Wall Street : Nike et FedEx chutent, les indices reculent encore

Wall Street évolue dans le rouge en début de séance. Une journée particulière puisque marquée par l'expiration simultanée des options sur indices, actions, et contrats à terme sur indices et actions d...

Wall Street évolue dans le rouge en début de séance. Une journée particulière puisque marquée par l'expiration simultanée des options sur indices, actions, et contrats à terme sur indices et actions d'une valeur totale de 4.500 milliards de dollars. La fameuse séance des 'Quatre Sorcières' qui accroît la volatilité sur les marchés... Le S&P 500 abandonne 0,70% à 5.623 pts, le Dow Jones cède 0,78% à 41.625 pts et le Nasdaq rend 0,68% à 17.571 pts. Le S&P 500, entré en territoire de correction dans un début d'année 2025 difficile à New York, pourrait enchaîner une cinquième semaine consécutive de repli, sa plus longue séquence baissière hebdomadaire depuis 2022.

La place américaine est pénalisée ce vendredi par les derniers résultats décevants de Nike et FedEx. Des comptes qui alimentent les inquiétudes quant à la dégradation des perspectives économiques mondiales, notamment à l'approche de la date butoir du 2 avril fixée par le président Donald Trump pour l'imposition d'une série de droits de douane réciproques de grande ampleur. Bien que la Réserve fédérale ait indiqué qu'elle entrevoyait une marge de manoeuvre pour réduire les taux d'intérêt, de nombreux économistes craignent que l'impact inflationniste des droits de douane n'empêche les Banques centrales de soutenir leurs économies.

Les investisseurs ignorent les risques qu'une guerre commerciale à grande échelle ferait peser sur les actions, alors que des flux de capitaux " monstrueux " continuent d'affluer sur les marchés boursiers mondiaux, relève Michael Hartnett, stratège chez Bank of America.

Pas grand-chose à noter dans l'agenda macro du jour. Le président de la Fed de New York, John Williams, prendra néanmoins la parole. Dans l'actualité entreprises, Nike, FedEx, Lennar, et Micron ont dévoilé leurs derniers résultats.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI grignote 0,1% à 68,2$. L'once d'or rend 1% à 3.013$. L'indice dollar avance de 0,1 face à un panier de devises de référence. Enfin, le rendement du T-Bond à 10 ans recule de 0,8 pb à 4,229% sur les marchés obligataires.

Les valeurs

* FedEx chute de 9%, après que le transporteur de colis a abaissé ses prévisions de bénéfices pour l'ensemble de l'année pour le troisième trimestre consécutif. Le géant américain, considéré comme un baromètre de l'économie, table désormais sur un bénéfice ajusté par action entre 18 et 18,60 dollars, contre une prévision précédente de 19 à 20$, et un consensus de 18,95$. FedEx a également averti que son chiffre d'affaires pourrait être légèrement inférieur à celui de l'année précédente, alors qu'il s'attendait auparavant à une stagnation des ventes. FedEx est la dernière entreprise américaine en date à tirer la sonnette d'alarme face à la baisse de confiance des consommateurs et aux répercussions potentielles de l'escalade de la guerre commerciale menée par le président Donald Trump. La firme a précisé que ses dernières perspectives supposent que l'environnement économique, politique et commercial mondial ne se détériore pas davantage... Le groupe est également affecté par la fin de son contrat avec son plus gros client, la poste américaine, l'année dernière.

Sur son troisième trimestre fiscal, la société a enregistré un bpa de 4,51$ contre 4,57$ de consensus, pour des revenus de 22,2 Mds$ contre 21,9 Mds$ attendus. Raj Subramaniam, le patron de FedEx a déclaré dans un communiqué que l'entreprise était confrontée à un environnement opérationnel " très difficile " durant cette période, marquée par une saison de pointe d'expédition plus courte et des conditions météorologiques difficiles. FedEx a par ailleurs indiqué progresser dans son projet de scission de sa division fret en une société distincte cotée en bourse. Cette opération vise à rationaliser les opérations de l'entreprise afin qu'elle puisse se concentrer sur son activité principale de colis.

* Nike perd 7% après avoir averti que ses ventes pourraient chuter au cours du trimestre en cours en raison des droits de douane et de la baisse de confiance des consommateurs. Le géant américain a fait état d'un chiffre d'affaires de 11,27 milliards de dollars sur son troisième trimestre fiscal, en repli de 9,3%. Il a dépassé les attentes (11,03 milliards de dollars). Les ventes mondiales de la société ont chuté de 9% au cours du dernier trimestre, dont une baisse de 17% en Chine. En Amérique du Nord, le plus grand marché de Nike, les ventes ont reculé de 9%. Le BPA de 0,54$ a nettement dépassé la prévision de 0,30$.

Le plus grand fabricant de chaussures au monde est confronté à un ralentissement de la consommation et à une concurrence féroce de la part de nouvelles marques de running comme Hoka et On. Les clients modifient leurs comportements, délaissant les baskets et vêtements de sport onéreux au profit de modèles plus basiques. Nike tente également de se remettre de ses erreurs stratégiques. L'entreprise réduit l'offre de ses lignes de baskets classiques Air Force 1 et Pegasus afin de stimuler la demande et de les vendre au prix fort. Nike souhaite également inciter les consommateurs à acheter de nouvelles Air Max plus chères et des Pegasus plus récentes.

* Micron Technology trébuche de près de 8% au lendemain de sa publication trimestrielle. Le plus grand fabricant américain de puces de mémoire a donné de solides prévisions de ventes pour le trimestre en cours, soutenues par la demande de produits pour l'intelligence artificielle. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre fiscal s'élèvera à un niveau record d'environ 8,8 milliards de dollars à comparer aux 8,55 Mds$ estimés en moyenne par les analystes. Le bpa s'établira autour de 1,57 dollar, hors éléments exceptionnels, contre 1,48$ de consensus. La demande en IA a considérablement accru le besoin en puces de mémoire à large bande passante (HBM) de Micron, un type de mémoire vive dynamique ou DRAM standard essentiel pour les systèmes d'IA avancés, y compris les processeurs NVDA de Nvidia, le principal bénéficiaire de l'essor de l'IA. "La croissance séquentielle se poursuivra tout au long de l'année civile 2025, alors que nous continuons à augmenter notre capacité et notre part de marché dans le domaine des HBM", a déclaré Sumit Sadana, directeur commercial de Micron, à 'Reuters'. Toutes ses puces HBM sont épuisées pour l'année civile 2025, a-t-il ajouté.

Les "prévisions solides de Micron, qui dépassent les attentes des analystes en matière de chiffre d'affaires et de bénéfices, soulignent son rôle central dans la fourniture des composants de mémoire essentiels pour l'infrastructure de l'IA", affirme Michael Ashley Schulman, directeur des investissements chez Running Point Capital. Micron n'a pas inclus l'impact des nouveaux droits de douane potentiels imposés par le président américain Donald Trump dans ses prévisions en raison de l'incertitude entourant le calendrier, la nature et la mise en oeuvre, mais la firme a l'intention de répercuter les coûts éventuels sur ses clients. Au deuxième trimestre, clos le 27 février, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 8,05 milliards de dollars (+38%), avec un bpa ajusté de 1,56 dollar. Des chiffres supérieurs aux attentes du marché. L'un des points négatifs de la publication est la marge brute qui s'est établie à 37,9% sur une base ajustée, en deçà des 38,4% attendus par les analystes. Les prévisions pour la période en cours, d'environ 36,5%, sont également un peu courtes.

* Lennar est sous pression (-6%) à New York après avoir fait état d'une baisse de son bénéfice au premier trimestre, les taux hypothécaires élevés et les prix de l'immobilier ayant dissuadé les acheteurs potentiels. Sur la période, le promoteur immobilier américain a annoncé une baisse du prix de vente moyen à 408.000$, soit 1% de moins que l'an dernier, reflétant la faiblesse persistante du marché. En incluant des pertes de 62,5 millions de dollars liées à des investissements technologiques, Lennar a enregistré un bpa de 1,96 dollar, contre 2,57$ il y a un an. Le chiffre d'affaires a atteint 7,6 milliards de dollars, en hausse de 5%. La société a également dévoilé une marge brute de 18,7% sur, inférieure à sa fourchette de prévisions de 19% à 19,25%. L'entreprise basée à Miami a livré 17.834 logements sur la période, contre 16.798 unités à la même période l'an dernier.

Les constructeurs immobiliers ont multiplié les mesures incitatives, telles que les baisses de taux d'intérêt et les ajustements de prix, pour attirer les acheteurs potentiels et éviter l'accumulation de stocks, ce qui pèse sur leurs marges. "Si la demande reste forte, la persistance des taux d'intérêt et de l'inflation, conjuguée à une baisse de confiance des consommateurs et à une offre limitée de logements abordables, a rendu l'accès à la propriété de plus en plus difficile pour les consommateurs", a déclaré Stuart Miller, co-DG. Lennar anticipe entre 22.500 et 23.500 nouvelles commandes sur son deuxième trimestre fiscal, contre un consensus logé à 23.800.

* Tesla (+1,8%) a dû rappeler, jeudi, presque tous ses Cybertrucks aux États-Unis en raison de la possibilité qu'un panneau extérieur se détache en cours de conduite.

* Boeing (+1,4%) et Malaysia Aviation Group dévoilent une commande de 18 monocouloirs 737-8 et 12 737-10 afin de renouveler la flotte de Malaysia Airlines avec des appareils plus économes en carburant. Cette commande, enregistrée en janvier et publiée jusqu'ici sous une forme non identifiée sur le site web de Boeing, permettra à la compagnie nationale malaisienne d'introduire de nouveaux sièges-lits et de répondre à la demande croissante de voyages en Asie du Sud-Est, l'un des marchés de l'aviation commerciale à la croissance la plus rapide. La société asiatique dispose d'options pour 30 B737 supplémentaires.

* Johnson & Johnson (+0,1%) a l'intention d'investir plus de 55 milliards de dollars dans des sites de production et de l'infrastructure de recherche aux États-Unis sur les quatre prochaines années.

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