Wall Street : Nvidia au sommet, Tesla sous pression

La cote US s'affiche en ordre dispersé ce mardi, au lendemain d'une clôture au sommet. Le S&P 500 fléchit de 0,12% à 5.994 pts, tandis que le Dow Jones, qui vient de franchir les 44.000 pts, reperd 0,...

La cote US s'affiche en ordre dispersé ce mardi, au lendemain d'une clôture au sommet. Le S&P 500 fléchit de 0,12% à 5.994 pts, tandis que le Dow Jones, qui vient de franchir les 44.000 pts, reperd 0,33% à 44.145 pts. Le Nasdaq grappille 0,08% à 19.312 pts, après avoir été dopé par l'incroyable rallye post-électoral de Tesla. Justement, le titre du constructeur de VE cède à des prises de bénéfices, ce qui pèse quelque peu sur la tendance.

Le bitcoin s'est remarquablement comporté cette nuit, flirtant avec les 90.000$, et gagne encore 3,5% environ sur 24 heures vers les 87.000$. Le dogecoin, cher à Elon Musk, s'est envolé pour sa part de 21% sur 24 heures à 0,38$... Les amateurs de cryptomonnaies anticipent une politique favorable de Trump, ce qui se traduit par un enthousiasme certain depuis le résultat de l'élection.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne actuellement 0,8% à 68,6$. L'once d'or fin abandonne 0,7% à 2.600$. L'indice dollar avance de 0,4% face à un panier de devises de référence.

Les marchés financiers misent par ailleurs sur une croissance alimentée par les réductions d'impôts et la dérégulation, écartant les risques d'une résurgence de l'inflation ou d'un creusement supplémentaire des déficits. De plus, la relation étroite entre Trump et Elon Musk laisse espérer une posture plutôt favorable aux "big techs" de la future nouvelle administration américaine...

Après le "rallye Trump", les grands brokers se montrent prudents dans l'ensemble. Citi perçoit des prises de bénéfices. Les stratèges de la banque jugent que les profits sont élevés sur le S&P et le Russell, ce qui pourrait donc donner lieu à ces prises de bénéfices sur le court terme et limiterait le potentiel haussier pour l'heure. Oppenheimer vient pour sa part de relever son objectif 2024 sur le S&P 500 de 5.900 à 6.200 pts, suite à la levée de la grosse incertitude concernant l'élection qui a soulagé les opérateurs.

Sur le front économique aux États-Unis cette semaine, Neel Kashkari et Patrick Harker de la Fed interviennent ce jour, au lendemain d'un 'Veterans Day' plutôt calme. Demain, les marchés se concentreront surtout sur l'indice des prix à la consommation du mois d'octobre (14h30, consensus +0,2% en comparaison du mois antérieur et +2,6% sur un an, ou +0,3% et +3,3% hors alimentaire et énergie). Lorie Logan, Alberto Musalem et Jeffrey Schmid de la Fed, prendront la parole ce mercredi. La balance budgétaire américaine d'octobre sera par ailleurs connue mercredi soir (20h, consensus 72,7 milliards de dollars de déficit).

Jeudi, les investisseurs suivront les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 9 novembre (14h30, consensus 220.000), ainsi que l'indice des prix à la production d'octobre (14h30, consensus +0,2% d'un mois sur l'autre et +2,3% sur un an, ou +0,2% et +3% hors alimentaire et énergie). Le rapport hebdomadaire du Département américain à l'énergie concernant les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 8 novembre, sera dévoilé à 17 heures jeudi. John Williams et surtout Jerome Powell de la Fed, interviendront dans la soirée.

Enfin, vendredi, les marchés suivront les ventes américaines de détail du mois d'octobre (14h30, consensus +0,4% en comparaison du mois antérieur, +0,3% également hors automobile et +0,4% hors automobile et essence). L'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York pour novembre sera dévoilé à la même heure (consensus FactSet +0,7). Les prix à l'import et à l'export d'octobre seront aussi connus à 14h30 (consensus -0,1% pour les prix à l'import). Les chiffres de la production industrielle d'octobre seront annoncés à 15h15 (consensus -0,3%, taux d'utilisation des capacités estimé de 77,1%). Les stocks des entreprises pour septembre seront révélés à 16 heures (consensus +0,2%).

Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité est désormais de 65,1% que la Fed baisse encore ses taux d'un quart de point le 18 décembre, pour sa dernière réunion monétaire de l'année, ce qui ramènerait la fourchette de taux des fed funds entre 4,25 et 4,50%.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Live Nation publiait hier soir de solides résultats. Home Depot (avant bourse), Shopify (pré-séance), Spotify (après bourse), Suncor, Occidental Petroleum, Tyson Foods ou Tencent Music Entertainment, annoncent leurs comptes trimestriels aujourd'hui. Cisco (après bourse) publie ses résultats demain soir. Walt Disney, Applied Materials et JD.com, dévoilent leurs derniers chiffres jeudi. Alibaba est enfin attendu vendredi.

Les valeurs

Tesla (-2,2%) se retourne en baisse ce mardi à Wall Street, alors que le titre avait il est vrai pris près de 40% depuis le résultat de l'élection présidentielle du seul fait de la relation désormais étroite entre Donald Trump et Elon Musk. La capitalisation boursière du constructeur automobile vient de repasser les 1.000 milliards de dollars et même les 1.100 milliards de dollars dans la foulée. Cette "capi" a donc gonflé de plus de 300 milliards de dollars depuis l'élection du 5 novembre. Le rallye a été puissant, mais il est vrai que Musk a "tout joué" sur la victoire de Trump, mettant en avant son soutien et utilisant l'outil majeur qu'est devenu son réseau social X. Wedbush, qui ne tarit jamais d'éloges au sujet de Tesla, juge que la victoire de Trump change la donne pour le constructeur de véhicules électriques et ses efforts dans la conduite autonome ou l'IA.

Live Nation (+3,4%), le promoteur américain de spectacles, maison-mère de Ticketmaster, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice supérieur aux anticipations de marché avec la maîtrise des dépenses. Le groupe californien a aussi profité de la hausse des prix des billets de concerts. Le bénéfice par action a été de 1,66$ sur la période close contre 1,59$ de consensus. Les revenus ont néanmoins reculé de 6% en glissement annuel à 7,65 milliards de dollars, légèrement en dessous des attentes. Il s'agit d'ailleurs du premier déclin de l'activité depuis 2021. Les dépenses ont été réduites à 5,8 milliards contre 6,3 milliards un an auparavant.

Shopify (+25,3%), le groupe canadien coté sur la place américaine, qui aide les petites et moyennes entreprises à créer des boutiques en ligne et à vendre, bondit à Wall Street. Le groupe a une fois encore dépassé les anticipations de marché, dopé par ses outils d'IA. Les revenus du troisième trimestre fiscal, clos fin septembre, ont été de 2,16 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 2,1 milliards environ et à un niveau de 1,71 milliard de dollars un an avant. Le groupe a déployé en juin son assistant IA Sidekick fournissant aux vendeurs des rapports de ventes, des données sur le comportement des clients et une aide à l'exécution de tâches. La marge brute trimestrielle a été de 1,12 milliard contre 901 millions de dollars un an avant. Le bénéfice opérationnel est ressorti à 283 millions de dollars contre 122 millions au troisième trimestre 2023. Le free cash flow a atteint 421 millions, alors qu'il se situait à 276 millions sur la période correspondante de l'an dernier.

Le groupe anticipe pour le trimestre entamé, celui de la saison des fêtes, des revenus en croissance de 25 à 29%, bien au-dessus du consensus des analystes qui se situait à 23%. La marge de free cash flow est attendue similaire à celle du quatrième trimestre 2023.

Home Depot (-0,5%), le géant américain de la distribution de produits de "rénovation domiciliaire", a affiché pour le trimestre clos un recul de 1,3% de ses ventes à comparable, huitième déclin trimestriel consécutif, mais une baisse moins prononcée qu'attendu puisque le consensus était de -3,2%. Le repli des ventes US à comparable a été de 1,2%. Le bénéfice ajusté trimestriel par action a lui aussi dépassé les attentes, à 3,78$, contre 3,64$ de consensus et 3,85$ un an plus tôt. Les revenus totaux ont été de 40,2 milliards (+6,6%) contre 39,4 milliards de consensus. Le bénéfice net a représenté 3,65 milliards de dollars, contre 3,8 milliards un an avant. Le détaillant dit voir une reprise de la demande en articles saisonniers et fournitures pour certains projets extérieurs, suite notamment à l'impact des ouragans des derniers mois aux États-Unis.

Le groupe d'Atlanta table désormais sur un recul des ventes annuelles à comparable de 2,5% environ, contre une guidance antérieure allant de -3 à -4%. La marge brute est attendue à environ 33,5% et la marge opérationnelle à environ 13,5% - ou 13,8% sur une base ajustée.

Tyson Foods (+9,5%), le groupe alimentaire américain, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal des revenus de 13,6 milliards de dollars (+1,6%) contre 13,3 milliards un an avant. Le bénéfice opérationnel est repassé dans le vert à 525 millions de dollars, contre une perte de 463 millions un an plus tôt. Le bénéfice opérationnel ajusté a été de 512 millions de dollars, plus que doublé en comparaison de l'an dernier. Le bénéfice net part du groupe a représenté 1$, contre un déficit de 1,31$ un an avant. Le bpa ajusté, enfin, a été de 92 cents contre 37 cents un an auparavant. Le consensus était de 69 cents de bpa ajusté et 13,4 milliards de dollars de revenus sur la période. Le groupe prévoit désormais, pour l'exercice 2025, des revenus stables ou en repli jusqu'à -1%, alors que les analystes espéraient en moyenne une croissance de 1,8%.

Honeywell (+4,3%) grimpe à Wall Street, alors que l'investisseur activiste Elliott vient selon Bloomberg de prendre une participation de plus de 5 milliards de dollars au capital du groupe industriel américain. Il s'agit pour Elliott du plus gros investissement jamais réalisé sur un seul titre. L'activiste veut pousser Honeywell à considérer une scission, suivant l'exemple de nombre de ses pairs industriels. Bloomberg cite à ce sujet des sources ayant connaissance de la question, ayant demandé à ne pas être identifiées, l'affaire étant privée.

Walt Disney (-0,7%), le géant américain du divertissement, explore un plus large champ de candidats pour succéder à Bob Iger en tant que directeur général, indique ce jour le Wall Street Journal. Les membres du conseil d'administration de Disney considèreraient des candidats externes, dont notamment le directeur général de l'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts, Andrew Wilson. Il s'agirait donc là de mettre de l'ordre dans le processus de succession de Bob Iger, 73 ans.

Nvidia s'adjuge 2,7% au plus haut historique à 149$, pour une capitalisation de 3.660 milliards de dollars. Le groupe, qui vient d'intégrer l'indice historique Dow Jones à la place d'Intel, publiera ses résultats financiers du troisième trimestre fiscal le 20 novembre après bourse. Le consensus FactSet est d'environ 32,9 milliards de dollars de revenus pour 74 cents de bpa ajusté. Sur le trimestre antérieur, le groupe avait affiché 30 milliards de dollars de revenus, une croissance de plus de 120% en glissement annuel, pour un bénéfice ajusté par action de 68 cents en hausse de plus de 150%.

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