Wall Street toujours plus haut, avec les espoirs commerciaux

Wall Street poursuit pour l'heure sur sa lancée ce vendredi, sur de nouveaux sommets, alors que le président Trump a annoncé la conclusion officielle de l'accord commercial entre les États-Unis et la ...

Wall Street poursuit pour l'heure sur sa lancée ce vendredi, sur de nouveaux sommets, alors que le président Trump a annoncé la conclusion officielle de l'accord commercial entre les États-Unis et la Chine, mettant fin à des mois de négociations. Un accord qui consoliderait le deal informel conclu lors des discussions à Genève et marque une étape importante dans la stabilisation des relations commerciales entre les deux pays. "Nous venons de signer avec la Chine", a donc asséné Trump lors d'un point de presse à la Maison Blanche, sans plus de détails. Les USA vont par ailleurs probablement prolonger la suspension des droits de douane pour les pays négociant 'de bonne foi'.

Scott Bessent, le secrétaire américain au Trésor, a commenté ce jour l'accord conclu par les États-Unis et la Chine, évoquant une désescalade. Il précise que les tarifs infligés par Washington à Pékin sont désormais de 30%, contre 10% pour ceux appliqués par la Chine aux importations provenant des USA. Selon lui, l'accord avec la Chine permettra aux aimants de circuler vers ceux qui les recevaient auparavant. Dans une interview accordée à Fox Business, Bessent affirme donc sa confiance suite à la conclusion de ce deal entre les deux superpuissances. "Nous ne voulons pas nous découpler de la Chine", a déclaré le secrétaire au Trésor américain. "Nous verrons si la Chine veut être un partenaire responsable", a ajouté le dirigeant.

Trump a aussi déclaré qu'un accord commercial très important pourrait être signé prochainement, qui ouvrirait le marché indien aux entreprises américaines. Les négociateurs se réunissent à Washington pour sortir de l'impasse récente sur des questions clés, note Bloomberg. "Nous avons d'excellents accords. Nous en avons peut-être un à venir avec l'Inde, un accord très important, qui nous permettra d'ouvrir l'Inde", a lancé Trump lors d'un événement jeudi à la Maison Blanche. Cela laisse donc entrevoir un optimisme quant à un éventuel accord commercial intérimaire, même si des divergences importantes persistent...

Le S&P 500 explore donc de nouveaux sommets, en hausse de 0,60% à 6.178 pts, contre 0,85% de gains sur le Dow Jones à 43.755 pts et +0,57% sur le Nasdaq à 20.283 pts. Seul le DJIA n'a pas encore rejoint ses meilleurs niveaux historiques, mais il s'en rapproche à grands pas...

Hier, la cote américaine avait déjà fortement progressé avec ses grandes valeurs technologiques, le S&P 500 et le Nasdaq renouant avec leurs sommets historiques : L'indice large S&P s'était ainsi adjugé 0,80%, tandis que le Dow Jones prenait 0,94% et le Nasdaq +0,97%. Les marchés ont été aidés par l'accalmie géopolitique et les espoirs d'accords commerciaux, tandis que, concernant la Fed, Donald Trump semble plus que jamais pressé de remplacer Jerome Powell... Selon le Wall Street Journal, la frustration du président américain face à l'attentisme de J. Powell en matière de taux l'aurait conduit à envisager d'annoncer son choix pour lui succéder à la présidence de la Fed dès septembre ou octobre, bien plus tôt que la période de transition habituelle de trois ou quatre mois - alors que le mandat de J. Powell se termine en mai 2026...

Le cessez-le-feu déclaré par Donald Trump entre l'Iran et Israël semble tenir, ce qui a soutenu notablement la place américaine cette semaine... Le guide suprême iranien Ali Khamenei a tout de même indiqué que l'Iran "répliquerait à toute future attaque lancée par Washington en frappant des bases militaires américaines au Moyen-Orient". Les évaluations préliminaires des services de renseignement fournies aux gouvernements européens indiquent par ailleurs, selon le Financial Times, que les stocks d'uranium hautement enrichi de l'Iran demeureraient largement intacts...

Du côté de Jerome Powell, dont l'audition semi-annuelle de politique monétaire devant le Congrès se tenait mardi et mercredi, le discours a peu évolué... Le patron de la Fed juge toujours approprié d'attendre alors que les banquiers centraux américains craignent une poussée de l'inflation cet été avec les tarifs douaniers, mais il faut relever que Powell a aussi laissé entendre que la baisse des taux pourrait intervenir plus tôt que prévu si ces données d'inflation des prochains mois ressortent moins préoccupantes qu'attendu.

La majeure partie des responsables de la Fed s'opposent toujours à une baisse des taux en juillet, indique Bloomberg. Les gouverneurs de la Fed Christopher Waller et Michelle Bowman, avaient pourtant attiré l'attention en précisant qu'ils seraient disposés à baisser les taux dès la réunion de la Fed des 29 et 30 juillet, si l'inflation restait contenue. Depuis, Bloomberg constate que près d'une douzaine de responsables de politique monétaire, dont le président Jerome Powell, le président de la Fed de New York, John Williams, et la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, ont refroidi ces ardeurs. Dans une interview accordée jeudi à Bloomberg Surveillance, Daly a reconnu constater de plus en plus d'éléments indiquant que les droits de douane pourraient ne pas entraîner de poussée inflationniste importante ou durable. Mais cela l'a simplement rendue ouverte à une baisse des taux à l'automne, et non pas dès juillet. "Depuis un certain temps, je prévois que nous commencerions à ajuster les taux à l'automne, et je n'ai pas vraiment changé d'avis", a tranché la responsable. Neel Kashkari, patron de la Fed de Minneapolis, vient pour sa part d'indiquer qu'il continuait d'anticiper deux baisses de taux cette année, dont une possible première en septembre. Il n'exclut toutefois pas une pause ultérieure si des effets des tarifs sont rapportés plus tard...

L'outil CME FedWatch donne désormais 79,3% de probabilité de statu quo monétaire le 30 juillet à l'issue de la prochaine réunion, contre 20,7% de 'proba' d'un assouplissement d'un quart de point.

Donald Trump avait déclaré plus tôt que les taux de la Fed devraient être abaissés... d'au moins deux à trois points de pourcentage ! Le président américain est revenu à la charge devant les journalistes, suggérant qu'il annoncera bientôt le nom du remplaçant de Powell à la tête de la Fed et indiquant qu'il sait déjà qui choisir "parmi trois ou quatre". "Heureusement, il part assez vite, car je le trouve terrible", a insisté le locataire de la Maison Blanche, qui juge même que l'actuel président de la Fed est "une personne très stupide" au QI trop faible pour ses fonctions... Selon le Wall Street Journal, la frustration du président américain face à l'attentisme de J. Powell en matière de taux l'aurait conduit à envisager d'annoncer son choix pour lui succéder à la présidence de la Fed dès septembre ou octobre, bien plus tôt que la période de transition habituelle de trois ou quatre mois - alors que le mandat de J. Powell se termine en mai 2026...

Sur le front économique ce vendredi, les revenus personnels des ménages américains pour le mois de mai 2025 se sont établis en déclin de 0,4% d'un mois sur l'autre, contre un consensus de +0,3%. Les dépenses personnelles de consommation ont régressé quant à elles de 0,1%, contre +0,2% de consensus de marché. L'indice des prix ajusté, dit "core PCE", très suivi par la Fed, s'est affiche en hausse de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,7% sur un an, alors que le consensus était de 0,1% par rapport à avril 2025 et 2,6% en glissement annuel.

L'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de juin 2025 s'est affiché à 60,7, contre un consensus FactSet de 59,8 et une lecture préliminaire de 60,5. L'indice révisé des anticipations d'inflation lié à ce rapport s'est établi à 5% contre 5,1% en lecture flash.

John Williams, Lisa Cook et Beth Hammack de la Fed prendront par ailleurs la parole ce jour.

Notons aussi que le Département au Trésor américain a annoncé un accord avec ses alliés du G7 qui exclura les entreprises américaines de certains impôts prélevés par d'autres pays en échange de la suppression de l'article 899, une mesure fiscale dite "de revanche", du projet de loi fiscale de Trump. "Les impôts du Pilier 2 de l'OCDE ne s'appliqueront pas aux entreprises américaines, et nous collaborerons pour mettre en oeuvre cet accord dans l'ensemble du Cadre inclusif OCDE-G20 dans les semaines et les mois à venir", a déclaré jeudi le secrétaire au Trésor Scott Bessent sur les réseaux sociaux. "Sur la base de ces progrès et de cette entente, j'ai demandé au Sénat et à la Chambre des représentants de retirer la mesure de protection de l'article 899 du projet de loi One, Big, Beautiful Bill". Cette disposition, officiellement connue sous le nom de Section 899 et surnommée "taxe de vengeance", avait été rédigée par les républicains de la Chambre des représentants et soutenue par la Maison Blanche pour empêcher plusieurs pays européens, le Canada, l'Australie et d'autres nations de taxer les entreprises américaines d'une manière que les législateurs républicains considèrent comme discriminatoire, rappelle Bloomberg.

Du côté des brokers, UBS Global Wealth Management a relevé son objectif de fin d'année sur le S&P 500 de 6.000 à 6.200 points, jugeant que la reprise ferait sens et que la majeure partie des grandes capitalisations devraient surmonter les tarifs douaniers "de manière raisonnable".

Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 1,1% à 65,9$. L'once d'or fin perd 1,8% à 3.267$. L'indice dollar se stabilise (+0,1%) face à un panier de devises de référence. Le bitcoin se maintient vers les 107.000$.

Les valeurs

Nike (+14,8%) a publié hier soir des comptes supérieurs aux attentes pour son quatrième trimestre fiscal, réalisant sur la période des revenus en déclin de 12% à 11,1 milliards de dollars pour un bénéfice par action de 14 cents. Sur l'exercice, les ventes totales ont atteint 46,3 milliards de dollars, en baisse de 10% en données publiées et de 9% à devises constantes. Le chiffre d'affaires de Nike Direct au quatrième trimestre s'est élevé à 4,4 milliards de dollars, en baisse de 14% en données publiées et à taux de change constants. Le chiffre d'affaires de gros au quatrième trimestre est ressorti à 6,4 milliards de dollars, en baisse de 9% en données publiées et à taux de change constants. La marge brute au quatrième trimestre a diminué de 440 points de base pour atteindre 40,3%.

"Bien que nos résultats financiers soient conformes à nos attentes, ils ne sont pas à la hauteur. Nous prévoyons une amélioration de notre activité grâce aux progrès réalisés grâce à nos actions 'Win Now'", a déclaré Elliott Hill, directeur général du fabricant de chaussures de sport. "À l'aube d'un nouvel exercice, nous tournons la page et la prochaine étape consiste à aligner nos équipes sur le sport, grâce à ce que nous appelons l'offensive sportive".

Concentrix (+1,2%), partenaire de la transformation des entreprises à l'ère de l'IA, qui aide les organisations à moderniser leurs technologies, transformer leurs expériences et résoudre leurs défis commerciaux complexes, a annoncé hier soir pour son deuxième trimestre fiscal clos fin mai des revenus de 2,42 milliards de dollars, en augmentation de 1,5%, pour un bénéfice opérationnel en léger repli à 148 millions et un bénéfice net en recul de 37% à 42 millions de dollars. Le bénéfice ajusté dilué par action a toutefois légèrement augmenté à 2,70$, mais il rate le consensus qui était de 2,90$ pour 2,39 milliards de dollars de revenus. Les revenus du troisième trimestre sont anticipés entre 2,445 et 2,47 milliards de dollars, pour un bpa ajusté allant de 2,80 à 2,91$. Enfin, les revenus de l'exercice sont attendus entre 9,72 et 9,815 milliards de dollars, pour un bpa ajusté compris entre 11,53 et 11,76$.

Meta (+0,7%) accélère dans l'IA. Parallèlement au renforcement de son vivier de talents en recherche en IA, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp semblerait bien vouloir étoffer encore ses fonctionnalités d'IA destinées aux consommateurs. Selon TechCrunch ce vendredi, le groupe de Mark Zuckerberg serait en discussion pour acquérir Play AI, une startup spécialisée dans le clonage vocal. Une information initialement relayée par Bloomberg, qui citait des sources anonymes. Le géant technologique souhaiterait racheter la technologie de la startup et intégrer une partie de son personnel, selon le rapport de Bloomberg. Play AI permet à chacun de cloner différents types de voix pour des applications basées sur l'IA, comme le service client. La startup a levé 23,5 millions de dollars au total et compte parmi ses investisseurs 500 Startups, Kindred Ventures, Race Capital, 500 Global et Soma Capital, selon Crunchbase.

Apple (+0,1%) s'est plié ces dernières heures aux demandes de Bruxelles. Le géant américain de la tech a apporté jeudi des modifications à sa boutique en ligne d'applications dans l'Union européenne; alors qu'il lui avait été demandé de supprimer les restrictions qui empêchaient ses clients d'être redirigés vers des sites externes. Avec ces changements, les développeurs devront désormais s'acquitter d'une charge de 20% pour les achats effectués via l'App Store, à l'exception des petites entreprises concernées par un programme d'Apple leur permettant de verser une taxe moins importante (13%). Pour les cas où les clients de l'App Store sont redirigés vers un lien externe, une taxe fixée entre 5% et 15% devra être versée par les développeurs, qui pourront désormais utiliser à leur guise des liens externes pour renvoyer les consommateurs vers des formes alternatives de paiement en ligne.

Tesla (+0,3%). Encore une menace concurrentielle pour le groupe d'Elon Musk ? Xiaomi explose les compteurs... Présenté jeudi lors d'une conférence à Pékin, le YU7, nouveau SUV électrique du groupe chinois d'électronique a rapidement franchi le cap des 200.000 précommandes en trois minutes, avant d'atteindre les 289.000 une heure après l'ouverture des ventes, a indiqué l'entreprise dans un message publié sur le réseau social chinois Weibo. Ce volume dépasse largement les prévisions des analystes, qui tablaient sur environ 100.000 commandes, et surpasse de près de trois fois les performances du SU7, premier véhicule électrique de Xiaomi lancé en mars 2024.

Nvidia prend encore 1,5% pour une capitalisation boursière de près de 3.800 milliards de dollars, tandis que Microsoft évolue peu en bourse ce vendredi, pour une valorisation de près de 3.700 milliards.

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