La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, lestée par les prévisions "prudentes" du géant américain Walmart, et mue par les incertitudes quant à la politique commerciale de Donald Trump.
Vers 15H20 GMT, le Dow Jones reculait de 0,89%, l'indice Nasdaq perdait 0,74% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,61%.
La place américaine connaît jeudi quelques "prises de bénéfices normales après un nouveau record pour le S&P 500" la veille, a observé dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Par ailleurs, "certains résultats trimestriels publiés depuis la clôture de la séance d'hier ont suscité des réactions négatives", a ajouté l'analyste.
C'est notamment le cas de la chaîne américaine d'hypermarchés Walmart qui plongeait de 6,24% dans les premiers échanges.
Malgré des résultats légèrement meilleurs qu'attendu au quatrième trimestre de son exercice décalé, les acteurs du marché ont accueilli froidement les prévisions volontairement "prudentes" du géant américain de la distribution.
"Les investisseurs s'attendaient à de meilleures choses de la part de Walmart ce matin (...) cela a donc mis beaucoup de pression" sur le titre, a commenté auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.
Surtout, ces résultats "viennent s'ajouter aux préoccupations antérieures concernant les ventes au détail et la confiance des consommateurs, (...) les consommateurs s'inquiétant quelque peu de l'inflation", a ajouté l'analyste.
Wall Street continue aussi de surveiller les évolutions de la politique commerciale voulue par la nouvelle administration américaine.
"Les marchés sont préoccupés par toutes les discussions sur les droits de douane", selon M. Stovall, même si "pour le moment, les surtaxes douanières relèvent plus de la rhétorique que de la réalité".
La mise en place de ces mesures a d'ailleurs été prise en compte dans le dernier compte rendu (minutes) de la réunion de janvier du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), publié mercredi.
Selon la Réserve fédérale, "l'équilibre relatif du marché de l'emploi" ne devrait pas peser sur les prix, mais "d'autres facteurs ont été cités comme pouvant peser sur le processus de désinflation", notamment "les politiques commerciales et migratoires".
Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en hausse par rapport à la semaine dernière (+5.000) et légèrement au-dessus des attentes du marché.
"Le rapport de cette semaine" est "sans grande surprise", a jugé dans une note Oliver Allen, analyste de Pantheon Macroeconomics.
En outre, "les licenciements de plusieurs milliers de fonctionnaires dans le cadre de la campagne de réduction des coûts de Doge (la commission à l'efficacité gouvernementale) la semaine dernière sont probablement intervenus trop tard pour avoir un impact significatif sur les demandes cette semaine", a-t-il ajouté.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait à 4,51% contre 4,53% la veille.
Ailleurs, à la cote, les géants américains des semi-conducteurs évoluaient dans le rouge, à l'image de Nvidia (-0,48%), Broadcom (-1,31%) ou Micron (-0,89%).
Le géant chinois du commerce en ligne Alibaba a gagné du terrain (+11,70%), poussé par des résultats trimestriels au-dessus des attentes du marché, signe de sa relative bonne passe actuelle après plusieurs déconvenues.
L'entreprise de Hangzhou (est de la Chine) possède certaines des plateformes de e-commerce les plus utilisées du pays (notamment Taobao), ce qui fait de ses performances un indicateur très scruté du moral des consommateurs.
Le fabricant de jouets Hasbro était recherché (+9,98%) grâce à des résultats globalement meilleurs qu'attendu. L'entreprise a notamment présenté une nouvelle stratégie pour stimuler ses ventes annuelles.
La chaîne de hamburgers Shake Shack, qui a publié des résultats globalement au-dessus des attentes, prenait de la vitesse (+11,04%), poussée par de bonnes ventes.
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