Wall Street se reprend avec les résultats d'entreprises et des espoirs sur le commerce

Wall Street a rebondi mardi, sur fond d'espoirs d'apaisement de la guerre commerciale avec la Chine et de moindres craintes concernant l'indépendance de la Fed après de nouvelles déclarations de Donal...

Wall Street a rebondi mardi, sur fond d'espoirs d'apaisement de la guerre commerciale avec la Chine et de moindres craintes concernant l'indépendance de la Fed après de nouvelles déclarations de Donald Trump modérant le ton employé depuis la fin de semaine dernière dans ces deux dossiers brûlants. Le S&P 500 a repris 2,51% à 5.287 pts, tandis que le DJIA a gagné 2,66% à 39.186 pts. Le Nasdaq s'est adjugé 2,71% à 16.300 pts. Du côté des tarifs douaniers, les négociations bilatérales se poursuivent, tandis que Washington a déclaré avoir réalisé certains "progrès significatifs"...

Le président américain a expliqué en marge d'une cérémonie à la Maison blanche vouloir baisser les surtaxes "très élevées" visant la Chine, "sans pour autant revenir à zéro". Donald Trump a ainsi expliqué devant la presse que les surtaxes de 145% imposées à Pékin, étaient "très élevées" et qu'elles allaient "baisser de façon substantielle"..."Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre", a-t-il déclaré. "Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qu'il se passe"..."Au bout du compte, il faudra qu'ils arrivent à un accord, parce que sans ça, ils ne pourront plus commercer avec les États-Unis", a-t-il poursuivi avant de conclure : "C'est nous qui fixerons les termes de l'accord et ce sera un accord équitable. Je pense que c'est un processus qui va aller assez vite".

Donald Trump a par ailleurs assuré qu'il "n'avait pas l'intention" de renvoyer le patron de la Fed, affichant cette fois une volonté d'apaisement après les violentes critiques adressées à "too late" Jerome Powell qui ont fait s'agiter les marchés financiers. "J'aimerais le voir malgré tout un peu plus actif dans la baisse des taux", a malgré tout estimé le président américain qui continue de pousser pour obtenir de nouveaux gestes d'assouplissement monétaire de la part de la banque centrale américaine.

Dans l'agenda macro du jour, l'indice manufacturier régional de la Fed de Richmond pour le mois d'avril est ressorti à -13, contre un consensus de -6 et une lecture de -4 un mois auparavant. L'indice signale ainsi une contraction de l'activité manufacturière dans la région. Dans l'actualité des entreprises, 3M, Danaher, Lockheed Martin, Raytheon Technologies ou encore Verizon Communications ont publié leurs trimestriels, tandis que Tesla est attendu de pied ferme en soirée...

Sur les marchés, l'or qui avait battu de nouveaux records est revenu à 3.347$ l'once, tandis que le yen s'est renforcé au-delà de 140 pour un dollar pour la première fois depuis septembre. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est retombé à 4,38%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI a repris 1,4% à 64,25$, tandis que l'euro consolide de 0,5% à 1,14$. Le bitcoin rebondit à 93.400$.

Les valeurs

* Uber (+2%) est dans le viseur de l'autorité américaine de la concurrence. La FTC a lancé des poursuites contre le numéro un mondial des VTC, l'accusant d'avoir abonné des utilisateurs à son service Uber One à leur insu et d'avoir fait des déclarations trompeuses sur son fonctionnement. Le service coûte 9,99 dollars par mois et offre des réductions sur les frais associés aux applications de voitures de transport avec chauffeur et de livraison de repas d'Uber. Uber a prétendu à tort que les utilisateurs économiseraient environ 25 dollars par mois grâce à ce service et les a trompés sur la facilité avec laquelle ils pouvaient annuler leur abonnement, a déclaré la FTC dans une plainte déposée à San Francisco. Le régulateur a constaté que les utilisateurs peuvent être obligés de parcourir jusqu'à 23 écrans et d'effectuer jusqu'à 32 actions pour annuler. "Les Américains en ont assez de souscrire à des abonnements non désirés qui semblent impossibles à annuler", a déclaré Andrew Ferguson, président de la FTC. L'entreprise a nié les allégations de la FTC, affirmant qu'elle n'inscrivait ni ne facturait les clients sans leur consentement, et que les annulations prenaient désormais généralement 20 secondes ou moins. Noah Edwardsen, porte-parole d'Uber cité par 'Reuters', a affirmé : "nous sommes déçus que la FTC ait choisi d'aller de l'avant avec cette plainte, mais nous sommes confiants dans le fait que les tribunaux seront d'accord avec ce que nous savons déjà : les processus d'inscription et d'annulation à Uber One sont clairs, simples et respectent la lettre et l'esprit de la loi". Uber a eu plusieurs fois maille à partir avec la FTC par le passé. La dernière remonte à 2022, lorsque la firme a évité des poursuites pénales en admettant que ses employés n'avaient pas informé la FTC d'une violation de données datant de 2016, qui avait affecté 57 millions de passagers et de chauffeurs. La FTC a récemment poursuivi plusieurs autres entreprises, dont Amazon.com (+3,5%) et Adobe (+1,9%), pour avoir prétendument rendu la résiliation de leurs abonnements trop difficile.

* KKR & Co (+4,4%) veut racheter le groupe suédois de biotechnologies Biotage AB pour 11,6 milliards de couronnes (1,2 milliard de dollars). RWK BidCo, une société nouvellement créée et détenue indirectement à 100% par KKR, a présenté une offre en numéraire à 145 couronnes par action, soit une prime de 60,1% par rapport au dernier cours de clôture de la cible. La société de capital-investissement affirme avoir suivi les progrès de Biotage avec "un intérêt et une admiration considérables depuis de nombreuses années", notamment par l'intermédiaire de Gamma Biosciences, société contrôlée par KKR Funds et principal actionnaire de Biotage. Le conseil d'administration de Biotage a examiné la proposition de KKR et a informé RWK BidCo qu'il recommanderait aux actionnaires de Biotage d'accepter l'offre. Le groupe scandinave fournit des technologies et des solutions dans les domaines de l'analyse génétique et de la chimie médicinale. Selon son site web, l'entreprise emploie 700 personnes et dessert plus de 80 pays.

* General Aerospace (+6,3%) a confirmé ses perspectives pour l'ensemble de l'année, après avoir dévoilé un bénéfice supérieur aux attentes des analystes au premier trimestre. L'entreprise, qui opère sous le nom de GE Aerospace, met en avant la forte demande dans le secteur commercial et ses efforts de maîtrise des coûts qui l'aident à traverser l'environnement instable actuel. Ces prévisions contrastent avec celles d'autres grandes compagnies aériennes, ébranlées par la baisse de confiance des consommateurs et les craintes que la guerre commerciale de Trump ne fasse basculer l'économie américaine dans la récession. Les investisseurs craignent également que les nouvelles taxes n'exercent une pression supplémentaire sur la chaîne d'approvisionnement aéronautique, ce qui pourrait ralentir les livraisons de nouveaux avions par Boeing et Airbus. "La dynamique macroéconomique actuelle nous oblige à prendre un certain nombre de mesures stratégiques, telles que la maîtrise des coûts et l'exploitation des programmes commerciaux disponibles", a déclaré Larry Culp, DG de GE Aerospace. Bien que les prévisions de l'entreprise tiennent compte des tarifs douaniers annoncés, elles ne supposent pas de nouvelle escalade ni de récession mondiale. Le management continue pour le moment de tabler sur un bénéfice par action ajusté de l'ordre de 5,10 à 5,45 dollars en 2025 et sur une croissance du chiffre d'affaires ajusté à deux chiffres. Sur le premier trimestre, GE Aerospace a enregistré un bpa ajusté de 1,49$, contre 1,27$ de consensus, pour un chiffre d'affaires de 9 milliards de dollars, en ligne avec les attentes.

* Lockheed Martin (+0,8%) a annoncé un bénéfice en hausse au premier trimestre et a réaffirmé ses prévisions pour l'année, grâce à une demande soutenue pour ses systèmes de missiles et ses avions de combat. Sur les trois premiers mois de l'exercice, le groupe de Défense a enregistré un bénéfice net de 1,71 milliard de dollars, soit 7,28$ par action, contre 1,55 milliard de dollars et 6,39$ par titre un an plus tôt. Le chiffre d'affaires total a atteint 17,96 milliards de dollars, en hausse de 4,5%, et supérieurs aux 17,78 Mds$ attendu par les analystes. Les ventes ont progressé dans toutes les unités, à l'exception de la division spatiale. Le carnet de commandes ressort à 172,97 milliards de dollars, en hausse de 8,5% sur un an. Le management a précisé que ses perspectives 2025 ne tiennent pas compte de l'évolution de l'impact des droits de douane sur son activité.

* Halliburton est sous pression avec un titre qui trébuche de 5,5%. Le fournisseur de services pétroliers a dévoilé des résultats trimestriels en baisse et inférieurs aux attentes en raison du ralentissement de l'activité de forage en Amérique du Nord. Sur les trois premiers mois de 2025, le groupe affiche un bpa ajusté de 60 cents contre 76 cents un an plus tôt pour un chiffre d'affaires de 5,42 Mds$ (-6,7%). Le résultat opérationnel ajusté a fondu de 20% à 787 M$. "Je suis convaincu que malgré les récentes pressions sur le marché de l'énergie, l'accent constant mis par Halliburton sur la technologie, la collaboration et la qualité de service crée de la valeur pour nos clients et favorise la réussite à long terme de Halliburton et de ses actionnaires", a déclaré Jeff Miller, DG de l'entreprise.

* Danaher gagne 3,8% après avoir fait état d'un début d'année meilleur que prévu par le marché. Le conglomérat américain qui fabrique et commercialise des produits et services médicaux, industriels et commerciaux, a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un bpa ajusté de 1,88$ contre 1,92$ un an plus tôt et un consensus de 1,64$. Les ventes ont atteint 5,74 milliards de dollars contre 5,59 Mds$ de consensus. La marge opérationnelle ajustée s'est améliorée à 29,6% contre 26,8% attendu. Le groupe a bénéficié d'une demande plus forte que prévu pour ses kits de tests respiratoires, mais a précisé s'attendre à subir des coûts supplémentaires liés aux tarifs douaniers cette année. Il anticipe ainsi des coûts tarifaires de "plusieurs centaines de millions de dollars" en 2025, en raison de l'impact potentiel sur les coûts des pièces et des matériaux utilisés dans ses produits ainsi que sur les produits finis expédiés aux clients. Danaher, qui réalise environ 12% de son chiffre d'affaires en Chine, prévoit de compenser en grande partie l'impact des droits de douane par des modifications de l'empreinte de fabrication, des ajustements de la chaîne d'approvisionnement. Pour l'ensemble de l'exercice, la société table sur une croissance de son chiffre d'affaires ajusté d'environ 3% ainsi que sur un bpa ajusté de l'ordre de 7,60$ à 7,75$.

* Verizon Communications reprend 0,6%. L'opérateur télécoms a perdu plus d'abonnés mobile que prévu au premier trimestre dans un environnement marqué par une forte concurrence et la baisse des dépenses des agences gouvernementales. Sur la période, le groupe américain a ainsi perdu 289.000 abonnés mensuels (vs -185.000 de consensus), après avoir enregistré un record de 568.000 nouveaux abonnés au cours du trimestre de décembre. Le chiffre d'affaires total a augmenté de 1,5% à 33,5 milliards de dollars, légèrement meilleur qu'attendu, tandis que le bpa ajusté s'est élevé à 1,19$ contre 1,15$ de consensus. Les revenus des services sans fil ont augmenté de 2,7% pour atteindre 20,8 milliards de dollars, grâce aux hausses de prix mises en oeuvre par l'entreprise. Dans le haut débit, Verizon a attiré 339.000 nouveaux clients. La direction a réaffirmé ses perspectives de bénéfice annuel ajusté et de flux de trésorerie disponible, signe qu'elle est confiante dans ses projets dans un contexte d'incertitude économique. Pour attirer de nouveaux abonnés et dissuader les clients actuels de partir, Verizon a promis ce mois-ci une garantie de prix de trois ans et un échange gratuit de téléphone pour les forfaits de téléphonie mobile et d'internet résidentiel.

* Tesla (+4,6%) a accepté de régler une action en justice pour homicide involontaire intentée par la succession d'un homme décédé en 2021 dans l'accident de sa Tesla à Dayton, dans l'Ohio. Par ailleurs, le groupe a promis de fournir ce soir, lors de la publication de ses trimestriels, une mise à jour sur ses opérations, un point très attendu par les investisseurs qui souhaitent savoir si les projets du constructeur de véhicules électriques progressent et si le directeur général Elon Musk est prêt à abandonner son rôle au sein de l'administration du président américain Donald Trump.

* Amazon (+3,5%) a interrompu certains pourparlers de location de centres de données pour sa division "cloud", en particulier sur les marchés étrangers, ce qui suggère un ralentissement à court terme de la location d'installations à grande échelle, affirment les analystes de Wells Fargo. Par ailleurs, l'administration du président américain Donald Trump a l'intention de faire pression sur l'Inde pour qu'elle donne aux détaillants en ligne tels que Amazon et Walmart un accès complet à son marché du commerce électronique de 125 milliards de dollars, a rapporté le 'Financial Times', citant des dirigeants de l'industrie, des lobbyistes et des représentants du gouvernement américain.

* Northrop Grumman plonge de 12,6% après avoir revu à la baisse sa guidance annuelle et fait état d'une division par deux de son bénéfice au premier trimestre en raison de pertes sur le programme de bombardiers furtifs B-21 dues à des coûts de fabrication plus élevés. La société a réalisé un bénéfice par action ajusté de 3,32$ sur le trimestre clos, comparativement à 6,32$ l'année précédente et un consensus de 6,28$, pour des ventes de 9,47 milliards de dollars (vs 9,93 Mds$ attendus), en repli de 7%. La direction table désormais sur un bpa ajusté de 24,95$ à 25,35$, contre entre 27,85$ et 28,25$ précédemment, pour des revenus toujours attendus entre 42 et 42,5 Mds$. Northrop, qui avait comptabilisé une charge avant impôts de près de 1,6 milliard de dollars pour le programme B-21 en 2023, a ajouté 477 M$ à ce total, en raison de la hausse des coûts de fabrication et des investissements de l'entreprise dans ses systèmes de production pour accélérer la montée en puissance du programme.

* Barrick Gold (-2,3%) va se retirer du projet aurifère Donlin en Alaska en vendant sa participation de 50% au milliardaire John Paulson et à NovaGold Resources pour un montant pouvant aller jusqu'à 1,1 milliard de dollars. Le projet Donlin Gold est un projet de mine qui contient environ 39 millions d'onces d'or. Il était détenu conjointement par Barrick Gold et NovaGold, à raison de 50% chacun...

* RTX Corp chute de 9,8%, alors que la société a déclaré que les droits de douane découlant de la guerre commerciale du président Donald Trump pourraient avoir un impact significatif sur son activité. Le géant de l'aérospatiale et de la défense a confirmé ses objectifs 2025 mais a précisé que ces perspectives n'intégraient pas encore les récentes augmentations des droits de douane mises en place par l'administration Trump et d'autres pays en représailles. Le bénéfice opérationnel pourrait subir une baisse d'environ 250 millions de dollars liée aux droits de douane canadiens et mexicains, et du même montant en raison de la réplique chinoise aux tarifs imposés à Pékin. L'impact des droits 'réciproques' pourrait potentiellement atteindre 300 M$ si ces derniers sont maintenus pour le reste de l'année. Sur les trois premiers mois de l'exercice, la firme a dégagé un bpa ajusté de 1,47$, pour un chiffre d'affaires ajusté de 20,31 milliards de dollars. Des résultats supérieurs au consensus. Le carnet de commandes de l'entreprise à la fin du trimestre atteint 217 milliards de dollars, dont 125 Mds$ pour les activités commerciales et 92 Mds$ pour les activités de défense...

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