Wall Street dans le rouge après les chiffres de l'inflation

Wall Street se montre toujours fébrile avant bourse ce mercredi, alors que les derniers chiffres de l'inflation outre-Atlantique n'ont pas offert de réelle surprise, et que le débat de la veille en vu...

Wall Street se montre toujours fébrile avant bourse ce mercredi, alors que les derniers chiffres de l'inflation outre-Atlantique n'ont pas offert de réelle surprise, et que le débat de la veille en vue de l'élection présidentielle de novembre semble avoir tourné en faveur de Kamala Harris. Le S&P 500 cède 0,4% en pré-séance, alors que le Dow Jones perd 0,5%. Le Nasdaq abandonne 0,4%. Le débat de la veille a montré un Trump sur la défensive. La superstar Taylor Swift a sauté sur l'occasion pour apporter sur Instagram son soutien à Harris et à son colistier Tim Walz pour le scrutin du 5 novembre...

Sur le Nymex, le baril de brut WTI remonte sur les 67$. L'once d'or fin perd 0,3% à 2.507$. L'indice dollar reste stable face à un panier de devises.

Les chiffres de l'inflation des prix à la consommation du mois d'août aux Etats-Unis n'ont pas vraiment surpris. L'indice américain des prix à la consommation est ressorti comme attendu en augmentation de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,5% sur un an (2,6% de consensus). Hors alimentaire et énergie, l'IPC d'août a progressé de 0,3% par rapport au mois précédent (0,2% de consensus) et de 3,2% sur un an. Le salaire horaire final d'août a augmenté de 0,4% d'un mois sur l'autre, contre 0,3% de consensus. Il progresse de 3,8% sur un an.

Le rapport hebdomadaire du Département américain à l'Énergie sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 6 septembre, sera connu à 16h30.

L'actualité économique sera fournie demain avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 7 septembre, l'indice des prix à la production du mois d'août, ainsi que le déficit budgétaire du mois d'août. Enfin, vendredi, les opérateurs suivront les prix à l'import et à l'export du mois d'août, ainsi que l'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de septembre.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, GameStop a annoncé hier soir un bénéfice inattendu mais en a profité pour programmer une nouvelle levée de fonds. Adobe, Lennar et Kroger seront de la partie jeudi avec leurs derniers résultats.

Rappelons que la semaine dernière a été extrêmement négative sur les marchés sur fond de craintes de récession, suite à une série de mauvaises statistiques de l'emploi. Le rapport mensuel gouvernemental de vendredi a fait ressortir seulement 142.000 créations de postes non-agricoles pour le mois d'août et une révision en baisse totale de 86.000 des chiffres de juin et juillet. Le taux de chômage a tout de même baissé à 4,2% contre 4,3% en juillet.

Selon l'outil FedWatch du CME Group, l'hypothèse la plus probable pour la réunion monétaire des 17 et 18 septembre reste celle d'une baisse de taux d'un quart de point ('proba' de 85% contre 15% pour une baisse d'un demi-point). Les taux pourraient terminer l'année dans une fourchette de 4-4,25% (probabilité de 37%) ou de 4,25-4,50% ('proba' 43,7%). Notons que ces anticipations d'assouplissement sont retombées un peu suite à l'annonce de l'IPC d'août.

Les spécialistes sondés par Reuters ne voient que trois baisses de taux de 25 points de base à chacune des trois réunions restantes de 2024. Seuls 9 des 101 économistes sondés estiment que la banque centrale américaine abaissera ses taux de 50 points de base le 18 septembre, le reste tablant sur une baisse de 25 points de base. 54 des 71 économistes ayant répondu à la question estiment qu'une baisse de 50 points de base au cours des réunions de 2024 est improbable. 65 économistes sur 95 attendent deux nouvelles baisses de 25 points de base en novembre et décembre, selon Reuters. Le mois dernier, 55 économistes sur 101 prévoyaient un tel scénario, ajoute l'agence.

Kamala Harris semble quant à elle avoir gagné des points hier soir du côté des observateurs, après son face à face avec son adversaire, l'ancien président Donald Trump, à Philadelphie. "La vice-présidente s'était préparée minutieusement pour leur débat et avait émaillé presque chacune de ses réponses d'un commentaire destiné à mettre en colère l'ancien président", analyse la chaîne CNN dans un "debrief" de cette rencontre. "Kamala Harris a mis Donald Trump sur la défensive, dans un débat féroce", écrit le New York Times.

Les valeurs

GameStop a publié un bénéfice inattendu, mais le titre décroche de plus de 12% en pré-séance à Wall Street. Pour son deuxième trimestre, le détaillant américain en jeux vidéo a affiché un bénéfice net de 14,8 millions de dollars soit 4 cents par action, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action d'un cent. Un an avant, le groupe était déficitaire de 3 millions de dollars. Les revenus ont reculé pourtant à 798 millions de dollars pour le trimestre écoulé, contre 1,16 milliard de dollars sur la période correspondante, l'an dernier. GameStop, qui retrouve périodiquement son statut de 'meme stock' phare à Wall Street, affichait en fin de trimestre un niveau de cash, équivalents et titres négociables de 4,2 milliards de dollars. Cela ne semble hélas pas suffire encore au management, puisque le groupe prévoit une nouvelle offre d'actions portant sur 20 millions de titres additionnels.

GameStop a l'intention d'utiliser le produit de l'offre "à des fins générales", qui peuvent inclure des acquisitions et des investissements. Le détaillant identifie également des magasins à fermer et s'attend à fermer davantage de points de vente qu'au cours des dernières années...

Manchester United, le club de football anglais coté à Wall Street, a annoncé pour son quatrième trimestre des revenus totaux de 142,2 millions de livres, qui ont contribué à un chiffre d'affaires annuel record de 661,8 millions. Néanmoins, les comptes restent dans le rouge, avec une perte annuelle creusée à 113,2 millions sur l'exercice clos en juin, contre 28,7 millions de déficit un an avant. Il s'agit de la cinquième année de pertes pour le groupe, qui mène des initiatives de restructuration. Pour l'ensemble de l'exercice 2025, Manchester United présente des prévisions de chiffre d'affaires de 650 à 670 millions de livres sterling et un objectif d'Ebitda ajusté de 145 à 160 millions de livres sterling, ce qui reflète l'impact sur une partie de l'année des récentes initiatives de restructuration.

Trump Media & Technology Group décroche de 15% avant bourse à Wall Street, alors que les marchés semblent juger que la candidate démocrate et vice-présidente Kamala Harris a bien pris le dessus sur Donald Trump lors du débat d'hier. Trump Media & Technology contrôle le réseau social Truth Social de Donald Trump. Le titre est extrêmement sensible aux aspects psychologiques et les investisseurs estiment donc apparemment que Trump n'a pas été convaincant face à Harris. Trump détient plus de 50% de Trump Media, qui affiche une capitalisation de 3,7 milliards de dollars. Depuis mi-juillet, le titre est particulièrement chahuté, alors que les chances de Kamala Harris de l'emporter s'améliorent. D'un strict point de vue fondamental, avec à peine plus de 4 millions de dollars de revenus l'an dernier et des pertes récurrentes, Trump Media demeure extrêmement surévalué.

Amazon reste surveillé à Wall Street ce mercredi, alors qu'Amazon Web Services, sa branche cloud, a annoncé son intention d'investir 8 milliards de livres - environ 10,5 milliards de dollars - au Royaume-Uni au cours des cinq prochaines années pour construire, exploiter et entretenir des centres de données. Le géant américain espère que ce projet contribuera à hauteur de 14 milliards de livres au produit intérieur brut du pays d'ici fin 2028 et soutiendra plus de 14.000 emplois locaux.

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