La Bourse de New York a clôturé en hausse mercredi, portée par l'absence de surprise quant aux taux de la banque centrale américaine (Fed) et rassurée par les commentaires du président de l'institution monétaire.
Le Dow Jones a gagné 0,92%, l'indice Nasdaq a avancé de 1,41% et l'indice élargi S&P 500 a pris 1,08%.
La Réserve fédérale (Fed) a sans surprise laissé ses taux inchangés mercredi, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. Les marchés s'attendaient massivement à ce maintien, le temps que le brouillard se dissipe sur les effets des politiques du nouvel exécutif américain.
Déjà dans le vert depuis l'ouverture, la Bourse de New York "a apprécié le ton du président de la Fed, Jerome Powell, lors de la conférence de presse", a estimé auprès de l'AFP Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com.
M. Powell "s'est efforcé d'insister sur le fait que les données officielles sont toujours bonnes, contrairement aux sondages qui brossent un tableau plus négatif de l'état d'esprit des consommateurs et des entreprises", a relevé M. O'Hare.
Selon l'analyste, les indices boursiers ont aussi été tirés par la franche détente des rendements des emprunts d'Etat américains, celui à 10 ans s'établissant à 4,24% vers 20H40 GMT contre 4,28% à la clôture la veille.
Le marché obligataire a réagi à l'annonce d'une baisse, dès avril, du rythme de réduction du bilan de la Fed, qui est composé à plus de deux tiers de bons du Trésor américain.
Pour M. O'Hare, si Wall Street a terminé dans le vert mercredi, les investisseurs auraient pu aussi bien voir "le côté baissier" des déclarations de la Fed et de son dirigeant.
M. Powell a ainsi soutenu que "l'incertitude (était) inhabituellement élevée" aux Etats-Unis.
Le président de la Réserve fédérale a aussi estimé que les droits de douane imposés aux produits entrant aux Etats-Unis avaient commencé à tirer les prix vers le haut, ajoutant que cela "pourrait retarder" les progrès sur l'inflation.
Les responsables de la Fed ont aussi livré leurs nouvelles prévisions pour l'économie des Etats-Unis, les premières depuis décembre et l'investiture de Donald Trump en janvier.
Elles montrent que leur confiance dans l'avenir a reculé.
Ils anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) bien moins soutenue, à +1,7% à la fin de l'année (contre 2,1% prévu auparavant), et une accélération de l'inflation à 2,7% (contre 2,5% en décembre).
Seul invariant dans leurs prévisions: les responsables s'attendent toujours globalement à ce que l'institution monétaire décide deux baisses de taux (d'un quart de point chacune) cette année.
"Ce que tout le monde attendra demain, c'est de savoir s'il y aura un suivi" de la dynamique haussière de Wall Street, a jugé M. O'Hare. "Nous n'en sommes pas à un point où il y a beaucoup de confiance" dans le niveau actuel des prix, a-t-il poursuivi.
Au tableau des valeurs, le laboratoire Gilead, qui commercialise notamment des traitements contre le VIH, a reculé (-2,47%) après des informations de presse rapportant que le ministère de la Santé américaine pourrait réduire ses subventions liées à la lutte contre le VIH.
Le constructeur aéronautique Boeing a bondi (+6,84%) après les commentaires de son directeur financier. Brian West a assuré que l'entreprise était peu exposée à l'instauration de tarifs douaniers par le président Trump, précisant que ses approvisionnements provenaient majoritairement des Etats-Unis.
Le pionnier des véhicules électriques Tesla a été recherché (+4,68%), après que l'agence Bloomberg a annoncé une première étape dans le développement de ses robotaxis en Californie où l'entreprise a reçu une première autorisation pour transporter des passagers.
Le groupe agroalimentaire General Mills (-2,05%), propriétaire notamment des céréales Cheerios, a pâti de perspectives moins bonnes qu'attendu pour l'exercice en cours et de ventes inférieures aux prévisions au troisième trimestre de son exercice décalé.
L'opérateur Venture Global a été recherché (+2,85%) après que l'administration Trump a donné son feu vert à un projet d'exportation de gaz naturel à partir d'un futur terminal en Louisiane.
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