Wall Street reperd un peu de terrain, après les records et avant Thanksgiving

Wall Street a reperdu un peu de hauteur après ses sommets de mercredi, le S&P 500 a abandonné 0,38% de retour sous les 6.000 pts à 5.998 pts, tandis que le Dow Jones a perdu 0,31% à 44.722 pts. Le Nas...

Wall Street a reperdu un peu de hauteur après ses sommets de mercredi, le S&P 500 a abandonné 0,38% de retour sous les 6.000 pts à 5.998 pts, tandis que le Dow Jones a perdu 0,31% à 44.722 pts. Le Nasdaq a cédé 0,60% à 19.060 pts. La veille, S&P et Dow Jones avaient terminé sur des sommets historiques, suite aux Minutes de la Fed qui n'ont pourtant pas révélé de grande surprise - "la politique monétaire n'étant pas sur une trajectoire préétablie". Notons que les résultats de Dell et HP Inc ont fortement déçu : Les deux titres ont plongé respectivement de 12% et de 11%, tandis que Nvidia s'est inscrit en recul de 1%. "Les dépenses dans l'IA "ne seront pas linéaires", a ainsi prévenu au passage le management de Dell"... Notons que les marchés marqueront une pause à Wall Street jeudi pour célébrer Thanksgiving. La place américaine sera fermée et ne rouvrira vendredi que pour une demi-séance (clôture à 19 heures).

Plus tôt cette semaine, les opérateurs avaient salué la nomination attendue de Scott Bessent au poste de Secrétaire au Trésor de l'administration Trump. Ils ont aussi pris connaissance des projets immédiats de droits de douane proposés par Donald Trump visant le Canada, le Mexique et bien entendu la Chine. L'ex-nouveau président qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a ainsi indiqué son intention de mettre en place, dès son arrivée début 2025, de nouveaux "tarifs douaniers". Ces droits de douane pourraient atteindre 25% sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, et ce jusqu'à ce que les deux pays freinent le trafic de stupéfiants, fentanyl notamment, et les flux migratoires clandestins...

"Comme chacun le sait, des milliers de personnes affluent du Mexique et du Canada, portant la criminalité et la drogue à des niveaux jamais vus auparavant... À l'heure actuelle, une caravane venant du Mexique, composée de milliers de personnes, semble imparable dans sa quête pour traverser notre frontière actuellement ouverte. Le 20 janvier, dans le cadre de l'un de mes nombreux premiers décrets, je signerai tous les documents nécessaires pour imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur TOUS les produits entrant aux États-Unis, et ses ridicules frontières ouvertes. Ce tarif restera en vigueur jusqu'à ce que les drogues, en particulier le Fentanyl, et tous les étrangers illégaux arrêtent cette invasion de notre pays !", a lancé Donald Trump.

Par ailleurs, Donald Trump n'oublie évidemment pas la Chine et réserve à ses exportations des droits de douane majorés : "J'ai eu de nombreuses discussions avec la Chine au sujet des quantités massives de drogues, notamment de Fentanyl, envoyées aux États-Unis, mais en vain. Les représentants de la Chine m'ont dit qu'ils imposeraient la peine maximale, celle de la mort, à tout trafiquant de drogue surpris en train de faire cela, mais malheureusement, ils n'ont jamais donné suite et la drogue afflue dans notre pays, principalement via le Mexique, à des niveaux jamais vus auparavant. Jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent, nous imposerons à la Chine un tarif supplémentaire de 10%, au-dessus de tout tarif supplémentaire, sur l'ensemble de ses nombreux produits entrant aux États-Unis d'Amérique".

Les intéressés ont répondu comme il se doit. Le ministre mexicain de l'Economie Marcelo Ebrard évalue que ces droits de douane pourraient causer la perte de 400.000 emplois américains et ralentir la croissance des Etats-Unis. Cela serait selon lui comme "se tirer une balle dans le pied". Au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a assuré pour sa part avoir eu un bon échange avec Trump à propos des liens "intenses et fructueux" entre les deux pays... Goldman Sachs a alerté d'ailleurs de potentielles "conséquences significatives" pour les consommateurs américains en cas de mise en place des tarifs douaniers prônés par Trump et visant Ottawa... La Chine a indiqué enfin que personne ne sortirait vainqueur de la guerre commerciale...

Le marché new-yorkais n'a pas vraiment réagi au compte rendu prudent de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed des 6 et 7 novembre dernier. Selon ces "Minutes", les responsables de la Fed sont ressortis partagés sur l'ampleur de futures baisses de taux d'intérêt, tout en estimant que le moment n'était pas opportun pour fournir des indications trop précises sur l'évolution de la politique monétaire aux États-Unis...

Sur le front économique aux USA mercredi, les commandes nouvelles de biens durables du mois d'octobre se sont affichées en augmentation de 0,2% en comparaison du mois antérieur contre +0,5% de consensus. Hors transport, ces mêmes commandes se sont appréciées de 0,1% contre 0,3% de consensus.

La deuxième estimation préliminaire du PIB américain du troisième trimestre a confirmé une croissance au rythme de 2,8%, en ligne avec les anticipations de marché, tandis que les dépenses personnelles de consommation ont augmenté sur un rythme de 3,5%, à comparer à un consensus de 3,7% et à une lecture initiale de 3,7% également. L'indice des prix rattaché au PIB a augmenté sur un rythme de 1,9% contre 1,8% de consensus.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 23 novembre se sont établies au nombre de 213.000, contre 216.000 de consensus et 215.000 pour la lecture révisée de la semaine précédente.

La balance du commerce international des biens pour octobre est ressortie déficitaire de 99,1 milliards de dollars, contre -104 milliards de consensus et -108,7 milliards un mois auparavant.

L'indice manufacturier régional PMI de Chicago du mois de novembre 2024 s'est affiché très inférieur aux attentes de marché, à 40,2, contre un consensus de place de 44 mesuré par FactSet. L'indicateur se situait déjà à très bas niveau le mois dernier, à 41,6, et poursuit donc sa correction. Il ressort très inférieur à la barre des 50, ce qui signale une profonde contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée.

Les revenus personnels des ménages américains du mois d'octobre 2024 ont augmenté de 0,6% en comparaison du mois antérieur selon le rapport du jour, soit une progression deux fois plus importante que prévu, après une hausse de 0,3% en septembre. Les dépenses personnelles de consommation ont quant à elles progressé de 0,4% d'un mois sur l'autre, alors que le consensus était de 0,3%. L'indice des prix "core PCE" si suivi par la Fed, a augmenté de 0,3% par rapport à septembre et de 2,8% sur un an, en ligne avec les anticipations des économistes de la place.

L'indice des promesses de ventes de logements aux États-Unis mesuré par la National Association of Realtors pour le mois d'octobre, qui vient aussi d'être annoncé, s'est affiché pour sa part en croissance de 2% à 77,4, alors qu'il était attendu en déclin de 2% environ.

Les cours pétroliers restent dans le vert après l'annonce d'une baisse des réserves de brut aux États-Unis la semaine passée. D'après le Département américain à l'Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont reculé de 1,84 million de barils sur la semaine close le 22 novembre, à 428,4 millions de barils. Les stocks d'essence ont augmenté de 3,3 mb et ceux de produits distillés ont progressé de 0,4 mb.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 0,3% à 69$. L'once d'or fin avance de 0,1% à 2.634$. L'indice dollar perd 0,7% face à un panier de devises. Le bitcoin reprend 2,4% sur 24 heures, sur les 95.000$.

Les valeurs

Dell Technologies décroche de 12,2% à Wall Street, sur des revenus trimestriels décevants et des perspectives un peu courtes, la reprise du marché PC peinant à se concrétiser. Au troisième trimestre, les revenus PC ont reculé de 1% à 12,1 milliards de dollars, inférieurs aux anticipations de brokers. L'unité d'infrastructure comprenant les serveurs, dopée quant à elle par la demande de l'IA, a vu ses revenus progresser de 34% sur la période et en glissement annuel, à 11,4 milliards de dollars, légèrement au-dessus des attentes. Ainsi, les revenus totaux du groupe sur le T3 ont augmenté de 10% à 24,4 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 24,6 milliards. Le bénéfice ajusté par action a été de 2,15$, contre 2,06$ de consensus et 1,88$ un an avant. Le groupe a livré pour 2,9 Mds$ de serveurs optimisés pour l'IA sur le trimestre contre 3,1 Mds$ un trimestre avant. Jeff Clarke, directeur des opérations, estime quoi qu'il en soit que "l'IA est une opportunité robuste pour nous sans signe de ralentissement". Il note que les commandes de serveurs d'IA sur le trimestre ont totalisé 3,6 milliards de dollars, avec des croissances sur tous les types de clientèle. Pour son quatrième trimestre fiscal clos en février, Dell prévoit des revenus voisins de 24,5 milliards de dollars, contre 25,4 milliards de consensus. Le bénéfice ajusté par action est attendu entre 2,40 et 2,60$, lui aussi inférieur au consensus.

HP Inc chute de 11,3%. Sur son quatrième trimestre fiscal, le groupe a affiché un bénéfice ajusté par action de 93 cents, contre 94 cents de consensus et 90 cents un an avant. Les revenus ont été de 14,1 milliards de dollars, contre 13,8 milliards pour la période comparable de l'an dernier. L'activité PC a affiché des revenus en hausse de 2% à 9,6 milliards de dollars, contre 9,7 milliards de consensus. Le segment imprimantes a progressé de 1% à 4,5 milliards de dollars, première croissance sur cette activité depuis 2021 - alors que les analystes envisageaient un repli. Hors éléments, le bpa ajusté sur le trimestre entamé est anticipé entre 70 et 76 cents, alors que les analystes tablaient en moyenne sur 86 cents. Sur l'exercice juste entamé, le bpa ajusté est anticipé entre 3,45 et 3,75$, fourchette entourant le consensus.

CrowdStrike (-4,5%), le groupe américain de cybersécurité qui avait décroché en bourse l'été dernier suite à une mise à jour logicielle défectueuse ayant provoqué une panne informatique mondiale, a publié des prévisions inférieures aux attentes, tablant sur un bpa ajusté allant de 84 à 86 cents sur son quatrième trimestre fiscal, à comparer à un consensus de 87 cents. Les résultats du troisième trimestre ont en revanche positivement surpris, puisque le groupe a réalisé des ventes de plus d'un milliard de dollars, dépassant les attentes, pour un bpa ajusté de 93 cents à comparer à un consensus de 81 cents. En outre, la guidance annuelle demeure en ligne avec les anticipations d'analystes en termes de chiffre d'affaires, entre 3,92 et 3,93 milliards de dollars. "Suite à l'incident de cet été, en tant qu'entreprise, nous avons été mis à l'épreuve", a déclaré le DG du groupe, George Kurtz. "Nous avons réagi avec rapidité, soin et détermination et nous nous sommes concentrés pour devenir encore meilleurs".

Workday, le groupe américain spécialiste des applications cloud dans le domaine des ressources humaines, trébuche de près de 6,2%. Sur son troisième trimestre fiscal, le groupe a réalisé des revenus de 2,16 milliards de dollars, légèrement au-dessus des attentes, alors que les revenus d'abonnements ont été de 1,96 milliard de dollars, en ligne avec les prévisions de brokers. Le bénéfice ajusté par action a représenté 1,89$ contre 1,76$ de consensus. Le groupe prévoit toutefois des revenus d'abonnements du quatrième trimestre inférieurs aux attentes de marché, avec la faiblesse des dépenses des clients dans un contexte de détente du marché du travail. Le groupe envisage des revenus d'abonnements de 2,03 milliards de dollars sur le quatrième trimestre, contre 2,04 milliards de consensus. Sur l'exercice, ces revenus d'abonnements sont attendus à 7,7 milliards de dollars.

Autodesk dévisse de 8,5%, alors que le groupe software a pourtant dépassé les attentes au troisième trimestre, réalisant un bénéfice ajusté par action de 2,17$, contre 2,11$ de consensus et 2,07$ un an avant, pour des revenus de 1,57 milliard de dollars en croissance de 11%. La marge opérationnelle ajustée a été de 36%, en repli de 3 points de pourcentage. Le cash flow des activités opérationnelles a représenté 209 millions de dollars et le free cash flow 199 millions de dollars. Le groupe envisage désormais des revenus annuels allant de 6,12 à 6,13 milliards, pour un bpa ajusté allant de 8,29 à 8,35$ - soit une révision en hausse des objectifs. Autodesk a annoncé la nomination de Janesh Moorjani en tant que nouveau directeur financier, son entrée en fonction étant prévue le 16 décembre.

Nutanix (-7,8%), le groupe américain de services de cloud d'entreprise bondit au lendemain de sa publication financière. Sur son premier trimestre fiscal, le groupe a affiché un bénéfice net de près de 30 millions de dollars, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 42 cents à comparer à un consensus de 31 cents. Les revenus trimestriels ont totalisé 591 millions de dollars (+16%) contre 572 millions de consensus. La marge opérationnelle ajustée est ressortie à 20% contre 15,6% un an plus tôt. Sur le trimestre entamé, se terminant en janvier, le groupe envisage des revenus allant de 635 à 645 millions de dollars. Les revenus annuels sont anticipés entre 2,44 et 2,47 milliards de dollars.

Nordstrom (-8,1%), la chaîne américaine de magasins active dans les chaussures et accessoires a annoncé pour son troisième trimestre un bénéfice ajusté par action de 33 cents, à comparer à un consensus de 23 cents et à un niveau de 25 cents un an plus tôt. Les revenus trimestriels ont totalisé quant à eux 3,46 milliards de dollars, dépassant le consensus de 4%, alors qu'ils se situaient à 3,32 milliards sur la période correspondante de l'an dernier. Le groupe se permet par ailleurs de relever ses anticipations de ventes pour l'exercice, juste avant la cruciale saison des fêtes de fin d'année. La croissance à comparable est attendue entre 1 et 2%, alors que la marge d'Ebit est estimée entre 3 et 3,4%. La marge ajustée d'Ebit est anticipée entre 3,6 et 4%. Le bpa ajusté annuel est enfin attendu entre 1,75 et 2,05$, hors impact de l'activité de rachat d'actions.

Urban Outfitters (+18,3% !), le groupe d'habillement et de décoration s'envole ! Sur son troisième trimestre fiscal, le groupe a dégagé un bénéfice net de 103 millions de dollars, 1,10$ par action, bien au-dessus du consensus des analystes qui se situait à 85 cents. Les revenus ont totalisé 1,36 milliard de dollars (+6,3%), également meilleurs que prévu. L'Ebitda ajusté a été de 181 millions de dollars contre 134 millions de consensus. Urban table par ailleurs sur une solide demande durant la saison des fêtes.

Apple (stable) n'a pas profité de la reprise du marché des smartphones cette année... Selon une étude IDC, relayée notamment par Bloomberg, le groupe californien de Cupertino est à peine parvenu à réaliser de la croissance en 2024, alors même que le marché mondial des smartphones s'est repris pourtant fortement suite à deux années de déclin. IDC anticipe une progression de 6,2% du marché mondial cette année à 1,24 milliard d'unités, alors que les volumes d'iPhones ne devraient quant à eux probablement progresser que de 0,4% sur la même période. Le prix moyen de vente de l'iPhone dépasse néanmoins les 1.000$, contre environ 295$ pour les rivaux Android...

Société(s) citée(s) :
Société(s) citée(s) :