Wall Street perd du terrain avec la guerre commerciale

Wall Street corrige ce lundi, avec les derniers développements relatifs à la guerre commerciale de Trump. Le S&P 500 abandonne 0,23% à 5.898 pts, le Dow Jones 0,43% à 42.089 pts et le Nasdaq 0,05% à 1...

Wall Street corrige ce lundi, avec les derniers développements relatifs à la guerre commerciale de Trump. Le S&P 500 abandonne 0,23% à 5.898 pts, le Dow Jones 0,43% à 42.089 pts et le Nasdaq 0,05% à 19.104 pts. Sur le Nymex, le baril de brut WTI reprend 2,9% à 62,6$. L'once d'or fin avance de 2,6% à 3.376$. L'indice dollar cède 0,6% face à un panier de devises. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans s'affiche à 4,42% et celui du '30 ans' à 4,95%.

La Chine accuse à son tour les États-Unis de ne pas avoir respecté le récent accord commercial conclu entre les deux superpuissances. Pékin entend donc prendre des mesures pour défendre ses intérêts. Le ministère chinois du Commerce a réfuté les accusations de Trump selon lesquelles Pékin aurait violé l'accord trouvé à Genève le mois dernier. Ces nouvelles tensions remettent en question le scénario d'un accord commercial plus large, alors que Trump souhaitait apparemment s'entretenir avec le président chinois Xi Jinping. Le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, s'attend néanmoins à un entretien téléphonique cette semaine. Tout reste donc possible, mais une fois encore c'est la confusion qui domine...

Pékin accuse les États-Unis d'avoir introduit unilatéralement de nouvelles restrictions discriminatoires, notamment de nouvelles directives sur le contrôle des exportations de puces d'intelligence artificielle, des restrictions sur les ventes de logiciels de conception de puces à la Chine et la révocation des visas d'étudiants chinois, détaille Bloomberg. "Si les États-Unis persistent dans leur voie et continuent de nuire aux intérêts de la Chine, celle-ci continuera de prendre des mesures résolues et énergiques pour préserver ses droits et intérêts légitimes", a déclaré le ministère chinois au Commerce, ajoutant que les USA auraient enfreint l'accord conclu entre Trump et Xi le 17 janvier, lors de leur dernier entretien, sans plus de précisions toutefois. Mais après tout, Trump n'est pas entré dans le détail non plus en accusant en fin de semaine dernière la Chine d'avoir violé l'accord commercial du mois passé.

Le représentant américain au Commerce Jamieson Greer a indiqué quant à lui que la Chine n'avait pas accéléré ses exportations de minéraux essentiels à l'électronique de pointe. La Chine a assoupli ses restrictions sur ses exportations de terres rares la semaine dernière, à un rythme plus lent que ne le souhaiterait l'industrie, a aussi estimé Michael Hart, président de la Chambre de commerce américaine en Chine, cité par Bloomberg, alors que Pékin dément fermement ces accusations et juge que la Chine a appliqué l'accord avec rigueur...

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, avait déclaré déjà la semaine dernière que les négociations commerciales avec la Chine étaient au point mort et suggéré que seul un entretien téléphonique entre Trump et Xi pourrait dénouer la situation. Le président américain aura "une excellente conversation sur les négociations commerciales cette semaine avec le président Xi", a affirmé pour sa part le directeur du Conseil économique national de la Maison-Blanche, Hassett, hier dans l'émission This Week sur ABC. "C'est ce que nous attendons", a lancé le responsable...

Trump a aussi affirmé vendredi qu'il entendait porter les tarifs douaniers de 25 à 50% sur l'acier. "Nous allons faire passer de 25% à 50% les droits de douane sur l'acier importé aux États-Unis, ce qui protégera encore davantage l'industrie sidérurgique américaine", a lancé le président américain lors d'un déplacement en Pennsylvanie. L'UE a réagi, déplorant une décision "regrettable" et indiquant étudier de potentielles contre-mesures. Le représentant américain au Commerce Greer et son homologue européen Maros Sefcovic doivent se rencontrer mercredi selon Bloomberg.

Sur le front économique aux États-Unis ce lundi, l'indice PMI manufacturier américain final du mois de mai 2025 est ressorti à 52, contre un consensus FactSet de 50,8 et une lecture flash de 52,3. Un mois auparavant, l'indicateur se situait à 50,2. L'indice du jour traduit donc une expansion plutôt nette de l'industrie manufacturière nationale américaine en mai. L'ISM manufacturier américain du mois de mai, qui vient lui aussi d'être publié, ne raconte cependant pas la même histoire, puisqu'il ressort inférieur aux attentes et en zone de contraction à 48,5, contre 49,5 de consensus FactSet et 48,7 un mois avant.

Enfin, les dépenses américaines de construction du mois d'avril ont reculé de manière inattendue de 0,4% d'un mois sur l'autre, alors qu'elles étaient attendues stables.

Le gouverneur de la Réserve fédérale Christopher Waller a déclaré qu'il continuait d'entrevoir une baisse des taux d'intérêt plus tard cette année, alors qu'il anticipe une hausse du chômage et une augmentation temporaire de l'inflation due aux droits de douane. Waller a donc déclaré que les droits de douane augmenteraient l'inflation dans les mois à venir, mais il reste favorable à une vision allant au-delà de cette croissance des prix de court terme lors de l'élaboration de la politique monétaire, tant que les anticipations d'inflation restent ancrées. "En supposant que le taux effectif des droits de douane se stabilise à un niveau proche de mon scénario de baisse des droits de douane, que l'inflation sous-jacente continue de progresser vers notre objectif de 2% et que le marché du travail reste solide, je serais favorable à des baisses de taux plus tard cette année", a déclaré Waller dans un discours préparé pour une conférence de la Banque de Corée.

Lorie Logan, patronne de la Fed de Dallas, a estimé quant à elle que malgré l'incertitude, l'économie globale faisait preuve de résilience. Elle juge la politique monétaire bien positionnée pour attendre et incite à la patience.

Notons que Jerome Powell, président de la banque centrale américaine, prend aussi la parole ce soir à l'occasion des remarques d'ouverture de la conférence du 75e anniversaire de la Division des finances internationales du Conseil de la Réserve fédérale à Washington.

Demain, les commandes industrielles américaines d'avril (consensus -3%) et le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes aux États-Unis (consensus 7,12 millions pour avril) seront dévoilés, alors que Logan et Goolsbee reprendront la parole.

Le rapport d'ADP sur l'emploi privé américain pour le mois de mai sera annoncé mercredi (consensus FactSet 137.500), le même jour que l'indice PMI composite final (consensus 49,2) ou que l'ISM des services (consensus 52,1). Le Livre Beige de la Fed sera publié dans la soirée. Raphael Bostic de la Fed aura aussi son mot à dire.

Jeudi, les investisseurs suivront la dernière étude Challenger sur les annonces de licenciements aux USA, la balance du commerce international des biens et services, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 31 mai (consensus 227.500), ainsi que les chiffres de la productivité non-agricole final du premier trimestre (consensus au rythme de -0,8%, +5,7% pour les coûts unitaires du travail). En bonus, une intervention de Patrick Harker de la Fed.

Enfin, vendredi se tiendra le rendez-vous économique majeur de la semaine avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi pour le mois de mai (14h30, consensus 127.500 créations de postes non-agricoles dont 120.000 dans le privé, 4,2% de taux de chômage, +0,3% pour le salaire horaire moyen d'un mois sur l'autre). Les chiffres du crédit à la consommation d'avril seront connus dans la soirée.

Concernant le pétrole, huit pays membres de l'Opep+ ont décidé ce week-end d'augmenter leur production de 411.000 barils par jour au mois de juillet, confirmant la politique d'augmentation de l'offre sur le marché mondial. Algérie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Irak, Kazakhstan, Koweït, Oman et Russie renforcent leur production depuis avril. L'Opep+ évoque des perspectives économiques mondiales stables et des fondamentaux de marché jugés sains. L'Opep+ a renforcé au total sa production de 1,37 million de barils par jour depuis avril, l'objectif total étant de 2,2 millions de bpj.

Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street cette semaine, The Campbell's Company annonce ce jour. CrowdStrike, Ferguson Enterprises, Hewlett Packard Enterprise, Dollar General, Guidewire, Donaldson Company et Nio Inc., publient demain. Dollar Tree, PVH et The Descartes Systems Group, seront de la partie mercredi. Broadcom, Lululemon, Samsara, Rubrik, DocuSign, Brown Forman, Ciena et Victoria's Secret annonceront jeudi.

Les valeurs

Tesla (-2,6%) a connu une forte baisse supplémentaire de ses ventes en France, avec de nouvelles immatriculations en déclin de 67% au mois de mai à 721 unités, selon Bloomberg, qui cite des chiffres de l'association PFA - Plateforme Automobile. Ainsi, les immatriculations de Tesla dans l'hexagone seraient ressorties au plus bas niveau depuis juillet 2022, malgré la nouvelle version du Model Y.

Tesla a subi encore un cuisant revers en Suède, mais ses ventes se sont envolées en Norvège en mai. Au mois de mai, ses ventes suédoises ont chuté de 54% à 503 véhicules, en glissement annuel, selon les données d'immatriculations de Mobility Sweden publiées aujourd'hui et relayées notamment par Reuters. En revanche, les ventes de VE de Tesla en Norvège ont plus que triplé sur le même mois, en hausse de... 213% à 2.600 unités, selon les données d'immatriculations locales. Des ventes portées par le nouveau Model Y. A ce stade de l'année, les ventes norvégiennes du groupe d'Elon Musk ont ainsi progressé de 8,3%.

The Campbell's Company (stable) a dépassé les anticipations de marché pour le troisième trimestre, avec la solide demande en conserves et soupes. Le groupe aux marques Chunky ou Pace a affiché sur la période close fin avril des revenus en augmentation de 4% à 2,5 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 2,43 milliards. Le bénéfice ajusté par action, de 73 cents, se compare à un consensus de 66 cents. Le groupe a maintenu par ailleurs ses estimations de chiffre d'affaires pour l'exercice 2025, visant une croissance des ventes de 6 à 8% hors impact des tarifs douaniers. Néanmoins, Campbell's ne prévoit plus qu'un bpa ajusté annuel dans le bas de la fourchette antérieure d'estimations qui allait de 2,95 à 3,05$.

Meta Platforms (+1,1%), maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, entend permettre aux marques de créer et cibler pleinement leurs publicités grâce à ses outils d'intelligence artificielle d'ici la fin de l'année prochaine, a rapporté lundi le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier. Les applications de Meta comptent plus de 3,4 milliards d'utilisateurs actifs uniques dans le monde et ses outils basés sur l'IA permettent de créer des variantes publicitaires personnalisées, des arrière-plans et des ajustements automatisés pour les publicités vidéo, ce qui rend l'activité lucrative pour les annonceurs, constate pour sa part Reuters. Une marque pourrait fournir une image de produit et un budget, et l'IA de Meta générerait la publicité, incluant l'image, la vidéo et le texte, puis déterminerait le ciblage des utilisateurs sur Instagram et Facebook avec des suggestions de budget, selon le WSJ. Meta prévoit aussi de permettre aux annonceurs de personnaliser leurs publicités grâce à l'IA, afin que les utilisateurs voient différentes versions d'une même publicité en temps réel...

Apple (-0,1%) conteste une ordonnance de l'autorité de la concurrence de l'UE précisant comment le groupe doit améliorer la compatibilité de son système d'exploitation iOS avec les produits des entreprises technologiques concurrentes, conformément au Digital Markets Act. En mars dernier, l'exécutif européen a indiqué à Apple ce qu'il pensait devoir faire pour améliorer la compatibilité de ses appareils iOS avec les produits concurrents. Apple a interjeté appel de cette décision devant le Tribunal de l'Union européenne à Luxembourg le 30 mai. Les recours devant ce tribunal ne sont rendus publics que quelques jours après leur dépôt.

BioNTech (+17,6%), le géant allemand des biotechnologies et partenaire de Pfizer sur le vaccin covid, bondit avant bourse à Wall Street, alors que le groupe vient de sceller un accord susceptible de rapporter jusqu'à 11,1 milliards de dollars. Bristol-Myers Squibb (+0,2%) pourrait donc verser à BioNTech SE jusqu'à 11,1 milliards pour un médicament anticancéreux de nouvelle génération. La biotech allemande recevra 1,5 milliard de dollars d'upfront et 2 milliards de dollars par versements échelonnés jusqu'en 2028.

BioNTech pourra aussi prétendre à des paiements d'étape pouvant atteindre 7,6 milliards de dollars, et les partenaires se partageront équitablement les coûts de développement et de fabrication ainsi que les bénéfices. Cet accord pour le composé de BioNTech baptisé BNT327 intervient quelques semaines après que Pfizer a accepté de verser à 3SBio Inc. jusqu'à 6,1 milliards de dollars, un record pour une biotech chinoise, pour obtenir une licence pour un actif similaire contre le cancer.

Circle, le spécialiste des stablecoins, vise désormais une valorisation allant jusqu'à 7,2 milliards de dollars à Wall Street dans le cadre de son introduction en bourse attendue sur le NYSE sous le symbole 'CRCL'. Le groupe doit faire son arrivée en bourse plus tard cette semaine. Circle et certains investisseurs existants cherchent donc désormais à lever près de 900 millions de dollars, en cédant 32 millions de titres à un prix unitaire de 27 à 28$. Le groupe envisageait auparavant d'écouler 24 millions d'actions à un prix allant de 24 à 26$.

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