Wall Street : nouveaux records, avec les chiffres de l'emploi

Wall Street s'affirme en hausse ce vendredi, sur ses sommets suite à la publication d'un solide rapport sur l'emploi. Le S&P 500 avance encore de 0,30% à 6.093 pts, le Dow Jones de 0,13% à 44.823 pts ...

Wall Street s'affirme en hausse ce vendredi, sur ses sommets suite à la publication d'un solide rapport sur l'emploi. Le S&P 500 avance encore de 0,30% à 6.093 pts, le Dow Jones de 0,13% à 44.823 pts et le Nasdaq de 0,59% à 19.816 pts. Les opérateurs réagissent donc positivement aux chiffres du marché du travail, qui confirment le rebond espéré en novembre... Sur le Nymex, le baril de brut WTI abandonne 1,7% à 67,2$. L'once d'or fin avance de 0,1% à 2.635$. L'indice dollar gagne 0,3% face à un panier de devises. Le bitcoin, star de la semaine, consolide de 2% sur 24 heures à 99.500$ environ, après avoir effacé la barre des 100.000$.

Les anticipations de baisse de taux se confirment malgré la résilience de l'économie américaine et le risque inflationniste, et le dernier rapport sur l'emploi ne changerait pas le narratif pour la Fed... Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité d'un assouplissement d'un quart de point le 18 décembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, se situe désormais à 87%. Cela ramènerait les taux entre 4,25 et 4,50%. La probabilité dominante pour le 29 janvier 2025 et la réunion suivante, concerne aussi cette fourchette de 4,25 à 4,50% (65% de 'proba'), ce qui montre que la Fed pourrait bien prendre son temps compte tenu du contexte économique favorable.

La gouverneure de la Fed Michelle Bowman a prévenu ce vendredi que les risques concernant l'inflation demeuraient très élevés, alors que sur une base ajustée, l'inflation reste "inconfortablement" au-dessus des 2% - objectif de la banque centrale américaine. Elle ajoute néanmoins que les conditions économiques sont quant à elles très robustes, avec un marché du travail proche du plein emploi, et ce même si les données sur ce marché du travail sont devenues plus difficiles à interpréter. Bowman juge qu'il faut procéder de manière prudente et graduelle avec les baisses de taux. Quoi qu'il en soit, la responsable note les progrès concernant l'inflation et le refroidissement du marché de l'emploi.

Austan Goolsbee, qui dirige la Fed de Chicago, a salué aujourd'hui le solide rapport sur l'emploi US de novembre, mais estime qu'il faut plutôt "regarder les moyennes". Et justement, "en moyenne", il semble selon lui que le marché de l'emploi refroidit "d'un niveau très chaud à quelque chose comme un plein emploi soutenable". "Nous voulons le stabiliser à ce niveau", a ajouté le responsable.

Beth Hammack et Mary Daly de la Fed, interviennent aussi ce jour.

Les créations de postes non-agricoles aux États-Unis pour le mois de novembre 2024 sont ressorties au nombre de 227.000, pour un taux de chômage de 4,2% selon le rapport du jour du Département au Travail. Le consensus FactSet était logé à 200.000 créations d'emplois non-agricoles pour 4,1% de chômage. Le rapport indique que l'emploi s'est amélioré dans les soins de santé, les loisirs et l'hôtellerie, le segment gouvernemental et l'assistance sociale. Le commerce de détail, en revanche, a détruit des emplois. Les créations de postes dans le privé ont été au nombre de 194.000, légèrement inférieures quant à elles au consensus, qui était voisin de 200.000. Le taux de participation à la force de travail a été de 62,5%. Le salaire horaire moyen a progressé plus que prévu, en hausse de 0,4% d'un mois sur l'autre et de 4% sur un an (consensus 3,9%).

Par ailleurs, les créations de postes de septembre et d'octobre ont été révisées à la hausse. Celles de septembre ont été ajustées à 255.000 contre 223.000, tandis que celles d'octobre ont été revues à 36.000 contre 12.000 précédemment évalué.

L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de décembre 2024 s'est affiché à 74, contre 73 de consensus de place et 71,8 pour le mois antérieur.

Donald Trump poursuit pendant ce temps ses annonces de nominations. Le président élu des Etats-Unis a désigné David Sacks, ancien dirigeant de PayPal, comme "tsar" pour piloter la stratégie nationale en matière d'intelligence artificielle et de cryptomonnaies. Il s'agit une fois encore d'un proche d'Elon Musk. "Il travaillera sur un cadre juridique afin que l'industrie des cryptomonnaies ait la clarté qu'elle demande et puisse prospérer aux Etats-Unis", a affirmé Trump sur son réseau social Truth Social.

Les valeurs

Ulta Beauty (+9%), le spécialiste américain des produits de beauté, grimpe à Wall Street. Le groupe a relevé ses prévisions annuelles de profits, avec la reprise attendue de la demande en parfums et maquillage pour cette saison des fêtes. Le détaillant US envisage des revenus en haut de fourchette de la guidance antérieure, entre 11,1 et 11,2 milliards de dollars sur l'exercice. Le bénéfice par action est attendu entre 23,2 et 23,75$, contre une fourchette antérieure allant de 22,6 à 23,5 milliards. Pour le trimestre clos début novembre 2024, troisième trimestre fiscal, les revenus ont progressé de 2% à 2,53 milliards de dollars, au-dessus des attentes, tandis que le bénéfice par action s'est établi à 5,14$, plus de 10% supérieur au consensus de marché.

Lululemon (+16%), le groupe canadien coté à Wall Street qui propose des vêtements techniques pour le yoga, la course à pied, l'entraînement, et toutes les autres activités du quotidien, bondit à Wall Street. Le détaillant a donc battu le consensus de marché hier soir pour son troisième trimestre, affichant des revenus en croissance de 9% à 2,4 milliards de dollars, pour un bpa dilué de 2,87$. Le consensus était d'environ 2,7$ de bpa et 2,36 milliards de dollars de ventes. La croissance à comparable a été de 4%, ou 3% à dollars constants. Le bénéfice ajusté des opérations s'est amélioré de 12%. Calvin McDonald, directeur général, a déclaré : "Notre performance au troisième trimestre démontre la force durable de Lululemon à l'échelle mondiale, alors que nous avons constaté une dynamique continue sur nos marchés internationaux et au Canada".

Pour son quatrième trimestre fiscal 2024, le groupe anticipe des revenus allant de 3,475 à 3,51 milliards de dollars, en croissance de 8 à 10%, ou 3 à 4% en excluant la 53e semaine de 2024. Le bénéfice dilué par action est attendu entre 5,56 et 5,64$. Pour l'exercice, les revenus sont anticipés entre 10,452 et 10,487 milliards de dollars, alors que le bpa dilué est attendu entre 14,08 et 14,16$. La guidance de profits est donc revue en hausse, tout comme celle des revenus. Enfin, le conseil d'administration a autorisé une augmentation d'un milliard de dollars du programme de rachat d'actions.

DocuSign, le géant californien de la signature électronique, s'enflamme de 23% à Wall Street, sur des bénéfices supérieurs aux attentes et une solide guidance. Sur le troisième trimestre fiscal 2025 clos fin octobre, le groupe a réalisé des revenus totaux de 755 millions de dollars en croissance de 8% en glissement annuel, avec des revenus d'abonnements de 735 millions de dollars en augmentation de 8% également. Les facturations ont grimpé de 9% à 752 millions de dollars. Le bénéfice ajusté par action a été de 90 cents, contre 79 cents un an auparavant. Sur le trimestre clos fin janvier 2025, les revenus sont attendus entre 758 et 762 millions, pour une marge opérationnelle ajustée allant de 27,5 à 28,5%. Sur l'exercice, les revenus ressortiraient donc entre 2,959 et 2,963 milliards de dollars, pour une marge opérationnelle ajustée de 29,5 à 29,7%.

Veeva (+10%), groupe software américain qui fournit des solutions dans le cloud à l'industrie pharmaceutique, grimpe à Wall Street. Pour son troisième trimestre fiscal, clos fin octobre, le groupe a affiché des revenus de 699 millions de dollars en augmentation de 13% en comparaison de l'an dernier. Les revenus de services d'abonnement ont progressé de 17% à 581 millions de dollars. Le bénéfice net ajusté a été de 288 millions de dollars contre 219 millions de dollars un an plus tôt. Le bpa ajusté a atteint 1,75$, contre 1,34$ sur la période correspondante, l'an dernier. Les revenus ont battu le consensus de 2%, tandis que le bpa ajusté a dépassé les attentes de plus de 10%. Pour son quatrième trimestre fiscal clos fin janvier 2025, le groupe envisage des revenus allant de 696 à 699 millions de dollars, un bénéfice opérationnel ajusté d'environ 275 millions de dollars, et un bpa ajusté voisin de 1,57$. Les revenus annuels sont ainsi anticipés entre 2,722 et 2,725 milliards, pour un bénéfice ajusté par action de 6,44$.

Hewlett Packard Enterprise (+10%), le concepteur américain de serveurs d'IA qui veut s'offrir Juniper pour 14 milliards de dollars, a affiché des résultats trimestriels supérieurs aux attentes avec la forte augmentation des ventes de serveurs pour l'alimentation des tâches d'intelligence artificielle. HPE a affiché des revenus de systèmes d'IA en vive hausse de 16% à 1,5 milliard de dollars sur ce trimestre clos fin octobre, tandis que les ventes de l'unité serveurs ont décollé de 32% à 4,71 milliards. Dans le cloud hybride, les revenus ont progressé de 18% à 1,6 milliard environ. Les revenus totaux se sont appréciés de 15% à 8,46 milliards de dollars sur ce quatrième trimestre fiscal, à comparer à un consensus d'environ 8,3 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté trimestriel par action a été de 58 cents, contre 56 cents de consensus. HPE anticipe une finalisation du rachat de Juniper en début d'année prochaine... Sur le trimestre clos en janvier, HPE prévoit une croissance des ventes voisine de 15%, en ligne avec le consensus. Le bénéfice ajusté par action sur la période est attendu entre 47 et 52 cents, contre 48 cents de consensus.

The Cooper Companies (-4%), le concepteur américain de matériel médical, spécialiste de l'ophtalmologie, a annoncé hier soir, pour son quatrième trimestre fiscal, un bénéfice ajusté par action de 1,04$ à comparer à un consensus de 1$. Un an plus tôt, ce bpa ajusté se situait à 87 cents. Les revenus trimestriels ont été de 1,02 milliard de dollars, ratant de 1% le consensus, alors qu'ils s'affichaient à 927 millions de dollars un an plus tôt. Sur ce trimestre clos fin octobre, les revenus ont augmenté ainsi de 10%, ou 7% en organique. Sur l'ensemble de l'exercice, les revenus ont été de 3,9 milliards de dollars, en hausse de 8%, alors que le bpa ajusté a progressé de 15% à 3,69$. Le groupe initie sa guidance 2025, tablant sur des revenus allant de 4,08 à 4,158 milliards de dollars, pour un bpa ajusté allant de 3,92 à 4,02$.

Guidewire (-15%), éditeur américain de logiciels et solutions cloud pour l'assurance IARD, dévisse à Wall Street, alors que le groupe a publié pour son premier trimestre fiscal des revenus et profits pourtant supérieurs aux attentes. Sur la période, le bénéfice ajusté par action s'est établi à 43 cents, contre 30 cents de consensus et un résultat à l'équilibre un an avant. Les revenus ont été de 263 millions de dollars (+27%), 3% de mieux que le consensus, contre 207 millions pour la période correspondante de l'an dernier. Pour le deuxième trimestre fiscal 2025, les revenus sont attendus entre 282 et 288 millions de dollars, pour un bénéfice opérationnel ajusté de 39 à 45 millions de dollars. Les revenus annuels sont enfin attendus entre 1,155 et 1,167 milliard de dollars, pour un bénéfice opérationnel ajusté allant de 164 à 176 millions.

Samsara (-4%), acteur du cloud coté à Wall Street, publie pour son troisième trimestre fiscal 2025 des revenus de 322 millions de dollars en croissance de 36% en glissement annuel, pour un bpa ajusté de 7 cents à comparer à un niveau de 4 cents un an avant. "Nous avons réalisé un autre trimestre solide de croissance durable et efficiente à plus grande échelle", a déclaré Sanjit Biswas, DG et cofondateur de Samsara. Sur son quatrième trimestre fiscal, le groupe envisage des revenus totaux allant de 334 à 336 millions de dollars, ce qui porterait le CA annuel entre 1,237 et 1,239 milliard de dollars. Le bénéfice ajusté trimestriel par action est anticipé entre 7 et 8 cents, ce qui donnerait un bpa ajusté annuel allant de 22 à 23 cents.

GitLab (+1%), fournisseur américain d'outils de développement de logiciels basés sur le cloud, qui compte à son tour de table des investisseurs incluant Alphabet, société mère de Google, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 23 cents, contre 16 cents de consensus et 9 cents un an avant. Les revenus ont été de 196 millions de dollars, 4% de mieux que le consensus, contre 150 millions de dollars environ pour la période correspondante, l'an dernier. Ainsi, les revenus ont grimpé de 31% en glissement annuel, alors que le bénéfice non-GAAP part du groupe a atteint 39 millions de dollars, près de trois fois plus que l'an dernier. Le bénéfice net part du groupe consolidé a été de 29,6 millions, contre une perte de 285,2 millions un an auparavant. Pour le quatrième trimestre fiscal, les revenus sont attendus entre 205 et 206 M$, ce qui porterait le CA annuel à 753-754 M$. Le bpa ajusté est attendu entre 63 et 64 cents sur l'exercice.

UiPath (-4%), le groupe d'automatisation robotisée des processus coté à Wall Street, corrige en bourse. Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe a dégagé un bénéfice ajusté par action de 11 cents, contre 12 cents un an plus tôt et 7 cents de consensus. Les revenus ont représenté quant à eux 355 millions de dollars environ (+9%), dépassant les attentes de 2%, contre un chiffre d'affaires de 326 millions de dollars sur la période comparable, l'an dernier. L'ARR a progressé de 17% à 1,61 milliard de dollars. Pour le quatrième trimestre fiscal 2025, UiPath table sur des revenus allant de 422 à 427 millions de dollars, ainsi qu'un bénéfice opérationnel ajusté d'environ 100 millions de dollars.

Nvidia (-1%) s'affiche hésitant à Wall Street, alors que selon l'agence Reuters, les régulateurs antitrust de l'UE demanderaient aux concurrents et clients du géant des puces d'IA si la compagnie regroupe des produits qui pourraient lui donner un avantage injuste. Reuters cite des personnes ayant une connaissance directe du dossier. Une telle démarche des autorités européennes pourrait conduire à une enquête formelle. Nvidia, qui possède une part de marché écrasante dans les puces d'intelligence artificielle, aurait donc attiré ces dernières années l'attention des régulateurs de l'Union européenne, des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine et de la Corée du Sud, selon Reuters. Le groupe de Jensen Huang profite de la très forte demande des clients impliqués dans l'IA générative et le calcul accéléré.

La Commission européenne aurait récemment envoyé des questionnaires demandant s'il existe des liens commerciaux et techniques de produits Nvidia, ont indiqué les sources de l'agence. Le document serait distinct d'un autre lié au projet d'achat par Nvidia de la startup d'intelligence artificielle Run:ai. L'autorité européenne de concurrence souhaiterait savoir comment Nvidia vend ses produits GPU à différents clients et si les contrats les obligent à acheter des équipements réseau avec les GPU, toujours d'après les sources de l'agence. Reuters rappelle que de tels questionnaires font généralement partie des procédures d'enquête de l'organisme de surveillance, "ce qui pourrait renforcer les inquiétudes initiales".

OpenAI chercherait à abandonner une disposition excluant Microsoft (stable) de ses modèles les plus avancés d'IA générale (AGI), croit savoir le Financial Times. Il s'agirait ainsi pour la startup de mettre un terme à cette disposition qui exclut Microsoft de ses modèles les plus avancés une fois atteinte "l'intelligence générale artificielle". La jeune pousse de l'IA voudrait en effet débloquer des milliards de dollars d'investissements futurs, selon le Financial Times, citant des sources familières du sujet. Dans les conditions actuelles, lorsqu'OpenAI accèderait à l'AGI, système hautement autonome surpassant les humains dans le travail le plus économiquement rentable, l'accès de Microsoft à une telle technologie serait nul. Le créateur de ChatGPT envisage donc de supprimer la clause de sa structure d'entreprise, permettant à Microsoft de continuer à investir massivement et à accéder à toutes ses technologies...

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