Wall Street : encore des tensions avec la Chine ?

Wall Street prend le chemin de la baisse de manière assez nette avant bourse ce mercredi, le S&P 500 abandonnant 0,8%, le Dow Jones 0,9% également et le Nasdaq 0,9%, alors que des tensions semblent pe...

Wall Street prend le chemin de la baisse de manière assez nette avant bourse ce mercredi, le S&P 500 abandonnant 0,8%, le Dow Jones 0,9% également et le Nasdaq 0,9%, alors que des tensions semblent persister sur le front commercial entre Washington et Pékin, après la récente trêve qui a ramené pour 90 jours les droits de douane sur des niveaux plus raisonnables. Les entreprises et les dirigeants continuent par ailleurs de mettre en garde contre les premiers effets des droits de douane. Jamie Dimon, emblématique patron de JP Morgan, a indiqué en début de semaine que les marchés sous-estimaient l'impact à long terme des droits de douane, évoquant même une "extrême complaisance". Jane Fraser, patronne de Citigroup, a elle aussi souligné que les entreprises retardaient leurs investissements face à l'incertitude liée aux tarifs douaniers de Trump.

La trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine avait initialement rassuré les marchés, mais elle demeure fragile. Ainsi, le ministère chinois du Commerce a annoncé ce jour qu'il engagerait des poursuites contre toute organisation ou personne aidant les États-Unis à déconseiller l'utilisation des semi-conducteurs avancés chinois. Le Département américain au Commerce avait averti précédemment que l'utilisation des puces Huawei partout dans le monde constituerait une violation des contrôles à l'exportation américains, avant de retirer ensuite cette référence. Hier, des rapports ont indiqué que les expéditions chinoises d'iPhones et d'appareils mobiles d'Apple vers les États-Unis avaient chuté en avril à leur plus bas niveau depuis 2011, montrant l'impact très fort de la guerre commerciale sur les échanges entre les deux superpuissances.

Wall Street avait plutôt bien résisté en début de semaine face à la dégradation pourtant historique de l'agence de notation Moody's, privant les USA de leur triple A. L'agence a abaissé vendredi soir sa note de la dette américaine de 'Aaa' à 'Aa1', indiquant que la dette des États-Unis et ses intérêts seraient bien plus élevés que d'autres dettes souveraines bénéficiant d'une note comparable. Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, a tenté de minimiser l'affaire en évoquant un "indicateur à retardement" et en attribuant la faute à l'administration de Joe Biden...Pourtant, Moody's a aussi désigné la proposition de loi budgétaire actuellement discutée au Congrès. Elle était la dernière des trois grandes agences de notation à maintenir le triple A américain, mais sa perspective associée était négative depuis la fin de l'année 2023 - perspective désormais stable. Moody's précise que les administrations américaines successives et le Congrès n'arrivent pas à se mettre d'accord sur des mesures pour s'attaquer aux déficits budgétaires et aux dépenses d'intérêt.

Du côté de la Fed, les avis de responsables se succèdent cette semaine. Raphael Bostic, le dirigeant de la Fed d'Atlanta, juge que la banque centrale américaine ne devrait réduire ses taux qu'une fois cette année, alors qu'il faudra selon lui trois à six mois avant de connaître l'impact des mesures politiques. Il n'exclut pas toutefois un peu d'anticipation de la part de la Fed, si les négociations commerciales accélèrent et que les tarifs douaniers sont réduits plus qu'attendu, ce qui lèverait en partie le risque du côté de l'inflation... John Williams, le patron de la Fed de New York, suggère pour sa part que les banquiers centraux américains ne sont pas prêts à baisser les taux, du moins pas avant septembre, du fait des perspectives économiques incertaines... Alberto Musalem, le président de la Fed de St. Louis, affirme que la politique monétaire est actuellement bien positionnée et que les tarifs douaniers pèseront probablement sur l'économie américaine et affaibliront le marché du travail...

Ce mercredi, les opérateurs suivront l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta du mois de mai (16 heures) et le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 16 mai (16h30). Thomas Barkin de la Fed reprendra la parole dans la journée.

Demain, programme un peu plus étoffé avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 17 mai (14h30, consensus 230.000), l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago du mois d'avril (14h30), l'indice flash PMI composite du mois de mai (15h45, consensus FactSet 51,1 pour l'indice composite et 51,5 dans les services), ainsi que les reventes de logements existants d'avril (16 heures, consensus 4,1 millions environ) et que l'indice manufacturier régional de la Fed de Kansas City pour le mois de mai (17 heures).

Enfin, vendredi, les opérateurs suivront les ventes de logements neufs d'avril (16 heures, consensus 690.000) ainsi qu'une intervention de la gouverneure Lisa Cook de la Fed - en attendant Jerome Powell dimanche lors de la cérémonie de remise des diplômes de l'Université de Princeton dans le New Jersey.

Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Palo Alto Networks, Toll Brothers ou Keysight ont publié hier soir leurs derniers comptes. TJX Companies, Lowe's, Medtronic, Snowflake, Target, Baidu et Zoom Communications, annoncent ce jour. Intuit, Analog Devices, Copart, Ross Stores, Deckers Outdoor, Autodesk, Ralph Lauren, BJ's Wholesale et Workday, publieront leurs résultats demain.