Wall Street : en ordre dispersé

Wall Street évolue en ordre dispersé en début de journée à New York. Après une séance euphorique vendredi, le S&P 500 consolide de 0,19% à 6.454 pts, alors que le Dow Jones cède 0,47% à 45.415 pts. Le...

Wall Street évolue en ordre dispersé en début de journée à New York. Après une séance euphorique vendredi, le S&P 500 consolide de 0,19% à 6.454 pts, alors que le Dow Jones cède 0,47% à 45.415 pts. Le Nasdaq fait de la résistance, en hausse de 0,11% à 21.520 pts...

Lors du symposium de Jackson Hole, le président de la Fed a laissé entendre qu'il était ouvert à l'idée d'un assouplissement monétaire. "Avec une politique restrictive, les perspectives de base et l'évolution de la répartition des risques pourraient justifier un ajustement de notre politique", a indiqué Jerome Powell, évoquant par ailleurs une augmentation des risques concernant l'emploi, alors que l'offre de main-d'oeuvre se serait affaiblie parallèlement à la demande. Les traders estiment désormais à 87% la probabilité d'une baisse des taux de la Fed le mois prochain, selon l'outil CME FedWatch.

"Le signal de Jerome Powell pour une baisse des taux a transformé une semaine de baisse en hausse pour les actions, mais le débat va probablement maintenant se porter sur l'agressivité potentielle de la Fed", a déclaré à 'Bloomberg' Chris Larkin d'E*Trade chez Morgan Stanley. "Les signes de ralentissement du marché du travail semblent actuellement l'emporter sur les craintes d'inflation, mais la Fed n'a pas abandonné son objectif de 2%". "La voie à suivre n'est pas si simple", ajoute Daniel Murray, directeur général d'EFG Asset Management. "Si un assouplissement de la politique monétaire est généralement bien accueilli par les marchés, le contexte est également important et une incertitude importante persiste concernant l'environnement macroéconomique et celui des entreprises".

Le président de la Fed de New York, John Williams, doit s'exprimer plus tard dans la journée, et les investisseurs seront attentifs à ses propos pour savoir s'il partage la vision de Jerome Powell en matière de politique monétaire.

Les marchés seront confrontés à deux tests clés plus tard dans la semaine, avec la publication des chiffres de l'inflation PCE aux États-Unis, qui devraient montrer une inflation sous-jacente atteignant son plus haut niveau depuis fin 2023, à 2,9%, et les résultats de Nvidia mercredi soir. Les opérateurs anticipent une nouvelle envolée des profits de la star de l'IA et espèrent ainsi que cette publication apaisera les craintes concernant les dépenses en IA et confirmera que la récente hausse du marché boursier ne s'est pas transformée en une bulle technologique. " À moins d'un événement imprévu majeur, l'événement le plus important de la semaine sera la publication des résultats et des prévisions de Nvidia ", affirme Matt Maley de Miller Tabak. Les chances que le géant des puces électroniques publie des chiffres décevants - ou des prévisions médiocres - sont extrêmement faibles, selon lui, tout en excluant pas une 'vente' de la nouvelle.

Les résultats de Dell, Dick's Sporting Goods, Best Buy, Dollar General et Abercrombie & Fitch animeront également la semaine. En attendant, les opérateurs ont pris connaissance de ventes de logements neufs plus élevées que prévu en juillet alors que le prix médian des logements neufs a chuté de 5,9% en glissement annuel, à 403.800$.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 1,5% à 64,6$. L'once d'or fin revient à l'équilibre, à 3.3673$. L'indice dollar rebondit de 0,2% face à un panier de devises à 97,8 points. Le bitcoin demeure sous pression (-2%) vers les 112.000$.

Les valeurs

* Intel grimpe encore de 2% après son bond de près de 6% vendredi. Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a confirmé que le gouvernement américain avait pris une participation de 10 % dans le fabricant de puces en difficulté. Intel, seule entreprise américaine capable de fabriquer des puces avancées sur le sol américain, a annoncé que Washington avait investi 8,9 milliards de dollars dans ses actions ordinaires, acquérant 433,3 millions de titres au prix de 20,47 dollars l'action, lui conférant ainsi une participation de 10% dans l'entreprise. Intel a précisé que le prix payé par le gouvernement était inférieur au cours actuel du marché. Sur ce total, 5,7 milliards de dollars proviendront de subventions octroyées mais non versées au titre du CHIPS Act, et 3,2 milliards de dollars proviendront d'autres subventions gouvernementales dans le cadre d'un programme de fabrication de puces sécurisées.

"Les États-Unis n'ont rien payé pour ces actions, qui sont désormais valorisées à environ 11 milliards de dollars", a écrit le président Trump dans un message publié sur 'Truth Social'. "C'est une excellente affaire pour l'Amérique, et aussi pour INTEL". Le gouvernement disposera également d'un droit pour acquérir 5% supplémentaires d'actions Intel si l'entreprise cesse d'être actionnaire majoritaire de son activité de fonderie. Intel a précisé que le gouvernement américain ne siégerait pas au conseil d'administration ni ne bénéficierait d'autres droits de gouvernance. "En tant que seule entreprise de semi-conducteurs à réaliser des activités de R&D et de fabrication de pointe en logique aux États-Unis, Intel est profondément engagée à garantir que les technologies les plus avancées au monde soient fabriquées aux États-Unis", a déclaré Lip-Bu Tan, DG d'Intel.

* Paramount Skydance (+1,8%). Paramount prévoit de supprimer entre 2.000 et 3.000 emplois d'ici début novembre, après la finalisation de sa fusion avec le studio de production Skydance, a croit savoir le magazine 'Variety'.

* TPG (stable) pourrait se séparer de l'opérateur scolaire asiatique XCL Education. La firme de private-equity aurait déjà reçu un intérêt préliminaire de la part de sociétés du secteur et de groupes de capital investissement, selon des sources proches du dossier citées par 'Bloomberg'. TPG travaillerait avec des conseillers financiers sur cette cession potentielle. Une transaction pourrait valoriser XCL, basé à Singapour, jusqu'à 1,5 milliard de dollars, selon les sources. Les réflexions sont préliminaires et TPG pourrait encore décider de conserver l'actif. XCL possède et gère plusieurs écoles internationales, dont la XCL World Academy à Singapour, l'American School of Bangkok et la Vietnam Australia International School, selon son site web.

* Keurig Dr Pepper (-7%) va racheter JDE Peet's dans le cadre d'une transaction entièrement en numéraire valorisant sa cible 15,7 milliards d'euros. Selon les termes de l'opération, KDP versera aux actionnaires de JDE Peet's 31,85 euros par action, soit une prime de 33% par rapport au cours moyen pondéré en fonction des volumes sur 90 jours de JDE Peet. La firme néerlandaise versera un dividende de 0,36 euro par titre, comme précédemment déclaré, avant la clôture de l'opération, sans réduction du prix de l'offre. A l'issue de l'acquisition, KDP prévoit de se scinder en deux sociétés indépendantes cotées en bourse aux États-Unis, créant un challenger à forte croissance sur le marché attractif des boissons rafraîchissantes en Amérique du Nord ("Beverage Co") et la première entreprise mondiale spécialisée dans le café ("Global Coffee Co").

* Starbucks (-1,6%), confronté à une faible demande aux États-Unis, prévoit de réduire de deux jours la production hebdomadaire de ses cinq usines de torréfaction et de conditionnement de café aux États-Unis à partir de janvier, a rapporté 'Bloomberg', citant des sources proches du dossier.

* Verint Systems (-1%). Thoma Bravo va acquérir le fabricant de logiciels pour centres d'appels, pour environ 2 milliards de dollars en numéraire. Basée à Melville, dans l'État de New York, Verint se présente comme un leader de l'automatisation de l'expérience client et compte quelque 10.000 clients dans plus de 175 pays, selon son site web. L'entreprise est cotée au Nasdaq depuis 2002. Elle pèse environ 1,2 milliard de dollars. La transaction est soumise aux conditions de clôture habituelles, y compris les approbations réglementaires, et devrait être finalisée avant la fin de l'exercice en cours de Verint, début 2026. Plus tôt ce mois-ci, Thoma Bravo s'était déjà signalé en annonçant le rachat de Dayforce, fournisseur de logiciels de ressources humaines, pour 12,3 milliards de dollars, dette comprise, signant ainsi l'une de ses plus importantes opérations de retrait de la cote.

* Coca-Cola (-0,9%) travaillerait sur l'avenir de la chaîne britannique de cafés Costa. Le géant américain des boissons gazeuses aurait embauché la banque d'investissement Lazard pour examiner les options, y compris une éventuelle vente, de Costa Coffee, a indiqué à 'Reuters' une source proche du dossier. Coca Cola a racheté Costa Coffee en 2018 pour plus de 5 milliards de dollars afin de renforcer sa position sur le marché mondial du café. Coca-Cola a mené des discussions préliminaires avec un petit nombre d'acquéreurs potentiels, dont des sociétés de capital-investissement, avait précédemment rapporté 'Sky News'. Lors d'une conférence téléphonique sur les résultats financiers le mois dernier, James Quincey, DG de Coca-Cola, a déclaré : "notre investissement dans Costa n'est pas à la hauteur de nos attentes... Nous sommes en train de réfléchir à ce que nous avons appris et à la manière dont nous pourrions trouver de nouvelles pistes de croissance dans le secteur du café tout en continuant à gérer nos coûts avec succès". Fondée en 1971 à Londres, Costa Coffee est présent dans 50 pays à travers le monde.

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