La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, tentant un sursaut après le décrochage de la veille, consécutif au message de la banque centrale américaine (Fed), qui veut sensiblement ralentir son assouplissement monétaire.
Vers 14H50 GMT, le Dow Jones s'appréciait de 0,87%, l'indice Nasdaq de 0,92% et l'indice élargi S&P 500 de 0,91%.
"Les opérateurs se préparent à un rebond avec, en tête, l'idée que le Dow Jones reste sur sa pire séquence depuis 1974 et que le Russell 2000 (indice qui comprend uniquement des PME) vient de connaître sa pire séance depuis juin 2020", a expliqué, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Le Dow Jones vient de vivre, en effet, dix séances négatives d'affilée, une première depuis 50 ans.
Mercredi, la place new-yorkaise a très mal réagi à la communication de la Fed, qui a abaissé son taux directeur d'un quart de point mais indiqué ne plus anticiper que deux réduction supplémentaires en 2025.
Le président de l'institution, Jerome Powell, a reconnu que les membres de la Fed étaient dans l'incertitude, notamment en perspective de mesures de rupture du futur gouvernement Trump, qui pourraient notamment relancer l'inflation.
"On va voir si cet élan tient toute la séance", a tempéré Karl Haeling, de LBBW, pour qui "les perturbations, le chaos, ont commencé".
"Il y a eu la surprise de la Fed hier et maintenant ont fait face à un possible +shutdown+ du gouvernement ce week-end, a précisé l'analyste.
Donald Trump a dit mercredi son opposition à un accord budgétaire transpartisan qui devait être voté avant vendredi soir, date limite au delà de laquelle le gouvernement américain ne serait plus financé.
Le président élu faisait écho aux critiques de l'entrepreneur Elon Musk, à qui Donald Trump a confié une mission d'examen des dépenses publiques, mais aussi de plusieurs élus républicains.
Donald Trump et ses alliés "ont déjà le pouvoir de bloquer quelque chose, mais je ne sais pas s'ils sont en mesure de faire avancer les choses" à court terme, s'est alarmé Karl Haeling.
Pour l'heure, la chasse aux bonnes affaires triomphait de ses préoccupations à Wall Street, et les investisseurs jetaient leur dévolu sur des valeurs chahutées mercredi, telles Tesla (+2,19%), Netflix (+2,17%) ou Nvidia (+1,69%).
Même constat pour le Dow Jones, où les financières reprennaient des couleurs, de Goldman Sachs (+2,58%) à JPMorgan Chase (+2,39%) en passant par American Express (+2,36%).
Sur le marché obligataire, les échéances éloignées (au-delà de 5 ans) poursuivaient leur irrésistible ascension.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 4,57%, contre 4,51% la veille en clôture, au plus haut depuis près de sept mois.
Les intervenants saluaient les résultats du cabinet de conseil Accenture (+6,34%), qui a surpassé les projections des analystes et relevé son objectif de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice, même s'il a abaissé sa fourchette d'estimation de bénéfice.
Le groupe de restauration Darden Restaurants, qui contrôle notamment la chaîne Olive Garden, était plesbiscité (+13,82%) après avoir relevé ses estimations de croissance pour l'ensemble de son exercice fiscal 2025, qui s'achèvera fin mai.
L'équipementier sportif Nike s'élevait (+0,76%) avant la publication, après Bourse de ses résultats trimestriels, les premiers sous la direction du nouveau patron Elliott Hill, dont le marché attend une réorientation stratégique payante.
Le fabricant de semi-conducteurs Micron restait en dérapage incontrôlé (-16,20%), après la publication, mercredi, de prévisions jugées décevantes.
La biotech Vertex plongeait (-12,98%) après qu'un essai clinique de son anti-douleur non opiacé Suzetrigine a montré des résultats similaires à ceux enregistrés pour les patients qui avaient reçu un placebo.
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