Wall Street sous pression avec la géopolitique et les taux

Wall Street cède du terrain en début de journée ce lundi, le S&P 500 abandonnant 0,30% à 5.733 pts, le Dow Jones 0,27% à 42.239 pts et le Nasdaq 0,41% à 18.063 pts, sur des craintes d'embrasement au M...

Wall Street cède du terrain en début de journée ce lundi, le S&P 500 abandonnant 0,30% à 5.733 pts, le Dow Jones 0,27% à 42.239 pts et le Nasdaq 0,41% à 18.063 pts, sur des craintes d'embrasement au Moyen-Orient, en attendant la riposte israélienne contre l'Iran. La semaine sera par ailleurs assez animée du point de vue économique, avec en particulier les chiffres de l'inflation jeudi. En outre, de nombreux responsables de la Fed s'exprimeront tout au long de la semaine...

Notons aussi que les principaux rendements du Trésor américain sont de retour à 4%, pour la première fois depuis août, alors que le dernier rapport sur l'emploi américain, particulièrement solide, a balayé l'hypothèse d'une nouvelle réduction importante des taux d'intérêt - de 50 points de base - de la part de la Fed. Les obligations ont corrigé ce lundi, prolongeant leur déclin par rapport à la fin de la semaine dernière suite aux données étonnamment robustes de l'emploi américain de septembre. Le rendement du '10 ans' progresse à 4,02% désormais, tandis que le rendement à deux ans atteint lui aussi les 4%. Cela reflète évidemment les doutes sur l'ampleur de la réduction des taux à venir de la banque centrale américaine.

Selon l'outil CME FedWatch, il y a plus de 83% de probabilité désormais que la Fed baisse ses taux d'un quart de point le 7 novembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 4,5 et 4,75%, contre 4,75 à 5% actuellement.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend encore 2,2% à 76$ avec le risque géopolitique. L'once d'or fin cède 0,3% à 2.645$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence.

Il n'y aura pas de statistique notable ce lundi à Wall Street hormis les chiffres du crédit à la consommation ce soir (21h, consensus +12 milliards de dollars pour le mois d'août), mais les opérateurs pourront suivre les interventions de Neel Kashkari, Raphael Bostic et Alberto Musalem de la Fed.

Demain, la balance du commerce international des biens et services pour le mois d'août sera communiquée à 14h30 (consensus à 71 milliards de dollars de déficit). Raphael Bostic et Susan Collins de la Fed prendront la parole dans la soirée.

Mercredi, les investisseurs suivront notamment les stocks et ventes de grossistes (16h), le rapport hebdomadaire du Département à l'Energie sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 4 octobre (16h30), ainsi que les Minutes du FOMC (20h), compte rendu de la dernière réunion monétaire de la Fed qui avait été marquée par un premier assouplissement de 50 points de base. La journée de mercredi sera par ailleurs particulièrement chargée en "fedspeak", avec Raphael Bostic, Lorie Logan, Austan Goolsbee, Thomas Barkin, Susan Collins et Mary Daly.

Jeudi, l'indice des prix à la consommation du mois de septembre retiendra l'attention (14h30, consensus +0,1% d'un mois sur l'autre et +2,3% sur un an, ou +0,2% et +3,2% hors alimentaire et énergie). Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 5 octobre seront également publiées à 14h30, tandis que le déficit budgétaire américain de septembre sera révélé dans la soirée (20 heures). Thomas Barkin et John Williams de la Fed interviendront durant la séance.

Enfin, les marchés suivront vendredi l'indice américain des prix à la production du mois de septembre (14h30, consensus FactSet +0,1% par rapport à août et +1,6% sur un an, ou +0,2% et +2,7% hors éléments volatils). L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan sera communiqué à 16 heures (consensus 71). Austan Goolsbee, Lorie Logan et Michelle Bowman auront leur mot à dire durant la journée.

Goldman Sachs a relevé ses objectifs sur l'indice large S&P 500 pour la fin de l'année et les 12 prochains mois. La firme mise sur une plus forte croissance des marges des entreprises et des données macroéconomiques stables. L'objectif sur le S&P 500 en fin d'année est ainsi porté à 6.000 points, contre 5.600 auparavant, tandis que la cible à 12 mois atteint désormais 6.300 points contre 6.000 précédemment.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, PepsiCo publiera ses comptes demain, avant bourse. Delta Air Lines, Domino's Pizza et Tilray Brands annonceront jeudi. Vendredi, la "saison" des résultats trimestriels sera lancée comme d'ordinaire à Wall Street par les grandes banques, avec les publications financières de JP Morgan Chase, Wells Fargo et Bank of New York Mellon. BlackRock et Fastenal annonceront aussi le même jour, avant bourse.

Les valeurs

Pfizer (+3%) gagne du terrain à Wall Street, alors que l'investisseur activiste Starboard Value vient de prendre une participation d'un montant voisin du milliard de dollars au capital du géant pharmaceutique américain. Bloomberg cite à ce sujet une personne familière de la question. Starboard aurait contacté les anciens dirigeants de Pfizer, Ian Read et Frank D'Amelio, et ces derniers auraient exprimé leur intérêt, a déclaré la source de Bloomberg, demandant à ne pas être identifiée, les informations étant privées.

Read a été directeur général de Pfizer de 2010 à 2018 et a choisi l'actuel DG Albert Bourla pour lui succéder. D'Amelio a été directeur financier du groupe new-yorkais de 2007 à 2021. Les plans exacts de Starboard ne sont pas clairs pour le moment selon Bloomberg. L'activiste a constaté que les investisseurs et les analystes étaient frustrés par les luttes de l'entreprise après la pandémie. Le vaccin et le traitement Covid-19 du laboratoire avaient plus que doublé ses revenus, de 42 milliards en 2020 à 100 milliards de dollars en 2022, mais la demande est depuis retombée.

Chevron (+1%), le groupe pétrolier californien de San Ramon, a annoncé ce jour son intention de céder sa participation non exploitée dans le projet 'Athabasca Oil Sands' et sa participation exploitée dans les schistes de Duvernay, projets situés en Alberta, au Canada. Le groupe américain va donc vendre ces actifs à Canadian Natural Resources pour 6,5 milliards de dollars. La transaction entièrement en cash devrait être finalisée au cours du quatrième trimestre 2024. Elle entre dans le cadre des plans du groupe visant à désinvestir de 10 à 15 milliards de dollars d'actifs d'ici 2028.

Arcadium Lithium (+35% !). Le géant minier Rio Tinto est en discussions en vue d'une acquisition du producteur de lithium. Reuters indique que la transaction potentielle pourrait être valorisée entre 4 et 6 milliards de dollars, voire même plus - alors que le dossier capitalisait 3,3 milliards de dollars avant ces annonces.

Barnes Group (+3%). Le fabricant et fournisseur de services et technologies dans le domaine industriel et aérospatial va être racheté par des fonds liés à Apollo Global Management pour environ 3,6 milliards de dollars dans le cadre d'une transaction en cash.

Boeing (+1%). Le parquet de Brindisi dans le sud de l'Italie accuse sept personnes et deux sous-traitants de fraude et de violation des règles de sécurité aérienne, dans le cadre d'une enquête sur des pièces défectueuses produites par une société italienne pour le 787 Dreamliner de Boeing, indique l'agence Reuters. Par ailleurs, l'avionneur américain et son principal syndicat ont indiqué vendredi que leurs négociations contractuelles reprendraient ce lundi, afin de trouver un accord mettant un terme à la grève des plus de 30.000 travailleurs de l'usine de Seattle.

Lucid (+2%) a annoncé des chiffres de livraisons supérieurs aux attentes de marché. Sur le trimestre clos fin septembre, Lucid a produit 1.805 unités et livré 2.781 véhicules électriques.

Apple (-1%). L'analyste Edison Lee de Jefferies ne s'attend pas à ce que le déploiement d'Apple Intelligence ce mois dope significativement les ventes de l'iPhone. Il juge même trop élevées les anticipations de court terme concernant les ventes d'iPhone. Le spécialiste revoit sa recommandation d''achat' à 'conserver' sur Apple et fixe un objectif de cours de 212,92$. Il souligne la haute valorisation du dossier à 33 fois les bénéfices. Il apprécie néanmoins Apple Intelligence sur le long terme.

Amazon (-3%) corrige à Wall Street, sur une dégradation de Wells Fargo, le broker jugeant que la croissance dans le cloud ne ferait pas tout et s'inquiétant des tendances de marge pour l'année prochaine. Selon une note relayée par Bloomberg, Wells Fargo Securities a par conséquent revu sa recommandation de 'surpondérer' à 'pondération en ligne', ajustant sa cible de 225$ à 183$. Amazon a été une histoire de révisions positives constantes, rappelle le spécialiste de Wells, mais le broker juge désormais que des facteurs font pression sur les révisions à court terme.

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