis ont des conséquences directes sur la rentabilité des constructeurs", explique Moritz Kronenberger, gestionnaire de portefeuille chez Union Investment. "Les prix devraient augmenter de plusieurs milliers de dollars pour compenser les droits de douane, ce qui aura à son tour un impact sur le volume des ventes".

Selon les analystes, les droits de douane américains à l'encontre du Mexique pourraient être plus dommageables pour les constructeurs automobiles européens que des tarifs douaniers à l'encontre de l'UE. "Nous pensons qu'environ huit milliards d'euros des revenus de Volkswagen sont affectés par les tarifs douaniers et environ 16 milliards d'euros des revenus de Stellantis", affirment les équipes de Stifel. "Si VW et Stellantis devaient supporter l'impact total, cela représenterait environ 12% (VW) et 40% (Stellantis) de leur EBIT 2025. Cependant, l'impact réel pourrait être bien inférieur. Stellantis va probablement délocaliser la production et répercuter une partie des coûts supplémentaires... "

En ce qui concerne les fournisseurs de pièces automobiles, Valeo et Forvia devraient être parmi les plus touchés, selon les analystes d'Oddo BHF. Ils expliquent qu'une une part non négligeable des véhicules assemblés aux USA utilisent des composants provenant d'équipementiers implantés chez les deux voisins, illustrant le fait que l'ensemble de la production automobile nord-américaine devrait être impacté. Sur le plan industriel et au-delà des enjeux de logistique à très court terme, le risque d'une supply-chain en grande difficulté (équipementiers Tier-1/Tier-2 déjà en situation précaire) semble majeur, selon le courtier.

A noter que Renault (aucune activité dans la région) limite son repli à 1% sur le marché parisien.