Wall Street a terminé dans le vert mardi : le S&P 500 a pris 0,55% à 6.038 pts, le Dow Jones s'est avancé de 0,25% à 42.866 pts et le Nasdaq s'est adjugé 0,63% à 19.715 pts. La tendance demeure donc plutôt ferme à l'approche des sommets boursiers historiques, sur fond de négociations commerciales sino-américaines qui semblent progresser et dans l'attente des indices des prix à la consommation et à la production aux États-Unis, qui seront publiés respectivement mercredi et jeudi... Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance encore de 0,2% à 65$. L'once d'or fin progresse de 0,3% à 3.340$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans se tasse à 4,46%, contre 4,93% sur le '30 ans'.
Les pourparlers commerciaux entre États-Unis et Chine se sont poursuivis pour une seconde journée, les deux parties tentant de trouver une issue aux récentes tensions liées notamment aux dossiers des produits technologiques et des terres rares... "Nous nous entendons bien avec la Chine. La Chine n'est pas facile", a déclaré Donald Trump aux journalistes. "Je ne reçois que des informations positives", a glissé le président américain.
La délégation américaine est conduite par le secrétaire au Trésor Scott Bessent, accompagné du secrétaire au Commerce Howard Lutnick et du représentant américain au Commerce Jamieson Greer. Bessent a déclaré aux journalistes à Londres que la réunion d'hier avait été "fructueuse", terme que Lutnick a repris. Le Président du conseil économique de la Maison blanche, Kevin Hassett, a dit vouloir obtenir de la délégation chinoise "une poignée de mains" sur la question des terres rares. Hassett a déclaré à CNBC que les États-Unis anticipaient que les contrôles à l'exportation soient assouplis et que les terres rares soient libérées en volume après la réunion...
La délégation chinoise est menée quant à elle par le vice-Premier ministre He Lifeng, accompagné du ministre du Commerce Wang Wentao et de son adjoint Li Chenggang, représentant commercial du pays. Yuyuantantian, un compte sur les réseaux sociaux affilié à la chaîne publique China Central Television, a déclaré que Pékin était déterminé à négocier avec les États-Unis, tout en étant respectueux des principes. "La Chine a déjà clairement indiqué que les États-Unis devraient considérer avec réalisme les progrès réalisés et révoquer les mesures négatives à son encontre", a indiqué le compte, repris par Bloomberg. Washington a manifesté sa volonté de lever les restrictions sur certaines exportations technologiques en échange de l'assurance que la Chine assouplirait ses restrictions sur les expéditions de terres rares, essentielles à un large éventail de produits énergétiques, de défense et technologiques, a rappelé Bloomberg, ajoutant que l'administration Trump serait prête à lever une récente série de mesures visant les logiciels de conception de puces, les pièces de moteurs d'avion, les produits chimiques et les matières nucléaires.
Les marchés espèrent ainsi une désescalade dans la guerre commerciale entre les deux superpuissances, après les échanges virulents entre Washington et Pékin, qui s'accusent réciproquement d'avoir enfreint la trêve conclue à Genève le mois dernier - marquée par un abaissement des droits de douane réciproques mis en place plus tôt par les deux pays.
Sur le front économique mercredi, les opérateurs surveilleront les derniers chiffres des prix à la consommation du mois de mai (14h30, consensus +0,2% d'un mois sur l'autre et +2,5% sur un an, +0,3% et +2,9% hors alimentation et énergie). Le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains ainsi que la balance budgétaire du mois de mai, seront aussi publiés ce mercredi. Jeudi, les investisseurs suivront les inscriptions hebdomadaires au chômage ainsi que l'indice des prix à la production. Enfin, vendredi, l'indice du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan retiendra l'attention...
Dans ce contexte, la Fed maintiendrait ses taux inchangés pendant au moins deux mois encore, selon la plupart des économistes interrogés par l'agence Reuters, face au risque persistant d'une résurgence de l'inflation due aux politiques tarifaires du président Trump. L'agence note qu'alors que la date butoir du 9 juillet pour une pause de 90 jours sur les tarifs douaniers annoncée en avril approche, et que les prévisionnistes hésitent à modifier leurs perspectives économiques déjà fragiles...
Les inquiétudes croissantes concernant la dette américaine et le déluge d'émissions obligataires alimenté par un vaste projet de loi de réduction d'impôts adopté par la Chambre des représentants, mais pas par le Sénat, ne contribuent pas à la stabilisation de la situation, insiste Reuters. Les données publiées vendredi n'ont montré aucun signe de tension significative sur le marché du travail, ce qui suggèrerait que la Fed n'est pas pressée de baisser ses taux... Parmi les 105 économistes interrogés par Reuters du 5 au 10 juin, tous sauf deux prévoyaient que la Fed maintienne le taux des fonds fédéraux inchangé lors de sa réunion des 17 et 18 juin, dans une fourchette de 4,25 à 4,50%, niveau inchangé depuis le début de l'année. Environ 55% des économistes (59 sur 105) ont déclaré que la Fed reprendrait ses baisses au prochain trimestre, probablement en septembre.
Parallèlement, les consommateurs s'attendent à une forte augmentation des pressions sur les prix dans les années à venir, tandis que les économistes prévoient que l'inflation restera bien supérieure à l'objectif de 2% de la Fed jusqu'en 2027 au moins, détaille encore Reuters.
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Oracle, Chewy, SailPoint et Victoria's Secret communiqueront leurs comptes mercredi. Adobe, RH et Korn Ferry, dévoileront leurs résultats jeudi...
Les valeurs
Meta Platforms (+1,2%). Mark Zuckerberg mettrait en place une équipe d'experts pour développer ce que l'on appelle "l'intelligence artificielle générale" (IAG), c'est-à-dire des machines capables d'égaler ou de surpasser les capacités humaines, a indiqué Bloomberg ce mardi. Zuckerberg constituerait cette nouvelle équipe de pointe parallèlement à un investissement annoncé de plus de 10 milliards de dollars dans Scale AI, a ajouté Bloomberg News, citant des sources. Alexander Wang, le fondateur de Scale AI, devrait rejoindre ce groupe AGI une fois l'accord conclu. Le projet de Zuckerberg viserait à recruter personnellement une cinquantaine de personnes, dont un nouveau responsable de la recherche en IA pour l'équipe AGI. Ces plans seraient motivés notamment par une certaine frustration suscitée par les performances et l'accueil réservés au dernier modèle LLM de Meta, Llama 4. Le mois dernier, Meta aurait retardé la sortie de son modèle d'IA phare 'Behemoth' en raison d'inquiétudes quant à ses capacités, a rapporté le Wall Street Journal.
Apple (+0,6%) a lancé lundi sa conférence WWDC, qui se tient du 9 au 13 juin... La semaine sera "consacrée à la technologie, à l'innovation et à la créativité", selon le groupe californien à la pomme. La conférence en ligne rassemblera la communauté mondiale des développeurs Apple pour leur présenter les dernières nouveautés du groupe en matière d'outils, de technologies et de fonctionnalités. Tout au long de la semaine, les développeurs du monde entier pourront échanger avec des ingénieurs, designers et experts Apple et profiter de plus de 100 séances pour découvrir les dernières avancées qui les aideront à créer des apps et des jeux "encore plus remarquables" pour les différents produits Apple.
La WWDC25 a été inaugurée avec la traditionnelle keynote, donnant "un premier aperçu des nouveautés révolutionnaires arrivant sur les plateformes Apple". Après la keynote, la présentation 'Platforms State of the Union' a révélé plus en détail les nouveaux outils de pointe qui seront bientôt mis à la disposition des développeurs Apple ainsi que les dernières avancées d'iOS, d'iPadOS, de macOS, de tvOS, de visionOS et de watchOS. Durant la WWDC de l'an dernier, le groupe avait dévoilé sa plateforme IA Apple Intelligence. Cette fois, Apple a offert à ses logiciels les plus importants une mise à jour modernisant iOS, iPadOS et macOS avec un nouveau design inspiré du système d'exploitation visionOS du casque Vision Pro. Des mises à jour ont été apportées à l'apparence de tous les éléments, des icônes et menus aux applications. La refonte est axée sur une nouvelle esthétique baptisée "Liquid Glass" et confère aux appareils Apple une sensation de nouveauté tout en offrant une interface plus épurée. Il s'agit d'un changement majeur qui permettrait selon Apple "une meilleure adéquation entre ses logiciels et ses appareils". Évoquant le design 'Liquid Glass', le DG d'Apple Tim Cook se montre enthousiaste. "Expressif. Délicieux. Mais instantanément familier", synthétise le dirigeant du groupe californien. Quoi qu'il en soit, certains spécialistes évoquent un "non-événement", d'autant que le travail d'amélioration de l'intelligence artificielle de Siri nécessitait plus de temps. Le groupe veut ouvrir sa technologie d'IA aux développeurs tiers et a donc annoncé cette refonte complète de ses systèmes d'exploitation. Craig Federighi a souligné l'engagement d'Apple en faveur d'un développement de haute qualité, précisant ainsi que le groupe aurait besoin de temps supplémentaire pour peaufiner certaines fonctionnalités, comme les améliorations de l'assistant virtuel Siri. Même l'analyste Dan Ives de Wedbush, un fan absolu du groupe à la pomme, a qualifié l'événement de "globalement décevant".
Nvidia (+0,9%) et Hewlett Packard Enterprise ont annoncé un partenariat avec le Centre de supercalcul de Leibniz pour construire un superordinateur utilisant les puces Nvidia de nouvelle génération, précise Reuters. Le supercalculateur "Blue Lion" sera mis à la disposition des scientifiques début 2027 et utilisera les puces Vera Rubin de Nvidia. L'annonce faite lors d'une conférence à Hambourg, en Allemagne, fait suite à celle de Nvidia selon laquelle le Lawrence Berkeley National Lab, aux États-Unis, prévoit également de construire un système utilisant ces puces l'année prochaine, rappelle l'agence Reuters. Nvidia a également annoncé que Jupiter, autre supercalculateur utilisant ses puces au Forschungszentrum Julich, l'institut national de recherche allemand, est officiellement devenu le système le plus rapide d'Europe.
TSMC (+1,9%) ou Taiwan Semiconductor Manufacturing Co., le leader des puces sous contrat a annoncé pour le mois de mai des revenus en progression de 40% en glissement annuel avec la demande toujours extrêmement forte en puces d'IA. Le fournisseur taïwanais d'Apple et de Nvidia cumule sur la période de janvier à mai des revenus d'environ 1.510 milliards de dollars de Taïwan, en croissance de 43% en comparaison de l'an dernier. En mai, les revenus se sont élevés à 320,5 milliards de nouveaux dollars de Taïwan, une augmentation de 39,6% en comparaison de l'an passé mais un repli de 8% tout de même par rapport aux chiffres d'avril.
Tesla (+5,6%) remonte pour la troisième séance consécutive avec le buzz autour du déploiement des robotaxis et alors que les tensions semblent redescendre d'un cran entre le DG du groupe Elon Musk et le président Trump. Le blog Teslarati a précisé qu'hier soir, Tesla avait été répertorié comme opérateur de véhicules autonomes sur le site web des Transports et des Travaux Publics d'Austin, juste avant le lancement annoncé du service de robotaxis le 12 juin.
Paramount Global (+0,1%) licencierait 3,5% de ses effectifs aux États-Unis dans le cadre de sa dernière vague de suppressions d'emplois, l'entreprise étant confrontée à une baisse du nombre d'abonnés à la télévision par câble, selon une note interne consultée par l'agence Reuters. Ces licenciements auraient été communiqués au personnel ce matin et pourraient affecter certains employés non américains à terme, selon la note des trois co-DG de l'entreprise. Ces coupes s'ajoutent aux 15% de réductions d'effectifs annoncés par Paramount en août dernier...
Casey's General Stores (+11,5%), la chaîne américaine d'épicerie, bondit à Wall Street. Pour son quatrième trimestre fiscal juste clos, le groupe de l'Iowa a annoncé un bénéfice net de 98 millions de dollars et un bénéfice par action de 2,63$ (+12%), très nettement supérieur aux anticipations des analystes de la place. Les revenus ont atteint quant à eux 3,99 milliards de dollars, légèrement au-dessus des attentes. L'Ebitda a augmenté de 20% à 263 millions de dollars. Sur l'exercice, le groupe a réalisé ainsi un bénéfice net de 546 millions de dollars. L'Ebitda annuel a progressé de 13% à 1,2 milliard de dollars.
J.M. Smucker (-15,5%) a annoncé ses résultats pour le quatrième trimestre fiscal. Le chiffre d'affaires net du trimestre s'est élevé à 2,1 milliards de dollars, en baisse de 3% et inférieur au consensus. Hors cessions et taux de change, le chiffre d'affaires net aurait diminué de 1%. Pour l'exercice, le chiffre d'affaires net s'est élevé à 8,7 milliards de dollars, en hausse de 7%. La perte nette par action diluée du trimestre s'est élevée à 6,85$, tandis que le bénéfice ajusté par action a représenté 2,31$, à comparer à un consensus de 2,25$ et en baisse de 13%. Le groupe livre des prévisions prudentes pour l'exercice 2026, tablant sur des revenus en hausse de 2 à 4%, un bénéfice par action ajusté compris entre 8,50 et 9,50$ et un flux de trésorerie disponible de 875 millions de dollars. Le consensus était de plus de 10$ de bénéfice ajusté par action.
Core & Main (-2%), distributeur américain spécialisé de premier plan dédié à l'avancement d'infrastructures fiables avec un service local, à l'échelle nationale, publie ses résultats financiers pour le premier trimestre clos le 4 mai. Les revenus nets ont augmenté de près de 10% en glissement annuel à 1,91 milliard de dollars, pour un bénéfice net en hausse de 4% à 105 millions de dollars et un bpa dilué en progression de 6% à 52 cents. L'Ebitda ajusté a augmenté de 3% à 224 millions. Le management se réjouit d'un nouveau trimestre record, démontrant "la résilience des marchés finaux et la solidité du modèle d'activité". Le consensus était de 54 cents de bénéfice ajusté par action pour 1,85 milliard de revenus.
Blackstone (+2,1%) prévoit d'investir jusqu'à 500 milliards de dollars en Europe au cours de la prochaine décennie, a déclaré ce mardi le DG du groupe Steve Schwarzman à Bloomberg Television, soulignant la confiance dans les perspectives de la région. Schwarzman a déclaré que l'Europe représentait une opportunité majeure pour le plus grand gestionnaire d'actifs alternatifs au monde, qui gère des actifs d'une valeur de plus de 1.000 milliards de dollars...