Wall Streeta terminé dans le vert jeudi après la révision à la hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre grâce à une reprise des investissements des entreprises et à une forte impulsion du commerce extérieur... Le DJ a progressé de 0,16% à 45.636 pts, tandis que le S&P500 est monté de 0,32% à 6.501 pts en retrouvant ses sommets. Le Nasdaq a pris de son côté 0,53% à 21.705 pts. Très attendu, Nvidia a peu réagi à l'annonce de ses comptes (-0,8%). La "star de l'IA" a dépassé les attentes, tant en termes de chiffre d'affaires que de résultat net, mais les revenus de ses centres de données ont quelque peu déçu, tout comme ses perspectives... La visibilité sur la situation avec la Chine reste également limitée et pèse sur les revenus du groupe californien. La direction de l'entreprise a toutefois rejeté l'idée d'un essoufflement de l'intérêt pour le déploiement d'infrastructures d'IA, Jensen Huang déclarant que "les opportunités à venir sont immenses" et prédisant des dépenses d'infrastructure d'IA de 3.000 à 4.000 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie.
En dehors de Nvidia, les opérateurs ont donc pris connaissance d'indicateurs de conjoncture plus solides que prévu : La lecture révisée du PIB américain pour le deuxième trimestre a en effet fait ressortir une croissance au rythme annuel de 3,3%, bien plus élevée que la hausse de 3% annoncée initialement. L'indice de prix a, pour sa part, progressé sur un rythme de 2%, comme estimé auparavant. Les dépenses personnelles de consommation ont augmenté sur un rythme de 1,6% contre 1,4% estimé précédemment. Au premier trimestre, l'économie américaine avait corrigé de 0,5%.
Les inscriptions au chômage ont, de leur côté, reculé plus fortement que prévu la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé, pour la semaine close au 23 août, que les inscriptions au chômage se sont élevées à 229.000, en repli de 5.000 par rapport au niveau de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 231.000. La moyenne à quatre semaines est ressortie à 228.500, en hausse de 2.500. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 16 août a atteint 1,954 million (1,970 million de consensus), en baisse de 7.000 sur sept jours.
Les opérateurs gardent aussi un oeil attentif sur le bras de fer entre le président américain et la Réserve fédérale, en attendant la publication, demain de l'indice PCE 'core', l'indicateur d'inflation privilégié par la Fed. "Le marché a été complaisant quant au nombre de baisses de taux de la Fed qu'il anticipe ", indique à 'Bloomberg' Karen Georges, gérante chez Ecofi. "Si le marché du travail fait preuve de plus de résilience que prévu, les investisseurs pourraient être contraints de revoir à la baisse leurs anticipations de baisse de taux".
Sur le Nymex, le baril de brut WTI retombe de 0,3% à 64,30$. L'once d'or fin avance encore de 0,5% à 3.416$. L'indice dollar cède 0,3% face à un panier de devises à 97,8 points. Le bitcoin revient vers les 112.000$.
Les valeurs
Nvidia (-0,8%) après une publication jugée un peu juste par rapport à des attentes très élevées... Sur le trimestre clos fin juillet, la firme de Jensen Huang a fait état d'un bpa ajusté de 1,05$, contre 1,01$ de consensus Bloomberg, pour des revenus de 46,7 milliards de dollars, en vive hausse de 56%, et légèrement supérieurs aux attentes des analystes. Bien que ce chiffre soit plus de 16 milliards de dollars supérieur à celui de l'année précédente, il s'agit de la plus faible augmentation en pourcentage depuis plus de deux ans. La division des centres de données, désormais plus importante à elle seule que tout autre fabricant de puces, a réalisé un chiffre d'affaires de 41,1 milliards de dollars, contre un consensus de 41,3 Mds$. Nvidia a souligné qu'environ 50% des revenus de ses centres de données provenaient de grands fournisseurs de services cloud. Les recettes liées aux jeux vidéo, autrefois principale source de revenus de Nvidia, ont atteint 4,29 milliards de dollars contre 3,8 Mds$ attendus. La marge brute ajustée s'est élevée à 72,7% contre 72,1% de consensus.
"La star de l'IA" anticipe, sur son troisième trimestre, un chiffre d'affaires compris entre 52,9 et 55,1 Mds$, contre un consensus de 53,5 Mds$. Des perspectives qui ne prennent pas en compte les expéditions de puces H20 en Chine. La marge brute est anticipée entre 73 et 74%, globalement en ligne avec les attentes. Ces perspectives renforcent les inquiétudes quant à l'insoutenabilité du rythme des investissements dans les systèmes d'IA. L'entreprise est également prise entre deux feux dans la guerre commerciale qui oppose Washington et Pékin, alors que les deux plus grandes économies mondiales sont en concurrence pour remporter la course à l'IA générative. Nvidia a conclu un accord avec l'administration Trump accordant au gouvernement américain 15% des recettes provenant de la vente de certaines puces en Chine en échange de la levée des restrictions qui pèsent sur les exportations vers la Chine de ses puces H20. Pékin a toutefois mis en garde les entreprises chinoises contre les importations et des sources ont dit à 'Reuters' que Nvidia avait suspendu la production de ses puces H20. "Les opportunités à venir sont immenses", a affirmé Jensen Huang, le patron de Nvidia, voulant se montrer rassurant. "Nous prévoyons des dépenses d'infrastructure d'IA entre 3 000 et 4 000 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie". L'entreprise a par ailleurs approuvé un plan de rachat d'actions supplémentaires de 60 milliards de dollars.
Tesla (-1%) a de nouveau vu ses ventes chuter en Europe. Le constructeur a perdu des parts de marché pour un septième mois consécutif, devancé notamment par la firme chinoise BYD. Les ventes de la firme d'Elon Musk ont plongé de 42,4% sur un an et sa part de marché est passée de 1,3% à 0,7%.
Snowflake rassure et le titre s'envole de 20% ! Le groupe d'hébergement de données dans le cloud, qui "facilite l'IA d'entreprise" a relevé sa guidance annuelle, tablant désormais sur des revenus de produits de 4,4 milliards de dollars, contre 4,33 Mds$ précédemment, avec une marge opérationnelle ajustée de 9% contre 8% espéré auparavant. Sur le trimestre clos, la firme a enregistré des ventes de produits en hausse d'environ 32% à 1,09 milliard de dollars, contre 1,04 Md$ de consensus. La perte par action s'est limitée à 89 cents contre 95 cents un an plus tôt et le bpa ajusté a atteint 35 cents contre 27 cents de consensus. Les obligations de performance restantes - principal indicateur des revenus déjà réservés - se sont élevées à 6,9 milliards de dollars, soit une progression de 33% sur un an... Snowflake profite de l'accélération de l'adoption des logiciels d'IA et de l'augmentation des dépenses des entreprises souhaitant moderniser leur infrastructure de données. "Le nombre de nouveaux clients a augmenté de 21% au cours du trimestre, a déclaré le directeur financier Mike Scarpelli. "Il est clair que notre stratégie d'acquisition de nouveaux clients porte ses fruits". "Des milliers de clients misent sur Snowflake et plus de 6 100 comptes utilisent l'IA de Snowflake chaque semaine. Nos clients apprécient la simplicité d'utilisation de notre plateforme, sa connectivité pour un accès fluide aux données, où qu'elles se trouvent, et la confiance des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs. Une formidable opportunité s'offre à nous en permettant à chaque entreprise d'exploiter pleinement son potentiel grâce aux données et à l'IA", a de son côté affirmé Sridhar Ramaswamy, DG de l'entreprise, dans un communiqué.
HP Inc (+4,5%) après la publication de résultats légèrement meilleurs que prévu et de perspectives pour le trimestre en cours conformes aux attentes... Les investisseurs restent en effet préoccupés par l'impact de l'incertitude économique et des coûts plus élevés liés aux politiques commerciales du président Donald Trump. Sur le trimestre en cours, le management table sur un bpa ajusté entre 87 et 97 cents, contre 91 cents de consensus. Le fabricant d'ordinateurs et d'imprimantes a fait état d'un bpa, hors éléments exceptionnels, de 75 cents sur le trimestre clos fin juillet pour des revenus en hausse de 3,1% à 13,9 milliards de dollars. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa ajusté de 74 cents pour un chiffre d'affaires de 13,7 Mds$. Pour faire face aux effets des droits de douane, HP a décidé d'utiliser des sites de production hors de Chine pour la quasi-totalité de ses produits vendus en Amérique du Nord, et l'entreprise a augmenté certains prix, a déclaré le DG Enrique Lores lors d'une interview accordée à 'Bloomberg'. "Nous restons confiants quant à la solidité du marché des PC et anticipons une dynamique continue grâce à la mise à jour de Windows 11 et à l'adoption des PC IA... Comme nous l'avons indiqué, nous prévoyons de compenser intégralement ces coûts liés aux échanges commerciaux le plus rapidement possible. Le plein effet de nos mesures d'atténuation, selon leur portée, peut prendre un certain temps. Mais là encore, nous prévoyons de les atténuer pleinement aussi rapidement que possible", a de son côté affirmé Karen Parkhill, directrice financière.
Crowdstrike reprend 4,6% après avoir raté le consensus en matière de prévisions de revenus pour le troisième trimestre. L'entreprise de cybersécurité reste en phase de reprise après avoir été à l'origine d'une panne informatique mondiale l'année dernière. Le chiffre d'affaires atteindra 1,22 milliard de dollars, a annoncé l'entreprise basée à Austin contre un consensus logé à 1,23 Md$. Le bpa ajusté est anticipé entre 93 et 95 cents contre 91 cents de consensus. Les mesures incitatives visant à fidéliser les clients après la mise à jour logicielle défectueuse de l'an passé continuent de peser sur les ventes d'abonnements. Le groupe a déclaré que le programme d'incitation aurait un impact sur le chiffre d'affaires de 10 à 15 millions de dollars chaque trimestre pour le reste de l'année fiscale. La firme a réalisé un bpa de 93 cents au deuxième trimestre, contre 83 cents de consensus, pour un chiffre d'affaires en hausse de 21% à 1,17 milliard de dollars, légèrement meilleur que prévu. La société a essuyé une perte nette de 77,7 millions de dollars, contre un bénéfice net de 47 millions de dollars pour la même période de l'année précédente, en raison des rémunérations à base d'actions, des coûts liés aux pannes et des charges liées au plan stratégique. CrowdStrike a par ailleurs annoncé l'acquisition d'Onum, qu'elle a décrit comme un "pionnier de la gestion des pipelines de télémétrie en temps réel".
Best Buy (-3,7%) a dévoilé une hausse surprise de ses revenus au deuxième trimestre, portée par de robustes ventes en ligne et une forte demande d'ordinateurs, de téléphones portables et d'autres appareils dotés d'intelligence artificielle. Les ventes, sur une base comparable, ont augmenté de 1,6% sur le trimestre clos le 2 août, contre une baisse de 0,52% attendue par les analystes, avec un chiffre d'affaires total de 9,44 milliards de dollars. Le bpa ajusté s'est établi à 1,28 dollar, également supérieur aux estimations. Le premier distributeur américain d'électronique a maintenu ses prévisions annuelles et table donc toujours sur des ventes 2026, en base comparable, comprises entre une baisse de 1% et une hausse de 1%, ainsi que sur un bpa ajusté entre 6,15$ et 6,30$. Le groupe a enregistré trois années consécutives de baisse de ses recettes, à la suite de l'envolée des ventes pendant la pandémie. La confirmation des prévisions soulève néanmoins des questions quant aux perspectives du groupe à l'approche de la période des fêtes de fin d'année.
Dollar General (+0,4%) après avoir relevé ses prévisions annuelles. Les investisseurs parient sur la poursuite d'une demande soutenue pour ses produits plus abordables - environ 2.000 articles dont le prix est égal ou inférieur à 1$ - pour aider la firme à contourner la faiblesse générale du secteur de la vente au détail. Sur le trimestre clos, les ventes, à magasins comparables, ont augmenté de 2,8%, contre un consensus de 2,5%, grâce à l'augmentation du nombre de visites de clients et du montant dépensé par visite. La direction table désormais sur un bpa annuel entre 5,80 et 6,30 dollars, contre 5,20 à 5,80$ précédemment, pour une croissance des ventes nettes de 4,3% à 4,8%. Le groupe a précisé prendre en considération "le potentiel d'incertitude lié au comportement des consommateurs" dans ses objectifs...