Wall Street reste hésitant ce mardi, le S&P 500 régressant de 0,06% à 5.890 pts et le Dow Jones de 0,47% à 43.185 pts, contre un gain de 0,22% sur le Nasdaq à 18.834 pts. Les marchés se montrent prudents, alors que Vladimir Poutine a approuvé une nouvelle doctrine autorisant le recours à l'arme atomique en cas d'attaque conventionnelle contre son territoire soutenue par un Etat doté de l'arme nucléaire. Le décret fait suite à l'autorisation donnée par les États-Unis à l'Ukraine d'utiliser des missiles à longue portée sur le territoire russe. Cela fait craindre ainsi un embrasement supplémentaire du conflit avec l'Ukraine. La place américaine attend par ailleurs les derniers résultats de Nvidia, qui seront publiés demain soir et donneront le ton concernant les marchés technologiques et en particulier celui de l'IA. Walmart s'affiche pour sa part au plus haut historique suite à sa publication trimestrielle.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 0,2% à 69,3$. L'once d'or fin gagne de 0,6% à 2.627$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence. Le bitcoin se maintient autour des 92.000$ après son rallye post-électoral, et alors que Trump vient de rencontrer le patron de Coinbase, Brian Armstrong.
Rappelons que les indices avaient corrigé déjà en fin de semaine dernière sur des commentaires très nuancés du patron de la Fed, Jerome Powell, visiblement pas pressé de baisser les taux. L'outil CME FedWatch montre une probabilité de 58,9% désormais d'une baisse de taux d'un quart de point le 18 décembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, contre une 'proba' de 41,1% d'un statu quo. Le taux des fed funds est actuellement logé entre 4,50 et 4,75%, après un ajustement d'un demi-point en septembre, le premier d'un cycle espéré d'assouplissement. Néanmoins, les indicateurs économiques restent solides et le marché du travail résiste bien, tandis que l'inflation poursuit globalement sa décrue vers l'objectif des 2%. Ces éléments ne plaident donc pas pour l'heure pour une baisse accélérée des taux...
Ce mardi, les mises en chantier de logements aux États-Unis pour le mois d'octobre 2024 se sont établies à 1,311 million d'unités, contre 1,34 million pour le consensus FactSet et 1,353 million pour la lecture révisée du mois antérieur. Les permis de construire se sont affichés quant à eux à 1,416 million, contre 1,435 million de consensus et 1,425 million pour la lecture révisée du mois de septembre... Notons aussi que Jeffrey Schmid de la Fed de Kansas City s'exprimera dans la journée.
Mercredi, les opérateurs suivront notamment l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta pour le mois de novembre (16h), ainsi que le rapport hebdomadaire du Département à l'Énergie concernant les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 15 novembre (16h30).
Jeudi, les marchés surveilleront les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 16 novembre (14h30, consensus FactSet 222.500), ainsi que l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (consensus 8). Les reventes de logements existants du mois d'octobre seront communiquées à 16 heures (consensus 3,9 millions d'unités). L'indice des indicateurs avancés pour octobre sera publié à la même heure (consensus -0,3% en comparaison du mois antérieur). L'indice manufacturier de la Fed de Kansas City pour novembre sera enfin dévoilé à 17 heures. Beth Hammack, patronne de la Fed de Cleveland, prendra la parole dans la journée.
L'indice flash PMI composite américain de novembre sera annoncé vendredi à 15h45 (consensus 48 pour l'indice manufacturier, 55,4 pour les services et 55 pour l'indice composite). Enfin, l'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de novembre sera annoncé à 16 heures (consensus 73, avec un indice des anticipations d'inflation à un an de 2,6%).
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Symbotic a annoncé hier soir des comptes particulièrement solides. Walmart, Lowe's et Medtronic ont annoncé avant bourse ce mardi, tandis que Keysight publie après la clôture. Demain, TJX, Target, Williams-Sonoma et Nio Inc annonceront avant bourse, alors que Nvidia dominera la soirée. Snowflake et Palo Alto Networks publieront également après la clôture mercredi. Intuit, PDD, Deere, Copart, Ross Stores, Baidu, NetApp, Warner Music Group, Gap, Polestar, VinFast ou encore BJ's Wholesale, dévoileront leurs derniers comptes jeudi.
Les valeurs
Walmart (+5%), le géant américain de la grande distribution, s'affiche au sommet à Wall Street après de solides résultats assortis de prévisions relevées. Pour son troisième trimestre, le groupe de l'Arkansas a affiché un bénéfice net de près de 4,6 milliards de dollars et un bénéfice ajusté par action de 58 cents, à comparer à un consensus de 53 cents. Les revenus trimestriels ont totalisé quant à eux 169,6 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 167,5 milliards. Sur ce trimestre clos fin octobre, les ventes US à comparable ont progressé de 5,3%, bien plus que ne le prévoyaient les analystes de la place (+3,6% de consensus). La croissance des ventes a été bien répartie à travers les catégories.
Walmart dit désormais anticiper, pour l'exercice, un bénéfice ajusté par action allant de 2,42 à 2,47$. Les ventes consolidées sont attendues en croissance de 4,8 à 5,1%, contre une fourchette antérieure logée entre 3,75 et 4,75%. Le groupe explique que la majeure partie des clients maintiennent en effet leurs plans pour les vacances de fin d'année.
C'est la troisième fois consécutive que le groupe de Bentonville relève sa guidance, alors que la demande des consommateurs demeure donc forte pour ses produits. "Aux États-Unis, les volumes en magasin ont augmenté, le retrait en magasin a augmenté plus rapidement et la livraison a augmenté encore plus vite que cela", a résumé Doug McMillon, DG de Walmart, qui se montre donc confiant pour la saison des fêtes de fin d'année alors que l'inflation poursuit sa décrue. Le groupe envisageait précédemment, pour l'exercice, un bpa ajusté allant de 2,35 à 2,43$.
Lowe's (-3%), le challenger de Home Depot dans la distribution de produits pour la maison, a dépassé les attentes sur le trimestre clos, mais ses prévisions ressortent un peu courtes - malgré une révision en légère hausse. Sur le T3, le groupe a dégagé un bénéfice net de 1,7 milliard de dollars, ainsi qu'un bpa ajusté de 2,89$ à comparer à un consensus de 2,82$. Les revenus ont été de 20,2 milliards de dollars contre un consensus de 19,9 milliards. Lowe's anticipe désormais un bénéfice ajusté annuel par action allant de 11,8 à 11,9$, pour des revenus allant de 83 à 83,5 milliards de dollars. Les ventes à comparable devraient reculer de 3 à 3,5% en 2024.
Medtronic (-3%), leader des technologies médicales, a rehaussé ses prévisions financières, avec la demande soutenue pour ses appareils médicaux aux Etats-Unis. Le bpa ajusté de l'exercice 2025 est anticipé entre 5,44 et 5,50$, soit un milieu de fourchette de 5,47$ à comparer à un consensus de 5,45$. Sur le trimestre clos fin octobre, les revenus totaux ont progressé de 5,3% à 8,4 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 8,3 milliards. Le bpa ajusté trimestriel a été de 1,26$ contre 1,25$ de consensus.
Symbotic (+23%), le groupe actif dans l'automatisation d'entrepôt robotique, qui se présente comme un leader des technologies robotiques basées sur l'IA, bondit à Wall Street. Pour son quatrième trimestre fiscal, le groupe a publié un bénéfice en ligne avec les attentes et des revenus nettement plus élevés que prévu. Sur ce trimestre clos fin septembre, les revenus ont ainsi totalisé 577 millions de dollars, pour un bénéfice net de 28 millions de dollars et un Ebitda ajusté de 55 millions. Un an plus tôt, les revenus étaient de 392 millions de dollars, pour une perte nette de 45 millions et un Ebitda ajusté de 13 millions. Le bpa ajusté trimestriel a été de 5 cents. Le consensus de revenus a été dépassé de plus de 20%.
Le niveau de cash et équivalents a reculé à 727 millions de dollars en fin de trimestre. Sur l'ensemble de l'exercice clos, les revenus ont atteint 1,82 milliard de dollars, en croissance de 55%, pour une perte nette de 51 millions et un Ebitda ajusté de 96 millions. Sur son premier trimestre fiscal 2025 juste entamé, Symbotic envisage des revenus allant de 495 à 515 millions de dollars, pour un Ebitda ajusté allant de 27 à 31 millions de dollars.
Super Micro Computer s'envole de 29% à Wall Street. Le concepteur de serveurs d'IA, partenaire de Nvidia, vient juste d'engager un nouveau cabinet d'audit suite à la démission d'Ernst & Young. Le groupe risquait une radiation du Nasdaq, après avoir été incapable de fournir dans les temps ses rapports financiers trimestriels et annuels. SMCI a donc soumis en dernière minute un plan au Nasdaq afin d'éviter la radiation, selon les informations communiquées à la SEC. Le groupe a engagé BDO en tant que nouvel auditeur, alors qu'Ernst & Young avait démissionné dans un timing peu confortable pour le groupe, qui était accusé par le vendeur à découvert Hindenburg de manipulations comptables. Un porte-parole de Super Micro, cité par 'Fortune', indique que "comme précédemment annoncé, Super Micro entend prendre toutes les mesures nécessaires pour se conformer aux exigences de cotation du Nasdaq aussi rapidement que possible".
Charles Liang, DG de Super Micro, s'est félicité de la désignation de BDO USA en tant qu'auditeur. Il note que BDO est une firme comptable "hautement respectée" aux capacités globales. Il s'agit, selon le dirigeant, d'une étape importante en vue de mettre à jour les états financiers, effort poursuivi avec diligence et urgence... Ernst & Young avait auparavant démissionné, se disant incapable désormais de s'appuyer sur la direction et sur le comité d'audit du conseil d'administration, censé être composé d'administrateurs indépendants qui supervisent l'entreprise dans l'intérêt des actionnaires. Les craintes comptables avaient fait décrocher la valeur à Wall Street. SMCI a perdu trois quarts de sa valeur boursière en six mois, alors même que le groupe avait fait pourtant son entrée dans le S&P 500 au mois de mars.
Nvidia (+2%). Foxconn, le géant taïwanais de la sous-traitance de production électronique, étend les tests et la production de Blackwell avec de nouvelles usines aux États-Unis, au Mexique et à Taïwan, annonce le géant des puces d'IA Nvidia. Le plus grand fabricant d'électronique au monde utilise des jumeaux numériques et une IA industrielle construite sur Nvidia Omniverse pour mettre ses installations en ligne le plus rapidement possible. Afin de répondre à la demande pour la nouvelle architecture Blackwell de Nvidia, désormais en pleine production, Foxconn utilise donc Nvidia Omniverse. La plateforme de développement d'applications de simulation d'IA industrielle contribue ainsi à mettre en ligne les installations aux États-Unis, au Mexique et à Taïwan "plus rapidement que jamais". Foxconn utilise Nvidia Omniverse pour intégrer virtuellement la configuration de ses installations et de ses équipements, Nvidia Isaac Sim pour les tests et la simulation de robots autonomes, et Nvidia Metropolis pour l'IA de vision.