Wall Street digère les "stats" et une nouvelle série de résultats

Wall Street s'affiche un peu plus incertain, avant bourse ce jeudi, au lendemain d'une séance de fort rebond marquée par un gain de 2,45% sur le Nasdaq et un sursaut de 1,65% du DJIA. Alors que les st...

Wall Street s'affiche un peu plus incertain, avant bourse ce jeudi, au lendemain d'une séance de fort rebond marquée par un gain de 2,45% sur le Nasdaq et un sursaut de 1,65% du DJIA. Alors que les statistiques et publications d'entreprises du jour ressortent assez contrastées, le S&P 500 se stabilise en pré-séance, tandis que le Dow Jones rend 0,4%. Le Nasdaq grappille 0,2%, aidé par TSMC... Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 0,3% à 78,4$. L'once d'or fin avance de 0,7% à 2.715$. L'indice dollar s'accorde 0,2% face à un panier de devises. Le bitcoin repasse les 99.000$, en hausse de 0,5% sur 24 heures.

Les anticipations de baisse des taux pour 2025 remontent depuis hier, alors que les chiffres des prix à la consommation n'ont pas révélé de catastrophe.L'indice américain des prix à la consommation du mois de décembre 2024 s'est affiché rappelons-le en hausse de 0,4% d'un mois sur l'autre et de 2,9% sur un an, contre respectivement 0,3% et 2,8% de consensus FactSet. Hors alimentation et énergie cette fois, l'indice des prix a grimpé de 0,2% par rapport au mois antérieur et de 3,2% sur un an, contre +0,2% et +3,3% de consensus de marché. Le salaire horaire moyen a comme attendu progressé de 0,3% d'un mois sur l'autre et de 3,9% en glissement annuel.

Selon le Département américain au Travail ce jeudi, les inscriptions au chômage pour la semaine close le 11 janvier sont ressorties au nombre de 217.000, contre 213.000 de consensus et 203.000 une semaine avant, soit une augmentation de 14.000 d'une semaine sur l'autre.

Les ventes de détail de décembre viennent aussi d'être publiées, faisant ressortir une croissance de 0,4% de la consommation américaine en comparaison du mois précédent, contre +0,5% de consensus et +0,8% pour la lecture révisée du mois antérieur. Hors automobile, la croissance s'établit également à 0,4%, contre 0,5% de consensus et 0,2% un mois auparavant. Enfin, hors automobile et essence, les ventes ont progressé de 0,3% contre 0,4% de consensus.

L'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour le mois de janvier ressort au niveau époustouflant de 44,3, contre -6 de consensus FactSet et -10,9 pour la lecture révisée de décembre. L'indicateur signale donc une très forte croissance de l'activité manufacturière dans la région.

L'indice des prix à l'import de décembre a augmenté quant à lui de 0,1% d'un mois sur l'autre et de 2,2% sur un an. L'indicateur des prix à l'export a progressé de 0,3% par rapport à novembre et de 1,8% en glissement annuel.

Les stocks et ventes des entreprises, ainsi que l'indice du marché immobilier américain, seront annoncés à 16 heures.

Enfin, demain, les opérateurs suivront les mises en chantier de logements et permis de construire de décembre (14h30), ainsi que les chiffres de la production industrielle américaine pour le même mois (15h15).

Du côté de la Fed, Thomas Barkin, Neel Kashkari, John Williams et Austan Goolsbee ont pris la parole hier. Barkin, patron de la Fed de Richmond, ne craint pas de surchauffe de l'économie américaine et juge que l'inflation se dirige toujours vers les 2%. Kashkari, qui dirige la Fed de Minneapolis, estime que les tarifs douaniers ne provoquent pas directement d'inflation, mais que les éventuelles représailles successives pourraient se révéler plus compliquées. Il juge que l'économie pourrait rester dans un environnement de taux plus élevé... Williams, patron de la Fed de New York, voit un retour de l'inflation à 2% dans les prochaines années. Il juge que le processus de désinflation reste en bonne voie, mais estime que cela prendra plus de temps avant que ce retour ne soit durable... Enfin, Goolsbee a livré des commentaires nuancés à propos du dernier rapport sur l'inflation. Il ajoute que la Fed devra tenir compte des éventuelles politiques du Président et du Congrès qui pourraient faire augmenter les prix.

Selon l'outil FedWatch du CME Group, la Fed devrait opter pour un statu quo monétaire à l'issue des trois prochaines réunions (janvier, mars et mai). L'outil indique que les taux devraient baisser de 25 ou 50 points de base cette année (probabilités respectives de 35,9% et 29,1%), l'hypothèse d'un statu quo toute l'année (18,4% environ) restant encore envisageable. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans se détend à 4,66%, contre 4,89% sur le '30 ans'.

Les valeurs

TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) pourrait renouer ce jour avec ses sommets historiques à Wall Street. Le groupe a dévoilé pour son quatrième trimestre une croissance de 57% du bénéfice net, conforme aux anticipations de marché, avec bien évidemment la forte demande en puces d'IA. Le géant des puces sous contrat, fournisseur d'Apple et Nvidia, a dégagé sur le trimestre clos en décembre un bénéfice net de 374,7 milliards de dollars de Taïwan, ou 11,4 milliards de dollars américains. Il prévoit par ailleurs des revenus et dépenses de capitaux au-dessus des attentes. Les revenus du trimestre clos en mars sont anticipés entre 25 et 25,8 milliards de dollars américains, contre 24,4 milliards de dollars de consensus. Les dépenses en technologies et améliorations des capacités sont programmées entre 38 et 42 milliards. Cette belle performance devrait rassurer concernant le caractère durable du cycle de dépenses dans l'IA.

Symbotic, groupe actif dans l'automatisation d'entrepôt robotique, qui se présente comme un leader des technologies robotiques basées sur l'IA, bondit avant bourse à Wall Street, alors que le groupe a annoncé son intention d'acquérir pour 200 millions de dollars en cash l'activité robotique du géant de la grande distribution Walmart. Le deal vise également à étendre la chaîne d'approvisionnement automatisée du détaillant américain phare. Symbotic a conclu un autre accord avec Walmart pour développer les centres de ramassage et livraison du géant de l'Arkansas à l'aide de sa plateforme robotique basée sur l'intelligence artificielle. Walmart financerait le programme de développement et verserait à Symbotic 520 millions de dollars, dont 230 millions de dollars à la clôture, pour le nouvel accord qui comprend une commande initiale couvrant des centaines de magasins.

Apple a été détrôné en tant que plus grand vendeur de smartphones en Chine en 2024, les rivaux locaux Vivo et Huawei ayant dépassé le fabricant d'iPhone après que ses livraisons annuelles dans le pays ont diminué de 17%, selon des données du cabinet d'études Canalys relayées par l'agence Reuters. Il s'agit de la plus forte baisse des ventes annuelles d'Apple en Chine, avec en particulier une chute de 25% au dernier trimestre. Sur l'année, Vivo a conquis une part de marché de 17% en Chine, contre 16% pour Huawei et 15% pour Apple. Reuters juge que ce déclin montre à quel point des facteurs tels que l'absence de capacités d'intelligence artificielle dans les derniers iPhones vendus en Chine, où ChatGPT n'est pas disponible, nuisent à la compétitivité d'Apple.

Infosys, le géant indien des services digitaux et de consulting, coté à Wall Street, a annoncé ce jeudi pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de près de 800 millions de dollars (68 milliards de roupies), 19 cents par action, en ligne avec les anticipations de marché, pour des revenus de 4,94 milliards de dollars (428 milliards de roupies) quant à eux meilleurs que prévu. Le groupe se permet par ailleurs de relever ses anticipations de revenus pour la troisième fois de l'exercice, avec la croissance de la demande IT. Sur l'exercice fiscal se terminant en mars 2025, Infosys prévoit donc une croissance des revenus allant de 4,5 à 5%, contre 3,75 à 4,5% précédemment.

Target, le détaillant discount américain, a annoncé de solides ventes prévisionnelles de fin d'année. Le groupe a relevé ses estimations de ventes à comparable sur le trimestre des fêtes, avec la demande solide en vêtements, jouets et produits de beauté. Le groupe de Minneapolis table désormais, pour ce trimestre de janvier, sur une croissance à comparable de 1,5%, alors que les ventes étaient auparavant attendues stables. Quoi qu'il en soit, la chaîne maintient ses estimations de bénéfices, entre 1,85 et 2,45$ sur le trimestre et entre 8,30 et 8,90$ pour l'exercice.

Bank of America, le deuxième établissement bancaire américain, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 6,7 milliards de dollars et 82 cents par action, au-dessus des anticipations des brokers de la place et plus que doublé en comparaison de l'an dernier. La banque de Charlotte a affiché des revenus de près de 47 milliards de dollars, ainsi que des revenus nets de dépenses d'intérêt de 25,4 milliards de dollars également meilleurs que prévu. La banque d'investissement et le trading ont soutenu les comptes sur la période. Les commissions de banque d'investissement ont grimpé de 44% à environ 1,7 milliard de dollars. "Chaque source de revenus a augmenté, et nous avons constaté une croissance des dépôts et des prêts meilleure que celle du secteur", a déclaré le DG Brian Moynihan.

UnitedHealth, l'assureur santé américain, a déçu sur le trimestre clos et perd du terrain avant bourse à Wall Street. Sur le quatrième trimestre fiscal, les profits ont battu le consensus mais les revenus sont ressortis quant à eux trop courts. Le groupe a dégagé sur la période close un bénéfice de 5,5 milliards de dollars et un bpa ajusté de 6,81$, tandis que les revenus se sont appréciés de 100,8 milliards de dollars. Le consensus de marché était logé à 6,73$ de bpa ajusté et 101,6 milliards de dollars de recettes. Sur l'exercice, l'assureur a réalisé un bénéfice net de 14,4 milliards de dollars, en baisse de plus d'un tiers en comparaison de l'année fiscale antérieure.

PNC Financial Services, la banque régionale américaine, a annoncé ce jeudi un bénéfice net de 5,95 milliards de dollars et 13,74$ par titre sur l'exercice clos, contre 5,65 milliards en 2023. Le bénéfice net du seul quatrième trimestre fiscal est ressorti à 1,63 milliard de dollars et 3,77$ par action. Les revenus du trimestre clos ont été de 5,57 milliards de dollars, contre 5,43 milliards de dollars un trimestre avant. Sur l'exercice, ces revenus s'établissent à 21,5 milliards de dollars, pratiquement stables en comparaison de l'année fiscale antérieure. Le revenu net d'intérêt (NII) a progressé à 3,52 milliards de dollars sur le trimestre, en comparaison du trimestre antérieur, mais il baisse sur l'exercice à 13,5 milliards de dollars contre 13,9 milliards en 2023.

US Bancorp, l'établissement bancaire américain, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,07$, des revenus de plus de 7 milliards de dollars et un bénéfice net de 1,75 milliard de dollars. Bénéfice et revenus sont ainsi légèrement supérieurs aux attentes des analystes de la place sur la période. Le revenu net d'intérêt pour le trimestre a été de 4,18 milliards de dollars, quasiment stable en comparaison du trimestre antérieur et en légère hausse en glissement annuel. Sur l'exercice, ce NII recule toutefois à 16,4 milliards de dollars contre 17,5 milliards de dollars en 2023.

M&T Bank a publié pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires en croissance de plus de 40% à 644 millions de dollars soit 3,86$ par action, contre 457 millions un an avant. Les provisions pour pertes de crédit ont reculé à 140 millions contre 225 millions un an plus tôt. Le revenu net d'intérêt a été de 1,73 milliard de dollars sur le trimestre écoulé, stable par rapport au trimestre précédent et à l'an dernier. Sur l'exercice clos, le bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires a été de 2,45 milliards de dollars, contre 2,64 milliards un an avant.

Morgan Stanley, la banque d'affaires new-yorkaise, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net en vive hausse à 3,7 milliards de dollars soit 2,22$ par action, contre 1,5 milliard de dollars et 85 cents par titre un an plus tôt. Les revenus de banque d'investissement ont grimpé de 25% à 1,64 milliard de dollars. Le bpa était attendu à 1,64$ sur la période. Les revenus trimestriels totaux ont aussi dépassé largement les attentes de marché, à 16,2 milliards de dollars contre environ 15 milliards de dollars de consensus.

Société(s) citée(s) :
Société(s) citée(s) :