Wall Street se stabilise, après un record du Nasdaq 100

Wall Street reprend son souffle avant bourse ce mercredi suite au rallye de la veille saluant le cessez-le-feu entre Iran et Israël. Hier, le Nasdaq 100 est même revenu sur ses sommets historiques. Le...

Wall Street reprend son souffle avant bourse ce mercredi suite au rallye de la veille saluant le cessez-le-feu entre Iran et Israël. Hier, le Nasdaq 100 est même revenu sur ses sommets historiques. Le S&P 500 évolue pour sa part à moins de 1% de ses pics historiques... S&P, Dow Jones et Nasdaq sont attendus quasiment inchangés ce jour.

Le cessez-le-feu déclaré par Trump entre l'Iran et Israël semble donc tenir, ce qui a soutenu notablement la place américaine hier. Du côté de Jerome Powell, dont l'audition semi-annuelle de politique monétaire devant le Congrès se tenait hier et se poursuit aujourd'hui, le discours a peu évolué. Le patron de la Fed juge toujours approprié d'attendre alors que les banquiers centraux américains craignent une poussée de l'inflation cet été avec les tarifs douaniers, mais il faut relever que Powell a aussi laissé entendre que la baisse des taux pourrait intervenir plus tôt que prévu si ces données d'inflation des prochains mois ressortent moins préoccupantes qu'attendu.

Hier, Trump a été forcé de hausser le ton contre l'Iran et même Israël, accusés de ne pas avoir respecté la trêve initiale des hostilités. Les choses semblent rentrer désormais péniblement dans l'ordre. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé l'accord d'Israël sur une trêve et déclaré que son pays avait atteint ses objectifs de guerre en Iran. Néanmoins, Le président iranien a déclaré pour sa part que son pays n'enfreindrait pas la trêve si Israël faisait de même...

Le président américain a donc réagi, alors que l'Iran et Israël auraient enfreint le cessez-le-feu qu'il avait annoncé plus tôt. "Israël. Ne lâchez pas ces bombes. Si vous le faites, ce sera une violation grave. Ramenez vos pilotes chez eux, maintenant ! Donald J. Trump, président des États-Unis", a lancé Trump sur son réseau social Truth Social. Israël dénonce pour sa part une violation de ce cessez-le-feu par l'Iran, mais Téhéran dément l'information selon laquelle des missiles iraniens auraient été tirés vers son adversaire après l'entrée en vigueur de la trêve. L'armée israélienne a déclaré avoir détecté des tirs de missiles iraniens vers son territoire après l'annonce de Trump. Le ministre israélien de la Défense a demandé à l'armée de répondre avec force "par des frappes de haute intensité contre des cibles du régime au coeur de Téhéran"... La réplique israélienne aurait finalement été réduite à une seule cible.

"Israël n'attaquera pas l'Iran. Tous les avions feront demi-tour et rentreront chez eux, tout en adressant un salut amical à l'Iran. Personne ne sera blessé, le cessez-le-feu est en vigueur ! Merci de votre attention !", a aussi posté Trump sur Truth Social, ajoutant que "l'Iran ne reconstruira jamais ses installations nucléaires".

Trump a aussi accusé les supposés médias à "fake news" de nier son succès en Iran : "Fausses nouvelles : CNN et le New York Times, en faillite, se sont associés pour tenter de dénigrer l'une des frappes militaires les plus réussies de l'histoire. Les sites nucléaires iraniens sont complètement détruits ! Le Times et CNN sont tous deux critiqués par l'opinion publique !"

Le discours semi-annuel de politique monétaire de Jerome Powell constitue donc l'un des éléments majeurs de la semaine, d'autant que le président de la Fed subit depuis des semaines des attaques de plus en plus dures du président Trump, pressé de voir les taux baisser. Powell maintient le cap et juge que la banque centrale américaine a le temps de patienter pour observer les développements en matière d'économie et l'évolution des prix, avant de décider de la suite de son action. Powell qui note devant le Comité des services financiers de la Chambre des Représentants que l'inflation s'est modérée considérablement, mais ajoute qu'elle reste quelque peu élevée. Ainsi, la Fed pourrait rester en mode pause pendant encore un certain temps si l'on en croit son leader, qui ne semble pas intimidé par les attaques frontales de Trump.

La semaine dernière, la Fed a maintenu ses taux inchangés entre 4,25 et 4,50% et a prévu deux baisses d'ici fin 2025. Powell avait déclaré s'attendre à une inflation significative avec notamment les droits de douane de Trump. Il confirme cette semaine que la banque centrale est bien positionnée pour attendre d'en savoir plus sur la direction de l'économie avant d'ajuster sa politique. Il souligne encore l'importance de la stabilité des prix.

Trump a déclaré plus tôt que les taux de la Fed devraient être abaissés... d'au moins deux à trois points de pourcentage. Le président américain a remis les choses au point avant avant le témoignage du président de la banque centrale américaine. "Nous devrions être au moins deux à trois points plus bas... si la situation devient négative par la suite, augmentez les taux", a indiqué Trump sur Truth Social. Jerome Powell "sera au Congrès pour expliquer, entre autres, pourquoi il refuse de baisser le taux", a lancé Trump, alors que le patron de la Fed témoigne aujourd'hui et demain dans un contexte tendu et sous la menace du président américain qui n'exclut apparemment plus son éviction avant la fin de son mandat. "L'Europe a connu dix baisses, nous n'en avons eu aucune. Pas d'inflation, une économie formidable ! Nous devrions être au moins deux à trois points plus bas. Cela permettrait aux États-Unis d'économiser plus de 800 milliards de dollars par an. Quelle différence cela ferait ! Si la situation devient négative plus tard, augmentez les taux. J'espère que le Congrès va vraiment se débarrasser de cet imbécile et borné. Nous paierons son incompétence pendant de nombreuses années", a donc lancé Trump à propos de Powell...

Powell qui reprend ses propos tenus récemment à l'issue de la dernière réunion monétaire des 17-18 juin. Il note que pour l'heure, l'économie américaine progresse sur un rythme solide, et que le marché du travail demeure robuste. Au coeur des perspectives de politique monétaire se trouvent les inconnues entourant la politique tarifaire de Trump. Powell a déclaré : "Les effets des droits de douane dépendront, entre autres, de leur niveau final. Les anticipations concernant ce niveau, et donc les effets économiques qui en découlent, ont atteint un pic en avril et ont depuis diminué. Malgré cela, les augmentations de droits de douane cette année sont susceptibles de faire grimper les prix et de peser sur l'activité économique". Évoquant le double mandat, Powell a indiqué que le FOMC "déterminera l'orientation appropriée de la politique monétaire en fonction des données disponibles, de l'évolution des perspectives et de la balance des risques".

Il a ajouté que "sans stabilité des prix, nous ne pouvons pas bénéficier des longues périodes de forte conjoncture sur le marché du travail, qui profitent à tous les Américains". "Pour l'instant, nous sommes bien placés pour attendre d'en savoir plus sur l'évolution probable de l'économie avant d'envisager tout ajustement de notre politique monétaire", a-t-il déclaré.

Powell souligne bien que les USA ne sont pas en récession, avec des dépenses de consommation toujours solides, un marché du travail historiquement fort et une inflation dont les perspectives se stabilisent. Un tableau économique réjouissant donc, mais qui n'offre pas vraiment la possibilité de réduire significativement les taux. L'inflation reste l'élément essentiel, le patron de la Fed évoquant des craintes qu'elle n'augmente significativement cette année. Il explique cependant aussi qu'une grande majorité des décideurs monétaires estiment qu'il conviendra de réduire les taux plus tard cette année. Mais pour l'instant, l'anticipation de la banque centrale est que l'inflation progresse fortement à cause des tarifs douaniers.

Powell témoignera une nouvelle fois ce mercredi, devant le Comité du Sénat pour la banque, l'immobilier et les affaires urbaines. Les ventes US de logements neufs du mois de mai seront aussi à suivre aujourd'hui (16 heures, consensus FactSet 689.500).

Demain, la journée sera encore très animée à Wall Street sur le front économique, avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 14 juin (14h30, consensus 245.000), les commandes de biens durables du mois de mai (14h30, consensus FactSet +9,4% ou stable hors transport), les chiffres finaux du PIB américain du premier trimestre (même heure, consensus +2,1%), la balance du commerce international de biens, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago, ainsi que les stocks de grossistes, les promesses de ventes de logements et l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City. Thomas Barkin, Beth Hammack et Michael Barr de la Fed interviendront dans la journée.

Enfin, vendredi, les investisseurs surveilleront les revenus et dépenses des ménages américains et l'indice d'inflation lié, ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan. John Williams et Beth Hammack de la Fed reprendront la parole.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, FedEx a déçu hier soir par ses perspectives, tandis que Micron, Paychex, General Mills, Jefferies et Levi Strauss publieront ce mercredi. Nike sera de la partie demain soir. McCormick & Company, Walgreens Boots Alliance, Concentrix et Acuity Inc., dévoileront aussi leurs chiffres jeudi.