La Bourse de New York a ouvert en forte baisse lundi, les investisseurs s'adonnant à des prises de bénéfices à l'approche de la fermeture pour le Nouvel An, le regard déjà tourné vers 2025.
Vers 15H10 GMT, le Dow Jones lâchait 1,61%, l'indice Nasdaq chutait de 1,70% et l'indice élargi S&P 500 de 1,55%.
"Nous assistons à des prises de bénéfices à la fin d'une année très fructueuse. (...) Il ne reste que deux jours de négociation dans l'année et les ventes sont nombreuses", a commenté auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
Le volume d'échanges reste toutefois limité à cause des fêtes de fin d'année, ce qui peut entraîner une forte volatilité des indices, à la hausse comme à la baisse.
La place américaine sera par ailleurs fermée le 1er janvier pour le Nouvel An.
Les investisseurs ont déjà le regard tourné vers l'année prochaine, et certains "s'inquiètent ce que 2025 pourrait apporter", a observé M. Sarhan.
Selon l'analyste, les acteurs du marché s'interrogent notamment sur la posture privilégiée par la Banque centrale américaine (Fed).
"Depuis la dernière réunion de la Fed, [le marché] pense que [l'institution] va se montrer plus ferme, (...) cela pourrait exercer une forte pression sur les valeurs technologiques et d'autres secteurs", a avancé M. Sarhan.
Le 18 décembre, la Banque centrale américaine, tout en réduisant ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, a indiqué qu'elle ne projetait désormais plus que deux baisses de taux l'année prochaine, contre quatre initialement envisagé.
L'inflation américaine a cependant progressé moins qu'attendu en novembre, si l'on s'en tient à un récent indice PCE, jauge favorite de la Fed, ce qui laisse planer le doute sur un futur ralentissement du rythme de ses coupes.
Peu d'indicateurs sont attendus dans la semaine, mais les investisseurs garderont un oeil sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage et sur des données concernant le secteur manufacturier.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans se détendait nettement, à 4,54%, contre 4,62% vendredi en clôture.
Ailleurs, au tableau des valeurs, l'avionneur américain Boeing reculait franchement (-3,70%) après que la Corée du Sud a lancé lundi une "inspection complète" de tous les avions Boeing 737-800 utilisés par des compagnies aériennes du pays, au lendemain de l'accident meurtrier de l'un de ces appareils à Muan (sud-ouest).
Tous les occupants de ce vol ont été tués, sauf deux membres de l'équipage, qui ont été hospitalisés à Séoul, selon l'agence de presse Yonhap.
"Boeing est un acteur important du marché (...) ce qui pèse sur les titres", selon M. Sarhan.
"La persistance de la tendance à la vente dans l'espace des méga-capitalisations a contribué au biais négatif", a aussi souligné dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Déjà en berne vendredi en clôture, la plupart des grands noms du secteur technologique évoluaient encore dans le rouge lundi matin, à l'image d'Alphabet (-1,41%), Amazon (-2,15%), Tesla (-3,07%) ou Apple (-1,48%).
Seul Nvidia gardait la tête hors de l'eau (+0,14%), le géant des semi-conducteurs ayant finalisé l'acquisition de la société israélienne spécialisée dans l'intelligence artificielle (IA) Run:ai.
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