Wall Street : le Nasdaq limite la casse, le DJ reprend 1%

Wall Street qui persistait dans le rouge lundi matin a limité la casse sur le Nasdaq qui a perdu 0,14% à 17.299 pts en clôture, le S&P 500 gagnant de son côté 0,55% à 5.611 pts, tandis que le Dow Jone...

Wall Street qui persistait dans le rouge lundi matin a limité la casse sur le Nasdaq qui a perdu 0,14% à 17.299 pts en clôture, le S&P 500 gagnant de son côté 0,55% à 5.611 pts, tandis que le Dow Jones rebondit même de 1% à 42.001 pts ! Les investisseurs ont adopté une attitude particulièrement défensive en attendant de connaître l'atterrissage final au niveau des taux des droits de douane de Donald Trump, à l'approche du désormais fameux "Jour de Libération" du 2 avril. Les tarifs douaniers de 25% sur l'automobile ont donné un avant-goût des autres annonces prévues en milieu de semaine, même si en coulisse, les négociations se poursuivent tous azimuts... Rappelons par ailleurs que l'indice des prix 'core PCE' publié vendredi est ressorti plus élevé que prévu, ce qui a accentué les craintes de résurgence de l'inflation.

Notons ainsi que les anticipations de baisse de taux sont plus importantes depuis quelques jours, l'outil CME FedWatch donnant maintenant une probabilité de 26,4% d'un assouplissement total d'un point de pourcentage d'ici la fin de l'année, contre 33,9% de 'proba' d'une baisse de 75 points de base et 21,7% de chances d'une réduction de 50 pb... Il faut dire que la probabilité de récession s'accroît elle aussi, à 35% selon Goldman Sachs, qui ajuste à 5.700 pts son objectif de fin d'année sur le S&P.

Donald Trump menace par ailleurs de taxer le pétrole russe de 25% à 50% si Moscou venait à bloquer les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine - mesures qui entreraient d'ici un mois en vigueur en l'absence de progrès dans le cadre des "droits de douane secondaires", sur "tout le pétrole sortant de Russie"...

Côté indicateurs économiques, l'indice manufacturier régional PMI de Chicago du mois de mars 2025 s'est établi à 47,6 contre un consensus FactSet de 44,1. Il était de 45,5 un mois plus tôt. L'indice reste quoi qu'il en soit sous la barre des 50 et montre donc une contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée pour le mois écoulé.

L'indice manufacturier régional de la Fed de Dallas pour le mois de mars 2025 s'est établi à -16,3, contre -8,3 un mois avant et -5 de consensus FactSet. L'indicateur traduit donc une forte contraction de l'activité manufacturière dans la région.

Mardi, le programme est assez étoffé, avec l'indice PMI manufacturier final de mars (15h45, consensus 49,8 selon FactSet), l'ISM manufacturier (16 heures, consensus 49,5), les dépenses de construction de février (16h, consensus +0,5%), ainsi que le rapports JOLTS sur les ouvertures de postes pour le mois de février (16h, consensus FactSet 7,67 millions).

Mercredi, le rapport d'ADP sur l'emploi privé non-agricole de mars sera suivi à 14h15 (consensus 120.000 créations), alors que les commandes industrielles de février seront annoncées à 16 heures (consensus +0,6%). Le rapport hebdomadaire du Département américain à l'Energie sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 28 mars sera publié à 16h30. Adriana Kugler de la Fed interviendra dans la soirée.

Jeudi, les opérateurs surveilleront la dernière étude Challenger sur les annonces de licenciements aux Etats-Unis pour le mois de mars (13h30), ainsi que la balance du commerce international des biens et services de février (14h30, consensus 122,7 milliards de dollars de déficit selon Bloomberg). Les inscriptions au chômage pour la semaine close le 29 mars seront aussi à suivre (14h30, consensus 221.500 selon FactSet). L'indice PMI composite final de mars sera communiqué à 15h45 (consensus 54,3 dans les services et 53,5 pour le composite), tandis que l'ISM des services sera annoncé à 16 heures (consensus 53,3). Philip Jefferson et Lisa Cook de la Fed prendront la parole en fin de journée.

Enfin, vendredi, le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi pour le mois de mars sera dévoilé à 14h30 (consensus FactSet 122.500 créations de postes non-agricoles dont 120.000 dans le privé, pour un taux de chômage attendu en hausse à 4,2%). Michael Barr et Christopher Waller de la Fed interviendront dans la journée.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI a repris 2,7% à 71,60$. L'once d'or fin avance de 2% à 3.145$. L'indice dollar grappille 0,2% face à un panier devises, tandis que le bitcoin revient à 83.000$.

Les valeurs

TSMC (+3,5%), le géant taïwanais des puces sous contrat reste engagé à Taïwan avec une nouvelle usine domestique. Taiwan Semi a indiqué que sa nouvelle usine nationale créerait 7.000 emplois pour l'économie de l'île et qu'elle poursuivrait son expansion à Taïwan. De quoi rassurer les locaux, quelque peu inquiets suite aux investissements massifs de TSMC aux États-Unis. Y.P. Chyn, vice-président exécutif et codirecteur de l'exploitation du groupe, a tenu ainsi à mettre les choses au point lors d'une cérémonie organisée dans l'usine de Kaohsiung, dans le sud de Taïwan. L'usine produira les puces les plus avancées de Taiwan Semi de technologie 2 nanomètres... TSMC avait annoncé plus tôt ce mois un plan d'investissement majeur de 100 milliards de dollars aux États-Unis.

Tesla (-1,6%) perd encore du terrain à Wall Street... Elon Musk a reconnu que son travail au sein du DOGE de Donald Trump lui coûtait beaucoup en tant que patron du fabricant de véhicules électriques. Lors d'un événement dans le Wisconsin, le multimilliardaire a relevé que certains de ses opposants politiques se réjouissaient de la chute du cours de bourse de Tesla, victime d'une rude concurrence en Chine mais aussi d'une vague de protestation et de dégradations aux États-Unis. "Ce qu'ils essaient de faire, c'est de mettre une pression énorme sur moi et sur Tesla, je suppose, pour que, vous savez, je ne sais pas, j'arrête de faire ça", a déclaré Musk, qui constate que l'action Tesla a chuté de moitié en comparaison de ses pics récents. Le titre avait il est vrai atteint un record mi-décembre vers les 480$ suite à l'élection de Trump, mais a depuis reperdu près de 50%. "Alors, peut-être que c'est une opportunité d'achat", a lancé l'homme d'affaires.

Arm Holdings (-0,9%), le géant britannique coté à Wall Street qui concède sous licence ses conceptions de puces à de grandes entreprises de semi-conducteurs prévoit que sa part du marché mondial des unités centrales de traitement pour centres de données atteindra 50% d'ici la fin de l'année contre environ 15% en 2024, grâce à l'essor de l'intelligence artificielle. C'est du moins ce qu'affirme un dirigeant cité par Reuters. Les processeurs d'Arm sont souvent utilisés comme puces hôtes au sein d'un système d'IA et agissent comme une sorte de contrôleur de trafic pour d'autres puces d'IA, explique Reuters. Nvidia, par exemple, utilise une puce Arm appelée Grace dans certains de ses systèmes d'IA avancés, qui contiennent deux de ses puces Blackwell. La technologie d'Arm offre dans de nombreux cas une consommation d'énergie inférieure à celle des processeurs concurrents fabriqués par Intel et AMD, indique aussi à Reuters Mohamed Awad, responsable de l'infrastructure d'Arm.

Rocket Companies (-7,3%) corrige le tir, alors que le fournisseur de prêts hypothécaires en ligne a annoncé son intention de racheter Mr. Cooper Group dans le cadre d'une transaction entièrement en actions évaluée à 9,4 milliards de dollars qui créera un nouveau géant 'mortgage' gérant un prêt hypothécaire sur six aux États-Unis ! Rocket poursuit son offensive, quelques semaines seulement après l'annonce du rachat de la société de courtage immobilier Redfin.

CoreWeave (-7,3%), startup de l'IA et du cloud computing soutenue par Nvidia (-4,6%), qui a terminé sa première séance boursière stable à 40$ vendredi sur le Nasdaq, chute ce lundi. Il s'agissait d'un test notable pour le secteur de l'intelligence artificielle. Le résultat est pour l'heure très mitigé. Le groupe avait auparavant révisé son prix d'introduction en baisse à 40$ par action, loin de la fourchette indicative qui allait de 47 à 55$. La taille de l'opération était restreinte quant à elle à 37,5 millions de titres environ. La levée de fonds ressort à environ 1,5 milliard de dollars environ. Le groupe et certains de ses investisseurs entendaient auparavant céder 49 millions de pièces à un prix allant de 47 à 55$. La startup prévoyait ainsi de lever jusqu'à 2,7 milliards de dollars. En haut de la fourchette indicative initiale, le groupe était valorisé 26 milliards de dollars. Il pèse désormais 19 milliards de dollars.

L'agence Bloomberg précisait il y a quelques jours qu'aucun des fondateurs de CoreWeave ne prévoyait de vendre des actions lors de l'IPO. CoreWeave affichait en 2024 des revenus de 1,9 milliard de dollars pour une perte nette de 863 millions de dollars, contre 229 millions de revenus et 594 millions de pertes un an plus tôt. Trois quarts des revenus 2024 de la société proviennent de ses deux principaux clients, l'un d'eux étant Microsoft (-0,9%) - qui compte pour deux tiers des ventes. Le groupe a tout de même scellé deux deals majeurs avant l'IPO, dont un pour fournir une infrastructure d'IA à OpenAI pour un montant pouvant atteindre 11,9 milliards. La startup à l'origine de ChatGPT recevra 350 millions de dollars d'actions CoreWeave. CoreWeave, basé à Livingston dans le New Jersey, a accepté par ailleurs tout récemment le rachat de la plateforme de développement d'IA Weights & Biases pour environ 1 million d'actions CoreWeave de classe A. La finalisation de la transaction est attendue au premier semestre 2025.

Moderna (-8,9%), BioNTech (-4,1%) et d'autres dossiers biotechs phares corrigent à Wall Street... L'annonce de la démission de Peter Marks, responsable de la FDA, ce week-end, plombe le compartiment sur fond de craintes concernant les autorisations de mise sur le marché. Marks était directeur du Centre d'évaluation et de recherche sur les produits biologiques (CBER) de la FDA. La FDA a notamment approuvé durant sa période en fonctions les vaccins contre la Covid-19 ainsi que les derniers vaccins contre le VRS. Marks a exprimé dans sa lettre de démission ses inquiétudes quant aux positions anti-vaccinales du secrétaire à la Santé et aux Services sociaux Robert F. Kennedy Jr., et s'est demandé si le nouveau directeur de la FDA, Marty Makary, serait capable de les contrer.

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