Wall Street reste sous pression avec la géopolitique

Wall Street consolide encore avant bourse ce mercredi, sur fond de crise au Moyen-Orient et de rebond des cours du brut, alors que suite aux tirs de 181 missiles balistiques iraniens vers Israël, le P...

Wall Street consolide encore avant bourse ce mercredi, sur fond de crise au Moyen-Orient et de rebond des cours du brut, alors que suite aux tirs de 181 missiles balistiques iraniens vers Israël, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a menacé les dirigeants iraniens de représailles - qui pourraient notamment viser les installations pétrolières et nucléaires - suite à ce qu'il qualifie de "grande erreur" qui pourrait avoir de "sévères conséquences". Le S&P 500 abandonne encore 0,1% avant bourse, tandis que le Dow Jones perd 0,2%. Le Nasdaq fléchit de 0,1%. Hier soir, la correction était assez prononcée suite aux tirs de l'Iran, avec en particulier une chute de plus de 1,5% du Nasdaq avec Apple et Nvidia.

La tendance est donc extrêmement prudente, compte tenu du risque d'embrasement supplémentaire au Moyen-Orient, et en attendant par ailleurs de multiples données concernant le marché du travail américain cette semaine, et en particulier le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi vendredi.

Les futures sur le baril de brut WTI rebondissent encore de 2,5% à 71,6$ pour le contrat de novembre. L'once d'or cède 0,3% à 2.652$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises.

Rappelons que la semaine avait débuté par une intervention sans grande surprise du président de la Fed Jerome Powell. Après une première baisse de taux d'un demi-point le 18 septembre, la Fed devrait poursuivre le 7 novembre prochain avec un assouplissement d'un quart ou d'un demi-point. Selon l'outil CME FedWatch, il y a 63,2% de probabilité que la banque centrale américaine opte pour un geste de 25 points de base, et 36,8% de 'proba' qu'elle effectue un autre geste fort de 50 pb. L'outil CME FedWatch donne une probabilité dominante, de 48,6%, à la fourchette 4-4,25% sur les taux en fin d'année, contre 4,75 à 5% actuellement.

Lundi soir, le président de la Fed, Jerome Powell, intervenant à l'occasion à l'occasion de la réunion annuelle de la National Association for Business Economics (NABE) à Nashville, n'a pas surpris en livrant un discours très équilibré. Selon lui, le marché du travail américain reste résilient, mais il n'a pas besoin de ralentir plus, ce qui justifie le cycle actuel d'assouplissement, d'autant que les mesures d'inflation semblent plus apaisées. Powell a estimé que si l'économie évoluait comme attendu, la politique monétaire pourrait être progressivement ajustée vers une position plus neutre. Évidemment, Powell rappelle que la Fed ne suit pas de trajectoire prédéterminée et que les risques demeurent bilatéraux. La suite des événements dépendra donc des nouveaux développements, autrement dit des données futures. Powell a tout de même jugé que le ralentissement continu de l'inflation pourrait permettre à la banque centrale de réduire ses taux pour atteindre avec le temps un niveau ne freinant plus l'activité. En attendant, la désinflation et les données récentes montrent des progrès supplémentaires vers l'objectif des 2%.

Hier, l'indice PMI manufacturier américain final du mois de septembre 2024 est ressorti à 47,3, contre un consensus de marché de 47 et une lecture flash de 47 également. L'ISM manufacturier américain du mois de septembre est ressorti à 47,2, contre un consensus FactSet de 47,6 et une lecture de 47,2 un mois avant. En outre, l'indice des prix rattaché à l'ISM a fortement corrigé à 48,3, contre 54 un mois avant.

Les ouvertures de postes aux États-Unis pour le mois d'août 2024 se sont établies à 8,04 millions selon le Département au Travail, bien au-dessus du consensus des économistes qui se situait à 7,68 millions selon FactSet. Un mois plus tôt, ces ouvertures de postes étaient au nombre de 7,71 millions - selon la lecture révisée ce jour.

Ce mercredi, les interventions de responsables de la Fed seront multiples, avec Thomas Barkin, Michelle Bowman, Alberto Musalem et Beth Hammack. Le rapport d'ADP sur l'emploi privé non-agricole sera aussi scruté (14h15, consensus FactSet 125.000).

La journée de jeudi sera marquée par l'étude Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 28 septembre (consensus 221.000), l'indice PMI composite final américain de septembre (consensus 54,4 avec un indice des services de 55,4), les commandes industrielles américaines d'août (consensus +0,1%) et l'ISM des services de septembre (consensus 51,9). Raphael Bostic et Neel Kashkari de la Fed seront aussi de la partie.

Vendredi, enfin, le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi aux États-Unis pour le mois de septembre sera communiqué à 14h30 (consensus FactSet 142.500 créations de postes non-agricoles dont 125.000 dans le privé, 4,2% de taux de chômage).