Wall Street en léger repli avec les tensions commerciales

Wall Street corrige légèrement avant bourse ce mardi, affecté par l'incertitude commerciale persistante, sur fond en particulier de tensions entre les États-Unis et la Chine. Le S&P 500 cède 0,14%, le...

Wall Street corrige légèrement avant bourse ce mardi, affecté par l'incertitude commerciale persistante, sur fond en particulier de tensions entre les États-Unis et la Chine. Le S&P 500 cède 0,14%, le Dow Jones 0,16% et le Nasdaq 0,09%. Hier, la place américaine était parvenue finalement à clôturer dans le vert sans grande conviction, au terme d'une séance erratique. Il faut dire que Washington et Pékin s'accusent réciproquement de ne pas avoir respecté leur accord commercial, tandis que dans le même temps, l'UE s'élève contre le doublement des droits de douane US sur l'acier et l'aluminium... Parmi les éléments réconfortants toutefois, les USA ont étendu jusqu'à fin août la trêve sur les tarifs douaniers sur certains produits chinois, selon Bloomberg.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 1,3% à 63,3$. L'once d'or fin abandonne 0,8% à 3.354$. L'indice dollar avance de 0,4% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans se tasse à 4,42% contre 4,95% sur le '30 ans'.

"Avec les tarifs, notre économie est en plein boom !", a asséné il y a quelques heures le président américain sur Truth Social. "Si d'autres pays sont autorisés à utiliser des tarifs douaniers contre nous, et que nous ne sommes pas autorisés à les contrer rapidement et avec agilité avec des tarifs douaniers contre eux, notre pays n'a pas, même une petite chance, de survie économique", a aussi estimé Trump.

La Chine accuse donc à son tour les États-Unis de ne pas avoir respecté le récent accord commercial conclu entre les deux superpuissances. Pékin entend prendre des mesures pour défendre ses intérêts. Le ministère chinois du Commerce a réfuté les accusations de Trump selon lesquelles Pékin aurait violé l'accord trouvé à Genève le mois dernier. Ces nouvelles tensions remettent en question le scénario d'un accord commercial plus large, alors que Trump souhaite s'entretenir avec le président chinois Xi Jinping. Le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, s'attend néanmoins à un entretien téléphonique cette semaine.

Pékin accuse les États-Unis d'avoir introduit unilatéralement de nouvelles restrictions discriminatoires, notamment de nouvelles directives sur le contrôle des exportations de puces d'intelligence artificielle, des restrictions sur les ventes de logiciels de conception de puces à la Chine et la révocation des visas d'étudiants chinois, détaille Bloomberg. "Si les États-Unis persistent dans leur voie et continuent de nuire aux intérêts de la Chine, celle-ci continuera de prendre des mesures résolues et énergiques pour préserver ses droits et intérêts légitimes", a déclaré le ministère chinois au Commerce, ajoutant que les USA auraient enfreint l'accord conclu entre Trump et Xi le 17 janvier, lors de leur dernier entretien, sans plus de précisions toutefois.

Le représentant américain au Commerce Jamieson Greer a indiqué quant à lui que la Chine n'avait pas accéléré ses exportations de minéraux essentiels à l'électronique de pointe. La Chine a assoupli ses restrictions sur ses exportations de terres rares la semaine dernière, à un rythme plus lent que ne le souhaiterait l'industrie, a aussi estimé Michael Hart, président de la Chambre de commerce américaine en Chine, cité par Bloomberg, alors que Pékin dément fermement ces accusations et juge que la Chine a appliqué l'accord avec rigueur...

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, avait déclaré déjà la semaine dernière que les négociations commerciales avec la Chine étaient au point mort et suggéré que seul un entretien téléphonique entre Trump et Xi pourrait dénouer la situation. Le président américain aura "une excellente conversation sur les négociations commerciales cette semaine avec le président Xi", a affirmé pour sa part le directeur du Conseil économique national de la Maison-Blanche, Hassett, avant-hier dans l'émission This Week sur ABC.

Trump a aussi affirmé vendredi qu'il entendait porter les tarifs douaniers de 25 à 50% sur l'acier. "Nous allons faire passer de 25% à 50% les droits de douane sur l'acier importé aux États-Unis, ce qui protégera encore davantage l'industrie sidérurgique américaine", a lancé le président américain lors d'un déplacement en Pennsylvanie. L'UE a réagi, déplorant une décision "regrettable" et indiquant étudier de potentielles contre-mesures. Le représentant américain au Commerce Greer et son homologue européen Maros Sefcovic doivent se rencontrer ce mercredi à Paris en marge de la réunion du Conseil ministériel de l'OCDE qui se tient aujourd'hui et demain.

En ce qui concerne le projet de loi "Big, Beautiful Bill", Trump appelle "tous ses amis républicains du Sénat et de la Chambre" à travailler aussi vite que possible pour que ce projet de loi arrive sur son bureau avant le 4 juillet... "Nous franchirons une étape décisive vers l'équilibre budgétaire en adoptant la plus importante réduction obligatoire des dépenses de tous les temps. Les Américains pourront ainsi conserver une plus grande part de leur argent grâce à la plus importante réduction d'impôts de tous les temps, sans imposer les pourboires, les heures supplémentaires ni la sécurité sociale des seniors, une mesure approuvée par 80 millions d'électeurs en novembre. Cela permettra de libérer l'énergie américaine en accélérant l'octroi de permis et en reconstituant la réserve stratégique de pétrole. Cela redonnera de la grandeur au transport aérien américain grâce à l'acquisition du dernier système de contrôle aérien. Nous protégerons notre ciel de nos adversaires en construisant le Golden Dome, et notre frontière en construisant davantage de mur et en accélérant l'expulsion des millions de criminels illégaux que Joe Biden a laissés entrer dans notre pays...".

Du côté de la Fed, le débat prend forme au sujet de la probable future baisse des taux. Le gouverneur de la Réserve fédérale Christopher Waller a déclaré qu'il continuait d'entrevoir une baisse des taux d'intérêt plus tard cette année, alors qu'il anticipe une hausse du chômage et une augmentation temporaire de l'inflation due aux droits de douane. Lorie Logan, patronne de la Fed de Dallas, a estimé quant à elle que malgré l'incertitude, l'économie globale faisait preuve de résilience. Elle juge la politique monétaire bien positionnée pour attendre et incite à la patience. Le président de la Fed de Chicago Austan Goolsbee a laissé entendre que la Fed pourrait assouplir sa politique une fois levée l'incertitude sur les droits de douane. Jerome Powell, président de la Fed, a aussi pris la parole à l'occasion des remarques d'ouverture de la conférence du 75e anniversaire de la Division des finances internationales du Conseil de la Réserve fédérale à Washington, mais n'a pas évoqué explicitement les futurs mouvements monétaires.

Ce mardi, les commandes industrielles américaines d'avril (16h, consensus -3%) et le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes aux États-Unis (même heure, consensus 7,12 millions pour avril) seront dévoilés, alors que Logan, Goolsbee et Lisa Cook de la Fed interviendront dans la journée.

Le rapport d'ADP sur l'emploi privé américain pour le mois de mai sera annoncé demain (consensus FactSet 137.500), le même jour que l'indice PMI composite final (consensus 49,2) ou que l'ISM des services (consensus 52,1). Le Livre Beige de la Fed sera publié dans la soirée. Raphael Bostic de la Fed aura aussi son mot à dire.

Jeudi, les investisseurs suivront la dernière étude Challenger sur les annonces de licenciements aux USA, la balance du commerce international des biens et services, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 31 mai (consensus 227.500), ainsi que les chiffres de la productivité non-agricole final du premier trimestre (consensus au rythme de -0,8%, +5,7% pour les coûts unitaires du travail). En bonus, une intervention de Patrick Harker de la Fed.

Enfin, vendredi se tiendra le rendez-vous économique majeur de la semaine avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi pour le mois de mai (14h30, consensus 127.500 créations de postes non-agricoles dont 120.000 dans le privé, 4,2% de taux de chômage, +0,3% pour le salaire horaire moyen d'un mois sur l'autre). Les chiffres du crédit à la consommation d'avril seront connus dans la soirée.

Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street cette semaine, CrowdStrike, Ferguson Enterprises, Hewlett Packard Enterprise, Dollar General, Guidewire, Donaldson Company et Nio Inc., publient ce jour. Dollar Tree, PVH et The Descartes Systems Group, seront de la partie demain. Broadcom, Lululemon, Samsara, Rubrik, DocuSign, Brown Forman, Ciena et Victoria's Secret annonceront jeudi.

Les valeurs

Donaldson, équipementier automobile américain spécialisé dans les filtres à air et à huile, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 99 cents en croissance de 8% pour des revenus de 940 millions de dollars en augmentation de 1%. Les ventes et le bpa atteignent des records malgré les dépréciations. Le consensus était de 95 cents de bénéfice ajusté par action et 933 millions de dollars de revenus. Le groupe relève ses prévisions de bénéfice ajusté par action entre 3,64 et 3,70$, contre 3,60$ de consensus. La fourchette antérieure allait de 3,60 à 3,68$.

Ferguson Enterprises, le distributeur américain spécialiste de la plomberie, du chauffage ou de la ventilation, bondit avant bourse à Wall Street. Le groupe a battu le consensus pour son troisième trimestre fiscal, dégageant un bénéfice ajusté par action de 2,50$ en hausse de 8% pour des revenus de 7,62 milliards de dollars en augmentation de 4%. Le bénéfice net pour ce trimestre clos fin avril atteint 410 millions de dollars contre 443 millions sur la période correspondante de l'an dernier. La marge brute, de 31%, progresse de 50 points de base.

Dollar General, le détaillant discount américain, a annoncé pour son premier trimestre fiscal des revenus de 10,44 milliards de dollars, au-dessus des attentes, pour un bénéfice ajusté par action de 1,78$ également bien plus élevé que prévu. La croissance à comparable sur le trimestre s'établit à 2,4%. Le groupe rehausse sa guidance annuelle et envisage désormais une croissance des revenus allant de 3,7 à 4,7%, pour une croissance à comparable de 1,5 à 2,5% et un bénéfice par action compris entre 5,20 et 5,80$.

Nio Inc., le constructeur chinois de véhicules électriques coté à Wall Street, a annoncé pour son premier trimestre des livraisons au nombre de 42.094 unités, contre 72.689 un trimestre avant. Les revenus totaux ont été de 12,03 milliards de yuans, environ 1,66 milliard de dollars, en croissance de 21% en glissement annuel, par rapport à l'an dernier, mais en déclin de 39% d'un trimestre sur l'autre. La perte nette a été de 6,7 milliards de yuans ou 930 millions de dollars, tandis que la perte nette ajustée a été de 6,28 milliards de yuans soit 865 millions de dollars. Le niveau de cash et équivalents en fin de trimestre était de 26 milliards de yuans ou 3,6 milliards de dollars.

Meta Platforms a conclu un accord avec Constellation Energy pour maintenir en activité l'un des réacteurs du groupe dans l'Illinois durant 20 ans. Le contrat PPA porte sur la totalité de la production de la centrale de Clinton.

Strategy. Michael Saylor, patron du groupe, a annoncé sur X que Strategy avait acquis encore 705 BTC pour environ 75,1 millions de dollars à environ 106.495$ le bitcoin et atteint "un rendement BTC de 16,9% depuis le début de l'année 2025". Au 01/06/2025, le groupe détient 580.955 bitcoins acquis pour environ 40,68 milliards de dollars à environ 70.023$ par bitcoin. Rappelons que la stratégie du groupe repose sur l'accumulation de bitcoin. Strategy procède pour cela à des levées de fonds très régulières.

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