Wall Street tenté par la hausse, malgré l'agressivité commerciale de Trump

Wall Street progresse avant bourse ce mercredi, de retour à l'approche des sommets malgré de nouvelles annonces de Trump sur le front commercial. Le Dow Jones et le S&P 500 gagnent 0,3% environ, tandi...

Wall Street progresse avant bourse ce mercredi, de retour à l'approche des sommets malgré de nouvelles annonces de Trump sur le front commercial. Le Dow Jones et le S&P 500 gagnent 0,3% environ, tandis que le Nasdaq grappille 0,2%, alors que la pression commerciale ne retombe pourtant pas, bien au contraire. Trump a menacé d'imposer des droits de douane élevés sur les importations en provenance de 14 pays, mais il a aussi retardé le retour des taxes d'avril et semble toujours ouvert aux négociations. Il vient aussi de faire état de taxes douanières majeures sur le cuivre, et menace à présent le secteur pharmaceutique. Il promet enfin de dévoiler de nouveaux tarifs douaniers frappant au moins sept pays de plus !

Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 0,1% à 68,4$. L'once d'or fin régresse de 0,2% à 3.294$. L'indice dollar progresse de 0,1% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin évolue sur les 109.000$. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans remonte à 4,41%.

Avant-hier, le président américain a posté sur Truth Social des lettres adressées aux dirigeants de 14 pays, les menaçant de tarifs douaniers allant de 25 à 40%, qui prendraient effet au 1er août. Japon, Corée du Sud, Malaisie Thaïlande, Indonésie, Cambodge ou Afrique du Sud, comptent parmi les pays menacés. Le dirigeant américain a aussi signé un décret exécutif reportant officiellement au 1er août la date antérieure du 9 juillet pour la reprise des tarifs douaniers réciproques du 'Jour de la Libération'. Le Secrétaire au Trésor Scott Bessent avait "préparé le terrain" à ce sujet ce week-end en évoquant déjà cette nouvelle date "fatidique" du 1er août. La Maison Blanche a prévenu que Trump pourrait envoyer plus de lettres à ses partenaires commerciaux dans les prochains jours et les prochaines semaines. La Corée du Sud, qui se voit infliger avec le Japon des tarifs de 25%, a manifesté son intention de se mettre à la table des négociations durant la période de "pause"...

"Nous avons conclu un accord avec le Royaume-Uni, avec la Chine, et nous sommes sur le point de conclure un accord avec l'Inde", a tenu à rassurer Trump. "Nous ne pensons pas pouvoir conclure d'accord avec les autres que nous avons rencontrés. Nous leur envoyons donc simplement une lettre", a ajouté le président américain, sans par ailleurs être "100% sûr" de l'échéance finale du 1er août (!). "Peut-être qu'on ajustera un peu, selon les circonstances", a glissé le dirigeant américain. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a quant à elle déclaré que des lettres supplémentaires arriveraient dans les prochains jours. Dans ces lettres, Trump a aussi mis en garde les pays contre les éventuelles mesures de représailles...

"Conformément aux courriers envoyés hier à divers pays, ainsi qu'à ceux qui seront envoyés aujourd'hui, demain et prochainement, les droits de douane commenceront à être payés le 1er août 2025. Cette date n'a pas été modifiée et ne changera pas. Autrement dit, tous les paiements seront dus et payables à compter du 1er août 2025 ; aucune prolongation ne sera accordée", a ajouté Trump sur Truth Social.

"Nous publierons au moins 7 pays liés au commerce... avec un nombre supplémentaire de pays publiés dans l'après-midi", vient encore de poster Trump sur Truth Social.

Les cours du cuivre s'emballent ce mercredi, alors que le président Trump entend mettre en place un tarif douanier de 50% sur ses importations. Si ces droits de douane étaient appliqués, ces mesures devraient entraîner une hausse des coûts dans un large pan de l'économie américaine en raison de la multitude d'industries et d'applications qui dépendent du cuivre, s'inquiète Bloomberg. Ce métal est utilisé dans tous les domaines, de l'électronique grand public et de l'automobile à la construction résidentielle et aux centres de données, note l'agence. Les dernières déclarations de Trump ont été faites hier lors d'une réunion avec des journalistes. "Je pense que nous allons porter les droits de douane sur le cuivre à 50%", a donc lancé le président américain. Le secrétaire au Commerce Howard Lutnick a indiqué quant à lui à CNBC, peu après la réunion du Cabinet, que l'enquête de son ministère sur le cuivre était terminée et qu'il prévoyait que la taxe serait probablement mise en place fin juillet ou le 1er août. "Le président sait qu'il a le pouvoir, puisque nous avons étudié le marché du cuivre, de fixer les droits de douane sur le cuivre", a ajouté le responsable, qui a remis son étude sur le sujet à Trump...

Le président américain, visiblement en forme, a aussi menacé de tarifs douaniers potentiels allant jusqu'à 200% sur les médicaments sur ordonnance. "Nous allons donner aux gens environ un an, un an et demi pour venir, et après cela, ils seront taxés", a-t-il déclaré, avançant donc un niveau impressionnant pour le droit final, "un taux très, très élevé, de l'ordre de 200%". "Nous leur donnerons un certain temps pour se ressaisir", a ajouté Trump.

Le sujet de la succession du président de la Fed Jerome Powell reste aussi plus que jamais d'actualité. Alors que Trump ne cesse d'en appeler à un départ de l'actuel patron de la Fed, le dirigeant du conseil économique national américain Kevin Hassett apparaît comme un candidat sérieux à la présidence de la banque centrale selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier. Hassett aurait ainsi rencontré le président Trump au moins deux fois en juin au sujet du poste de direction de la Fed. Trump a déjà indiqué avoir trois ou quatre candidats en tête. Parmi eux figureraient l'ancien gouverneur de la Fed Kevin Warsh, Hassett, ainsi que l'actuel gouverneur de la Fed Christopher Waller, et même le secrétaire au Trésor Scott Bessent.

La pression ne risque donc pas de redescendre pour Powell, qui ne doit en principe quitter ses fonctions qu'en mai 2026. Hier encore, le président des États-Unis en a appelé à une démission immédiate du président de la Fed. Il s'est dit aussi "OK" pour une investigation du Congrès sur Powell. Trump répondait là à des questions de journalistes durant une réunion de Cabinet à Washington. Un journaliste a interrogé Trump sur les accusations selon lesquelles Powell aurait induit le Congrès en erreur au sujet des rénovations du siège de la Fed. C'est alors que le président américain a jugé que Powell "devrait démissionner immédiatement", faisant écho à un message similaire posté déjà la semaine dernière sur Truth Social. Trump a confirmé qu'il souhaitait nommer à ce poste une personne capable de réduire les taux d'intérêt et a par exemple indiqué qu'il préférait Scott Bessent... Lorsque Powell avait témoigné devant les législateurs américains le mois dernier, certains sénateurs républicains l'avaient interrogé sur les rapports de médias décrivant les coûts et caractéristiques du projet de rénovation de la Fed. Powell avait jugé ces rapports trompeurs et inexacts...

Du côté des brokers, Goldman Sachs vient de relever ses prévisions sur le S&P 500, tablant sur un gain de 3% sur 3 mois et 11% sur 12 mois, soit des objectifs respectifs de 6.400 et 6.900 points sur l'indice large américain. GS vise un objectif de 6.600 pts en fin d'année, soit un potentiel de 6%. Les spécialistes de la firme se montrent prudemment optimistes concernant la digestion des tarifs douaniers et sa traduction en termes d'inflation. Morgan Stanley est globalement du même avis, jugeant que la hausse du S&P 500 devrait se poursuivre avec la baisse attendue des taux de la Fed. Dans le même esprit, Bank of America porte son objectif de fin d'année sur le S&P 500 à 6.300 pts...

Par ailleurs, la saison des trimestriels va débuter sous peu à Wall Street. Delta Air Lines, ConAgra, Levi Strauss et PriceSmart publient leurs résultats jeudi, mais la "déferlante" arrive à partir de la semaine prochaine.

Les valeurs

Apple. Jeff Williams, 62 ans, vétéran du groupe et directeur des opérations (COO) d'Apple, tire sa révérence. Le numéro deux du groupe à la pomme, qui fut un temps pressenti pour prendre la succession de Tim Cook, quittera donc ses fonctions à la tête des opérations ce mois avant de quitter complètement le groupe plus tard cette année. Il continuera de superviser l'équipe de conception et de gérer les initiatives de santé jusqu'à son départ. Williams avait rejoint Apple en 1998 et pris le poste de COO en 2015. Au cours de sa carrière chez Apple, Williams a bâti une chaîne d'approvisionnement qui a soutenu la croissance d'Apple et ses clients dans le monde entier, notamment aux États-Unis, en Chine, en Inde, au Japon et en Asie du Sud-Est. Il a dirigé les efforts d'Apple en matière de responsabilité des fournisseurs, "ce qui a contribué à relever le niveau d'exigence pour les employés du monde entier, en proposant des formations essentielles et d'importants programmes de formation".

Sabih Khan remplace Williams au poste de directeur des opérations, tandis que l'équipe de conception sera placée sous la responsabilité directe de Tim Cook, directeur général de l'affaire. Khan, fort de 30 ans d'expérience chez Apple, avait rejoint l'équipe de direction en tant que vice-président senior des opérations en 2019. Il avait alors pris en charge la gestion de la chaîne d'approvisionnement, notamment les achats et la production. Khan reste sous la responsabilité de Cook et ajoutera probablement des divisions comme AppleCare à ses activités existantes, note Reuters... John Ternus, vice-président senior de l'ingénierie hardware d'Apple, serait désormais le successeur le plus probable de Cook, croit savoir Bloomberg.

Apple serait par ailleurs en négociations pour acquérir les droits de diffusion de la Formule 1 aux États-Unis dès que le contrat sera disponible l'année prochaine, a rapporté le Financial Times ce jour. Ces considérations feraient suite au succès au box-office du film de course automobile d'Apple 'F1 Le Film' avec Brad Pitt. Le film a engrangé 293 millions de dollars de recettes au cours de ses 10 premiers jours selon Variety. Le groupe à la pomme concurrencerait sur les droits de la F1 le diffuseur américain ESPN, propriété de Disney, ajoute le FT, citant des sources proches du dossier. La série 'Formula 1 : Drive to Survive' de Netflix a aussi contribué à la popularité de ce sport aux États-Unis, note Reuters, qui explique qu'Apple entend donc capitaliser sur cette popularité nouvelle.

Merck, le groupe pharmaceutique américain, a confirmé un accord d'environ 10 milliards de dollars pour acquérir Verona Pharma, une société spécialisée dans les thérapies contre les maladies pulmonaires et basée à Londres. Merck paiera ainsi 107$ par ADS (action américaine de dépôt) pour Verona. Il s'agit de la plus importante acquisition de Merck depuis 2023. La prime ressort à 23% sur la dernière clôture de l'ADS Verona sur le Nasdaq. Merck, face à la menace d'expirations de brevets, procède à diverses acquisitions pour renforcer son activité. Le groupe avait acquis Prometheus Biosciences en 2023 pour près de 11 milliards de dollars.

Starbucks. L'activité chinoise de la chaîne américaine de cafés Starbucks aurait attiré des offres la valorisant jusqu'à 10 milliards de dollars, a rapporté CNBC ce jour, citant des sources proches. Les sociétés de capital-investissement asiatiques Centurium Capital et Hillhouse Capital, ainsi que les firmes américaines Carlyle Group et KKR, figureraient parmi les prétendants en lice pour une participation dans l'activité. Starbucks pourrait conserver une part de 30% dans l'activité, le reste étant réparti entre plusieurs acquéreurs détenant chacun moins de 30%, toujours selon CNBC. Starbucks a déclaré le mois dernier qu'il n'envisageait pas actuellement de céder l'intégralité de ses activités en Chine, après le lancement du processus de vente en mai. Une trentaine de sociétés de capital-investissement chinoises et étrangères auraient soumis des offres non contraignantes et Starbucks les évaluerait actuellement.

Arm Holdings, le groupe britannique soutenu par SoftBank, qui concède sous licence ses conceptions de puces à de grandes entreprises de semi-conducteurs, a indiqué à l'agence Reuters que le nombre de clients utilisant des puces basées sur ses produits dans les centres de données ressortait désormais à près de 70.000, une multiplication par 14 depuis 2021. Ainsi, le groupe bénéficie pleinement de l'engouement actuel autour de l'intelligence artificielle, qui représente une part très significative de cette croissance dans les centres de données.

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