Wall Street cale après ses records et avant Powell

Wall Street qui a franchi de nouveaux sommets historiques lundi sur le S&P500 et le Nasdaq, hésite ce mardi à aller plus haut, tiraillée entre la poursuite des négociations commerciales, les craintes ...

Wall Street qui a franchi de nouveaux sommets historiques lundi sur le S&P500 et le Nasdaq, hésite ce mardi à aller plus haut, tiraillée entre la poursuite des négociations commerciales, les craintes autour de l'indépendance de la Fed et les nombreux résultats d'entreprises US... Le DJ recule de 0,12% à 44.375 pts, tandis que le S&P500 cède 0,15% à 6.295 pts. Le Nasdaq abandonne 0,55% à 20.857 pts.

Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, est attendu de pied ferme dans ce contexte ce mardi, alors qu'il doit tenir un nouveau discours qui sera scruté par les marchés. Le responsable de politique monétaire reste sous le feu des critiques de Donald Trump qui juge "qu'il devrait baisser fortement le taux" là où Powell préfère se donner du temps pour mieux appréhender les conséquences sur la hausse des prix et sur la croissance des politiques du président américain. S'il a démenti vouloir limoger Jerome Powell avant la fin de son mandat en 2026, Donald Trump ne relâche donc pas la pression sur la Fed. Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré de son côté que l'indépendance de la Fed en matière de politique monétaire était menacée par son "glissement de mandat" dans des domaines non politiques et il a demandé à la Banque centrale de procéder à un examen exhaustif de ces opérations...

Par ailleurs, Scott Bessent, a déclaré ce mardi qu'il rencontrerait son homologue chinois la semaine prochaine et discuterait d'un possible report de la date butoir du 12 août pour un relèvement des droits de douane envisagés par les Etats-Unis contre la Chine. Bessent a expliqué sur Fox Business que les relations commerciales avec la Chine étaient "en très bonne place" et que des rencontres auraient lieu lundi et mardi prochains à Stockholm. "Je pense que nous sommes vraiment parvenus à un nouveau niveau avec la Chine, qui est très constructif et où nous pouvons, nous allons pouvoir, aboutir à beaucoup de choses maintenant que la question commerciale s'est en quelque sorte installée à un bon niveau", a-t-il dit... Sur le front commercial toujours, les négociations se poursuivent entre les Etats-Unis et l'Union européenne qui prépare parallèlement d'éventuelles représailles en cas d'échec des pourparlers...

La saison des résultats continue également avec des bonnes surprises du côté de Northrop Grumman et Coca-Cola, mais de moins bonnes chez Halliburton ou GM. Le rendement des Treasuries à 10 ans prend 1,8 point de base à 4,3877% celui du deux ans 1,1 pb à 3,863%. L'euro reste ferme sur les 1,1715/$. L'or culmine à 3.425$ l'once. Le bitcoin remonte sur les 119.000$. Le brent revient à 68,55$.

Les valeurs

Coca-Cola (-0,8%) a battu les attentes de Wall Street ce mardi, aussi bien pour le chiffre d'affaires que pour le bénéfice du deuxième trimestre. Le géant des boissons a bénéficié d'une demande jugée résistante pour les boissons sans sucre et a profité de prix plus élevés pour ses sodas. Les prix ont ainsi globalement augmenté de 6% au deuxième trimestre, après une hausse de 5% au trimestre précédent. Dans le même temps, le volume total des caisses a diminué d'environ 1%, contre une hausse de 2% au cours du T1. Les ventes de Coca-Cola Zéro Sucre ont augmenté de 14%, grâce à une croissance dans toutes les zones géographiques. Le chiffre d'affaires comparable de la société a progressé de 2,5% pour atteindre 12,62 milliards de dollars. Les analystes s'attendaient en moyenne à 12,55 milliards de dollars. Hors éléments, Coca a dégagé un profit de 87 cents par action, dépassant les estimations de 83 cents. La société a par ailleurs déclaré qu'elle prévoyait de lancer une offre fabriquée avec du sucre de canne américain dans sa gamme de produits Coca-Cola, quelques jours seulement après l'annonce de Donald Trump. Les entreprises alimentaires ont mis en place des plans pour modifier les ingrédients et inclure des substituts plus sains dans le cadre de la campagne "Make America Healthy Again" du secrétaire d'État à la santé Robert F. Kennedy Jr.

General Motors (-7,3%) a publié un bénéfice d'exploitation en baisse de 32% sur un an au deuxième trimestre, plombé par les politiques douanières de Donald Trump qui ont amputé ses résultats de 1,1 milliard de dollars. Le chiffre d'affaires du groupe pour le trimestre a reculé de près de 2% sur un an à environ 47 milliards de dollars, tandis que le bénéfice ajusté par action est revenu à 2,53 dollars, contre 3,06 dollars un an plus tôt. Les analystes s'attendaient à un bénéfice trimestriel ajusté de 2,44 dollars par action. Le constructeur américain a déclaré s'attendre à ce que l'impact des droits de douane s'aggrave au troisième trimestre, confirmant son estimation d'une charge de 4-5 milliards de dollars sur le bénéfice net. Le groupe a déclaré envisager de prendre des mesures pour atténuer au moins 30% de cet impact... GM fait partie des entreprises qui avaient suspendu au printemps dernier leurs prévisions annuelles, dans l'attente de plus de précisions sur les droits de douane de Donald Trump, mais le constructeur a rétabli un objectif, revu à la baisse, d'un bénéfice d'exploitation ajusté annuel compris entre 10 et 12,5 milliards de dollars. Le groupe a maintenu ces perspectives ce mardi.

RTX Corp recule de 1,8% à Wall Street, alors que la société a abaissé ses prévisions de bénéfice ajusté par action pour 2025 dans une fourchette allant de 5,80 à 5,95 dollars, contre 6 à 6,15 dollars précédemment... Les perspectives actualisées intègrent l'évaluation actuelle de l'impact des droits de douane. Le géant de l'aérospatiale et de la défense a annoncé un bénéfice ajusté de 1,56$ par action au deuxième trimestre, dépassant les estimations des analystes situées à 1,44$. RTX Corp a déclaré avoir réalisé une croissance organique des ventes et des bénéfices dans ses trois segments, y compris une croissance de 16% sur le marché des pièces détachées commerciales. Le chiffre d'affaires total du groupe ressort à 21,58 milliards de dollars au deuxième trimestre, dépassant les estimations des analystes qui étaient situées à 20,65 milliards de dollars La société avait déjà déclaré au printemps que les droits de douane découlant de la guerre commerciale du président Donald Trump pourraient avoir un impact significatif sur son activité...

Northrop Grumman grimpe de 8,4%, alors que la société a relevé sa prévision de bénéfice annuel entre 25 et 25,4 dollars par action, contre 24,95 à 25,35 dollars par action prévus précédemment... Le groupe aéronautique a indiqué que les ventes internationales avaient augmenté de 18% au deuxième trimestre. Le bénéfice du deuxième trimestre a grimpé de 25% pour atteindre 1,18 milliard de dollars, soit 8,15 dollars par action. Les revenus du 2ème trimestre s'élèvent à 10,35 milliards de dollars, dépassant les estimations des analystes qui étaient situées à 10 milliards de dollars. Le groupe avait revu à la baisse sa guidance annuelle au printemps et avait fait état d'une division par deux de son bénéfice au premier trimestre en raison de pertes sur le programme de bombardiers furtifs B-21 dues à des coûts de fabrication plus élevés.

Halliburton est sous pression (-0,7%). Le fournisseur de services pétroliers a en effet publié ce mardi une baisse de son bénéfice pour le deuxième trimestre, pénalisé par la faiblesse de la demande en Amérique du Nord. La société a fait part d'un bénéfice de 472 millions de dollars, soit 55 cents par action, pour le trimestre clos le 30 juin, contre 709 millions de dollars, soit 80 cents par action, un an plus tôt. Le groupe avait déjà fait part de résultats trimestriels en baisse et inférieurs aux attentes au T1 en raison du ralentissement de l'activité de forage en Amérique du Nord. Le résultat opérationnel ajusté avait fondu de 20% à 787 M$. "Je suis convaincu que malgré les récentes pressions sur le marché de l'énergie, l'accent constant mis par Halliburton sur la technologie, la collaboration et la qualité de service crée de la valeur pour nos clients et favorise la réussite à long terme de Halliburton et de ses actionnaires", avait déclaré Jeff Miller, le DG de l'entreprise.

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