La Bourse de New York évolue en baisse vendredi, accusant le coup face à une inflation aux Etats-Unis encore très élevée en février, et toujours fébrile à l'approche du 2 avril, date à laquelle une vague de nouveaux droits de douane doit entrer en vigueur.
Vers 10H05 GMT, le Dow Jones reculait de 0,65%, l'indice Nasdaq perdait 0,76% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,57%.
"Les données macroéconomiques publiées (ce matin) ont révélé la dure réalité: on ne peut pas s'attendre à ce que la Réserve fédérale (Fed) réduise bientôt" ses taux, a écrit dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Le rythme de l'inflation ne s'est pas infléchi aux Etats-Unis en février, à +2,5% sur un an, dans la lignée des attentes des analystes, selon l'indice officiel PCE publié vendredi.
L'inflation sous-jacente, hors prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, a même légèrement accéléré, à +2,8% (contre +2,7% en janvier), d'après cet indice publié par le ministère du Commerce.
Les analystes attendaient l'indice PCE dans cet ordre de grandeur, selon le consensus publié par MarketWatch, à l'exception de l'inflation sous-jacente, plus élevée qu'anticipée.
"Par ailleurs, les dépenses de consommation n'ont augmenté que de 0,1 (point, ndlr), ajusté à l'inflation, ce qui est assez faible, étant donné que la consommation en janvier a été en déclin à cause des incendies à Los Angeles et la grosse tempête de neige qui a frappé le Grand Sud", souligne auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.
"Tout d'un coup, l'économie du premier trimestre semble extraordinairement faible", ajoute l'analyste.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, les rendements d'Etat américains se sont nettement détendus après la publication de cet indice d'inflation. Vers 14H00 GMT, le rendement à dix ans était de 4,30% contre 4,36% à la clôture la veille, celui à deux ans évoluait autour de 3,96% contre 3,99% jeudi.
Autre nouvelle digérée par les investisseurs, un sondage sur la confiance des consommateurs de l'université du Michigan, mis à jour vendredi, confirme un fort déclin de cette dernière, de 28% sur un an.
"Les consommateurs continuent de s'inquiéter de la possibilité de souffrir de l'évolution actuelle de la politique économique", souligne la directrice de l'enquête, Joanne Hsu, citée dans le communiqué.
Les acteurs du marché gardent également en ligne de mire le 2 avril, date que le président Trump appelle le "jour de la libération".
Le président américain devrait alors détailler son plan concernant ce qu'il appelle les "droits de douane réciproques", qui concerneront potentiellement l'ensemble des produits importés dans la première puissance économique mondiale.
Cela viendra s'ajouter à d'autres droits de douane, annoncés ou déjà en application, comme sur l'acier et l'aluminium ainsi que sur les automobiles fabriquées en-dehors des Etats-Unis.
Au tableau des valeurs, la chaîne de magasins de vêtements de sport Lululemon, connue pour ses pantalons de yoga, dévissait (-14,11%) après avoir annoncé des prévisions inférieures aux attentes des analystes, tant au niveau du chiffre d'affaires que du bénéfice net, pour le premier trimestre de l'exercice en cours.
L'aciériste US Steel était recherché (+3,13%) après des informations de presse indiquant qu'il pourrait bénéficier d'un investissement allant jusqu'à 7 milliards de dollars de la part de son rival japonais Nippon Steel, en cas de rapprochement entre les deux entreprises.
Cet engagement, rapporté par le site d'information Semafor, est nettement supérieur à la promesse de 2,7 milliards de dollars que Nippon Steel avait précédemment faite avant que son projet d'acquisition de US Steel ne soit retoqué par Washington.
Les investisseurs attendent pour un peu plus tard dans la journée les nouveaux cours de la start-up américaine CoreWeave, qui fait vendredi son entrée en Bourse avec une valorisation de près de 19 milliards de dollars.
L'entreprise d'informatique à distance (+cloud computing+) a largement revu ses ambitions à la baisse, fixant le prix initial de son action à 40 dollars, alors que la fourchette initialement retenue était 47 à 55 dollars et diminué le nombre d'actions offertes, 37,5 millions contre 49 millions annoncés au départ.
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