Wall Street : nouvelle hausse attendue, espoirs sur les droits de douane

Wall Street va tenter de poursuivre sa remontée. Les futures pointent vers une ouverture en légère hausse alors que les nouveaux commentaires de Donald Trump laissent espérer un assouplissement des dr...

Wall Street va tenter de poursuivre sa remontée. Les futures pointent vers une ouverture en légère hausse alors que les nouveaux commentaires de Donald Trump laissent espérer un assouplissement des droits de douane sur le secteur automobile. Des déclarations qui font suite à la suspension provisoire des taxes sur certains produits électroniques grand public fabriqués en Chine. Sur le marché obligataire, les bons du Trésor à dix ans varient peu, continuant de se stabiliser après la violente chute observée la semaine dernière. "Trump montre des signes de flexibilité concernant sa politique tarifaire, ce qui a ramené un certain calme sur le marché", indique à 'Bloomberg' Yusuke Sakai, trader senior chez T&D Asset Management.

La guerre commerciale menée par le républicain se poursuit néanmoins. Les États-Unis poursuivent ainsi notamment leur projet d'imposer des droits de douane sur les importations de semi-conducteurs et de produits pharmaceutiques. Le ministère du Commerce a déclaré lundi soir avoir commencé à enquêter sur l'impact sur la sécurité nationale américaine des "importations de semi-conducteurs et d'équipements de fabrication de semi-conducteurs" ainsi que des "produits et ingrédients pharmaceutiques, y compris les produits pharmaceutiques finis", dans deux avis publiés au 'Federal Register' (ndlr : le journal officiel du gouvernement fédéral des États-Unis).

"Si des exemptions apparaissent dans la politique commerciale de Trump, il est peu probable qu'il y ait un quelconque relâchement dans les semaines et les mois à venir", estime Derek Halpenny chez MUFG. "La prochaine étape dangereuse pour les marchés financiers sera la confirmation des dommages causés à l'économie réelle par les droits de douane et l'incertitude".

Dans l'agenda macro du jour, les prix à l'import/export et l'indice manufacturier de l'État de New York (Empire State) seront à suivre.

Dans l'actualité des entreprises, après la belle performance de Goldman Sachs hier, Bank of America, Citigroup, Johnson & Johnson, PNC et United Airlines Holdings seront de sortie ce mardi, avant Alcoa, BHP et Abbott Labs mercredi, puis Netflix, UnitedHealth, Charles Schwab ou encore Blackstone jeudi. Les traders seront attentifs aux premiers signes de l'impact potentiel des turbulences tarifaires sur les résultats des entreprises, ainsi qu'aux prévisions, le cas échéant, qu'elles peuvent fournir pour les trimestres à venir.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI est stable à 61,5$. L'indice dollar se stabilise à 99,4 points tandis que l'euro varie peu face au billet vert, à 1,135$ entre banques. Enfin, l'once d'or remonte de 0,5% à 3.225$.

Les valeurs

* Boeing. La guerre commerciale sino-américaine bat son plein. Malgré quelques signes d'apaisement, la bataille entre les deux premières puissances mondiales est loin d'être terminée. Dernier épisode en date, la Chine a ordonné à ses compagnies aériennes de ne plus accepter de livraisons d'avions Boeing, croit savoir 'Bloomberg News', citant des personnes proches du dossier. Pékin a également demandé aux transporteurs chinois de cesser tout achat d'équipements et de pièces détachées aéronautiques auprès d'entreprises américaines, selon les sources. Cette ordonnance fait suite à l'annonce par la Chine de droits de douane de rétorsion de 125% sur les produits américains. À elles seules, ces taxes auraient plus que doublé le coût des avions et des pièces détachées fabriqués aux États-Unis, rendant difficile pour les compagnies aériennes chinoises d'accepter des Boeing. Pékin a répondu à Washington en fin de semaine passée après que le président américain eut décidé d'imposer des droits de douane allant jusqu'à 145% sur les produits chinois importés.

Le gouvernement chinois étudie des moyens d'aider les compagnies aériennes qui louent des Boeing et qui sont confrontées à des coûts plus élevés, selon les sources de l'agence. La Chine devrait représenter 20% de la demande mondiale d'avions au cours des deux prochaines décennies et, en 2018, près d'un quart de la production de Boeing y était destinée.

* Nissan réduit la cadence. Le constructeur japonais va diminuer le rythme de production au Japon de son modèle le plus vendu aux États-Unis, le SUV Rogue, sur la période de mai à juillet, selon une personne proche du dossier citée par 'Reuters'. Nissan est plus exposé que certains de ses concurrents aux droits de douane, les États-Unis étant le principal marché du constructeur automobile japonais, avec plus d'un quart de ses véhicules vendus dans le pays l'année dernière. Nissan prévoit de réduire la production du Rogue de 13.000 véhicules dans son usine de Kyushu, dans le sud-ouest du Japon, au cours de la période selon la source. Bien que les Etats-Unis puissent assouplir leur position sur les droits de douane destinés au secteur automobile, il est peu probable que le secteur soit totalement exonéré de tarifs douaniers additionnels. Dans un communiqué, Nissan a indiqué revoir ses opérations de production et de chaîne d'approvisionnement pour identifier des solutions optimales en matière d'efficacité et de durabilité. Le groupe a réaffirmé son engagement à s'adapter aux évolutions du marché, tout en donnant la priorité à ses salariés et à ses capacités industrielles.

* Nvidia a annoncé lundi son intention de construire des serveurs d'intelligence artificielle (IA) pour un montant de 500 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années avec l'aide de partenaires tels que le taïwanais TSMC. Le géant des semi-conducteurs, dont la majorité des puces sont fabriquées à Taïwan, rejoint ainsi un groupe d'entreprises technologiques qui se sont engagées à ramener leur production aux États-Unis face aux menaces de droits de douane du président Donald Trump. "Il est peu probable que Nvidia aurait déplacé sa production aux États-Unis sans la pression de l'administration Trump," a déclaré Gil Luria, analyste chez D.A. Davidson. "Le chiffre des 500 milliards est probablement une hyperbole, de la même manière qu'Apple a promis d'investir 500 milliards", a-t-il ajouté. Le président américain Donald Trump, qui a exempté dimanche les importations d'ordinateurs et de smartphones de droits de douane d'un montant de 145%, s'est félicité de cette nouvelle. Il prévoit toutefois d'annoncer un droit de douane spécifique à l'importation de semi-conducteurs la semaine prochaine. La fabrication aux Etats-Unis aidera le groupe "à mieux répondre à la demande incroyable et croissante de puces d'IA et de superordinateurs, renforce notre chaîne d'approvisionnement et accroît notre résilience," a déclaré le directeur général de Nvidia, Jensen Huang.

* ADVANCED MICRO DEVICES (AMD) a déclaré que ses principales puces de processeur seraient bientôt fabriquées sur le nouveau site de production de TSMC en Arizona, marquant ainsi la première fois que ses produits seront fabriqués aux États-Unis.

* JP Morgan Chase. Le directeur général de la banque, Jamie Dimon, a vendu pour environ 31,5 millions de dollars d'actions, selon un dépôt réglementaire.

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