Wall Street incertain, les tensions commerciales se confirment

Wall Street reste hésitant avant bourse ce jeudi, le S&P 500, le DJIA et le Nasdaq évoluant proches de l'équilibre avec l'incertitude commerciale persistante et à la veille du rapport gouvernemental m...

Wall Street reste hésitant avant bourse ce jeudi, le S&P 500, le DJIA et le Nasdaq évoluant proches de l'équilibre avec l'incertitude commerciale persistante et à la veille du rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi. Trump a évoqué rappelons-le des négociations très difficiles avec Xi Jinping, alors que Washington et Pékin s'accusent réciproquement de ne pas avoir respecté leur accord commercial, tandis que dans le même temps, l'UE s'élève contre le doublement des droits de douane US sur l'acier et l'aluminium qui vient de prendre effet. En outre, sur le front économique, les chiffres de l'emploi privé d'ADP ont déçu hier et les inscriptions au chômage publiées aujourd'hui confirment une potentielle faiblesse du marché du travail. Enfin, Elon Musk redouble d'efforts contre le projet de loi budgétaire de Trump, ses vastes dépenses... et son retour sur les crédits fiscaux aux VE.

Plusieurs statistiques notables viennent de tomber aux États-Unis. Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 31 mai se sont établies au nombre de 247.000 selon le Département au Travail, contre un consensus FactSet de 236.500 et une lecture révisée à 239.000 pour la semaine antérieure...

Toujours concernant l'emploi américain, le dernier rapport Challenger, Gray & Christmas a fait ressortir des annonces de licenciements concernant 93.816 postes en mai, contre 105.441 un mois auparavant.

Le déficit commercial américain des biens et services du mois d'avril s'est nettement contracté à 61,6 milliards de dollars, contre un consensus FactSet de 67,5 milliards de dollars et un niveau révisé à 138,2 milliards de dollars pour le mois de mars avec l'effet d'anticipation des droits de douane.

Enfin, les chiffres révisés de la productivité américaine non-agricole du premier trimestre font ressortir un recul au rythme de 1,5%, contre -0,5% de consensus FactSet et -0,8% pour la précédente estimation. Les coûts unitaires du travail ont grimpé au rythme de 6,6%, contre 5,7% de consensus.

Les tensions ne semblent décidément pas s'apaiser entre les États-Unis et la Chine sur le front commercial. L'administration Trump prévoit ainsi selon Bloomberg d'élargir les restrictions imposées au secteur technologique chinois grâce à de nouvelles réglementations visant à s'attaquer aux filiales d'entreprises soumises aux restrictions américaines. Selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg, des responsables seraient en train d'élaborer une règle qui imposerait des exigences de licence du gouvernement américain pour les transactions avec des entreprises détenues majoritairement par des entreprises déjà sanctionnées. Certaines des plus grandes entreprises chinoises de conception et de fabrication de semi-conducteurs seraient ainsi soumises à des sanctions américaines via la 'Liste des entités', de Huawei à Yangtze Memory Technologies, dans le cadre d'une vaste campagne américaine.

L'objectif de cette nouvelle politique serait d'empêcher les contournements des restrictions par la création de nouvelles filiales. Ces actions risquent néanmoins d'aggraver les tensions entre les deux superpuissances, qui s'accusaient déjà réciproquement d'avoir enfreint leur accord commercial récent ayant donné lieu à une supposée trêve. Les contrôles à l'exportation imposés par Washington pour limiter l'accès de la Chine aux semi-conducteurs avancés avaient déjà provoqué la colère des responsables chinois, tandis qu'une répression par Pékin des exportations de minéraux essentiels a suscité l'indignation des responsables de Trump, rappelle Bloomberg.

La règle harmonisant un seuil de participation de 50% pour la 'Liste des entités', la 'Liste des utilisateurs militaires finaux' et la 'Liste des ressortissants spécialement désignés' (SDN), pourrait être dévoilée dès juin d'après les sources de Bloomberg, qui ont requis l'anonymat. Les personnes interrogées par Bloomberg ont souligné que le contenu et le calendrier de la réglementation et des sanctions associées ne seraient pas encore finalisés et pourraient encore évoluer. Après la publication de la réglementation, les États-Unis pourraient imposer de nouvelles sanctions à de grandes entreprises chinoises...

Du côté de la Fed, le débat prend forme au sujet de la probable future baisse des taux, qui réjouirait au plus haut point Donald Trump - alors que la BCE vient de réduire une fois encore son principal taux directeur à 2%, une huitième baisse depuis juin 2024. Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité d'un statu quo de la Fed le 18 juin à l'issue de la prochaine réunion monétaire est encore très élevée à près de 96%, mais une baisse d'un quart de point serait possible le 30 juillet pour la réunion suivante (probabilité d'un tiers), ou bien plus probablement encore en septembre.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 0,7% à 63,3$. L'once d'or fin gagne 0,2% à 3.381$. L'indice dollar cède 0,2% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans se tasse à 4,34% contre 4,85% sur le '30 ans'.

Demain se tiendra le rendez-vous économique majeur de la semaine avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi pour le mois de mai (14h30, consensus 130.000 créations de postes non-agricoles dont 120.000 dans le privé, 4,2% de taux de chômage, +0,3% pour le salaire horaire moyen d'un mois sur l'autre). Les chiffres du crédit à la consommation d'avril seront connus dans la soirée.

Les valeurs

PVH, le propriétaire de Calvin Klein et Tommy Hilfiger, a dépassé les attentes sur le trimestre clos, dégageant un bénéfice ajusté par action de 2,30$ en repli de 6% pour des revenus de 1,98 milliard de dollars, en augmentation de 2% en glissement annuel. Une charge de dépréciations conséquente a fait basculer le résultat net dans le rouge de 45 millions de dollars. En outre, le groupe réduit nettement ses ambitions pour l'exercice 2025, tablant sur un bénéfice ajusté par action allant de 10,75 à 11$, contre 12,40 à 12,75$ auparavant. Les prévisions de bénéfices pour le deuxième trimestre ont également été abaissées significativement avec l'impact des tarifs douaniers. PVH maintient néanmoins ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année, visant une activité stable ou en légère hausse.

Citigroup entend réduire d'environ 3.500 le nombre d'employés de deux de ses centres technologiques en Chine, indique Reuters, citant la banque américaine. Citi s'efforce de simplifier et de réduire ses opérations technologiques mondiales afin d'améliorer la gestion des risques et des données, note l'agence. La réduction des effectifs des centres de solutions Citi en Chine à Shanghai et Dalian devrait être achevée d'ici le début du quatrième trimestre de cette année. La plupart des emplois concernés sont à temps plein, a indiqué une source proche du dossier de l'agence Reuters. La banque a indiqué que certains postes seraient transférés vers d'autres centres technologiques de Citi.

Ciena, l'équipementier américain de réseaux, perd du terrain avant bourse à Wall Street, alors que le groupe a raté le consensus de bénéfice pour son deuxième trimestre fiscal, dégageant un bénéfice ajusté par action de 42 cents à comparer à un consensus de 52 cents, pour des revenus quant à eux supérieurs aux attentes à 1,13 milliard de dollars. Un an plus tôt, les revenus du groupe ressortaient à 911 millions de dollars. Le bénéfice net trimestriel GAAP a représenté quant à lui 9 millions de dollars ou 6 cents par action, contre une perte de 16,8 millions de dollars pour la période comparable de l'an dernier. Le bénéfice net ajusté a atteint 61 millions de dollars contre 39 millions un an auparavant.

Kimberly-Clark a conclu un accord avec le fabricant brésilien de pâte à papier Suzano pour la cession d'une participation majoritaire dans son activité internationale de mouchoirs en papier, valorisant l'entreprise à environ 3,4 milliards de dollars, a indiqué le groupe à la marque Kleenex. L'accord sous forme de partenariat donnera naissance à une nouvelle coentreprise dont Kimberly-Clark détiendrait 49% et Suzano 51%. Le groupe brésilien versera à Kimberly environ 1,73 milliard de dollars en numéraire pour sa participation de 51% à la clôture de la transaction, prévue pour mi-2026.

Procter & Gamble, le géant américain des produits de consommation, a annoncé ce jeudi les suppressions programmées de 7.000 emplois représentant environ 6% de ses effectifs totaux, au cours des deux prochaines années. Le groupe, qui fait face à la pression des tarifs douaniers de Trump, prévoit par ailleurs de se retirer de certaines catégories, marques et formes de produits sur certains marchés, ont indiqué ses dirigeants, selon des commentaires rapportés par Reuters et tenus lors d'une conférence de la Deutsche Bank à Paris. Des cessions de marques pourraient d'ailleurs être au programme. Le groupe a indiqué que les suppressions d'emplois représenteraient environ 15% des effectifs hors production.

Amazon développerait un logiciel pour des robots humanoïdes qui pourraient à terme remplacer les livreurs, a rapporté 'The Information' hier, citant une personne proche du dossier. Le géant américain du commerce en ligne achèverait la construction d'un "parc humanoïde", un parcours d'obstacles intérieur, dans l'un de ses bureaux à San Francisco, en Californie, où le groupe testerait prochainement de tels robots, indique encore The Information. Le groupe développerait actuellement le logiciel d'intelligence artificielle qui alimenterait ces robots, précise le rapport, ajoutant qu'Amazon prévoit d'utiliser pour l'heure du matériel d'autres entreprises pour ses tests.

Apple aurait confié à Tata Group la réparation des iPhones et des Macbooks sur son marché indien en pleine expansion, d'après deux sources de Reuters. Cela témoigne d'après l'agence du rôle croissant du conglomérat indien dans la chaîne d'approvisionnement du géant technologique américain. Alors qu'Apple se tourne vers d'autres marchés que la Chine pour sa production, Tata se serait donc rapidement imposé comme son fournisseur clé et assemblerait déjà des iPhones pour les marchés locaux et étrangers dans trois usines du sud de l'Inde, dont l'une fabrique également des composants pour iPhone. Dans le cadre de sa dernière expansion de partenariat, Tata reprendrait le mandat d'une unité indienne de Wistron de Taiwan, ICT Service Management Solutions.

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