Wall Street en timide hausse, malgré de nombreuses incertitudes

Wall Street s'affiche en hausse avant bourse ce mercredi, alors que le projet de loi de dépenses de Trump se dirige vers la Chambre des représentants après avoir été adopté de justesse par le Sénat. L...

Wall Street s'affiche en hausse avant bourse ce mercredi, alors que le projet de loi de dépenses de Trump se dirige vers la Chambre des représentants après avoir été adopté de justesse par le Sénat. Le S&P 500 gagne 0,3% en pré-séance, le Dow Jones 0,3% également et le Nasdaq près de 0,3% lui aussi. Hier, les indices hésitaient pourtant sur la place américaine après l'adoption de la 'One Big Beautiful Bill' de Trump au Sénat, le vice-président Vance ayant voté de manière décisive. Le projet de loi est désormais soumis à la Chambre des représentants, dont le président Mike Johnson espère une adoption d'ici le 4 juillet.

Sur le front commercial, la situation reste aussi mitigée alors que la suspension de Trump sur ses droits de douane réciproques prend fin le 9 juillet, et que le président américain a laissé entendre qu'il n'envisageait pas de prolongation. L'administration Trump chercherait à conclure des accords commerciaux de moindre envergure avant la date limite, après quoi le président a déclaré qu'il enverrait des lettres aux pays assignant des taux de droits de douane. "J'écrirai des lettres à de nombreux pays", a déclaré Trump hier. Le Financial Times croit savoir que l'équipe du président américain ne viserait donc plus d'accords commerciaux majeurs avec de nombreux pays, mais tenterait plutôt de sceller de plus petits deals et des accords rapides avant la date limite. De "mini-accords" qui permettraient d'éviter ces taxes importantes, mais les pays concernés seraient toujours confrontés aux droits de douane existants pendant la durée des négociations.

Trump a affirmé ce week-end dans une interview accordée à Fox News qu'il ne prévoyait pas de prolonger la date limite du 9 juillet pour l'augmentation des droits de douane, fixée aux pays souhaitant négocier des accords avec les États-Unis. "Je ne pense pas que j'en aurai besoin", a affirmé Trump, ajoutant toutefois : "Je pourrais, ce n'est pas grave". Lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche vendredi, Trump avait laissé entendre que la date limite du 9 juillet pour l'augmentation des droits de douane réciproques n'était pas fixée. "Nous pouvons faire ce que nous voulons", avait affirmé le président américain.

L'Union européenne aurait quant à elle indiqué qu'elle était prête à accepter un tarif universel de 10% sur nombre de ses exportations, mais qu'elle cherchait à obtenir des exemptions pour les produits pharmaceutiques, l'alcool, les semi-conducteurs et les avions commerciaux dans le cadre d'un accord commercial, a rapporté Bloomberg. L'UE ferait également pression sur les États-Unis pour qu'ils mettent en place des quotas et exemptions afin de réduire les droits de douane de 25% imposés par Washington sur les automobiles et les pièces détachées automobiles, ainsi que ses droits de douane de 50% sur l'acier et l'aluminium, selon des personnes proches du dossier citées par Bloomberg.

Le président de la Fed Jerome Powell, qui s'exprimait hier lors du forum de la BCE à Sintra, au Portugal, a confirmé l'intention de la banque centrale américaine d'attendre d'en savoir plus sur l'impact des droits de douane de Trump sur l'inflation avant d'éventuellement baisser les taux d'intérêt. Ainsi, Powell refuse pour l'heure de se plier aux exigences de Trump, qui réclame des baisses de taux immédiates et importantes. "Nous prenons simplement notre temps", a résumé le patron de la Fed, alors même que Trump multiplie les attaques pour obtenir un net assouplissement monétaire. "Tant que l'économie américaine est solide, nous pensons qu'il est prudent d'attendre d'en savoir plus et de voir quels pourraient être les effets", a jugé Powell. Il a réitéré que la Fed n'avait pas encore constaté d'effet notable des droits de douane et que la Fed s'attendait à des hausses de prix.

Powell n'a pas exclu une baisse des taux d'intérêt ce mois-ci, mais a convenu que la banque centrale aurait déjà baissé ses taux sans les droits de douane. "Je n'écarterais ni n'aborderais directement une réunion", a lancé le leader de la Fed lors de la table ronde au Portugal, interrogé sur la possibilité d'une baisse en juillet. "Cela dépendra de l'évolution des données", a estimé le dirigeant, soulignant qu'une solide majorité du FOMC (comité de fixation des taux d'intérêt de la Fed) s'attendait à ce qu'il soit opportun de commencer à baisser à nouveau les taux plus tard cette année. "Nous avons suspendu notre activité (de baisse des taux) lorsque nous avons constaté l'ampleur des droits de douane et que, pour l'essentiel, toutes les prévisions d'inflation pour les États-Unis ont sensiblement augmenté en conséquence de ces droits", a aussi glissé Powell.

Sur le front économique hier, l'indice PMI manufacturier final américain du mois de juin s'est affiché à 52,9, contre un consensus Bloomberg de 52 et une lecture flash de 52 également. L'ISM manufacturier ne donne pas la même lecture, à 49 contre 49,1 de consensus FactSet pour le mois de juin... Parmi les autres statistiques hier, les dépenses américaines de construction du mois de mai ont décliné de 0,3% par rapport au mois antérieur, contre +0,2% de consensus FactSet. Enfin, le rapport JOLTS du mois de mai a fait ressortir 7,769 millions d'ouvertures de postes, bien plus que le consensus qui était de 7,3 millions, après une lecture révisée de 7,395 millions pour le mois antérieur. Il s'agit donc d'un signal plutôt rassurant concernant le marché américain du travail.

Ce mercredi, les opérateurs suivront l'étude Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements aux USA 13h30), le rapport d'ADP sur l'emploi privé américain du mois de juin (14h15, consensus FactSet 115.000 créations de postes), ainsi que le rapport hebdomadaire du Département à l'Energie sur les stocks pétroliers domestiques.

Demain, l'actualité sera chargée juste avant "l'Independence Day", avec surtout le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi (consensus 4,3% de chômage et 115.000 créations de postes non-agricoles), mais aussi la balance du commerce international des biens et services, les inscriptions hebdomadaires au chômage, l'indice PMI composite final (et donc celui des services), les commandes industrielles et l'ISM des services. Wall Street fermera à 19 heures, heure française jeudi, et sera fermé vendredi pour le Jour de l'Indépendance.