Wall Street plombé par Apple

Wall Street est attendu sous pression avant bourse ce mercredi mais limite désormais la casse. Le S&P 500 se stabilise alors qu'il perdait plus de 1% il y a quelques heure. Le Dow Jones grappille 0,2%...

Wall Street est attendu sous pression avant bourse ce mercredi mais limite désormais la casse. Le S&P 500 se stabilise alors qu'il perdait plus de 1% il y a quelques heure. Le Dow Jones grappille 0,2%. Le Nasdaq cède en revanche 0,4% avec Apple. Comme le rappelait encore récemment S&P Dow Jones Indices, Apple affiche la plus forte pondération - pour un titre dans l'indice S&P 500 - de tous les temps ! La capitalisation du S&P est d'environ 32.000 milliards de dollars. Le groupe californien à lui seul représente donc 7,6% de l'indice large américain. Les rapports de médias faisant état de l'abandon par Apple de ses plans d'augmentation de production d'iPhone pèsent aujourd'hui.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 1,5% à 79,7$. L'once d'or gagne 0,5% à 1.644$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises. En outre, la livre souffre encore, en retrait de 0,6% face au billet vert, alors que la Banque d'Angleterre vient d'intervenir en urgence. Après la chute des cours des emprunts d'Etat et de la livre sterling provoquée par la présentation des projets budgétaires du gouvernement, la BoE a annoncé à la mi-journée qu'elle achèterait autant d'obligations britanniques que nécessaire au cours des deux prochaines semaines pour stabiliser les marchés financiers. Évoquant des risques pour la stabilité financière du Royaume-Uni, la BoE a aussi reporté les premières ventes de titres destinées à réduire son portefeuille de 838 milliards de livres sterling d'obligations, qui étaient prévues la semaine prochaine.

L'actualité économique demeure assez fournie ce mercredi aux Etats-Unis. La balance du commerce international de biens (lecture avancée) pour le mois d'août est ressortie déficitaire de 87,3 milliards (consensus -88,7 milliards de dollars, après -90,2 milliards en juillet).

L'indice des promesses de ventes de logements de la National Association of Realtors pour le mois d'août sera annoncé à 16 heures (consensus -0,8% en comparaison du mois antérieur). L'indice de confiance des investisseurs institutionnels mesuré par State Street sera connu vers 16 heures. Le rapport hebdomadaire du Département à l'Energie sur les stocks pétroliers domestiques, pour la semaine close au 23 septembre, sera publié à 16h30.

Une belle brochette de responsables de la Fed s'expriment par ailleurs aujourd'hui. Les amateurs de 'fedspeak' pourront donc s'intéresser aux interventions de Raphael Bostic (patron de la Fed d'Atlanta), James Bullard (St. Louis), Michelle Bowman (gouverneure) et Charles Evans (dirigeant de l'antenne de Chicago).

Jerome Powell, patron de la Fed, intervient encore ce mercredi, mais son discours ne devrait pas révéler de scoop. Il livrera ainsi les remarques d'introduction de la Community Banking Research Conference de la Fed de St. Louis vers 16h15. Hier, les commentaires du dirigeant de la Fed à l'occasion d'une discussion sur la finance digitale ("Conference on Opportunities and challenges of the tokenisation of finance, which role for Central Banks ?") à Paris n'avaient fourni aucun élément nouveau sur les perspectives de durcissement monétaire. Powell avait disserté au sujet des devises digitales.

Rappelons que la Fed a rehaussé la semaine dernière ses taux de 75 points de base pour la troisième fois consécutive, portant le taux des fed funds entre 3 et 3,25%. Cet ouragan monétaire va se poursuivre, l'outil FedWatch en temps réel du CME Group montrant une probabilité de plus de 50% d'une nouvelle hausse de taux de 75 pb le 2 novembre, à l'issue de la prochaine réunion, contre environ 49,7% de probabilité d'un geste de 50 points de base. Notons tout de même que la probabilité de la hausse de taux de 75 pb a tendance à baisser rapidement ces derniers jours, alors que les opérateurs envisagent de plus en plus le scénario d'une récession et d'un pic d'inflation.

Du côté des entreprises à Wall Street ce jour, Paychex, Cintas, Jefferies Financial Group ou Concentrix, annoncent leurs derniers comptes trimestriels.

Les valeurs

Apple aurait renoncé à son intention d'augmenter la production de ses nouveaux iPhone cette année, faute d'augmentation suffisante de la demande. Le groupe de Cupertino aurait dit aux fournisseurs d'abandonner les efforts visant à augmenter l'assemblage de la famille de produits iPhone 14 de 6 millions d'unités au cours du second semestre de cette année, ont déclaré les sources de l'agence, demandant à ne pas être nommées, les plans n'étant pas publics. Au lieu de cela, la société entendrait produire 90 millions de smartphones sur la période, à peu près le même niveau que l'année précédente, conformément aux prévisions initiales d'Apple cet été.

Apple avait auparavant mis à jour ses projections de ventes dans les semaines précédant la sortie de l'iPhone 14 et certains de ses fournisseurs avaient commencé à se préparer à une augmentation de 7% des commandes, croit aussi savoir Bloomberg.

Selon certaines sources, la demande pour les modèles d'iPhone 14 Pro plus chers serait plus forte que pour les versions d'entrée de gamme. Dans au moins un cas, un fournisseur Apple aurait 'déplacé' sa capacité de production d'iPhone à bas prix vers des modèles haut de gamme...

Bloomberg note encore que la Chine, le plus grand marché des smartphones au monde, connaît une crise économique qui a frappé ses fabricants nationaux d'appareils mobiles et a également affecté les ventes d'iPhone. Les achats de la série iPhone 14 au cours de ses trois premiers jours de disponibilité en Chine étaient en baisse de 11% par rapport à son prédécesseur l'année précédente, selon une note du broker Jefferies avant-hier.

Qualcomm et STMicroelectronics, deux fournisseurs d'Apple, subissent la pression en bourse ce jour.

Lyft, le groupe californien qui met en relation clients et conducteurs associés à son service de voitures de transport, cesserait toute embauche aux États-Unis jusqu'à la fin de 2022, selon le New York Post. Le NY Post cite un porte-parole de Lyft confirmant le rapport. L'entreprise avait commencé à informer les candidats à l'emploi du gel plus tôt cette semaine. En mai, le Wall Street Journal avait déjà rapporté que l'entreprise suspendait les embauches et réduisait les coûts.

Paychex, le leader américain de la gestion de paie, a publié pour le premier trimestre fiscal clos fin août des revenus de services en amélioration de 11% à 1,188 milliard de dollars, des revenus totaux de 1,21 milliard, un bénéfice opérationnel en hausse de 12% à 495,6 millions de dollars, et un bénéfice ajusté par action de 1,03$ en croissance de 16%. Le consensus était de 97 cents de bpa ajusté et 1,19 milliard de revenus.

Cintas, le spécialiste américain de la production d'uniformes, a annoncé pour le premier trimestre fiscal clos fin août des revenus de 2,17 milliards de dollars, en hausse de 14%, avec une croissance organique de 13,9%. Le bénéfice net a représenté 352 millions de dollars, contre 331 millions un an plus tôt. Le bpa dilué a été de 3,39$ contre 3,11$ un an avant.

Walt Disney est à surveiller ce mercredi à Wall Street, alors que le géant américain du divertissement a fermé quatre parcs à thème en Floride face à l'arrivée de l'ouragan Ian.

Société(s) citée(s) :
Société(s) citée(s) :