Wall Street : Netflix s'envole, le S&P grimpe encore

Wall Street évolue en ordre dispersé en début de séance. Le Dow Jones, qui a enregistré jeudi son quatrième record de clôture en cinq séances, consolide de 0,19% à 43.158 points. Toujours soutenu par ...

Wall Street évolue en ordre dispersé en début de séance. Le Dow Jones, qui a enregistré jeudi son quatrième record de clôture en cinq séances, consolide de 0,19% à 43.158 points. Toujours soutenu par le segment technologique après les derniers résultats de TSMC et de Netflix hier soir, le S&P 500 progresse de 0,20% à 5.853 pts et devrait signer une sixième semaine consécutive de progression, sa plus longue de l'année ! Le Nasdaq gagne de son côté 0,54% à 18.473 pts.

La majeure partie de la croissance des bénéfices du S&P 500 continue de provenir des mégacapitalisations technologiques, les "Sept Magnifiques" devant afficher une hausse de 18% de leurs bénéfices au troisième trimestre, selon 'Bloomberg Intelligence'. "La durabilité du marché haussier des actions s'améliore ", estime David Donabedian de CIBC Private Wealth US. " Il suffit de regarder les fondamentaux. Les bénéfices du troisième trimestre sont solides. Les données économiques continuent d'indiquer une croissance. Cette semaine, les ventes au détail ont dépassé les attentes, ce qui nous indique que les consommateurs continuent de dépenser. Et la performance positive du marché se généralise".

Ce vendredi, CVS, Apple, Tesla, American Express et Procter&Gamble occupent le devant de la scène.

Sur le front macro, les dernières données ont renforcé l'idée d'une économie américaine résiliente. Hier, les opérateurs ont notamment pris connaissance de chiffres meilleurs que prévu du côté de la consommation, ainsi que d'inscriptions au chômage moins nombreuses que redouté. En ce qui concerne les taux de la Fed, l'hypothèse d'une baisse d'un quart de point le 7 novembre à l'issue de la prochaine réunion monétaire, remporte la très grande majorité des suffrages, avec plus de 90% de probabilité selon l'outil du CME 'FedWatch'. Cela ramènerait le taux des fed funds entre 4,5 et 4,75%. Une nouvelle baisse de 25 points de base est ensuite attendue pour la réunion suivante, celle des 17 et 18 décembre...

Sur le Nymex, le baril de brut WTI recule de 2% à 69,1$. L'once d'or gagne encore 0,9% au-dessus des 2.715$. L'indice dollar consolide de 0,3% face à un panier de devises de référence et l'euro reprend 0,25% face au billet vert à 1,0858$.

Les valeurs

* Netflix (+10,3%), le géant américain du streaming, a convaincu les marchés hier soir en publiant pour le trimestre clos des résultats et abonnements meilleurs que prévu. Les nouveaux abonnés pour le troisième trimestre ont dépassé le consensus, avec 5,1 millions de nouveaux abonnés streaming au total sur le trimestre contre 4,5 millions de consensus, avant même que la très attendue nouvelle saison de la série sud-coréenne 'Squid Game' ne sorte. Hier soir après bourse, le titre s'adjugeait 5% sur les 722$, au plus haut historique à Wall Street pour une capitalisation de plus de 300 milliards de dollars.

Sur le troisième trimestre fiscal, le groupe a affiché un bénéfice ajusté par action de 5,40$, nettement supérieur au consensus qui était d'environ 5,1$. La croissance du bénéfice ajusté par action a atteint ainsi 45%, tandis que les revenus ont été de 9,83 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 9,78 milliards et en augmentation de 15% en glissement annuel. Greg Peters, le co-directeur général du groupe, a indiqué hier soir que Netflix ne prévoyait pas pour l'heure de relever les prix de ses abonnements américains, alors que des rivaux tels que Disney+ poursuivent quant à eux les ajustements en hausse de ce point de vue. Peters a précisé que Netflix réfléchissait à ses prix, non pas en se comparant à la concurrence, mais en évaluant le service délivré à ses abonnés. La dernière hausse de prix de l'abonnement standard américain date de 2022, de 13,99 à 15,49$ par mois. Le forfait premium, le plus cher, a tout de même été augmenté à 22,99$ en octobre 2023.

Netflix affiche des prévisions financières solides, tablant pour son quatrième trimestre sur un bénéfice dilué par action de 4,23$, contre 3,9$ de consensus. Les revenus sont anticipés voisins de 10,13 milliards de dollars, également au-dessus du consensus des analystes. Les ventes de l'année prochaine sont attendues en croissance de 11 à 13%, jusqu'à 44 milliards de dollars, par conquête d'abonnés et hausses de prix. Des augmentations tarifaires sont prochainement attendues en Espagne et en Italie. En ce qui concerne les abonnements, la croissance du trimestre clos est tirée par les zones EMEA et Asie-Pacifique, tandis que l'Amérique latine a décliné. Le groupe envisage pour le trimestre entamé de nouveaux abonnements supérieurs à ceux du troisième trimestre. Enfin, alors que l'activité publicitaire progresse timidement pour l'heure, le management de Netflix espère un développement dans les prochaines années, alors que le groupe construit sa propre technologie publicitaire. Greg Peters anticipe que les revenus publicitaires devraient doubler l'année prochaine. L'amélioration des offres pour les annonceurs constitue un objectif majeur...

* Intuitive Surgical (+8,7%). Pour son troisième trimestre, le géant américain de la robotique médicale a dégagé un bénéfice ajusté par action de 1,84$, contre 1,65$ de consensus et 1,46$ un an plus tôt. Les revenus ont atteint 2,04 milliards de dollars sur la période close, contre 1,74 milliard sur la période correspondante de l'an dernier. Ces revenus battent le consensus de 1% environ. Au niveau mondial, les procédures da Vinci ont augmenté de 18% en glissement annuel. Le groupe a porté sa base installée de systèmes chirurgicaux da Vinci à 9.539 systèmes au 30 septembre 2024, soit une augmentation de 15% par rapport à la fin du troisième trimestre 2023. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre a augmenté de 17%. Le bénéfice net GAAP attribuable à Intuitive au troisième trimestre 2024 s'est élevé à 565 millions de dollars ou 1,56$ par action diluée, contre 416 millions de dollars un an avant. Le bénéfice net ajusté, part du groupe, du troisième trimestre 2024, s'est élevé à 669 millions de dollars et ou 1,84$ par action, contre 524 millions de dollars un an plus tôt. En octobre 2024, Intuitive a obtenu l'autorisation réglementaire en Corée du Sud pour le système chirurgical da Vinci 5 destiné à être utilisé dans les interventions chirurgicales urologiques, générales, gynécologiques, thoracoscopiques, de cardiotomie assistée par thoracoscopique et d'oto-rhino-laryngologie transorale.

* Apple (+1%) se réveille enfin en Chine, ce qui pourrait porter le titre de la première capitalisation boursière mondiale sur un nouveau sommet à Wall Street. Le groupe à la pomme, qui pèse 3.530 milliards de dollars environ sur la place américaine, semblerait donc enfin connaître une embellie sur le marché chinois. Selon 'Bloomberg', les ventes d'iPhone 16 auraient grimpé de 20% pour ses débuts chinois, avec le retour de la demande. L'agence compare les ventes de nouveaux modèles sur leurs trois premières semaines, avec les ventes des modèles comparables l'an dernier. L'iPhone 16 a été lancé en septembre et aurait ainsi surperformé son prédécesseur à ce stade dans le pays. L'agence, qui cite les données de Counterpoint Research, ajoute que les consommateurs continuent de se tourner vers les modèles les plus chers. Les ventes des modèles haut de gamme Pro et Pro Max auraient ainsi augmenté de 44% par rapport à leurs équivalents de l'année dernière en Chine.

Bien qu'il ne s'agisse que d'un instantané de trois semaines, les données "suggèrent que le lancement d'Apple en 2024 se déroule mieux que celui de l'année dernière". Des problèmes de production avaient toutefois "gêné la famille iPhone 15 dès le début", ce qui a pu limiter les ventes initiales, note un spécialiste de Counterpoint, cité par Bloomberg. L'appareil phare d'Apple a également été confronté à un défi de taille avec la concurrence de la série Mate 60 de Huawei, qui a conquis les consommateurs locaux avec un processeur fabriqué en Chine. Cet appareil continue de bien se vendre, selon Ivan Lam de Counterpoint. "Compte tenu de la montée en puissance progressive de la production, de la stratégie de prix cohérente et de la première vague de mises à niveau par les utilisateurs d'iPhone existants, la série iPhone 16 a connu une croissance substantielle sur le marché intérieur chinois", résume Lam. "Le mix produit s'est également nettement amélioré", insiste le spécialiste.

* Tesla (+0,2%). L 'agence fédérale chargée de la sécurité autoroutière aux Etats-Unis a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête sur 2,4 millions de véhicules Tesla après que l'un d'entre eux, doté de la technologie Full Self-Driving (FSD), ou Autopilot, a mortellement heurté un piéton. La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a identifié quatre rapports dans lesquels un véhicule Tesla a subi un accident après être entré dans une zone de visibilité réduite sur la route avec le FSD engagé. L'évaluation préliminaire évaluera la capacité du FSD à détecter et à réagir de manière appropriée aux conditions de visibilité réduite, entre autres questions.

* Procter & Gamble (+0,2%) a annoncé une baisse surprise de ses ventes au premier trimestre, les consommateurs de ses principaux marchés, les États-Unis et la Chine, se tournant vers des marques de produits ménagers et de soins personnels moins chères. Les ventes nettes de la société ont diminué de 0,6% à 21,74 milliards de dollars sur la période, contre une hausse de 0,2% anticipée par le consensus. Il s'agit de la deuxième baisse consécutive des ventes nettes trimestrielles de la société. Les ventes organiques ont progressé de 2% contre 2,1% attendu. Le bpa ajusté a atteint 1,93$ contre 1,90$ attendu en raison de la hausse des prix des produits.

Le géant américain des produits de consommation a néanmoins maintenu sa prévision de croissance organique annuelle de 3 à 5% et de bénéfice par action 'core' de 6,91 à 7,05$. Bien que les augmentations de prix aient considérablement ralenti (+1% sur le trimestre), le directeur financier Andre Schulten a déclaré à 'Bloomberg' qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elles commencent à baisser : "il n'y a aucune évolution des coûts qui justifierait un ajustement déflationniste pour nous ou pour l'industrie". Concernant la situation en Chine, "le sentiment des consommateurs est toujours très négatif", a déclaré le dirigeant, ajoutant que " la fortune nette est fortement liée au marché boursier et au marché immobilier. Ils sont très prudents avec leurs dépenses". Dans le même secteur, Nestlé a réduit jeudi sa prévision de ventes annuelles, notant que l'environnement de demande restera faible.

* CVS Health s'effondre de 9%, sanctionné après un gros avertissement sur ses résultats et l'annonce du départ de son CEO Karen Lynch. David Joyner, vétéran de l'industrie, occupe déjà son nouveau poste de directeur général. La société a déclaré que ses résultats du troisième trimestre seront inférieurs aux attentes de Wall Street et a retiré ses prévisions de bénéfices pour 2024, avertissant les investisseurs de ne pas se fier aux estimations précédentes " à la lumière des pressions élevées et continues sur les coûts médicaux " dans son segment des prestations de soins de santé. CVS examine diverses options stratégiques depuis des mois, y compris une éventuelle scission, a rapporté 'Bloomberg News'.

CVS a indiqué que la décision d'évincer K.Lynch avait été prise par le Conseil d'administration. " Le conseil d'administration estime que c'est le bon moment pour faire un changement ", a déclaré Roger Farah, qui a été nommé président exécutif dans le cadre de cette décision. "David et sa profonde compréhension de notre activité intégrée peuvent nous aider à relever plus directement les défis auxquels notre secteur est confronté". CVS prévoit un bénéfice ajusté de 1,05 à 1,10 dollar par action au troisième trimestre, soit bien moins que la moyenne des estimations des analystes de 1,70 dollar.

* American Express perd 4,4% malgré l'annonce de résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre et une nouvelle révision à la hausse de ses prévisions pour l'ensemble de l'année. Sur les trois derniers mois, le géant des cartes de crédit a enregistré un bénéfice de 2,51 milliards de dollars soit un bpa de 3,49 dollars, pour un chiffre d'affaires record de 16,6 milliards de dollars. Le marché tablait respectivement sur un bpa de 3,28$ pour des revenus de 16,67 Mds$.

"Les excellents résultats préliminaires que nous obtenons grâce au renouvellement de nos produits me confortent dans l'idée que nous investissons dans les bons domaines", a déclaré Stephen Squeri, directeur général de la société. Le géant des cartes de crédit a été relativement protégé des chocs économiques car il s'adresse à une clientèle aisée, mais certains analystes estiment que la marge de progression de sa valeur boursière est limitée, étant donné que l'action se négocie déjà à un niveau record.

Les provisions pour pertes sur créances se sont élevées à 1,4 milliard de dollars au cours du trimestre, contre 1,2 milliard de dollars l'année dernière. Le management table désormais sur un bpa 2024 dans une fourchette de 13,75 à 14,05 dollars contre 13,3 à 13,8$ précédemment. "Nous continuons à nous attendre à une croissance des revenus pour l'ensemble de l'année qui se situe dans la fourchette de prévisions que nous avons fournie au début d'exercice, à environ 9%", a souligné la direction. Les dépenses totales des membres ont augmenté de 6% au 3e trimestre, avec des frais de carte en hausse de 18%.

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