Wall Street grimpe, alors que Trump remet une énorme pression sur Powell

Wall Street se rapproche des sommets ce mercredi, malgré l'incertitude géopolitique liée au conflit Israël-Iran et les dernières statistiques sans grand relief outre-Atlantique. Le S&P 500 avance de 0...

Wall Street se rapproche des sommets ce mercredi, malgré l'incertitude géopolitique liée au conflit Israël-Iran et les dernières statistiques sans grand relief outre-Atlantique. Le S&P 500 avance de 0,53% à 6.014 pts, le Dow Jones de 0,64% à 42.486 pts et le Nasdaq de 0,63% à 19.643 pts, à l'approche par ailleurs du verdict monétaire de la Fed attendu ce soir et alors que Donald Trump remet un coup de pression à Jerome Powell.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI reperd 2% à 71,8$. L'once d'or fin fléchit de 0,1% à 3.386$. L'indice dollar recule de 0,1% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans s'affiche à 4,38% contre 4,87% sur le '30 ans'.

Israël et l'Iran ont échangé des tirs pour la sixième journée consécutive. Le président américain Donald Trump a rencontré à Washington son équipe de sécurité nationale pour discuter de l'escalade du conflit, alimentant de nouvelles spéculations selon lesquelles les USA seraient sur le point de se joindre aux attaques. Trump s'est ensuite entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon un responsable de la Maison Blanche cité par Bloomberg. L'agence note que bien que les États-Unis soient le plus proche partenaire d'Israël en matière de défense et de fourniture d'armes, Trump a jusqu'à présent résisté aux appels de certains alliés politiques à participer aux frappes contre l'Iran. Pour l'instant, les États-Unis affirment agir uniquement en aidant Israël à intercepter les missiles lancés contre eux par Téhéran. Avant de réunir ses conseillers, Trump a lancé une demande de reddition inconditionnelle de l'Iran et a mis en garde contre une possible frappe contre le dirigeant du pays, l'ayatollah Ali Khamenei. "Nous savons exactement où se cache le soi-disant 'Guide suprême'", a indiqué Trump sur Truth Social. "C'est une cible facile, mais il est en sécurité là-bas. Nous n'allons pas le tuer, du moins pas pour l'instant".

L'ayatollah Khamenei a quant à lui menacé l'Amérique de conséquences irréparables en cas d'intervention en Iran au côté d'Israël. Le guide suprême de la Révolution islamique a affirmé, répondant à l'appel de Trump à la capitulation, que l'Iran ne se rendrait pas. "Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire américaine s'accompagnerait sans aucun doute de dommages irréparables", a affirmé l'ayatollah dans un message lu par un présentateur TV.

Israël et l'Iran ont tous deux indiqué qu'ils prévoyaient de poursuivre les frappes. L'armée israélienne a déclaré avoir identifié des missiles lancés depuis l'Iran vers Israël pendant la nuit et en avoir intercepté la plupart. Elle a aussi indiqué avoir frappé une usine fabriquant des centrifugeuses pour l'enrichissement de l'uranium.

Sur le front économique hier à Wall Street, les ventes de détail aux États-Unis pour le mois de mai 2025 ont régressé de 0,9% d'un mois sur l'autre, contre -0,7% de consensus FactSet et -0,1% pour la lecture révisée du mois antérieur. Hors automobile, les ventes de détail ont baissé de 0,3% par rapport au mois d'avril, contre +0,2% de consensus et après une lecture pratiquement stable un mois avant. Hors automobile et essence, enfin, ces ventes de détail US ont baissé de 0,1%.

La production industrielle américaine du mois de mai 2025 a reculé de 0,2% d'un mois sur l'autre contre +0,2% de consensus, selon la Fed. La lecture révisée d'avril s'affiche à +0,1%. La production manufacturière du mois de mai a augmenté quant à elle de 0,1%, en ligne avec le consensus, après un recul de 0,5% en avril. Le taux d'utilisation des capacités est ressorti à 77,4% contre 77,8% de consensus.

L'indice du marché immobilier américain de la National Association of Home Builders pour le mois de juin s'est affiché à 32, contre un consensus de 36 et une lecture de 34 un mois avant. Il était de 40 en avril.

Ce mercredi, les mises en chantier de logements aux États-Unis pour le mois de mai 2025 se sont établies au nombre de 1,256 million, contre 1,37 million de consensus et 1,392 million pour la lecture révisée du mois antérieur. Les permis de construire se sont établis quant à eux à 1,393 million, contre 1,43 million de consensus et 1,41 million un mois avant.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 14 juin, qui viennent aussi d'être publiées, sont ressorties au nombre de 245.000, contre 250.000 de consensus FactSet et 250.000 pour la lecture révisée du mois antérieur.

L 'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta pour le mois de juin 2025 s'est affiché à 2,4%, contre 2,5% précédemment.

Les cours pétroliers restent dans le rouge malgré l'annonce d'une chute des réserves de brut aux États-Unis la semaine passée. D'après le Département américain à l'Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont chuté de 11,5 millions de barils lors de la semaine close le 13 juin à 420,9,4 mb. Le consensus tablait sur une baisse de 2,3 mb. Les stocks d'essence ont progressé de 0,2 mb et ceux de produits distillés ont crû de 0,5 mb.

Les opérateurs attendent désormais avec impatience le communiqué monétaire de la Fed qui sera publié à 20 heures. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'un statu quo est presque de 100%, et reste d'ailleurs logée à plus de 85% pour la réunion suivante. Il s'agira donc d'étudier les détails du communiqué et de surveiller les commentaires de Jerome Powell, patron de la digne institution, à partir de 20h30. Le 'dot plot', qui présente sous forme de diagramme à points les prévisions monétaires des banquiers centraux américains, aura aussi toute son importante. Il s'agit de savoir plus précisément à quel moment la Fed pourra relancer ses assouplissements monétaires. Sans surprise, Trump remet donc ce jour un coup de pression sur Powell, estimant que les taux devraient être 2 ou 2,5 points de pourcentage plus bas et ironisant sur la nomination du successeur du patron de la Fed : "Peut-être que je devrais me nommer à la Fed, puis-je faire cela ?" Trump affirme devant les journalistes ce jour qu'il ferait "un bien meilleur travail que ces gens". "Vérifiez les droits de douane : 88 milliards de dollars ont été générés sans inflation. Nous avons une personne stupide à la Fed ; il ne réduira probablement pas ses taux aujourd'hui".

Wall Street sera fermé demain pour le 'Juneteenth National Independence Day'. Ce nouveau jour férié constitue un symbole de l'émancipation des esclaves afro-américains et correspond à l'annonce par le général Gordon Granger, le 19 juin 1865, au Texas, d'ordres fédéraux libérant les esclaves du Texas.

Enfin, vendredi, la place américaine rouvrira pour la Journée des Quatre Sorcières, marquée par l'expiration simultanée des options sur indices, options sur actions, et contrats à terme sur indices ou actions. L'indice manufacturier régional de la Fed de Philadelphie sera surveillé, tout comme l'indice des indicateurs avancés du Conference Board.

Par ailleurs, sur le front commercial, Trump a jugé que l'UE n'avait pas pour l'heure proposé d'accord commercial équitable. "Nous discutons, mais je n'ai pas l'impression qu'ils proposent un accord équitable pour l'instant", a affirmé le président américain devant les journalistes depuis l'avion Air Force One alors qu'il se rendait à Washington après avoir quitté le sommet du G7 au Canada. "Soit ils concluent un bon accord, soit ils paient ce que nous leur demandons de payer", a résumé Trump, qui avait suspendu en avril et pour 90 jours l'instauration de droits de douane 'réciproques' visant des dizaines de partenaires commerciaux dont l'UE. Les négociateurs de Bruxelles espéraient que l'acceptation de droits de douane américains de 10% sur l'ensemble des exportations de l'UE vers les États-Unis permette d'éviter toute hausse des droits de douane sur les voitures, les médicaments et l'électronique, avait précédemment indiqué le journal Handelsblatt, citant des négociateurs européens de haut rang.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Korn Ferry a dévoilé ses chiffres ce mercredi, tandis que les groupes CarMax, Darden Restaurants, Kroger et Accenture annoncent vendredi.

Les valeurs

Korn Ferry (+9,9%), groupe américain de Los Angeles, spécialisé dans les solutions pour la gestion du capital humain et le conseil organisationnel, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal des revenus totalisant 720 millions de dollars, en croissance de 3% environ en glissement annuel, à comparer à un consensus plus proche des 700 millions de dollars. Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 1,32$ contre 1,26$ de consensus. L'Ebitda ajusté a lui aussi dépassé les attentes à 121 millions de dollars. Sur l'exercice clos, les revenus ont atteint 2,76 milliards de dollars, pour un bpa ajusté de 4,88$. Pour le premier trimestre 2026, le groupe envisage des revenus de 685 millions en milieu de fourchette, pour un bpa ajusté allant de 1,18 à 1,26$.

Circle Internet (+10%) poursuit son rallye, alors que son cours a quintuplé depuis l'IPO du début du mois sur le Nasdaq. Le géant des stablecoins peut se réjouir du vote du Sénat américain, qui a adopté hier un projet de loi établissant le premier cadre fédéral pour les cryptomonnaies adossées au dollar, appelées 'stablecoins', ce qui représente une victoire majeure pour un secteur. L'adoption du GENIUS Act ('Guiding and Establishing National Innovation for US Stablecoins') par la Chambre haute par 68 voix contre 30 ne suffit pas encore à rendre la nouvelle loi effective, puisqu'elle doit être approuvée par la Chambre des représentants et le président Trump. "Tous les émetteurs, qu'il s'agisse d'une banque, d'une coopérative de crédit ou d'un organisme non bancaire, bénéficieraient d'un socle réglementaire commun", se félicitait Dante Disparte, directeur de la stratégie et responsable des politiques et opérations mondiales de Circle, avant le vote.

Hasbro (+1,2%) a supprimé 3% de ses effectifs, le fabricant de jouets réduisant les dépenses dans un contexte économique nettement plus incertain, l'impact étant encore difficile à mesurer des droits de douane de Donald Trump sur les produits fabriqués en Chine.

Meta Platforms (+0,5%). Le patron d'OpenAI, Sam Altman, a affirmé que Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, aurait proposé des primes individuelles à la signature atteignant 100 millions de dollars à plusieurs de ses employés dans le but de les attirer au sein de son équipe IA. "Meta a commencé à faire des offres colossales à beaucoup de membres de notre équipe", a-t-il expliqué dans le podcast 'Uncapped', animé par son frère Jack Altman. "Des primes de signature de l'ordre de 100 millions de dollars, avec des rémunérations annuelles encore supérieures", a détaillé Sam Altman. "C'est dingue ! Je suis vraiment heureux qu'au moins jusqu'à présent, aucun de nos meilleurs éléments n'ait accepté ces offres. Je pense que les gens comparent un peu les deux trajectoires et se disent : très bien, OpenAI a une vraie chance, une bien meilleure chance, de concrétiser la superintelligence (...)".

Texas Instruments (+1,2%) prévoit d'investir plus de 60 milliards de dollars pour fabriquer des milliards de semi-conducteurs fondamentaux aux États-Unis. Cet investissement comprend sept usines de fabrication de semi-conducteurs américaines réparties sur trois méga-sites de production au Texas et dans l'Utah, créant plus de 60.000 nouveaux emplois aux États-Unis. Il s'agit du plus important investissement de l'histoire des États-Unis dans la fabrication de semi-conducteurs fondamentaux, s'appuyant sur l'expérience presque centenaire de TI. Le plus grand méga-site de TI à Sherman, au Texas, prévoit un investissement pouvant atteindre 40 milliards de dollars pour quatre usines : SM1 et SM2, déjà en construction, et deux autres, SM3 et SM4. Il s'agit de tirer parti des atouts de TI en tant que leader mondial de la technologie et de la fabrication pour promouvoir des innovations cruciales, des véhicules aux smartphones en passant par les centres de données.

U.S. Steel (stable). L'acquisition d'U.S. Steel par Nippon Steel pour près de 15 milliards de dollars a été finalisée ce mercredi, ont annoncé les deux entreprises, après un feuilleton de 18 mois. Selon les termes de l'accord, Nippon Steel a acquis 100% des titres U.S. Steel à 55$ pièce, comme indiqué lors de l'offre de décembre 2023.

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