Wall Street grimpe avec les espoirs commerciaux

Wall Street est attendu en vive progression ce mardi, suite à la pause du 'Memorial Day'. Le S&P 500 flambe de 1,4%, le Dow Jones de 1,3% et le Nasdaq de 1,5%. Les marchés apprécient la trêve et les n...

Wall Street est attendu en vive progression ce mardi, suite à la pause du 'Memorial Day'. Le S&P 500 flambe de 1,4%, le Dow Jones de 1,3% et le Nasdaq de 1,5%. Les marchés apprécient la trêve et les négociations attendues accélérées de Washington avec Bruxelles sur le front commercial, alors que Donald Trump a donc repoussé jusqu'au 9 juillet l'introduction de tarifs douaniers de 50% sur les produits importés du bloc européen...

Notons que cette courte semaine boursière américaine sera aussi marquée par un certain nombre de statistiques outre-Atlantique, dont les commandes de biens durables, la confiance des consommateurs, le PIB du premier trimestre, les revenus et dépenses des ménages (...), ainsi que par la publication demain soir des très attendus résultats de Nvidia, le géant des puces d'IA qui fera donc la tendance jeudi.

Pendant ce temps, une légère détente est observée sur les marchés obligataires, avec un rendement du T-Bond à 10 ans qui revient à 4,47% et un rendement du '30 ans' à 4,98%.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI se tasse de 0,1% à 61,5$. L'once d'or fin perd 1,4% à 3.295$. L'indice dollar gagne 0,2% face à un panier de devises. Le bitcoin évolue proche des sommets vers les 110.000$.

L'Union européenne a accepté d'accélérer les négociations tarifaires avec les États-Unis suite à l'annonce de Trump dimanche d'un report des droits de douane majorés de 50% sur tous les produits de l'UE du 1er juin au 9 juillet, afin de laisser le temps aux négociations. La Commission européenne axera sa nouvelle stratégie sur les secteurs critiques ainsi que sur les barrières tarifaires et non tarifaires, selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg. La Commission liera également son approche de la lutte contre les obstacles réglementaires à ses projets de simplification des règles. Le commissaire au commerce de l'UE, Maros Sefcovic, mènera les négociations politiques sur des secteurs tels que l'acier et l'aluminium, l'automobile, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et l'aviation civile, ont indiqué les sources de Bloomberg, qui ont requis l'anonymat. Ces discussions se dérouleront parallèlement aux discussions techniques sur les barrières tarifaires et non tarifaires.

La semaine dernière, Trump avait menacé d'imposer des droits de douane de 50% à l'UE à compter du 1er juin, après avoir dénoncé la lenteur des négociations avec l'Union et l'imposition de poursuites et de réglementations injustes aux entreprises américaines. Mais le président américain a repoussé cette date limite au 9 juillet après un appel dimanche avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, au cours duquel elle a accepté d'accélérer les négociations, relate Bloomberg.

Les États membres ont été informés des discussions hier après une conversation téléphonique entre Sefcovic et ses homologues américains, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et le représentant américain au Commerce Jamieson Greer, selon les sources de l'agence. Les secteurs sur lesquels Sefcovic se concentrera sont soit déjà frappés par des droits de douane américains, soit destinés à de futurs prélèvements. L'UE aurait proposé d'approfondir la coopération avec les États-Unis dans ces secteurs dans le cadre d'une proposition antérieure partagée avec les États-Unis la semaine dernière, a rapporté Bloomberg. L'offre de l'UE la semaine dernière - avec une réduction mutuelle des droits de douane sur de nombreux produits et une collaboration sur les défis mondiaux ainsi que sur des investissements mutuels et des achats stratégiques - a été rejetée par les États-Unis et a déclenché la menace de Trump d'augmenter les droits de douane.

Les négociations ont été pour l'heure semées d'embûches. Les Européens se sont plaints du manque de clarté quant à la volonté des États-Unis ou même à la personne qui les représente. Les États-Unis ont également accusé l'UE de cibler injustement les entreprises américaines. Parallèlement aux discussions en cours, l'UE continuera de préparer des contre-mesures si les négociations n'aboutissent pas à un résultat satisfaisant, ont indiqué les sources de Bloomberg. L'UE a approuvé des droits de douane sur 21 milliards d'euros de marchandises américaines en réponse aux taxes sur les métaux imposées par Trump, qui peuvent être rapidement mises en oeuvre. Ces droits ciblent des États américains politiquement sensibles et incluent des produits tels que le soja de Louisiane, ainsi que des produits agricoles, de la volaille et des motos. L'UE prépare également une liste supplémentaire de droits de douane sur 95 milliards d'euros de produits américains. Ces mesures, qui constituaient une réponse aux taxes réciproques et aux droits de douane sur l'automobile imposés par Trump, cibleraient des produits industriels, notamment les avions de Boeing, les voitures américaines et le bourbon. Certains États membres ont exhorté l'UE à préparer des contre-mesures supplémentaires à toute nouvelle action menacée par le président américain, notamment sur les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique. De nombreux responsables de l'UE et des États membres continuent de croire que plusieurs droits de douane imposés par Trump resteront en vigueur et que les chances de parvenir à un accord satisfaisant restent minces, explique encore Bloomberg, citant ses sources.

De son côté, le secrétaire au Trésor Scott Bessent continue d'agiter l'espoir de plusieurs accords commerciaux importants qui pourraient être annoncés dans les prochaines semaines.

Dans l'actualité politique, le dossier Russie - Ukraine se complique. Le président américain Donald Trump a affirmé dimanche dernier sur Truth Social que Vladimir Poutine était devenu "complètement FOU", l'accusant de tuer inutilement des civils en Ukraine. "Il veut toute l'Ukraine, pas seulement une partie. Et si c'est vrai, cela mènera à la chute de la Russie ", a-t-il ajouté.

Sur le front économique, les commandes US de biens durables du mois d'avril ont régressé de 6,3% d'un mois sur l'autre contre -8,1% de consensus. Elles augmentent de 0,2% hors transport contre -0,2% de consensus. Les indices S&P Case-Shiller et FHFA des prix des maisons pour le mois de mars sont aussi attendus (15 heures, consensus +0,3% sur le Case-Shiller 20-City ajusté en comparaison du mois antérieur et +0,1% pour l'indice FHFA). L'indice de confiance des consommateurs américains du mois de mai mesuré par le Conference Board sera communiqué à 16 heures (consensus 87,3), alors que l'indice manufacturier de la Fed de Dallas pour le mois de mai sera publié à 16h30.

Du côté de la Fed, Neel Kashkari, Thomas Barkin et John Williams prennent la parole ce jour. Selon Kashkari, dirigeant de la Fed de Minneapolis, les politiques commerciales de Trump alimentent l'incertitude, une "incertitude majeure" même pour les décisions de la Fed attendues d'ici septembre. La clarté dépend des données économiques à venir et des résultats des négociations commerciales. Tout accord commercial conclu prochainement améliorerait considérablement la visibilité, selon le responsable. De plus, l'incertitude entourant la politique d'immigration incite les entreprises à reconsidérer leurs investissements, ce qui complique encore davantage les perspectives de la Fed d'après Kashkari, qui intervient encore demain...

La journée de demain sera marquée par la réunion de l'OPEP+ qui doit décider de sa production de juillet. Dans l'actualité économique américaine demain, l'indice manufacturier de Richmond sera dévoilé à 16 heures et les Minutes FOMC de la dernière réunion de la Fed seront dévoilées à 20 heures.

Jeudi, l'agenda est assez chargé avec les chiffres préliminaires du PIB américain du premier trimestre (14h30), les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), les promesses de ventes de logements (16 heures) et le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains, ainsi que des interventions de Thomas Barkin, Austan Goolsbee, Adriana Kugler, Mary Daly et Lorie Logan de la Fed. Enfin, vendredi, les opérateurs suivront la balance du commerce international de biens, ainsi que les revenus et dépenses des ménages américains avec le fameux indicateur d'inflation "core PCE" très suivi par la Fed. L'indice PMI de Chicago et l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan seront aussi au programme vendredi. Daly, Goolsbee et Bostic de la Fed reprendront le micro pour terminer la semaine.

Dans l'actualité des entreprises, PDD Holdings, AutoZone, Heico, Okta et Box Inc, publient leurs comptes ce jour. Nvidia, Salesforce, Agilent, HP Inc., Nutanix, Pure Storage et Synopsys, annoncent demain soir. Macy's, Abercrombie & Fitch, Nordson et Dick's Sporting Goods, sont aussi de la partie demain. Costco Wholesale, Dell Technologies, Marvell Technology, Zscaler, Li Auto, NetApp, Ulta Beauty, Hormel Foods, The Cooper Companies, Best Buy, Gap, UiPath et Burlington Stores, annonceront jeudi.

Les valeurs

PDD Holdings dévisse avant bourse à Wall Street, alors que le géant chinois du commerce en ligne, maison-mère de Temu ou Pinduoduo, a raté le consensus de place pour le premier trimestre en termes de revenus, avec l'impact de la guerre commerciale mais aussi les difficultés sur le marché domestique. Sur le trimestre clos fin mars, PDD a affiché des revenus de 95,7 milliards de yuans, environ 13,3 milliards de dollars, contre plus de 102 milliards de yuans de consensus. Le bénéfice net trimestriel a chuté de moitié à 14,7 milliards de yuans.

Salesforce, leader mondial des solutions CRM basées sur l'IA, et Informatica, acteur majeur de la gestion de données cloud d'entreprise "optimisée par l'IA", ont conclu un accord portant sur l'acquisition d'Informatica par Salesforce pour une valeur nette d'environ 8 milliards de dollars, déduction faite de la participation actuelle de Salesforce dans Informatica. Aux termes de cet accord, les détenteurs d'actions ordinaires de classe A et de classe B-1 d'Informatica recevront 25 dollars en numéraire par action. L'acquisition prévue renforcera la base de données fiable de Salesforce, essentielle au déploiement d'une IA agentique "performante et responsable". L'association du riche catalogue de données, de l'intégration, de la gouvernance, de la qualité et de la confidentialité des données, de la gestion des métadonnées et des services de gestion des données de référence d'Informatica avec la plateforme Salesforce "établira une architecture unifiée pour l'IA agentique, permettant aux agents d'opérer de manière sûre, responsable et à grande échelle dans l'entreprise moderne", commente Salesforce.

AutoZone, le géant américain des pièces automobiles, a annoncé un bénéfice de 608 millions de dollars (-7%) environ pour le troisième trimestre de son exercice financier, ainsi qu'une croissance à comparable de 5,4% dans le monde (5% sur le marché domestique). Le groupe de Memphis, Tennessee, a affiché un bénéfice net de 35,36$ par action, alors que le consensus de place se situait à 36,78$. Le distributeur de pièces automobiles a enregistré un chiffre d'affaires de 4,46 milliards de dollars sur la période close, dépassant quant à lui les prévisions de Wall Street. Le bénéfice opérationnel a reculé de 4% à 866 millions de dollars.

Tesla progresse avant bourse à Wall Street, alors que les investisseurs veulent toujours croire à la stratégie du groupe et au potentiel de développement du 'robotaxi'. Pourtant, le constructeur texan de VE dirigé par Elon Musk souffre sur le plan commercial, en particulier en Europe. Les ventes de Tesla dans 32 pays européens ont chuté de 49%, passant de 14.228 unités en avril 2024 à 7.261 sur le même mois cette année selon les chiffres publiés par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Dans le même temps, les ventes de VE à batterie, tous constructeurs confondus, ont augmenté d'environ 28% dans la région ! Ces chiffres couvrent les 27 pays membres de l'Union européenne et cinq autres pays hors UE, et confirment les données récentes publiées par plusieurs de ces pays. Les ventes du constructeur chinois SAIC ont bondi quant à elles de 54% en avril en Europe, selon l'ACEA.

Circle Internet, le géant des stablecoins, a annoncé qu'il visait une valorisation susceptible de dépasser 6,7 milliards de dollars dans le cadre de son introduction en bourse sur le NYSE. Le groupe new-yorkais et certains investisseurs existants cherchent à lever jusqu'à 624 millions de dollars en offrant 24 millions d'actions à un prix unitaire compris entre 24 et 26$. ARK Investment Management, la firme de Cathie Wood, a annoncé son intention d'acquérir jusqu'à 150 millions de dollars d'actions Circle lors de l'IPO... ce qui n'est pas forcément bon signe. Circle propose 9,6 millions d'actions, tandis que les actionnaires vendeurs, dont les sociétés de capital-risque Accel et General Catalyst, se délesteront de 14,4 millions d'actions.

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