Wall Street prudent en attendant Powell

Wall Street s'affiche hésitant avant bourse ce lundi, le S&P 500 cédant 0,1% et le Dow Jones 0,3%, contre une hausse de 0,1% sur le Nasdaq. La prudence domine sur fond de guerre commerciale, en attend...

Wall Street s'affiche hésitant avant bourse ce lundi, le S&P 500 cédant 0,1% et le Dow Jones 0,3%, contre une hausse de 0,1% sur le Nasdaq. La prudence domine sur fond de guerre commerciale, en attendant la réunion de la Fed qui se tient demain et mercredi avec à la clé un probable statu quo monétaire... Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 1,3% à 67,8$. L'once d'or fin consolide à 2.989$. L'indice dollar cède 0,1% face à un panier de devises. Le rendement du T-Bond à 10 ans s'affiche à 4,32%.

La place américaine s'est offert vendredi un sursaut technique notable, avec un gain de 2,61% sur le Nasdaq et un rebond de 1,65% du DJIA. Pourtant, l'offensive commerciale de Donald Trump se poursuit et le président américain promet des tarifs douaniers réciproques ainsi que des tarifs spécifiques additionnels dès le 2 avril. "Ils nous font payer et nous leur faisons payer, et en plus de cela, sur les voitures, sur l'acier et sur l'aluminium, nous allons avoir des tarifs supplémentaires", a lancé Trump hier. "Le 2 avril est un jour de libération pour notre pays", a ajouté le leader américain. "Nous récupérons une partie de la richesse que des présidents, très, très stupides, ont cédée, ignorant totalement ce qu'ils faisaient".

Le locataire de la Maison blanche a déjà imposé des droits de douane de 20% aux importations chinoises, ainsi qu'une taxe de 25% sur l'acier et l'aluminium. Il a aussi annoncé des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens et mexicains, mais a ensuite proposé une prolongation d'un mois pour les produits conformes à l'accord commercial nord-américain négocié lors de son premier mandat. Trump a également déclaré que l'énergie et la potasse canadiennes ne seraient frappées "que" d'une taxe de 10%. Enfin, le front est aussi ouvert du côté de l'Europe. Évidemment, ces mesures ont été suivies de représailles de la majeure partie des régions concernées.

Dans l'actualité économique cette semaine aux États-Unis, les chiffres de la consommation américaine du mois de février ont plutôt déçu. Les ventes de détail sur la période ont augmenté de 0,2% seulement contre +0,7% de consensus FactSet. Hors automobile, elles se sont appréciées de 0,3% contre 0,4% de consensus. Enfin, hors automobile, la croissance, attendue à 0,8%, n'est finalement ressortie qu'à 0,5%.

L'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York pour le mois de mars a chuté pour sa part à -20, contre +1,5 de consensus. Il s'affiche au plus bas niveau depuis mars 2024.

Les stocks des entreprises du mois de janvier seront connus à 15 heures (consensus +0,4%). L'indice NAHB du marché immobilier américain du mois de mars sera dévoilé à la même heure (consensus 42,5).

Demain mardi débute donc la réunion monétaire (FOMC) de la Fed. Les investisseurs suivront aussi à 13h30 les mises en chantier de logements et permis de construire du mois de février (consensus 1,388 million pour les mises en chantier et 1,45 million pour les permis). Les prix à l'import et à l'export de février seront annoncés à la même heure (consensus -0,1% pour les prix à l'import en comparaison du mois antérieur). Les chiffres de la production industrielle de février seront annoncés à 14h15 (consensus +0,2% en comparaison du mois précédent, avec une production manufacturière attendue stable et un taux d'utilisation des capacités anticipé à 77,7%).

Mercredi, "jour de Fed", les marchés suivront aussi à 15 heures l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta, puis à 15h30 le rapport hebdomadaire du Département à l'Énergie concernant les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 14 mars... Le communiqué monétaire de la Fed sera publié à 19 heures, alors que la conférence de presse de Jerome Powell se tiendra à 19h30. La récente chute des actions a coïncidé avec les craintes croissantes des marchés concernant le ralentissement économique, poussant les investisseurs à anticiper environ trois baisses de taux d'intérêt de la Fed en 2025. Cependant, l'inflation reste largement supérieure à l'objectif des 2% et les possibles impacts des droits de douane de Trump sont susceptibles d'accentuer la hausse des prix.

La Fed devrait donc laisser ses taux d'intérêt inchangés mercredi, mais il faudra suivre attentivement le dernier résumé des projections économiques (SEP) de la Fed. Il comprendra son graphique à points, qui présente les attentes des décideurs politiques quant à l'évolution des taux d'intérêt. Il s'agira aussi évidemment de suivre les commentaires d'un Jerome Powell attendu prudent. Lors de la dernière publication du "dot plot" de la Fed en décembre, la prévision médiane était que le taux des fonds fédéraux se situerait entre 3,75 et 4% à la fin de 2025, ce qui refléterait deux baisses de 25 points de base cette année. Le marché en attendant désormais une de plus.

Jeudi, les investisseurs suivront à 13h30 les inscriptions au chômage pour la semaine close le 15 mars (consensus 222.500 selon FactSet), ainsi que l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie du mois de mars (consensus 7) et que la balance des comptes courants du quatrième trimestre. Les reventes de logements existants de février sont attendues à 16 heures (consensus 3,96 millions d'unités), comme l'indice des indicateurs avancés de février (consensus -0,3%).

La semaine se terminera par la journée des 'Quatre Sorcières', qui marque l'expiration simultanée des options sur indices, options sur actions, et contrats à terme sur indices ou actions. Le président de la Fed de New York, John Williams, prendra par ailleurs la parole vendredi.

En ce qui concerne l'Ukraine, Trump doit s'entretenir demain avec Vladimir Poutine, suite à la visite à Moscou de l'émissaire spécial américain Steve Witkoff - qui a évoqué hier des discussions productives. Le président américain entend toujours convaincre son homologue russe d'approuver un plan de trêve de 30 jours accepté précédemment par Kiev. Moscou dit toutefois vouloir des garanties importantes dans le cadre d'un accord potentiel, dont notamment la certitude que l'Ukraine ne rejoindrait pas l'OTAN.

L'actualité des entreprises est quant à elle un peu plus réduite cette semaine, avec tout de même General Mills mercredi, puis Accenture, PDD, Nike, FedEx, Lennar, Darden Restaurants, FactSet, Jabil et Micron jeudi. Carnival et Nio sont attendus vendredi.

Nvidia sera également surveillé à l'occasion de la conférence GTC AI 2025 qui débute ce lundi à San Jose en Californie. Jensen Huang, directeur général du groupe, prononcera un discours demain à cette occasion, avec peut-être de nouveaux éléments concernant l'architecture Blackwell. Pour cette GTC 2025, Nvidia promet, en dehors de l'incontournable keynote de Huang, "plus de 500 sessions inspirantes, 300 expositions, des formations techniques pratiques et de multiples événements uniques de réseautage". La GTC est ainsi "l'endroit idéal pour découvrir des exemples concrets de l'IA et ses avantages".

Tesla va lancer des essais gratuits de son service de conduite "entièrement autonome" (FSD) en Chine du 17 mars au 16 avril, a annoncé le groupe texan sur son site Internet chinois. Le constructeur travaille avec le géant chinois Baidu pour améliorer son système d'assistance à la conduite en Chine, selon des sources de l'agence Reuters. Baidu aide ainsi Tesla à mieux intégrer des informations cartographiques de navigation telles que le marquage des voies ou les feux de circulation, au sein du système FSD version 13 du groupe texan.

Berkshire Hathaway a renforcé ses participations dans les plus grandes maisons de commerce japonaises, comme attendu ou presque. Des documents déposés par le groupe de Warren Buffett auprès du ministère japonais des Finances montent que Berkshire a augmenté ses participations dans Mitsubishi Corp., Marubeni, Mitsui, Itochu et Sumitomo. Le mois dernier dans sa lettre aux actionnaires, Buffett avait précisé que le groupe d'Omaha, Nebraska, cherchait à accroître sa participation dans ces maisons de négoce. Avant les dernières déclarations, Berkshire possédait en moyenne 9,8% du capital de ces maisons selon les données Bloomberg. Berkshire avait initialement investi dans ces maisons en 2020, avant d'augmenter sa participation en 2023.

Par ailleurs, selon CNBC, la firme de Warren Buffett pourrait bien vendre son activité de courtage immobilier. "Les rumeurs d'une vente potentielle indiquent que l'investisseur de 94 ans pourrait être devenu pessimiste à l'égard du secteur immobilier", insiste la chaîne d'information.

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