Wall Street : Uber éteint Tesla ! S&P 500 et Dow Jones au sommet

Wall Street se redresse désormais après une ouverture en ordre dispersé. Les indices S&P 500 et Dow Jones atteignent même de nouveaux sommets historiques, tandis que le Nasdaq se reprend à moins de 2%...

Wall Street se redresse désormais après une ouverture en ordre dispersé. Les indices S&P 500 et Dow Jones atteignent même de nouveaux sommets historiques, tandis que le Nasdaq se reprend à moins de 2% de ses records. Le S&P progresse de 0,53% à 5.811 pts, le Dow Jones prend 0,77% à 42.780 pts et le Nasdaq gagne 0,23% à 18.322 pts. Les indices profitent de résultats bancaires plutôt rassurants, alors que l'indice des prix à la production s'affiche quant à lui peu lisible. Tesla chute, alors que la présentation du 'Cybercab' a été froidement accueillie. Uber flambe en revanche, au plus haut de son histoire, la menace d'une concurrence du groupe de Musk n'étant visiblement pas imminente...

Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 0,2% à 75,7$. L'once d'or fin prend 0,9% à 2.653$. L'indice dollar rend 0,1% face à un panier de devises.

Hier, la cote américaine avait consolidé, suite aux annonces d'une inflation des prix à la consommation supérieure aux attentes et d'un rebond des inscriptions hebdomadaires au chômage.

L'incertitude géopolitique demeure par ailleurs, alors que l'Iran se dit prêt à tous les scénarios concernant la probable riposte israélienne suite à son attaque aux missiles. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s'est entretenu cette semaine avec Joe Biden, tandis qu'Israël prépare sa contre-attaque contre Téhéran. En attendant, Biden a demandé à Netanyahou de réduire le plus possible l'impact sur les civils au Liban. Les deux dirigeants ont échangé avant-hier au téléphone, pour la première fois depuis près de deux mois. Ils doivent rester en contact étroit les prochains jours...

En Chine, alors que l'indice SSE composite terminait ce matin en forte baisse de 2,55%, les investisseurs espèrent le déploiement de 2.000 milliards de yuans de soutien supplémentaire, à en croire Bloomberg, qui note que c'est ce que les opérateurs attendent pour ce week-end du Ministère chinois des finances. Le financement, qui représenterait environ 283 milliards de dollars, prendrait la forme d'obligations gouvernementales.

En ce qui concerne les taux de la Fed, l'outil CME FedWatch montre une probabilité de 84% environ d'une baisse d'un quart de point le 7 novembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 4,5 et 4,75%, contre 4,75 à 5% actuellement.

Une majorité substantielle de responsables de la Fed ont plaidé en septembre en faveur de la baisse des taux de 50 points de base, selon les "Minutes" du FOMC publiées mercredi soir. Toutefois, selon ce compte rendu de la réunion des 17 et 18 septembre, un consensus encore plus important est ressorti autour de l'idée que cette décision n'engageait pas la Fed à respecter un calendrier pour réduire les coûts d'emprunt... Les partisans d'une baisse des taux d'un demi-point en septembre ont "observé qu'un tel recalibrage de la politique monétaire permettrait de l'aligner davantage sur les récentes indicateurs concernant l'inflation et le marché du travail".

Certains participants à la réunion de septembre ont cependant prôné une baisse de seulement 25 points de base, tandis que "plusieurs autres" ont indiqué qu'ils auraient "pu soutenir" une telle mesure. La décision de septembre "ne doit toutefois pas être interprétée comme la preuve d'un horizon économique moins favorable". "Il était important de communiquer", toujours selon ces Minutes, les responsables de la Fed ayant souligné qu'ils voyaient leur décision comme un "recalibrage" destiné à tenir compte du net repli de l'inflation...

L'inflation américaine semble pourtant plus "collante" que prévu. Ainsi, l'indice américain des prix à la consommation du mois de septembre annoncé hier s'est affiché en augmentation de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,4% sur un an, contre respectivement +0,1% et +2,3% de consensus. Hors alimentation et énergie, éléments volatils, le CPI a progressé également plus qu'attendu, en hausse de 0,3% par rapport au mois antérieur et de 3,3% sur un an, contre respectivement +0,2% et +3,2% de consensus de place.

Les inscriptions au chômage ont quant à elles nettement progressé la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé, pour la semaine close au 5 octobre, des inscriptions nouvelles au nombre de 258.000 (!), en hausse de 33.000 par rapport au niveau révisé de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 231.000. Après la bonne surprise récente relative au rapport mensuel sur l'emploi américain du mois de septembre, le narratif vient donc de basculer de nouveau concernant ce marché américain du travail si difficile à évaluer, qui montre donc une faiblesse notable à la lecture de ces inscriptions au chômage.

Les marchés suivent ce vendredi l'indice américain des prix à la production du mois de septembre, qui est ressorti stable en comparaison du mois antérieur contre un consensus de +0,1%. Néanmoins, en comparaison de l'an dernier, il affiche une augmentation de 1,8%, à comparer à un consensus de 1,6% et à une lecture de 1,7% un mois plus tôt. Hors alimentaire et énergie, l'indice des prix américains à la production a progressé de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,8% sur un an, contre des consensus de 0,2% et 2,7%, respectivement.

L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan est pour sa part ressorti inférieur aux attentes, à 68,9 contre un consensus de 70,2.

Austan Goolsbee, Lorie Logan et Michelle Bowman ont leur mot à dire ce jour. Le président de la Fed de Chicago, Goolsbee, a indiqué que l'inflation s'était apaisée et que le marché du travail restait solide, repoussant toutefois l'idée d'une surchauffe économique.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, la "saison" des résultats trimestriels est lancée comme d'ordinaire aujourd'hui par les grandes banques, avec les publications financières de JP Morgan Chase, Wells Fargo et Bank of New York Mellon.

Les valeurs

Tesla (-8% !) a dévoilé cette nuit son robotaxi Cybercab qui pourrait être proposé au prix de 30.000$ à peine, ainsi qu'un Robovan autonome capable de transporter une vingtaine de personnes. Le groupe a aussi donné des nouvelles de son fameux robot humanoïde Optimus. Lors de l'événement hollywoodien, Musk est entré d'abord sur scène à bord d'un Cybercab. Le design du robot-taxi est conforme à ce que l'on pouvait attendre de Tesla et d'un taxi autonome, avec un espace intérieur minimaliste. Le véhicule utilisera bien évidemment l'intelligence artificielle et des caméras. Le patron multimilliardaire du groupe estime que la production du Cybercab devrait débuter en 2026. Rappelons que la tenue des délais de ce point de vue n'est pas forcément le point fort de Tesla... D'ailleurs, le 'robotaxi' autonome avait été initialement promis pour l'année 2020... Le prix pourrait donc être quant à lui inférieur à 30.000$.

Musk envisage un 'business model' intermédiaire entre celui d'Uber et celui d'Airbnb. Ainsi, les propriétaires de Tesla pourraient monétiser leur investissement en laissant leurs voitures transporter des passagers sans chauffeur. Plus précisément, ils pourraient louer leurs VE à une flotte Tesla lorsqu'ils ne les utilisent pas, par exemple pendant leurs vacances, et ces véhicules seraient complétés par le robotaxi spécialement conçu pour répondre à la demande. Musk entend donc bien exploiter une flotte de ces Cybercabs autonomes que les passagers pourraient réserver via une application. Les propriétaires gagneraient de l'argent en inscrivant leurs véhicules en tant que robot-taxi sur cette application, et Tesla empocherait au passage une commission, tout en laissant l'essentiel du revenu au propriétaire du VE. Tesla devrait utiliser son logiciel d'automatisation partielle FSD (Full Self-Driving) pour ces véhicules. Le Cybercab ne comporte ni volant ni pédale, conçu pour être totalement autonome. Musk prévoit donc de passer d'une "conduite entièrement autonome supervisée" à une "conduite entièrement autonome non supervisée".

L'évènement "We, Robot" a aussi été l'occasion pour Tesla de présenter le Robovan, un véhicule électrique beaucoup plus grand avec des roues cachées et sans véritable pare-brise, au design hautement futuriste digne de Blade Runner, avec de larges barres lumineuses en façade avant. Musk a précisé que le Robovan était conçu pour transporter jusqu'à vingt personnes, ou bien une quantité importante de marchandises. Le VE pourrait donc servir à un usage personnel ou bien un usage commercial. Musk n'a pas donné de timing de mise en service ou de prix pour son van futuriste.

Enfin, Musk a dévoilé sur scène un groupe de robots humanoïdes Optimus marchant de manière autonome. Tesla envisage pour ces robots un prix allant de 20.000 à 30.000$. La commercialisation n'est toutefois pas attendue avant des années, mais les robots offrent des perspectives notables en matière d'aide à domicile ou d'aide à la production. Optimus a même été présenté en tant que serveur au bar. Les participants ont pu interagir avec les robots ou pour certains faire un essai du Cybercab...

Uber (+8% !). Les annonces de Tesla ne font pas trembler Uber, bien au contraire, puisque le titre rejoint un sommet historique, en vive hausse ce jour à Wall Street. Les investisseurs ne perçoivent pas en effet de menace immédiate suite à la présentation de Musk. Les analystes de Jefferies ont déclaré que "le taxi édenté de Tesla" était même ce qui pouvait arriver de mieux pour Uber ! "Nous considérons l'événement (de Tesla) comme le meilleur résultat pour Uber, étant donné que Tesla n'a pas fourni de preuves vérifiables de progrès vers la conduite autonome de niveau 3 ni quantifié le nombre de robots-taxis prévus", a tranché un spécialiste de Jefferies. "Nous nous attendons à ce qu'Uber réagisse positivement maintenant que les investisseurs peuvent se concentrer sur les fondamentaux", insiste le broker.

Bank of America (+5%), qui doit publier ses résultats financiers trimestriels mardi, souffre toujours des ventes d'actions de Berkshire Hathaway. Ainsi, la firme d'investissement de Warren Buffett vient de passer sous les 10% du capital de la banque, ce qui dispense désormais Berkshire de dévoiler chacun de ses mouvements sur le dossier. La vague de cessions de titres BofA de Berkshire avait débuté mi-juillet et a permis au groupe de Buffett d'engranger environ 10,5 milliards de dollars. 15 séries de cessions ont été dénombrées, et Berkshire ne détient plus désormais que 9,99% du capital de Bank of America. Berkshire Hathaway pourra désormais se contenter de déclarer sa position sur BofA de manière trimestrielle, à moins évidemment que la firme ne repasse au-dessus des 10%.

JP Morgan Chase (+4%), le géant bancaire américain, gagne du terrain à Wall Street suite à sa publication financière trimestrielle. Sur le troisième trimestre, le groupe de Jamie Dimon a affiché des revenus consolidés de 42,7 milliards de dollars, pour des dépenses de 22,6 milliards de dollars et des coûts du crédit de 3,1 milliards. Les actifs sous gestion ont augmenté de 23% à 3.900 milliards de dollars environ. Le bénéfice trimestriel est ressorti à 12,9 milliards contre 13,1 milliards un an avant. Les revenus de banque d'investissement ont progressé de 29% à 2,4 milliards, au-dessus de la récente guidance du groupe. Le revenu net d'intérêt, différence entre ce que le groupe gagne sur ses crédits et ce qu'il paie sur ses dépôts, a augmenté de 3% à 23,5 milliards de dollars. Le bénéfice trimestriel dilué par action s'est établi à 4,37$ contre 4,33$ un an plus tôt, à la même époque. Le consensus était logé à 4,01$ de bénéfice ajusté par action pour 41,63 milliards de dollars de revenus.

"Nous suivons de près la situation géopolitique depuis un certain temps, et les événements récents montrent que les conditions sont dangereuses et empirent. Il y a d'importantes souffrances humaines, et les conséquences de ces situations pourraient avoir des effets considérables à la fois sur l'économie à court terme et, plus important encore, sur le cours de l'histoire. De plus, alors que l'inflation ralentit et que l'économie américaine reste résiliente, plusieurs critiques des problèmes subsistent, notamment d'importants déficits budgétaires, des besoins en infrastructures, une restructuration du commerce et une remilitarisation du monde. Tandis que nous espérons le meilleur, ces événements et l'incertitude ambiante montrent pourquoi nous devons être préparés à n'importe quel environnement", ajoute Jamie Dimon.

Wells Fargo (+6%) prend de la hauteur à Wall Street. Pour son troisième trimestre fiscal, l'établissement bancaire californien a annoncé des revenus proches de 20,4 milliards de dollars et un bénéfice par action de 1,42$. Le consensus était de 1,28$ de bénéfice ajusté par action et 20,41 milliards de dollars de revenus. Le revenu net d'intérêt a été de 11,7 milliards de dollars, quant à lui un peu court en comparaison des estimations d'analystes. La provision pour pertes de crédit a été de 1,06 milliard de dollars contre 1,2 milliard un an avant. Le bénéfice net s'est tassé à 5,11 milliards de dollars, contre 5,77 milliards pour la période correspondante, un an auparavant. Les crédits moyens ont été de 910 milliards de dollars et les dépôts moyens de 1.342 milliards de dollars.

Bank of New York Mellon (+1%) a annoncé pour son troisième trimestre fiscal des revenus de 4,65 milliards de dollars, en croissance de 5% en glissement annuel, pour un bénéfice dilué par action de 1,50$ en hausse de 22%. Le bénéfice ajusté par action a été de 1,52$ contre 1,42$ de consensus. Les revenus sont également meilleurs que prévu. Le niveau des actifs sous gestion ressort à 2.140 milliards de dollars, au-dessus des anticipations de marché et en augmentation de 18%. Le revenu net d'intérêt a progressé de 3% à 1,05 milliard de dollars.

BlackRock (+3%) a publié ce jour ses résultats financiers trimestriels, mais c'est surtout le niveau des actifs sous gestion qui impressionne, puisqu'il vient d'atteindre 11.500 milliards de dollars ! Il s'agit d'un plus haut historique. Le bénéfice net ajusté par action de BlackRock a augmenté de 5% par rapport à l'année dernière pour atteindre 11,46$ par action, dépassant les attentes des analystes qui étaient de 10,4$. Le chiffre d'affaires a progressé de 15% à 5,2 milliards de dollars, avec des commissions de performance plus élevées, la croissance organique des commissions de base et l'impact positif des marchés.

Fastenal (+7%), acteur américain des fournitures industrielles, a publié pour son troisième trimestre fiscal des revenus de 1,91 milliard de dollars, en hausse de 3,5% en glissement annuel, pour un bénéfice opérationnel de 388 millions de dollars en hausse de 0,4% et un bénéfice net de 298 millions de dollars en progression de 0,9%. Le bénéfice dilué net par action a augmenté de 1% à 52 cents. Le consensus de marché était logé à 51 cents de bénéfice trimestriel ajusté par action et 1,9 milliard de dollars de facturations.

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