Wall Street accélère avant bourse ce jeudi, attendu sur de nouveaux sommets avec Microsoft et Meta. Le S&P 500 gagne encore plus de 1% en pré-séance, le Dow Jones 0,4% et le Nasdaq 1,4% ! Pourtant, la Fed résiste quant à elle toujours aux coups de pression de Donald Trump, optant pour un nouveau statu quo monétaire en attendant une potentielle baisse de taux en septembre. L'actualité reste fournie ce jour, avec de nouveaux développements sur le front commercial, quelques statistiques notables, et les résultats de deux autres 'Mag 7', Apple et Amazon, prévus dans la soirée.
La Fed, qui a maintenu hier ses taux inchangés entre 4,25% et 4,50% pour la cinquième réunion consécutive malgré deux voix dissidentes, a noté que le taux de chômage américain restait faible et proche du plein emploi, que les conditions du marché du travail demeuraient solides et que l'inflation était toujours un peu élevée. Deux gouverneurs, Christopher Waller et Michelle Bowman, étaient partisans d'une baisse de 25 points de base sur fond de pressions de Trump pour que la Fed assouplisse sa politique. Jerome Powell, patron de la Fed, a déclaré qu'il était prématuré de se prononcer sur une potentielle baisse des taux en septembre. Il a ajouté durant sa conférence de presse que la politique monétaire actuelle était modérément restrictive et n'avait pas pesé sur l'économie. L'impact des tarifs douaniers sur l'inflation demeure quant à lui incertain. Il pourrait être de court terme... ou pas, si l'on résume la pensée du timonier de la Fed. Ainsi, Powell a conservé un ton très prudent compte tenu des risques pesant sur les perspectives. L'outil CME FedWatch montre une probabilité de 43% désormais d'une baisse de taux en septembre, contre près de 57% de 'proba' de statu quo.
Le dossier des droits de douane préoccupe aussi toujours les marchés, Donald Trump ayant confirmé que les États-Unis allaient porter à 50% leurs taxes sur les produits en provenance du Brésil, avec toutefois des exemptions, et imposer également des droits de douane de 50% sur certaines importations de cuivre... Les négociateurs économiques américains et chinois avaient conclu un peu plus tôt deux jours de négociations sans annonce immédiate d'un nouveau report des droits de douane entre Washington et Pékin.
Trump a annoncé hier des droits de douane de 15% sur les importations en provenance de Corée du Sud, équivalents à ceux du Japon, ainsi qu'une taxe de 25% sur les importations en provenance d'Inde assortie de critiques concernant ses achats d'énergie et d'armes russes - ce qui pourrait lui valoir encore une "pénalité" non définie. Des accords seraient également en vue avec la Thaïlande et le Cambodge, après l'accord de cessez-le-feu conclu lundi.
L'incertitude demeure néanmoins à la veille de l'échéance du 1er août, date à laquelle Trump a menacé d'imposer des taxes réciproques aux pays sans accords bilatéraux. Bloomberg constate que la plupart des pays n'ont toujours pas conclu d'accord commercial, "et les détails clés sont rares pour ceux qui en ont un, notamment les exemptions potentielles, les promesses d'investissement et les éventuelles modifications des règles d'origine".
Selon le rapport d'ADP publié hier, les créations de postes dans le secteur privé aux USA pour le mois de juillet 2025 sont ressorties au nombre de 104.000, contre un consensus FactSet de 105.000 et une lecture révisée à 23.000 destructions de postes un mois avant (contre -33.000 en première estimation). "Nos données sur l'embauche et les salaires témoignent globalement d'une économie saine. Les employeurs sont de plus en plus optimistes quant à la résilience des consommateurs, piliers de l'économie", a ajouté Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP.
La lecture avancée du PIB américain du deuxième trimestre 2025 fait ressortir une croissance au rythme de 3%, bien plus élevée que prévu puisque le consensus se situait à 2,5%. L'indice de prix a pour sa part progressé moins que prévu, sur un rythme de 2%. Les dépenses personnelles de consommation ont augmenté comme attendu sur un rythme de 1,4%. Il s'agit de la première des trois estimations du PIB pour le T2. Au premier trimestre, l'économie américaine avait corrigé de 0,5%.
Sur le front économique ce jour, les opérateurs suivront à 13h30 l'étude Challenger sur les annonces de licenciements pour le mois de juillet, puis à 14h30 les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 26 juillet (consensus FactSet 225.000), les revenus et dépenses des ménages du mois de juin (consensus +0,3% sur les revenus, +0,4% pour les dépenses et +0,3% pour l'indice des prix core PCE d'un mois sur l'autre) et l'indice du coût de l'emploi du deuxième trimestre (+0,8% de consensus). L'indice PMI de Chicago de juillet sera connu à 15h45 (consensus 42,5).
Enfin, demain, fin de semaine également animée avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi pour le mois de juillet (consensus FactSet à 4,2% de chômage pour 115.000 créations de postes), l'indice PMI manufacturier final de juillet (consensus 49,7), l'ISM manufacturier (consensus 49,5), les dépenses de construction de juin (consensus +0,1%) et l'indice final du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan du mois de juillet (consensus 62). Vendredi qui marque aussi l'échéance cruciale de mise en application des droits de douane...
Dans l'actualité des entreprises, Microsoft et Meta ont donc très positivement surpris hier soir à Wall Street avec leurs comptes trimestriels soutenus par l'intelligence artificielle, alors que Qualcomm, Arm et Lam Research ont affiché des performances jugées plus mitigées. Apple et Amazon dévoileront ce jeudi soir leurs résultats financiers. Ainsi, 4 des "Mag 7" auront publié cette semaine, alors que deux (Alphabet et Tesla) ont déjà annoncé et que la dernière (Nvidia) annonce en décalé à la fin du mois d'août.