Wall Street : vers de nouveaux records, ou pas ?

Wall Street qui a rejoint de nouveaux sommets historiques mercredi soir sur le S&P500 à 6.358 pts, reste encore ferme ce jeudi en pré-séance, alors que les négociations autour des dossiers commerciaux...

Wall Street qui a rejoint de nouveaux sommets historiques mercredi soir sur le S&P500 à 6.358 pts, reste encore ferme ce jeudi en pré-séance, alors que les négociations autour des dossiers commerciaux avancent à grands pas du côté de Tokyo et de Bruxelles... Les marchés profitent ainsi des dernières annonces commerciales, en particulier avec Tokyo : Donald Trump s'est ainsi félicité du "plus important accord commercial jamais conclu avec le Japon". Le président américain a annoncé des droits de douane de 15% seraient prélevés sur les produits en provenance du pays dans le cadre d'un accord commercial conclu entre Washington et Tokyo. Donald Trump a indiqué que l'accord conduirait Tokyo à investir 550 milliards de dollars aux Etats-Unis. L'accord devrait notamment réduire les tensions qui pèsent sur l'industrie automobile japonaise, qui voit les droits de douane qui lui étaient imposés passer de 25% à 15%...

Toujours sur le terrain commercial, l'Union européenne et les Etats-Unis s'orientent aussi vers un accord qui prévoirait des droits de douane de base de 15% sur les produits européens importés sur le territoire américain, ont déclaré des sources diplomatiques européennes, ce qui permettrait au bloc communautaire d'éviter des taxes douanières américaines de 30% à compter du 1er août. Ce taux de 15%, qui pourrait également concerner le secteur automobile, serait ainsi similaire à celui prévu dans l'accord-cadre entre les Etats-Unis et le Japon... La Commission européenne a fait savoir mercredi que sa priorité était de parvenir à un accord avec l'administration de Donald Trump afin d'éviter l'instauration d'un seuil plancher de 30% de droits de douane sur tous les produits européens à compter du 1er août, date butoir fixée par le président américain. Un consensus semble ainsi se dessiner sur un taux autour de 15%, même si des sources diplomatiques ont rapporté à Reuters que les Vingt-Sept avaient approuvé jeudi un ensemble de mesures commerciales de rétorsion, à hauteur de 93 milliards d'euros, en cas d'absence d'accord...

Scott Bessent a par ailleurs confirmé qu'il rencontrerait son homologue chinois la semaine prochaine et discuterait d'un possible report de la date butoir du 12 août pour un relèvement des droits de douane envisagés par les Etats-Unis contre la Chine. Bessent a souligné sur Fox Business que les relations commerciales avec la Chine étaient "en très bonne place" et que des rencontres auraient lieu lundi et mardi prochains à Stockholm. "Je pense que nous sommes vraiment parvenus à un nouveau niveau avec la Chine, qui est très constructif et où nous pouvons, nous allons pouvoir, aboutir à beaucoup de choses maintenant que la question commerciale s'est en quelque sorte installée à un bon niveau", a-t-il dit... Sur le front commercial toujours, les négociations se poursuivent entre les Etats-Unis et l'Union européenne qui prépare parallèlement d'éventuelles représailles en cas d'échec des pourparlers...

La saison des résultats se poursuit également avec des bonnes surprises du côté d'Alphabet. L'euro revient sur les 1,1735/$ après le statu quo de la BCE sur ses taux directeurs ce jeudi. L'or revient à 3.359$ l'once. Le bitcoin pointe sur les 118.000$. Le brent revient à 69$. Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans avance de deux points de base, à 4,4077%.

Les valeurs

Alphabet a publié mercredi soir un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes de Wall Street, grâce à une forte demande pour ses services cloud. Le chiffre d'affaires total du groupe est ainsi ressorti à 96,43 milliards de dollars au deuxième trimestre, face à un consensus d'environ 94 milliards de dollars. Le bénéfice du groupe sur la période allant d'avril à juin s'est établi à 2,31$ par action, alors que les analystes anticipaient en moyenne un montant de 2,18$ par action. Les ventes publicitaires de Google, qui représentent environ 75% du chiffre d'affaires global, ont progressé de 10,4% à 71,34 milliards de dollars, battant le consensus qui était de 69,50 milliards de dollars. Le groupe a par ailleurs revu à la hausse, à environ 85 milliards de dollars, ses plans de dépenses d'investissement. Des annonces qui s'inscrivent sur fond de mise en service de nouvelles fonctionnalités alimentées par l'intelligence artificielle et de stabilité du marché de la publicité en ligne. Les ventes de la division "cloud" de Google ont ainsi progressé de près de 32% sur la période avril-juin, alors que le consensus de marché était situé à +26,5%. "Avec cette demande forte et croissante pour nos produits et services Cloud, nous renforçons notre investissement dans les dépenses de capital", a déclaré le directeur général d'Alphabet, Sundar Pichai Si Google est toujours devancé en termes de ventes "cloud" par AWS d'Amazon et par Azure de Microsoft, le groupe a multiplié les offres d'IA pour remporter de lucratifs contrats avec des entreprises. OpenAI, l'éditeur de ChatGPT, a ainsi récemment ajouté Google Cloud à sa liste de fournisseurs...

Tesla a fait état d'une baisse de 12% de son chiffre d'affaires trimestriel dans un contexte de concurrence accrue et de protestation contre les positions politiques de son patron Elon Musk. Le groupe n'a pas communiqué de prévision pour ses livraisons annuelles en soulignant des "préoccupations économiques". Sur la période allant d'avril à juin, le chiffre d'affaires du groupe s'est ainsi établi à 22,50 milliards de dollars, contre 25,5 milliards de dollars un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un montant de 22,75 milliards de dollars. Il s'agit du deuxième trimestre consécutif de recul de son chiffre d'affaires, en dépit de la mise en vente d'une nouvelle version très attendue de son Model Y, que les investisseurs considéraient comme susceptible de relancer la demande...Tesla a fait savoir qu'il avait débuté en juin la production d'un premier lot de véhicules à bas coût, ajoutant qu'il s'attendait à des volumes de production lors de la seconde moitié de l'année. Aucune précision n'a cependant été donnée mercredi par Tesla sur la configuration de ce nouveau véhicule ou sur le nombre d'unités ayant déjà été produites. Une grande partie de la valorisation boursière du géant technologique repose notamment sur son pari de déployer des robotaxis, dont un essai à petite échelle a été lancé le mois dernier à Austin au Texas. Tesla avait déjà publié début juillet ses chiffres de production et livraisons pour le deuxième trimestre. Face à une demande sans relief en Europe et une rude concurrence en Chine, le groupe avait raté le consensus de livraisons... Au deuxième trimestre, le constructeur a ainsi produit 410.244 véhicules et en a livré 384.122. Le consensus était d'environ 400.000 VE produits et 390.000 livrés. Tesla a par ailleurs déployé 9,6 GWh de produits de stockage d'énergie. La production de Model 3 et Model Y a totalisé 396.835 unités alors que les livraisons de Model 3/Y ont été au nombre de 373.728. Le troisième trimestre devrait ainsi marquer un rattrapage de la demande...

IBM est chahuté en repli de plus de 5% en pré-séance à Wall Street, alors que la société américaine a annoncé des ventes de logiciels plus faibles que prévu. Les ventes de logiciels sont ainsi ressorties à 7,39 milliards de dollars sur la période, inférieures aux estimations de 7,41 milliards de dollars. Le "AI book of business" d'IBM, qui combine les réservations et les ventes réelles, a augmenté au global à 7,5 milliards de dollars, soit une hausse de 1,5 milliard de dollars par rapport au trimestre précédent. La société a en revanche dépassé les estimations pour son chiffre d'affaires et son bénéfice du deuxième trimestre : IBM a publié un chiffre d'affaires de 16,98 milliards de dollars au deuxième trimestre, contre des estimations de 16,60 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté du deuxième trimestre s'élève à 2,80 dollars par action, contre 2,65 dollars estimés par les analystes.

Blackstonea publié des bénéfices distribuables qui ont progressé pour atteindre 1,6 milliard de dollars, soit 1,21 dollar par action, pour les trois mois se terminant le 30 juin, contre 1,3 milliard de dollars, soit 96 cents par action, un an plus tôt. Avec un bond de 25% de son bénéfice au deuxième trimestre, le plus grand gestionnaire d'actifs alternatifs au monde a bénéficié de gains importants dans ses activités de crédit et de capital-investissement. Le retour des marchés boursiers sur des niveaux record permet aux grands gestionnaires d'actifs tels que Blackstone d'en profiter. Les ventes d'actifs dans le segment du crédit et de l'assurance se sont élevées à 10 milliards de dollars, tandis que la société a également vendu pour 7,3 milliards de dollars d'actifs de capital-investissement. Les nouvelles entrées de 52,1 milliards de dollars ont contribué à porter les actifs sous gestion de Blackstone à 1.200 milliards de dollars, soit une hausse de 13% par rapport à l'année précédente. Le segment du crédit et de l'assurance a attiré plus de la moitié des entrées totales. Le secteur du capital-investissement a également enregistré des bénéfices distribuables de 751,4 millions de dollars, en hausse de 55% par rapport à l'année précédente. Les actifs sous gestion de la division immobilière ont en revanche reculé de 3%, mais les bénéfices distribuables sectoriels ont augmenté de 10%.

ServiceNow bondit de plus de 7% en pré-séance à Wall Street, alors que l'éditeur de logiciels a revu à la hausse ses prévisions de revenus d'abonnements annuels qui devraient se situer entre 12,78 et 12,80 milliards de dollars, contre 12,64 et 12,68 milliards de dollars prévus précédemment. Ses prévisions de revenus d'abonnement pour le troisième trimestre, situées entre 3,26 et 3,27 milliards de dollars, dépassent l'estimation moyenne des analystes qui était de 3,20 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires de ServiceNow est ressorti à 3,22 milliards de dollars pour le trimestre clos le 30 juin, ce qui bat aussi les estimations de 3,12 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action de 4,09 dollars a également fait mieux que les prévisions de 3,58 dollars pour le deuxième trimestre. Les entreprises adoptent actuellement en masse les solutions d'entreprise basées sur le cloud de fournisseurs tels que ServiceNow, Salesforce et Freshworks pour rationaliser les opérations et stimuler la productivité dans le cadre de l'essor actuel de l'IA. ServiceNow a donc annoncé projeter des revenus d'abonnement du troisième trimestre au-dessus des estimations de Wall Street, malgré l'incertitude économique due à l'évolution des politiques commerciales américaines et aux mesures de réduction des coûts de l'administration Trump qui ont conduit à des annulations de contrats et à des retards... La société basée à Santa Clara qui a annoncé en mars dernier l'acquisition de la société d'IA Moveworks pour 2,85 milliards de dollars, a déclaré que les contraintes budgétaires des agences fédérales américaines devraient persister au cours du trimestre actuel. La société a par ailleurs indiqué que son projet d'acquisition de Moveworks devrait être finalisé dans la seconde moitié de l'année ou au début de l'année prochaine, en raison de l'examen en cours par le ministère de la Justice des États-Unis...

American Airlines a annoncé ce jour une perte plus importante que prévu pour le troisième trimestre, pénalisée par la faiblesse de la demande de voyages intérieurs aux Etats-Unis qui se traduit par un plus grand nombre de sièges invendus et une érosion des tarifs. Le transporteur aérien américain s'attend à ce que la perte ajustée par action pour le trimestre en cours soit comprise entre 10 et 60 cents, alors que les analystes tablaient sur une perte de seulement 7 cents sur la période écoulée. La direction de la compagnie aérienne avait déjà retiré ses prévisions de bénéfices pour 2025 en avril dernier, rejoignant ainsi un nombre croissant d'entreprises qui affirmaient que l'inquiétude liée à la conjoncture économique actuelle rendait difficile toute prévision pour l'ensemble de l'année... La compagnie aérienne prévoit de "fournir une mise à jour pour l'année entière dès que les perspectives économiques se préciseront".

Honeywell annonce relever ses prévisions annuelles après avoir dépassé les attentes de Wall Street pour ses résultats du deuxième trimestre, aidé par une forte demande pour ses pièces aérospatiales et ses services de maintenance. Les ventes totales ont grimpé de 8,1% pour atteindre 10,35 milliards de dollars, dépassant l'estimation moyenne des analystes qui était située à 10 milliards de dollars. Honeywell a publié un bénéfice ajusté de 2,75 dollars par action, dépassant également les attentes des analystes qui tablaient sur 2,66 dollars. La société, qui fournit des systèmes avioniques et de contrôle de vol à Boeing et Airbus a profité de la hausse de la demande, les constructeurs d'avions augmentant leur production après les retards accumulés dus aux problèmes de chaîne d'approvisionnement. Honeywell a également bénéficié de la pénurie de nouveaux avions en fournissant des services de maintenance et de réparation d'aéronefs, les compagnies aériennes continuant à faire voler une flotte plus ancienne et plus coûteuse... La division aérospatiale de l'entreprise a enregistré un bond de 10,7% de son chiffre d'affaires, à 4,31 milliards de dollars, au deuxième trimestre. Honeywell prévoit désormais un bénéfice ajusté par action pour 2025 compris entre 10,45 et 10,65 dollars, contre une prévision précédente de 10,20 à 10,50 dollars. Le groupe a également revu à la hausse ses prévisions de revenus et s'attend désormais à un chiffre d'affaires situé entre 40,8 et 41,3 milliards de dollars pour l'année, contre 39,6 et 40,5 milliards de dollars prévus précédemment...

Keurig Dr Pepper, le groupe alimentaire américain spécialiste de la torréfaction et de la vente de café et boissons non-alcoolisées, est recherché en pré-séance à Wall Street, après avoir annoncé un chiffre d'affaires légèrement supérieur aux attentes de Wall Street ce jeudi pour le deuxième trimestre, grâce à une forte demande pour ses boissons énergisantes et ses boissons non alcoolisées, en particulier aux États-Unis. Les ventes nettes pour le trimestre écoulé ont ainsi grimpé de 6,1% pour atteindre 4,16 milliards de dollars, par rapport aux estimations de 4,14 milliards de dollars, selon le consensus de place. Keurig Dr Pepper affiche un bénéfice ajusté de 49 cents par action, conforme aux anticipations. Les volumes du fabricant de Sun Drop ont augmenté de 5%, contre une hausse de 1,8% l'année précédente, Ghost ayant contribué à hauteur de 4 points à la croissance des volumes. Les ventes nettes dans le segment des boissons aux États-Unis ont progressé de 10,5%, contre une hausse de 3,3% au cours du trimestre précédent. La société continue de prévoir une croissance annuelle du chiffre d'affaires net à un chiffre moyen et une croissance du bénéfice ajusté à un chiffre élevé. "Bien que le second semestre présente de nouveaux défis, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs pour 2025", a commenté la directrice générale Tim Cofer. La direction rappelle malgré tout que l'instabilité découlant des politiques tarifaires du président Trump a entraîné une baisse des dépenses de consommation. Keurig est également confrontée à un risque direct de tarifs douaniers sur ses activités au Canada et au Mexique, notamment en raison du boycott canadien des produits américains, et à l'impact des prix du café déterminés par les tarifs douaniers...

Société(s) citée(s) :
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