Wall Street a terminé dans le rouge lundi, le S&P 500 reperdant 0,61% à 6.052 pts, le Dow Jones reculant de 0,54% à 44.401 pts et le Nasdaq relâchant 0,62% à 19.736 pts. Les indices ont consolidé après la série de records battus au cours des séances précédentes, Nvidia ayant consolidé sur fond de craintes antitrust en Chine. Les investisseurs suivront aussi avec attention cette semaine les chiffres de l'inflation américaine qui seront publiés mercredi, en attendant la réunion de la Fed des 17 et 18 décembre, de quoi rendre le marché un peu plus prudent.
Au sujet de la Fed, justement, Donald Trump a indiqué sur NBC News qu'il ne devrait pas chercher à évincer Jerome Powell, dont le mandat à la tête de la banque centrale américaine prend fin en 2026. "Non, je ne pense pas. Je ne le vois pas", a expliqué le président élu, lorsqu'on lui a demandé s'il chercherait à révoquer Powell. Trump a ajouté que le président de la Fed ne partirait probablement pas de son plein gré si on lui demandait simplement de démissionner...
Selon l'outil CME FedWatch, la Fed devrait réduire ses taux de 25 points de base le 18 décembre à l'issue de la prochaine réunion FOMC (probabilité de 89,3%), ce qui ramènerait les taux entre 4,25 et 4,5%. La banque centrale procèderait ensuite très progressivement en 2025...
Il n'y a pas eu de statistique de conjoncture à Wall Street lundi en dehors des stocks de grossistes qui se sont établis en croissance de 0,2% en octobre en comparaison du mois antérieur, en ligne avec le consensus FactSet et avec la lecture préliminaire.
Mardi, les chiffres finaux de la productivité non-agricole du troisième trimestre seront publiés à 14h30 (consensus FactSet au rythme de +2,3%, +1,9% pour les coûts unitaires du travail).
Mais le grand rendez-vous économique de la semaine est donc pour mercredi, avec l'indice des prix à la consommation du mois de novembre (14h30, consensus FactSet +0,2% d'un mois sur l'autre ou +2,7% sur un an, +0,3% et +3,3% hors alimentation et énergie). Le rapport hebdomadaire du Département à l'Energie concernant les stocks pétroliers domestiques, pour la semaine close le 6 décembre, sera aussi dévoilé (16h30), ainsi que la balance budgétaire américaine de novembre (20h).
Jeudi, les opérateurs suivront les inscriptions au chômage pour la semaine close le 7 décembre (14h30, consensus 220.000), ainsi que l'indice des prix à la production de novembre (14h30, consensus +0,3% d'un mois sur l'autre et +2,6% sur un an, +0,3% et +3,3% hors alimentaire et énergie).
Enfin, vendredi seront dévoilés les prix à l'import et à l'export de novembre (consensus -0,3% en comparaison du mois antérieur pour les prix à l'import).
Du côté de la Chine, les nouvelles semblent plus encourageantes... Pékin adopterait en effet l'année prochaine une politique monétaire assez souple dans le cadre de mesures visant à soutenir la croissance économique, ont rapporté lundi les médias officiels citant une réunion du Politburo - informations reprises notamment par Reuters. La Chine mettrait en oeuvre une politique budgétaire plus proactive et intensifierait les ajustements anticycliques non conventionnels selon Xinhua, repris par Reuters. La Chine doit également stimuler fortement sa consommation et accroître sa demande intérieure "dans toutes les directions"...
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, après Oracle lundi soir, les publications d'entreprises à suivre seront celles de Caseys General Stores, Toll Brothers et C3.ai. AutoZone et GameStop mardi. Adobe et Nordson Corporation dévoileront leurs résultats mercredi. Broadcom, Costco Wholesale, Lennar, Ciena et Polestar, seront de la partie jeudi...
Sur le Nymex, le baril de brut WTI a regagné 2% à 68$ après les derniers événements au Moyen-Orient et la chute du pouvoir syrien. L'once d'or fin avance de 1,4% à 2.670$. L'indice dollar cède 0,2% face à un panier de devises. Le bitcoin consolide de 2,6% à environ 97.300$.
Les valeurs
Tesla (+0,1%) a renoué avec ses pics historiques inscrits en novembre 2021 sur les 400$ à Wall Street. La capitalisation boursière du constructeur texan de véhicules électriques dépasse quant à elle les 1.200 milliards de dollars, quatre fois plus que celle de Toyota, ou près de 25 fois celle de Volkswagen ! Le titre ne cesse de grimper depuis l'élection de Donald Trump, alors que Musk aura été un soutien majeur pour le président élu et devrait prendre une place essentielle aux côtés de la nouvelle administration. Les marchés espèrent que cela facilite le développement de la conduite autonome et donc des projets de 'robotaxi' de Tesla. Ils supposent que le multimilliardaire profitera au mieux de son pouvoir d'influence.
Nvidia (-2,5%). La Chine a ouvert une enquête anti-monopole sur le groupe américain, géant des puces graphiques et d'IA. L'administration d'Etat chinoise pour la régulation de marché s'intéresse ainsi à un accord de 2020 dans le cadre de l'acquisition de Mellanox pour près de 7 milliards de dollars. L'enquête porte aussi sur le comportement récent du groupe, note Bloomberg, citant un rapport de CCTV, la Télévision centrale de Chine. Pékin avait en effet donné son feu vert à ce rachat du fabricant israélien d'équipements de réseaux Mellanox par Nvidia il y a quatre ans, à la condition que Nvidia ne fasse pas de discrimination à l'égard des entreprises chinoises. Hélas, la position de leader des puces d'IA du groupe de Jensen Huang l'a placé entre les feux croisés des USA et de la Chine du point de vue commercial, constate Bloomberg. Ainsi, Washington a interdit au groupe de vendre ses puces les plus avancées aux groupes chinois. De plus, le gouvernement chinois avait validé le deal Mellanox à condition que ce dernier donne des informations à propos des nouveaux produits à ses concurrents dans les 90 jours suivant leur mise à disposition de Nvidia. Le groupe américain avait aussi convenu que les fabricants chinois de puces pourraient s'assurer que leurs produits fonctionnent avec la technologie de Mellanox.
Arthur J. Gallagher (-1,6%) a annoncé l'acquisition programmée du courtier en assurance AssuredPartners pour 13,45 milliards de dollars. Gallagher se renforce ainsi dans le secteur de l'assurance du marché intermédiaire, autrement dit des services aux entreprises de taille moyenne. Le groupe de l'Illinois prévoit de financer la transaction en cash, dette et titres. La finalisation est espérée au premier trimestre 2025. AssuredPartners, basé en Floride et fondé il y a 14 ans par la société de capital-investissement GTCR, est un leader du courtage en assurances aux États-Unis. GTCR avait vendu l'entreprise à Apax Partners en 2015. En 2019, un groupe d'investisseurs mené par GTCR avait racheté AssuredPartners.
Omnicom (-10%) et Interpublic (+3,5%) ont confirmé leur rapprochement dans le cadre d'un accord par échange d'actions qui donnerait naissance à un nouveau leader mondial de la publicité aux revenus de près de 26 milliards de dollars. Selon les termes du deal, les actionnaires d'Interpublic recevraient 0,344 titre Omnicom pour chacune de leurs actions ordinaires. A l'issue du deal, les actionnaires actuels d'Omnicom possèderaient 60,6% du nouvel ensemble. L'entité combinée conserverait le nom d'Omnicom et coterait sous le symbole OMC sur le NYSE. La finalisation du deal est attendue durant le deuxième semestre de l'année prochaine. Elle requiert les approbations des actionnaires des deux groupes et les autorisations usuelles. Les économies annuelles de coûts sont attendues à 750 millions de dollars. Interpublic détient notamment les marques McCann, Mediabrands ou Weber Shandwick, et pèse 11 milliards de dollars en bourse, alors qu'Omnicom, qui capitalise 20 milliards de dollars, détient TBWA et BBDO.
Hershey grimpe de 10,8% à Wall Street, alors que selon Bloomberg News, Mondelez International (-2,2%) étudierait l'acquisition du géant des confiseries... Citant des personnes familières de la question, Bloomberg croit savoir que Mondelez, qui capitalise 82 milliards de dollars, aurait même effectué une approche préliminaire en vue d'une possible combinaison avec Hershey, à la valeur boursière légèrement inférieure à 40 milliards de dollars. Les délibérations n'en seraient encore qu'à un stade précoce, sans certitude que les discussions débouchent sur un accord. Une telle opération nécessiterait l'accord de The Hershey Trust Company, qui affiche un vote de contrôle. Mondelez (Oreo, Cadbury...) avait déjà tenté en 2016 de racheter Hershey avant d'abandonner suite au rejet de ce dernier. L'offre était alors de 23 milliards.
MicroStrategy (-7,5%) a acquis encore 21.550 bitcoins pour environ 2,1 milliards de dollars à un prix moyen de 98.783$ par BTC, selon le patron du groupe Michael Saylor, s'exprimant sur le réseau social X. Au 8 décembre 2024, le groupe détient 423.650 bitcoins acquis pour environ 25,6 milliards de dollars, soit un prix de revient d'environ 60.324$ le bitcoin. La montagne de bitcoins du groupe vaut près de 42 milliards de dollars aux cours actuels de la reine des cryptomonnaies. Rappelons que la stratégie du groupe consiste sommairement à lever des fonds pour acheter des bitcoins. Les derniers achats ont eu lieu entre le 2 et le 8 décembre.