Wall Street persiste en légère progression

Wall Street s'affiche légèrement dans le vert ce mercredi. Le S&P 500 prend 0,30% à 4.568 pts, le Dow Jones 0,17% à 35.478 pts et le Nasdaq 0,30% à 14.325 pts. Le sentiment de marché reste plutôt posi...

Wall Street s'affiche légèrement dans le vert ce mercredi. Le S&P 500 prend 0,30% à 4.568 pts, le Dow Jones 0,17% à 35.478 pts et le Nasdaq 0,30% à 14.325 pts. Le sentiment de marché reste plutôt positif, soutenu par le récent assouplissement des conditions financières, alors que les opérateurs jouent toujours le scénario d'un pic des taux atteint et d'un atterrissage économique contrôlé. Cela a entraîné une baisse significative des rendements obligataires, même si les courbes se sont davantage inversées et alimentent le débat sur la capacité des décideurs politiques à parvenir à cet atterrissage en douceur. Les banques centrales continuent de promouvoir l'idée de taux plus élevés, plus longtemps, alors que les marchés anticipent quant à eux de multiples baisses de taux l'année prochaine.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI fléchit de 0,4% à 76,1$. L'once d'or grappille 0,1% à 2.041$. L'indice dollar progresse de 0,2% face à un panier de devises. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 2 ans se stabilise à 4,67%, contre 4,29% sur le dix ans et 4,48% sur le 30 ans.

La croissance américaine pour le troisième trimestre 2023 a été révisée en hausse à +5,2% en rythme annualisé, contre +4,9% de consensus et +4,9% également pour l'estimation antérieure. Un trimestre auparavant, la croissance américaine s'était établie à 2,1%. Les dépenses personnelles de consommation en rythme annualisé ont augmenté de 3,6% contre 4% précédemment évalué. Il s'agissait de la deuxième des trois estimations du PIB américain sur la période. L'indice relatif aux ventes finales réelles a augmenté plus qu'attendu.

La balance du commerce international de biens pour le mois d'octobre 2023, qui vient aussi d'être annoncée, s'est affichée déficitaire de 89,8 milliards de dollars, contre -86,7 milliards de consensus et -86,8 milliards pour la lecture révisée du mois précédent. Les imports se sont affichés stables par rapport au mois précédent et les exports en repli de 1,7%.

Les investisseurs suivront encore ce soir le Livre Beige de la Fed, résumé des conditions régionales récentes.

Christopher Waller, gouverneur de la Fed, a alimenté hier l'optimisme des marchés en indiquant que si l'inflation reculait de manière régulière, il n'y aurait pas de raison d'insister sur des taux élevés. Il estime également "qu'en dehors d'un choc", il n'y a pas de raison que la Fed ne puisse pas réaliser un atterrissage en douceur... Austan Goolsbee, patron de la Fed de Chicago, a indiqué pour sa part que l'inflation se résorbait mais n'était pas encore revenue vers l'objectif. Le responsable a souligné les progrès à ce stade sur le front des prix... La gouverneure Michelle Bowman de la Fed a précisé qu'elle serait en faveur d'une hausse additionnelle des taux si les progrès sur l'inflation venaient à s'interrompre...

Ce mercredi, Thomas Barkin, président de la Fed de Richmond, a jugé qu'il était prématuré de parler de baisse des taux et ajouté qu'il n'excluait pas définitivement la possibilité d'une nouvelle hausse des taux. Il craint que l'inflation ne se révèle plus tenace que prévu. Raphael Bostic, le dirigeant de la Fed d'Atlanta, a quant à lui estimé que la baisse de l'inflation allait probablement se poursuivre durant l'année prochaine, ce qui implique que la Fed pourrait en avoir terminé avec la hausse des taux.

Jeudi, la journée sera marquée par la réunion de l'OPEP, mais aussi aux USA par la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage, celle des revenus et dépenses des ménages, celle du PMI de Chicago et celle des promesses de ventes de logements. Vendredi, les marchés suivront l'indice PMI manufacturier final américain et l'ISM manufacturier, ainsi que les dépenses de construction.

Les ventes en ligne pour le Cyber Monday aux USA ont dépassé les 12 milliards de dollars avec les promotions accrues, des données Adobe Analytics évaluant désormais la performance à 12,4 milliards de dollars. Cela représente une progression de près de 10% en comparaison des 11,3 milliards de l'an dernier. Un nouveau pic historique a déjà été atteint la semaine dernière pour le Black Friday, avec des dépenses en ligne qui ont bondi de 7,5%, atteignant un montant record de 9,8 milliards de dollars aux États-Unis.

Concernant les publications de résultats, Intuit, Workday, CrowdStrike, Splunk, Hewlett Packard Enterprise et NetApp, ont publié hier soir. Salesforce, Synopsys, Snowflake, Dollar Tree, Hormel Foods, PVH, Okta, Pure Storage ou Donaldson Company, annoncent mercredi. Dell Technologies, Marvell Technology, Johnson Controls, Kroger et Ulta Beauty, publient ce jeudi.

Les valeurs

Hewlett Packard Enterprise (+7%) a dévoilé hier soir des résultats financiers trimestriels supérieurs aux anticipations, avec le contrôle des coûts et malgré un environnement de marché toujours défavorable. Le groupe a dégagé un bénéfice ajusté par action de 52 cents contre 50 cents de consensus. Les dépenses pour ce quatrième trimestre fiscal ont été réduites de 17% à 6,8 milliards de dollars. Le groupe texan a réalisé des revenus de 7,35 milliards de dollars, en retrait de 7% en glissement annuel, mais assez proches des attentes des analystes. Sur le premier trimestre fiscal 2024 juste entamé, le bénéfice ajusté par action est anticipé entre 42 et 50 cents, contre 47 cents de consensus. Les revenus sont attendus entre 6,90 et 7,30 milliards de dollars, contre 7,28 milliards pour l'estimation moyenne des brokers.

Intuit (+3%), la firme américaine qui développe des solutions de gestion et de comptabilité à destination des petites entreprises, experts-comptables ou particuliers, a publié pour son premier trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,47$, à comparer à un consensus d'environ 2$ et à un niveau de 1,66$ un an avant. Le groupe, aux produits TurboTax et QuickBooks, a réalisé des revenus trimestriels de 2,98 milliards de dollars, battant de près de 4% le consensus. Un an avant, le chiffre d'affaires se situait à 2,6 milliards. Le bénéfice opérationnel a quadruplé en GAAP et augmenté de 45% en non-GAAP, en comparaison de l'an dernier. Le groupe a maintenu par ailleurs ses estimations pour l'exercice fiscal 2024, tablant sur une poursuite de la croissance. Intuit prévoit un chiffre d'affaires de 15,89 à 16,105 milliards et un bénéfice d'exploitation de 3,615 à 3,72 milliards. Le bpa ajusté est anticipé entre 16,17 et 16,47$.

Workday (+9%), le groupe américain spécialiste des applications cloud dans le domaine des ressources humaines et de la finance, bondit à Wall Street. Le groupe software a relevé ses estimations 2024 et publié pour le trimestre clos un bénéfice supérieur aux attentes de marché. Sur le troisième trimestre fiscal, les revenus ont totalisé 1,87 milliard de dollars, en augmentation de 17% en glissement annuel, alors que les revenus d'abonnements ont progressé de 18% à 1,69 milliard. Le bénéfice opérationnel a atteint 88 millions de dollars, contre une perte de 26 millions un an plus tôt. Le bénéfice ajusté dilué a été de 1,53$ par titre, contre 99 cents un an avant. Le consensus était de 1,41$ de bpa ajusté pour 1,85 milliard de revenus. Le groupe californien rehausse son estimation 2024 de revenus d'abonnements à 6,598 milliards de dollars, ce qui représenterait une croissance de 19%. La marge opérationnelle ajustée de l'exercice est désormais anticipée à 23,8%.

Splunk (stable) a dépassé les attentes de revenus et profits sur le trimestre clos, avec la demande en cybersécurité. Le groupe, qui fait l'objet d'une offre d'acquisition de Cisco (+1%) pour 28 milliards de dollars, a réalisé sur le troisième trimestre clos fin octobre des revenus de 1,07 milliard de dollars, à comparer à un consensus de 1,03 milliard. Le bénéfice ajusté par action a été de 1,52$, très nettement supérieur aux anticipations des analystes. Les revenus cloud ont progressé de 26% à 469 millions de dollars. Les revenus annuels récurrents ont augmenté de 15% à 4 milliards de dollars. Le bénéfice net trimestriel a représenté 97 millions de dollars, contre une perte de 33 millions de dollars pour la période comparable, l'an dernier.

CrowdStrike (+8%), un leader de la protection cloud des endpoint, des workloads, de l'identité et des données, a annoncé hier soir des revenus de 786 millions de dollars, en augmentation de 35% en glissement annuel. Le bénéfice ajusté par action a représenté 82 cents, contre 40 cents un an avant. Le consensus était de 74 cents de bpa ajusté et 777 millions de dollars de revenus. Le groupe a affiché une rentabilité record et dépassé les 3 milliards de dollars de revenus annuels récurrents - à 3,15 milliards de dollars. CrowdStrike relève par ailleurs ses prévisions, avec la vive croissance des abonnements. Les revenus de l'exercice 2024 sont désormais anticipés entre 3,0468 et 3,0502 milliards de dollars (soyons précis). Le bénéfice ajusté par action est anticipé entre 2,95 et 2,96$.

NetApp (+14%) grimpe à Wall Street, au lendemain des comptes trimestriels. Pour son deuxième trimestre fiscal 2024, le groupe a annoncé des revenus de 1,56 milliard de dollars, à comparer à un niveau de 1,66 milliard de dollars un an avant. L'activité recule donc de 6%, et même de 8% à devises constantes. Les facturations ont été de 1,45 milliard, contre 1,6 milliard pour la période correspondante de l'exercice 2023. Le bénéfice ajusté par action a été de 1,58$ contre 1,48$ un an auparavant. Le consensus était de 1,39$ de bpa ajusté trimestriel et 1,53 milliard de dollars de revenus. Sur l'exercice 2024, NetApp envisage désormais un bénéfice ajusté par action allant de 6,05 à 6,25$, largement au-dessus du consensus, pour une marge opérationnelle ajustée d'environ 26%. il s'agit d'une révision en hausse de la guidance, alors que le groupe profite de la demande pour ses solutions de données basées sur le cloud. Sur le seul troisième trimestre, le bpa ajusté est attendu entre 1,64 et 1,74$, à comparer à un consensus de 1,53$.

General Motors bondit de 11% à Wall Street. Le constructeur automobile de Detroit a annoncé en effet un relèvement de son dividende, ainsi qu'un programme accéléré de rachat d'actions de 10 milliards de dollars. Le groupe tente ainsi de rassurer les marchés, après des semaines difficiles marquées par la grève de l'UAW. GM a précisé que les nouveaux contrats de travail faisant suite à la grève et l'accord parallèle avec le syndicat Unifor au Canada, allaient lui coûter 9,3 milliards de dollars sur la durée des 'deals', jusqu'en 2028. Cela représenterait... 575$ par véhicule ! Le groupe prévoit néanmoins de relever son dividende ordinaire à 12 cents par titre et trimestre à partir de 2024, soit une augmentation de 33%. Le groupe entend également réduire les dépenses de l'unité de 'robotaxis', Cruise.

Concernant les perspectives financières, le constructeur livre une guidance allant de 9,1 à 9,7 milliards de dollars de bénéfice net attribuable aux actionnaires pour 2023, contre une fourchette antérieure allant de 9,3 à 10,7 milliards de dollars - avant la suspension des prévisions. Les nouvelles prévisions tiennent compte d'un impact estimé de 1,1 milliard de dollars sur l'Ebit ajusté, du fait de la grève de six semaines de l'UAW.

Mary Barra, PDG du groupe, estime que GM livrera "de très solides profits" en 2023. Durant l'année 2023, le groupe avait relevé par deux fois ses estimations de bénéfices, avant de retirer sa guidance au troisième trimestre du fait de la grève. L'Ebit ajusté annuel est anticipé entre 11,7 et 12,7 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action est attendu entre 7,20 et 7,70$. Le free cash flow automobile ajusté est anticipé entre 10,5 et 11,5 milliards de dollars. Les dépenses de capitaux 2023 sont enfin attendues entre 11 et 11,5 milliards de dollars. Dans le cadre du programme accéléré de rachat d'actions, GM avancera un total de 10 milliards de dollars aux banques exécutantes et recevra et retirera immédiatement 6,8 milliards de dollars d'actions ordinaires.

Dollar Tree (+3%), le détaillant discount américain, a abaissé ses prévisions de ventes annuelles et publié un troisième trimestre sans relief. Le groupe envisage désormais un chiffre d'affaires de l'exercice 2023 allant de 30,5 à 30,7 milliards de dollars, contre une fourchette antérieure logée entre 30,6 et 30,9 milliards. La chaîne à bas prix prévoit un bénéfice annuel par action allant de 5,81 à 6,01$, contre une fourchette précédente allant de 5,78 à 6,08$. Le consensus était de 5,97$. Sur le seul troisième trimestre, juste clos, les revenus ont totalisé 7,31 milliards de dollars, également inférieurs au consensus. Le bénéfice ajusté trimestriel par action a représenté 1,02$, très légèrement au-dessus des attentes de la place. Les prévisions fournies témoignent de l'impact de l'inflation sur la consommation en produits considérés comme non essentiels.

Hormel Foods (-3%), le groupe alimentaire américain connu pour ses viandes précuites, fléchit à Wall Street. Pour son quatrième trimestre fiscal 2023, le groupe a affiché des revenus de 3,2 milliards de dollars, un bénéfice opérationnel de 270 millions de dollars, un bpa dilué de 36 cents et un cash flow des opérations de 319 millions. Le groupe aux marques Planters, Skippy ou Spam a affiché un bénéfice net trimestriel de 195 millions de dollars contre 280 millions un an avant. Le bpa ajusté a été de 42 cents. Le consensus était logé à 44 cents de bpa ajusté et 3,26 milliards de revenus. Pour l'exercice, les revenus atteignent 12,1 milliards de dollars, alors que l'Ebit ajusté ressort à 1,1 milliard de dollars. Pour l'exercice 2024, la Société prévoit une croissance des ventes nettes de 1 à 3%, qui suppose une croissance des volumes dans les catégories clés. Le bénéfice net dilué ajusté par action est attendu entre 1,51 et 1,65$.

Donaldson (+2%), équipementier automobile américain spécialisé dans les filtres à air et à huile, a annoncé pour son premier trimestre fiscal 2024 des revenus de 846 millions de dollars, contre 847 millions un an avant. Le bénéfice par action a été de 75 cents, en croissance de 7% en GAAP et stable sur une base ajustée et en glissement annuel. Le bénéfice net trimestriel a été de 92 millions de dollars, contre 87 millions de dollars un an auparavant.

Berkshire Hathaway (stable). Charlie Munger, associé historique de Warren Buffett et vice-président de Berkshire, est décédé hier mardi à 99 ans. L'investisseur légendaire, surnommé l'oracle de Pasadena, a été le bras droit de Buffett durant plus de quatre décennies. Il est mort hier dans un hôpital californien. Il avait bâti le succès de Berkshire avec Warren Buffett. La firme d'Omaha est devenue sous leur règne la référence de l'investissement responsable et raisonnable. Le conglomérat diversifié d'investissement est devenu une référence pour tous les spécialistes des marchés financiers. L'association Munger / Buffett avait débuté en 1975. Munger, qui se définissait comme un pessimiste heureux, affichait dans la communauté financière une reconnaissance presque équivalente à celle de Buffett.

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