Wall Street a repris son souffle mercredi après son rallye de la veille et le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, ce qui n'a pas empêché le Nasdaq de rejoindre ses meilleurs niveaux historiques... Il faut dire que le Président du conseil économique national américain Kevin Hassett a déclaré que "de nombreux accords commerciaux" seraient annoncés une fois adopté le fameux budget cher à Donald Trump, 'Big, Beautiful Bill'... Hassett a évoqué des accords qui interviendraient "plutôt tôt que tard". Le S&P 500 évolue à moins de 1% de ses pics historiques à 6.092 pts, tandis que le Nasdaq est en progression de 0,31% à 19.973 pts. Le Dow Jones consolide de 0,25% à 42.982 pts. Sur le Nymex, le baril de brut WTI reprend 1,5% à 65,20$ après sa purge du début de semaine. L'once d'or campe à 3.334$. L'indice dollar avance de 0,2% face à un panier de devises.
Le cessez-le-feu déclaré par Trump entre l'Iran et Israël semble donc tenir, même si la situation reste précaire. Du côté de Jerome Powell, dont l'audition semi-annuelle de politique monétaire devant le Congrès s'est poursuivie ce jour, le discours a peu évolué... Le patron de la Fed juge toujours approprié d'attendre alors que les banquiers centraux américains craignent une poussée de l'inflation cet été avec les tarifs douaniers, mais il faut relever que J. Powell a aussi laissé entendre que la baisse des taux pourrait intervenir plus tôt que prévu si ces données d'inflation des prochains mois ressortent moins préoccupantes qu'attendu... L'outil CME FedWatch donne désormais 79,3% de probabilité de statu quo monétaire le 30 juillet à l'issue de la prochaine réunion, contre 20,7% de 'proba' d'un assouplissement d'un quart de point.
Ce discours semi-annuel de politique monétaire de Jerome Powell constituait l'un des éléments majeurs de la semaine, d'autant que le président de la Fed subit depuis des semaines des attaques de plus en plus dures du président Trump, pressé de voir les taux baisser... J. Powell a noté devant le Comité des services financiers de la Chambre des Représentants que l'inflation s'était modérée considérablement, mais a ajouté qu'elle restait quelque peu élevée. Ainsi, la Fed pourrait demeurer en mode pause pendant encore un certain temps si l'on en croit son leader, qui ne semble pas intimidé par les attaques frontales de Trump qui a déclaré que les taux de la Fed devraient être abaissés... "d'au moins deux à trois points de pourcentage". Le président américain est revenu à la charge mercredi, suggérant qu'il annoncera bientôt le nom du remplaçant de Powell à la tête de la Fed et indiquant qu'il sait déjà qui choisir "parmi trois ou quatre". "Heureusement, il part assez vite, car je le trouve terrible", a insisté le locataire de la Maison Blanche, qui juge même que l'actuel président de la Fed est "une personne très stupide" au QI trop faible pour ses fonctions...
Sur le front économique, les ventes de logements neufs aux États-Unis pour le mois de mai 2025 sont ressorties au nombre de 623.000, contre environ 690.000 de consensus de place mesuré par FactSet et 722.000 pour la lecture révisée du mois antérieur.
Jeudi, la journée sera encore très animée à Wall Street sur le front économique, avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 14 juin (14h30, consensus 245.000), les commandes de biens durables du mois de mai (14h30, consensus FactSet +9,4% ou stable hors transport), les chiffres finaux du PIB américain du premier trimestre (même heure, consensus +2,1%), la balance du commerce international de biens, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago, ainsi que les stocks de grossistes, les promesses de ventes de logements et l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City. Thomas Barkin, Beth Hammack et Michael Barr de la Fed interviendront dans la journée.
Enfin, vendredi, les investisseurs surveilleront les revenus et dépenses des ménages américains et l'indice d'inflation lié, ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan. John Williams et Beth Hammack de la Fed reprendront la parole.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Nike sera de la partie demain soir avec l'annonce de ses comptes. McCormick & Company, Walgreens Boots Alliance, Concentrix et Acuity Inc., dévoileront aussi leurs chiffres jeudi...
Les valeurs
Parmi les 'Mag 7', #Nvidia| reprend la place de première capitalisation boursière mondiale, en vive hausse de 4,3%, au plus haut historique pour une valorisation de 3.760 milliards de dollars, devant #Microsoft| qui grappille 0,4% pour une "capi" de 3.660 milliards de dollars environ.
FedEx (-3,2%), le géant américain des livraisons, corrige à Wall Street sur des prévisions prudentes. Pour son quatrième trimestre fiscal, le groupe a pourtant dépassé les attentes en réalisant un bénéfice dilué par action de 6,88$ et un bénéfice ajusté par action de 6,07$ - à comparer à un consensus d'environ 5,8$. Les revenus ont totalisé 22,2 milliards de dollars contre 22,1 milliards un an avant. Le bénéfice opérationnel ajusté a atteint 2,02 milliards de dollars, alors qu'il se situait à 1,87 milliard pour la période comparable, l'an dernier. Le bénéfice net s'est établi à 1,65 milliard de dollars en données publiées et à 1,46 milliard de dollars sur une base ajustée. Pour l'exercice, les revenus ont été de 87,9 milliards de dollars, pour un bénéfice net ajusté de 4,43 milliards de dollars. Les résultats incluent des coûts structurels inférieurs, car la société a atteint son objectif DRIVE d'économies de 2,2 milliards de dollars pour l'exercice 2025 et a réalisé 4 milliards de dollars de réductions totales des coûts structurels DRIVE par rapport à l'exercice 2023.
Pour le premier trimestre de l'exercice 2026, FedEx prévoit une évolution du chiffre d'affaires allant de la stabilité à +2% sur un an, un bénéfice par action dilué de 2,90 à 3,50$, et de 3,40 à 4$ hors coûts liés aux initiatives d'optimisation de l'activité et à la scission prévue de FedEx Freight. Le consensus de Wall Street était de 4$ de bpa ajusté. Pour l'ensemble de l'exercice 2026, le groupe table sur des réductions de coûts permanentes d'un milliard de dollars grâce aux programmes de transformation DRIVE et Network 2.0, des cotisations de retraite pouvant atteindre 600 millions de dollars contre 800 millions de dollars pour l'exercice 2025, et des dépenses d'investissement de 4,5 milliards de dollars, la priorité étant accordée aux investissements dans l'optimisation du réseau et l'amélioration de l'efficacité, notamment la modernisation et l'automatisation de la flotte et des installations.
Paychex (-9,4%), le spécialiste américain de la gestion de paie a publié pour le quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 297 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 1,19$, légèrement au-dessus des attentes, pour des revenus de 1,43 milliard de dollars. Sur l'exercice, le bénéfice a atteint 1,66 milliard de dollars et les revenus se sont élevés à 5,6 milliards de dollars. Le groupe envisage pour l'exercice 2026 des revenus en croissance de 16,5 à 18,5%, pour un bénéfice ajusté par action en hausse de 8,5 à 10,5%.
BlackBerry (+12,4%), star déchue des assistants personnels, qui conçoit désormais des solutions de cybersécurité et IoT, a annoncé pour le trimestre clos fin mai 2025 des revenus de 122 millions de dollars, assez proches du consensus, et relève par ailleurs ses prévisions de chiffre d'affaires sur l'exercice en cours. Le groupe canadien anticipe une solide demande en services de cybersécurité et envisage désormais pour l'exercice 2026 des revenus allant de 508 à 538 millions de dollars, soit 4 millions de dollars de plus que la guidance antérieure. Pour le trimestre clos, T1 fiscal 2026, le groupe a atteint la rentabilité GAAP pour la première fois depuis le quatrième trimestre fiscal 2022, avec un bénéfice net proche de 2 millions de dollars. Le bénéfice net ajusté a représenté 12,3 millions de dollars. L'Ebitda ajusté trimestriel a dépassé les attentes à 16,4 millions. Un Ebitda ajusté attendu entre 72 et 87 millions de dollars sur l'exercice, pour un bpa ajusté de 8 à 10 cents.
General Mills (-5,1%), le groupe alimentaire américain aux marques Géant Vert, Häagen-Dazs, Nature Valley, Yoplait, Cheerios ou Old El Paso, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net consolidé de 294 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 74 cents, pour des revenus de 4,56 milliards de dollars. Le consensus était de 71 cents de bénéfice ajusté par action pour 4,6 milliards de dollars de revenus. Sur l'exercice, les revenus ont totalisé 19,5 milliards de dollars, en repli de 2%, avec une baisse organique de 2% également. Le bénéfice opérationnel a régressé de 4% à 3,3 milliards de dollars, ou -7% à 3,4 milliards de dollars sur une base ajustée pour l'exercice. La priorité absolue de General Mills pour l'exercice 2026 est de rétablir la croissance organique des ventes nettes tirée par les volumes. Le groupe, affecté par la faible demande et les tarifs douaniers, table sur un bénéfice ajusté annuel en recul de 10 à 15%, soit une baisse plus prononcée que prévu.
Tesla (-3,8%). Les ventes de voitures neuves du groupe texanen Europe ont corrigé de près de 28% en mai par rapport à l'année précédente, avec 13.863 immatriculations nouvelles, malgré une forte hausse (+27% à 193.493 immatriculations) des ventes de véhicules 100% électriques dans la région et alors que le Model Y révisé ne parvient pas à renverser la tendance pour le groupe d'Elon Musk. Les ventes globales de voitures en Europe ont augmenté de 1,9% sur le mois selon l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Les ventes européennes de Tesla reculent ainsi pour le cinquième mois consécutif. Les ventes de voitures neuves en mai dans l'UE, au Royaume-Uni et dans l'Association européenne de libre-échange ont atteint 1,11 million de véhicules selon l'ACEA.
BYD, le géant chinois des véhicules électriques, aurait pour sa part ralenti sa production et son expansion ces derniers mois en réduisant les équipes dans certaines usines chinoises et en retardant ses projets d'ajout de nouvelles lignes de production, ont indiqué à l'agence Reuters deux sources proches du dossier. Ces décisions indiqueraient selon l'agence que la forte croissance des ventes de BYD ces deux dernières années, qui lui a permis de dépasser Tesla au rang de premier constructeur mondial de véhicules électriques, pourrait ralentir. Le constructeur serait confronté à une augmentation des stocks, malgré d'importantes baisses de prix en Chine. BYD aurait supprimé les équipes de nuit et réduit la production d'au moins un tiers de sa capacité dans certaines de ses usines. Ces mesures auraient été imposées à au moins quatre usines et BYD aurait également suspendu certains projets d'installation de nouvelles lignes de production, insiste Reuters.
Lockheed Martin (-0,4%), le géant américain de la défense est plus que jamais sollicité. Alors que le Pentagone teste avec succès le radar de suivi de missiles du groupe pour le 'Golden Dome' américain, le Royaume-Uni vient pour sa part d'annoncer son intention d'acquérir 12 de ses appareils de combat F-35A qui seraient en mesure de tirer des armes nucléaires tactiques. Il s'agit là de renforcer la force de dissuasion britannique. Le contrat pourrait atteindre près d'un milliard de dollars. Downing Street entend par ailleurs porter à 5% du PIB d'ici 2035 les dépenses britanniques de défense et sécurité.
Bumble flambe de 25%, alors que l'application de rencontre qui laisse les femmes faire le premier pas va réduire ses effectifs de 240 postes ou 30% environ, pour des charges non récurrentes allant de 13 à 18 millions de dollars - qui seront passées surtout sur les troisième et quatrième trimestres. Par ailleurs, le groupe vise désormais des revenus de 244 à 249 millions de dollars pour son deuxième trimestre, soit un relèvement de la guidance.