Les indices de référence s'affichent en ordre dispersé en début de journée ce vendredi à Wall Street. Le S&P 500 consolide de 0,13% à 5.973 pts. Le Dow Jones prend 0,19% à 42.250 pts, mais le Nasdaq cède 0,44% à 19.460 pts, alors que les investisseurs s'inquiètent d'une éventuelle participation directe des États-Unis au conflit entre Israël et l'Iran. Le président américain Donald Trump prendra une décision à ce sujet d'ici deux semaines, mais ajoute qu'il reste une forte probabilité que des négociations aient lieu dans un avenir proche.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,2% à 73,4$. L'once d'or fin recule de 0,1% à 3.367$. L'indice dollar cède 0,1% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin évolue toujours autour des 106.000$.
Trump, qui doit assister ce vendredi à une réunion de sécurité nationale dans le Bureau ovale, a évoqué pendant plusieurs jours la possibilité que les États-Unis participent aux frappes contre l'Iran. Sa dernière prise de position fait suite à une série de développements, notamment des demandes d'évacuation des habitants de Téhéran et son départ anticipé du sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington.
Les ministres européens des Affaires étrangères doivent par ailleurs rencontrer leur homologue iranien ce vendredi pour trouver une solution diplomatique concernant le programme nucléaire de Téhéran. Le président français Emmanuel Macron a indiqué que la réunion allait porter sur une offre de négociation complète, diplomatique et technique. Les ministres du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne, ainsi que la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère Kaja Kallas, se sont entretenus avec Abbas Araqchi en début de semaine et coordonnés avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, indique Reuters. L'idée est évidemment de faire revenir l'Iran à la table des négociations.
La situation demeure également compliquée sur le front monétaire. Alors que les marchés anticipent une reprise des assouplissements monétaires de la Fed à partir de septembre, à un rythme modéré, le président Trump a poursuivi ses attaques hier contre le patron de la Fed Jerome Powell. Trump qui en appelle à une réduction des taux de 2,5 points de pourcentage, alors que la banque centrale américaine vient quant à elle de laisser les taux inchangés cette semaine entre 4,25 et 4,50% et que la probabilité de statu quo le 30 juillet à l'issue de la réunion suivante se situe à près de 86% selon l'outil CME FedWatch. "'Too Late' Jerome Powell coûte des centaines de milliards de dollars à notre pays", a déclaré hier Trump sur Truth Social. "C'est vraiment l'une des personnes les plus stupides et les plus destructrices du gouvernement, et la Fed en est complice", a insisté Trump, ajoutant que Powell serait "une honte pour l'Amérique"...
Le gouverneur de la Fed Christopher Waller a jugé pour sa part que la banque centrale devrait envisager de baisser ses taux dès sa prochaine réunion, compte tenu des récentes données d'inflation modérées et du fait que tout choc sur les prix dû aux droits de douane à l'importation serait selon lui de courte durée. "Je ne pense pas que l'inflation tarifaire soit si importante et nous devrions simplement l'examiner dans le cadre de la définition de notre politique monétaire", a déclaré Waller sur CNBC dans l'émission Squawk Box. "Les données des derniers mois montrent que l'inflation tendancielle est plutôt bonne", a ajouté le responsable, qui montre donc une posture plutôt accommodante.
Wall Street était fermé hier pour le 'Juneteenth National Independence Day'. Ce nouveau jour férié constitue un symbole de l'émancipation des esclaves afro-américains et correspond à l'annonce par le général Gordon Granger, le 19 juin 1865, au Texas, d'ordres fédéraux libérant les esclaves du Texas.
Ce vendredi, la place américaine rouvre pour la Journée des Quatre Sorcières, marquée par l'expiration simultanée des options sur indices, options sur actions, et contrats à terme sur indices ou actions. "Les investisseurs se préparent à l'expiration ce vendredi de 6.500 milliards de dollars de montant notionnel d'options américaines, une situation qui pourrait provoquer des fluctuations des actions plus fortes", note Bloomberg.
Sur le front économique, l'indice manufacturier régional de la Fed de Philadelphie pour le mois de juin 2025 s'est établi à -4 contre -5 de consensus FactSet, ce qui traduit donc toujours une contraction de l'activité manufacturière dans la région. L'indice des indicateurs avancés américains du Conference Board pour le mois de mai 2025 s'est affiché en retrait de 0,1% d'un mois sur l'autre, contre un consensus stable et une baisse révisée à -1,4% pour le mois d'avril 2025.
Les valeurs
Accenture corrige de plus de 6% à Wall Street, alors que le géant du consulting a dépassé les attentes sur le trimestre clos en termes de revenus et profits, tout en affichant des commandes en recul. Sur le troisième trimestre fiscal clos fin mai, le groupe a réalisé des revenus totaux de 17,7 milliards de dollars en croissance de près de 8% et un bénéfice par action en augmentation de 11% à 3,49$. Le consensus était voisin de 17,3 milliards de chiffre d'affaires pour 3,3$ de bpa. Alors que le trimestre a été soutenu par la demande en services liés à l'IA, les commandes nouvelles ont décliné de 6,6% à 19,7 milliards de dollars. Accenture se permet tout de même de relever ses estimations annuelles de bénéfice par action entre 12,77 et 12,89$, au-dessus du consensus. Le groupe prévoit une croissance des revenus de 6-7% en devises locales, pour une marge opérationnelle de 15,6%. Le free cash flow est anticipé entre 9 et 9,7 milliards de dollars.
"Je suis très satisfaite de nos résultats du troisième trimestre de l'exercice 2025, notamment de nos 30 clients enregistrant des commandes trimestrielles supérieures à 100 millions de dollars, d'une croissance généralisée et de l'expansion continue de notre leadership en IA générative", a déclaré Julie Sweet, présidente-directrice générale d'Accenture. Le groupe a enregistré 1,5 milliard de dollars de nouvelles commandes liées à l'IA générative sur le trimestre, mais le total des commandes s'est élevé à 19,7 milliards contre 20 milliards de dollars attendus.
Kroger (+7%), la chaîne américaine de grande distribution, a annoncé pour son premier trimestre fiscal un bénéfice net de 866 millions de dollars et 1,29$ par action, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 1,49$, au-dessus du consensus. Les revenus ont été de 45,1 milliards de dollars, légèrement inférieurs quant à eux aux attentes des brokers. Néanmoins, le groupe affiche des prévisions relativement solides, tablant sur un bénéfice ajusté par action allant de 4,60 à 4,80$ et envisageant une progression des ventes comparables annuelles de 2,25 à 3,25%, contre 2-3% précédemment. Sur le trimestre clos, la croissance "identique" a été de 3,2%.
Darden Restaurants (+1,6%), le groupe américain de restauration connu notamment pour la chaîne Olive Garden, table désormais pour l'exercice sur une croissance à comparable allant de 2 à 3,5%, soit une performance supérieure au consensus en milieu de fourchette, après une progression de 4,6% de l'activité à comparable sur le trimestre clos avec une hausse de 6,9% chez Olive Garden. Le bénéfice annuel par action est anticipé entre 10,50 et 10,70$, contre 10,75$ de consensus. Sur le trimestre clos fin mai, le groupe a dégagé un bénéfice ajusté par action de 2,98$ très légèrement supérieur aux attentes, avec de légères hausses de prix et une baisse des coûts des intrants. L'activité est aussi soutenue par le développement des livraisons.
CarMax, le détaillant américain en véhicules d'occasion, progresse de plus de 5% à Wall Street sur des résultats en amélioration. Sur le trimestre clos fin mai, le bénéfice par action a nettement dépassé les attentes à 1,38$, tandis que les revenus se sont appréciés de 6,1% à 7,55 milliards de dollars, également meilleurs que prévu. Le bénéfice net trimestriel a été de 210 millions de dollars environ.
Amazon (-0,7%). Le groupe sud-coréen SK va investir environ 7.000 milliards de wons, soit plus de 5 milliards de dollars, dont 4 milliards de dollars provenant d'Amazon Web Services, son fournisseur de services cloud, pour construire un centre de données à Ulsan, dans le sud du pays, indique Reuters, citant ce vendredi le ministère des Sciences. Ce centre de données d'IA, qui sera le plus grand du pays, sera inauguré en septembre et pleinement opérationnel avec une capacité de 100 mégawatts d'ici 2029, ajoute l'agence, citant le ministère.