Wall Street : enfin un rebond ?

Wall Street tente un sursaut ce jeudi. Le S&P 500 regagne 0,87% à 3.968 pts, le Dow Jones 0,76% à 33.855 pts et le Nasdaq 1,19% à 11.088 pts. Les marchés avaient précédemment consolidé assez lourdemen...

Wall Street tente un sursaut ce jeudi. Le S&P 500 regagne 0,87% à 3.968 pts, le Dow Jones 0,76% à 33.855 pts et le Nasdaq 1,19% à 11.088 pts. Les marchés avaient précédemment consolidé assez lourdement, abandonnant l'idée d'un "pivot de la Fed" compte tenu de la fermeté pour l'heure affichée par les statistiques américaines, notamment celles de l'emploi et des services. Sur le Nymex, le baril de brut WTI reprend 1,2% à 72,9$. L'once d'or avance de 0,4% à 1.806$. L'indice dollar cède 0,3% face à un panier de devises.

Les inscriptions au chômage ont légèrement augmenté aux États-Unis la semaine passée mais restent proches de leur plus bas niveau. Le Département américain au Travail vient en effet d'annoncer, pour la semaine close au 5 décembre, des inscriptions au chômage au nombre de 230.000, en hausse de 4.000 par rapport à la semaine antérieure - une évolution conforme aux attentes des économistes. La moyenne à quatre semaines s'établit à 230.000, en augmentation de 1.000. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 28 novembre atteint 1,671 million, en progression de 62.000 sur sept jours (1,500 million de consensus).

Ailleurs dans le monde, les marchés ont pris connaissance des chiffres du PIB japonais, avec une contraction de l'économie révisée à 0,8% en rythme annuel au troisième trimestre, contre -1,2% de consensus FactSet et -1,2% précédemment annoncé. Les ventes au détail au Brésil sont ressorties étonnamment vigoureuses en octobre. Au Mexique, l'indice des prix à la consommation du mois de novembre a augmenté moins que prévu.

Demain vendredi aux USA, les opérateurs suivront l'indice des prix à la production pour le mois de novembre (consensus FactSet +0,2% en comparaison du mois antérieur et +7,2% sur un an ; +0,2% et +5,9% hors alimentaire et énergie), ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan.

Notons que l'indice américain des prix à la consommation pour le mois de novembre sera quant à lui publié mardi 13 décembre, à la veille du verdict monétaire de la Fed, qui devrait relever cette fois de 50 points de base son taux des 'fed funds' (probabilité de 74,7% selon FedWatch), après quatre hausses surdimensionnées consécutives de 75 points de base.

Costco Wholesale, Broadcom, Lululemon Athletica, Chewy, DocuSign, Manchester United et The Cooper Companies, publient après bourse ce soir, à Wall Street, leurs derniers comptes trimestriels. Ciena et Korn Ferry ont annoncé avant l'ouverture.

Les valeurs

Tesla (stable) demeure sous pression, en retrait avant bourse à Wall Street ce jeudi, à la suite d'informations selon lesquelles les banquiers se prépareraient à demander à Elon Musk de mettre en gage une plus grande partie de ses actions dans le constructeur automobile contre des prêts liés à son rachat pour 44 milliards de dollars de Twitter. Rappelons que le titre a déjà corrigé ces derniers jours sur fond d'inquiétudes sur la production du site de Shanghai. Le géant de l'automobile électrique a réduit encore ses prix en Chine. En outre, Bloomberg croit savoir que le constructeur réduirait les embauches et le temps de travail dans son usine de Shanghai...

Walt Disney (+1%) lance à son tour son offre de streaming à plus bas prix, soutenue par la publicité. Disney+, le service de streaming du géant américain du divertissement, a ainsi officiellement lancé, un mois après Netflix, une proposition d'abonnement moins onéreuse, à 7,99$ par mois aux USA, soit 3$ de moins que la version sans publicité qui coûte désormais 10,99$. Le nouveau "plan basique" de Disney+, plus abordable, est destiné à attirer de nouveaux consommateurs plus regardants à la dépense dans un contexte d'inflation accrue. Disney+ est la plateforme de streaming qui connaît la plus forte croissance actuellement, mais au prix de lourds investissements consentis par Disney, qui ont plombé les derniers résultats du groupe et sans doute provoqué un changement de directeur général, Bob Iger, emblématique CEO de l'affaire, ayant repris les manettes, remplaçant Bob Chapek.

Ciena (+19%), le fournisseur américain d'équipements de réseaux et de services software, s'envole à Wall Street. Le groupe a publié pour son quatrième trimestre fiscal des revenus et bénéfices supérieurs aux attentes de marché. Le bénéfice net s'est établi à 57,6 millions de dollars sur la période, soit 39 cents par action, à comparer à un profit de 103,5 millions de dollars un an plus tôt. Sur une base ajustée, le groupe du Maryland a affiché un bénéfice par action de 61 cents, contre 85 cents un an avant et... 8 cents de consensus FactSet. La surprise est également conséquente du point de vue des revenus, qui atteignent 971 millions de dollars, contre 1,04 milliard un an auparavant et 850 millions de consensus.

Gary Smith, directeur général de l'affaire, évoque de solides résultats et des développements favorables concernant la chaîne d'approvisionnement. "Pour l'avenir, nous prévoyons une croissance démesurée des revenus au cours de l'exercice 2023 compte tenu de notre important carnet de commandes et des signes continus d'amélioration progressive de l'offre", indique par ailleurs le dirigeant.

GameStop (+8%), le distributeur américain de jeux vidéo, a annoncé hier soir des pertes plus importantes que prévu et un recul des ventes pour le trimestre clos. Le groupe, ex-vedette de Wall Street durant la période des 'meme stocks', a dévoilé une perte de près de 95 millions de dollars soit 31 cents par action sur le troisième trimestre, contre un déficit de 105 millions de dollars un an auparavant. La perte ajustée par action a été de 31 cents, contre 28 cents de consensus FactSet. Les ventes ont décliné à 1,19 milliard de dollars, contre 1,3 milliard de dollars environ sur la période comparable de l'an dernier et 1,34 milliard de consensus. Le groupe affiche donc sur ce trimestre sa septième perte consécutive.

Le DG de GameStop, Matt Furlong, a déclaré que les priorités de l'entreprise étaient d'atteindre la rentabilité à court terme et la croissance à long terme. "Nous cherchons à transformer une entreprise traditionnelle 'brick-and-mortar' qui était au bord de la faillite", a-t-il déclaré. "La société est une entreprise plus solide aujourd'hui qu'à tout moment dans le passé récent". GameStop n'a pas fourni de guidance financière.

Le département américain de la Défense a attribué des contrats JWCC à Amazon (+2%), Google (Alphabet -1%), Microsoft (+1%) et Oracle (+1%). Le Joint Warfighting Cloud Capability (JWCC) est un véhicule contractuel à plusieurs attributions qui offrira au DoD la possibilité d'acquérir des capacités et des services commerciaux de cloud directement auprès des fournisseurs de services cloud commerciaux à la vitesse de la mission, à tous les niveaux de classification, du quartier général à la périphérie tactique. Ce véhicule contractuel de livraison indéfinie et de quantité indéfinie (IDIQ), offre une tarification commerciale, ou mieux, et un approvisionnement rationalisé des services cloud. Le montant total des accords atteint 9 milliards de dollars.

Meta Platforms (+2%). Des représentants de la firme, maison-mère de Facebook, poursuivie par la Federal Trade Commission (FTC) qui entend bloquer le rachat de Within, s'exprimeront ce jour dans le cadre d'une bataille décisive sur le marché de la réalité virtuelle, indique Reuters.

Coinbase (+4%) a confirmé une année 2022 difficile. Brian Armstrong, fondateur et CEO de la plateforme d'échange de cryptomonnaies, dans une interview accordée à Bloomberg, a indiqué que "cette année, tout baisse, et il semble, vous savez, que nous ferons la moitié de cela ou moins". Autrement dit, Coinbase devrait faire moitié moins de chiffre d'affaires que l'an dernier. Les revenus 2021 s'élevaient à 7 milliards de dollars environ pour 4 milliards d'Ebitda positif. Dans un tweet, la compagnie a confirmé que les revenus 2022 devraient être plus de deux fois inférieurs aux niveaux de 2021.

Exxon Mobil (+1%) profite aujourd'hui du rebond des cours du brut, mais pas que... Ainsi, le colosse pétrolier américain a étendu son programme de rachat d'actions à 50 milliards de dollars, dans le cadre du nouveau plan corporate. Les rachats courent jusqu'en 2024, avec une enveloppe de 15 milliards de dollars pour cette année.

Chevron (+1%), autre géant pétrolier américain, préfère quant à lui renforcer ses plans de dépenses d'investissements pour l'année prochaine à 17 milliards de dollars désormais.

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