Wall Street : retour en hausse avant le discours de Jerome Powell

La place américaine repasse dans le vert avant bourse ce vendredi au terme d'une semaine assez difficile, marquée par des prises de bénéfices sur les grands dossiers de l'IA et des comptes mitigés de ...

La place américaine repasse dans le vert avant bourse ce vendredi au terme d'une semaine assez difficile, marquée par des prises de bénéfices sur les grands dossiers de l'IA et des comptes mitigés de Walmart. Le S&P 500 remonte de 0,2%, le Dow Jones de 0,3% et le Nasdaq de 0,2% en pré-séance, avant l'intervention du patron de la Fed Jerome Powell à Jackson Hole.

Plus tôt cette semaine, les marchés n'avaient pas vraiment réagi aux évolutions apparemment positives concernant l'Ukraine, suite aux échanges impliquant le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump et des dirigeants européens. Wall Street avait bénéficié précédemment des espoirs de baisse de taux, mais les choses pourraient donc se compliquer aujourd'hui avec l'intervention du patron de la Fed à Jackson Hole, pour la grand messe des banquiers centraux dans le Wyoming. Alors que les derniers chiffres des prix à la production aux États-Unis sont ressortis préoccupants, Powell pourrait ainsi tempérer les ardeurs des marchés qui ont un peu trop vite misé sur une série d'assouplissements... Les avis sont quant à eux contradictoires, parmi les derniers membres de la Fed à s'exprimer, certains plaidant désormais pour plusieurs assouplissements d'ici la fin de l'année (Christopher Waller ou Michelle Bowman), alors que d'autres (Raphael Bostic, Austan Goolsbee, Jeffrey Schmid ou Beth Hammack) prônent toujours la patience compte tenu de l'inflation collante et de la résilience de l'économie...

Le président américain réclame par ailleurs la démission de la gouverneure de la Fed Lisa Cook. Cette dernière a déclaré qu'elle n'avait aucune intention de céder à la pression pour quitter ses fonctions. Trump a exigé son départ après la publication d'accusations concernant des prêts immobiliers qu'elle détient dans le Michigan et en Georgie. "Je n'ai aucune intention de me laisser intimider pour quitter mes fonctions à cause de questions soulevées dans un tweet", a-t-elle assuré dans un communiqué. "J'ai l'intention de prendre toute question concernant mon historique financier au sérieux en tant que membre de la Fed et je rassemble les informations nécessaires pour fournir des faits", a-t-elle précisé.

Ces allégations ont été relayées par William Pulte, directeur de l'Agence fédérale du logement (FHFA), qui affirme que Lisa Cook aurait déclaré comme résidence principale deux biens distincts, un appartement à Atlanta et une maison dans le Michigan. Il a également évoqué un bien détenu par la gouverneure dans le Massachusetts. Les prêts pour résidence principale étant généralement accordés à des conditions plus favorables que pour un investissement locatif, ces déclarations suscitent l'attention.

Dans l'actualité commerciale, USA et UE ont finalisé leur accord commercial conclu le 27 juillet en Écosse entre Trump et Ursula von der Leyen. Le texte confirme des tarifs douaniers plafonnés à 15% sur la plupart des produits européens exportés aux États-Unis, comme les automobiles, les médicaments, les semi-conducteurs (...). L'UE s'engage à supprimer les droits de douane sur les produits manufacturés américains et à offrir un accès préférentiel à une vaste gamme de produits de la mer et agricoles US. Washington ramènerait à 15% ses "tarifs" sur les exportations européennes de voitures et de pièces automobiles, actuellement de 27,5%, dès que Bruxelles aura adopté la législation pour mettre en application ses engagements. Selon Reuters, un haut responsable de l'administration Trump a déclaré sous le sceau de l'anonymat que cet allègement pourrait voir le jour dans un délai de quelques semaines. L'UE a réaffirmé son intention d'acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains sur trois ans, ainsi que 40 milliards de dollars de puces informatiques pour l'IA. Elle souhaite par ailleurs que les entreprises européennes investissent 600 milliards de dollars supplémentaires dans les secteurs stratégiques américains d'ici 2028, relève Reuters, qui ajoute que les deux parties s'engagent aussi à s'attaquer aux barrières commerciales numériques injustifiées et à envisager de coopérer pour protéger leurs marchés respectifs de l'acier et de l'aluminium contre la surcapacité, tout en garantissant des chaînes d'approvisionnement sûres entre eux.

Sur le front économique hier aux États-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 16 août se sont établies à 235.000, en hausse de 11.000 par rapport à la semaine antérieure et bien plus élevées que le consensus Bloomberg qui était de 226.000... L'indice PMI composite préliminaire américain du mois d'août 2025 s'est établi à 55,4, bien au-dessus du consensus FactSet qui se situait à 54,5 et assez proche de la lecture révisée de juillet. L'indice manufacturier est ressorti à 53,3 en données préliminaires contre 50,6 de consensus, tandis que l'indicateur des services est ressorti à 55,4 contre 54 de consensus. Des indices signalant globalement une forte expansion de l'activité en août aux États-Unis... Les reventes de logements existants aux États-Unis pour le mois passé, publiées ce jeudi par la National Association of Realtors, se sont établies au nombre de 4,01 millions, en progression de 2% en comparaison du mois antérieur... L'indice des indicateurs avancés américains du Conference Board pour le mois de juillet 2025 s'est affiché en retrait léger de 0,1% d'un mois sur l'autre, en ligne avec le consensus des économistes de la place, après un recul de 0,3% un mois auparavant.

Le symposium de Jackson Hole organisé par la Fed de Kansas City se tient depuis hier et jusqu'à demain, avec une intervention de Jerome Powell cet après-midi sur les perspectives économiques et le cadre politique de la Fed. Selon l'outil CME FedWatch, il y a désormais 71,5% de probabilité que la Fed baisse ses taux d'un quart de point le 17 septembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 4 et 4,25%. Le même outil montre que la banque centrale américaine pourrait procéder à un nouvel assouplissement d'un quart de point d'ici décembre. La probabilité d'une baisse de taux de trois quarts de point d'ici la fin de l'année n'est d'ailleurs pas négligeable, à 33,6%, alors que certains banquiers centraux commencent à se monter plus agressifs - et ce tandis que l'administration Trump cherche un successeur à Jerome Powell.