Wall Street attendu au sommet, après les bons chiffres de l'inflation

Wall Street accélère depuis quelques instants, suite aux chiffres rassurants de l'inflation américaine et en attendant la Fed. Avant bourse ce mercredi, le S&P 500 prend 0,8% et le Nasdaq s'envole de ...

Wall Street accélère depuis quelques instants, suite aux chiffres rassurants de l'inflation américaine et en attendant la Fed. Avant bourse ce mercredi, le S&P 500 prend 0,8% et le Nasdaq s'envole de 1%, tandis que le Dow Jones gagne 0,6%. Le S&P et l'indice composite technologique devraient donc ouvrir sur des sommets historiques.

Les Big Three de la "tech", Microsoft, Apple et Nvidia, restent par ailleurs sous surveillance, alors que le titre du groupe à la pomme vient de remonter en flèche suite aux annonces IA de lundi à l'occasion de la conférence WWDC de Cupertino. Les trois dossiers additionnés capitalisent 10.000 milliards de dollars !

Enfin, les opérateurs suivront demain le vote des actionnaires de Tesla sur le très juteux package de rémunération de 56 milliards de dollars d'Elon Musk...

Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 1,4% à 79$. L'once d'or fin avance de 0,7% à 2.344$. L'indice dollar cède désormais 0,7% face à un panier de devises.

L'indice américain des prix à la consommation du mois de mai 2024 est ressorti stable en comparaison du mois antérieur, contre un consensus de +0,1% et après une hausse de 0,3% en avril. Sur un an, l'indice des prix à la consommation s'affiche en augmentation de 3,3%, contre 3,4% de consensus. Hors alimentaire et énergie, l'IPC a augmenté de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 3,4% sur un an, contre respectivement +0,3% et +3,5% de consensus. Le salaire horaire moyen a progressé comme attendu de 0,4% en mai, en comparaison du mois antérieur.

Sur le front économique, les opérateurs suivront aussi à 16h30 le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains et à 20 heures la balance budgétaire américaine, ainsi bien évidemment que le communiqué monétaire de la Fed suivi de la conférence de presse de Jerome Powell.

L'outil FedWatch du CME Group donne une probabilité de plus de 99% d'un nouveau statu quo monétaire, laissant les taux inchangés entre 5,25 et 5,5%, au plus haut de 23 ans. La probabilité de statu quo le 31 juillet, à l'issue de la réunion suivante, atteint plus de 85% (contre 91% avant publication des chiffres de l'inflation). Celle d'un premier assouplissement monétaire au plus tard le 18 septembre se situe à 70% environ (53% avant l'annonce de l'IPC). Notons aussi que la pression politique monte sur Jerome Powell pour baisser rapidement les taux, que ce soit de la part de Donald Trump - qui a indiqué lors d'une interview "en savoir beaucoup sur la manière de virer les gens" - ou du clan démocrate.

Les marchés surveilleront ce soir le fameux "dot plot" de la Fed, qui présente sous forme de graphique à points les anticipations des banquiers centraux en matière de taux.

Demain, les investisseurs seront attentifs aux inscriptions hebdomadaires au chômage, ainsi qu'à l'indice des prix à la production du mois de mai. John Williams, patron de la Fed de New York, interviendra par ailleurs durant la journée. Enfin, vendredi, les marchés suivront les prix à l'import et à l'export, l'indice du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan, ainsi qu'une intervention d'Austan Goolsbee, qui dirige la Fed de Chicago.

Dans l'actualité des entreprises, Oracle se distingue en forte hausse, alors que le groupe affiche des perspectives très enthousiasmantes avec l'essor de l'IA. Apple a inscrit pour sa part hier soir un sommet historique, dopé également par l'intégration des outils d'IA dans ses appareils. GameStop perd du terrain pour l'heure avant bourse, alors que le groupe a bouclé une nouvelle levée de fonds de plus de 2,1 milliards de dollars.

Casey's General Stores (+7% avant bourse) a annoncé ses comptes hier soir après bourse à Wall Street. Broadcom publie pour sa part ce soir, tandis qu'Adobe dévoile ses derniers chiffres demain, après la clôture de la place américaine.

Les valeurs

Oracle bondit de 7% avant bourse à Wall Street. Pour le trimestre clos, le groupe software américain a dévoilé un chiffre d'affaires en croissance de 3,3% à 14,3 milliards de dollars, légèrement inférieur au consensus, tandis que son bénéfice ajusté par action a également raté de peu les estimations de brokers, à 1,63$. Le titre est pourtant attendu ce jour au plus haut historique sur la place américaine ! Les revenus de l'unité cloud qui loue sa puissance de calcul et de stockage ont toutefois grimpé de 42% à 2 milliards de dollars, au-dessus des attentes. Aussi et surtout, Oracle a indiqué que le total des "obligations de performance" restantes, une mesure des ventes contractuelles futures, avait augmenté de... 44% à 98 milliards de dollars à fin mai, bien plus que le consensus qui était de 74 milliards de dollars.

En effet, Oracle a signé durant les deux derniers trimestres les contrats de vente "les plus importants de son histoire, avec une énorme demande de formation de grands modèles de langage d'IA dans Oracle Cloud", a déclaré la directrice générale Safra Catz. La croissance des revenus devrait donc atteindre deux chiffres sur l'exercice en cours se terminant en mai 2025, alimentée par la forte demande de charges de travail d'intelligence artificielle. Cette croissance devrait s'accélérer tout au long de l'année, à mesure que la capacité de l'unité cloud commence à rattraper la demande ! Oracle a aussi annoncé un nouvel accord pour rendre sa base de données disponible sur l'infrastructure cloud de Google. Un accord similaire avec Microsoft, annoncé fin 2023, doit dynamiser la croissance de la base de données cloud. De plus, l'incontournable startup OpenAI, soutenue par Microsoft, utilisera l'infrastructure cloud d'Oracle pour "une capacité supplémentaire". Le cloud d'Oracle confirme ainsi son succès auprès des startups d'IA générative, avec également xAI d'Elon Musk, qui poursuit sa montée en puissance. "Les plus grandes sociétés de cloud computing au monde et les sociétés d'IA les plus performantes et les plus accomplies au monde choisissent d'utiliser les services et les centres de données Oracle Cloud", a déclaré pour sa part Larry Ellison, président. Enfin, Catz a affirmé que l'unité d'infrastructure cloud connaîtrait une croissance de plus de 50% sur l'exercice...

Apple a réagi à retardement hier à Wall Street aux annonces IA de la conférence WWDC. Le titre a connu une incroyable envolée de 7,3% à 207,15$ en clôture, au plus haut de son histoire boursière, reprenant à Nvidia la place de deuxième capitalisation boursière mondiale à 3.180 milliards de dollars, non loin désormais de Microsoft. Le groupe de Tim Cook était considéré comme étant en retard dans le domaine de l'intelligence artificielle, face à Microsoft, et même à Meta ou Alphabet. Les annonces de la WWDC, comprenant un partenariat OpenAI et les nouveaux outils d'"Apple Intelligence", n'avaient pas initialement convaincu, puisque le titre avait corrigé lundi. Mais hier, les brokers ont été très nombreux à livrer une interprétation optimiste des dernières nouveautés du groupe à la pomme. Certains voient dans ces nouveaux outils d'IA le catalyseur pour un nouveau "supercycle" de croissance d'Apple, en particulier dans les smartphones... Le groupe de Cupertino a ainsi gagné 200 milliards de dollars de capitalisation boursière en une journée, ce qui semble presque devenir la norme pour les "mégacaps" technologiques, après des rallyes comparables de Nvidia ou Meta.

Nvidia, la vedette de l'IA à Wall Street, gagne 2% avant bourse, porté notamment par les perspectives solides d'Oracle. Microsoft s'accorde 1%.

Paramount a cédé hier 7,8% sur la place américaine, alors que Shari Redstone, qui contrôle le groupe via National Amusements, a mis un terme aux négociations de fusion avec Skydance Media. Selon le Wall Street Journal, Redstone devrait poursuivre une cession de National Amusements seul plutôt que d'étudier un rapprochement de Paramount avec un autre acteur. Edgar Bronfman Jr. et Steven Paul seraient intéressés. Un comité spécial indépendant avait auparavant recommandé l'accord Skydance, en vain. National Amusements a précisé dans un communiqué qu'il n'avait pas trouvé d'accord mutuellement acceptable concernant une transaction potentielle avec Skydance pour l'acquisition d'une part de contrôle dans NAI. National Amusements indique qu'il entend "continuer à soutenir et explorer les opportunités pour favoriser la création de valeur pour tous les actionnaires de Paramount". Skydance, qui a notamment collaboré avec Paramount sur 'Mission Impossible' et 'Top Gun : Maverick', affichait une dernière proposition à 8 milliards de dollars, comprenant l'achat d'une part de contrôle dans NAI pour environ 2 milliards de dollars selon CNBC.

FedEx entend supprimer 1.700 à 2.000 emplois de back-office en Europe, a indiqué le groupe de livraison de colis. Les coupes seront menées sur une période de 18 mois. FedEx évalue un coût avant impôts allant de 250 à 375 millions de dollars, et estime que les suppressions d'emplois permettront d'économiser 125 à 175 millions de dollars sur une base annualisée à partir de l'exercice 2027. Rappelons que le groupe a lancé une campagne de réduction des dépenses du fait de la faible demande de fret et de marges sous pression. Le groupe de Memphis entend réduire de 4 milliards de dollars ses coûts permanents d'ici la fin de l'exercice 2025. En mars, le groupe avait publié tout de même des profits largement supérieurs aux attentes, malgré une baisse des revenus de 2% à 21,7 milliards de dollars. Le groupe avait aussi resserré ses estimations de résultats, tablant pour l'exercice 2024 sur un bénéfice allant de 17,25 à 18,25$ par action.

Best Buy, le distributeur américain de produits électroniques, aurait procédé à une vague additionnelle de licenciements et de restructurations la semaine dernière, croit savoir 'The Verge', citant des sources proches de la question. Rappelons que le groupe a annoncé le mois dernier pour son premier trimestre fiscal 2025, des revenus totalisant 8,85 milliards de dollars contre 9,47 milliards un an avant. Le bénéfice ajusté dilué par action a représenté 1,20$ contre 1,15$ un an plus tôt. Les prévisions de Best Buy pour l'exercice vont de 41,3 à 42,6 milliards de dollars de revenus, avec un tassement des ventes à comparable de 0 à 3%, et pour un bénéfice ajusté par action allant de 5,75 à 6,20$.

GameStop vient donc de boucler une nouvelle levée de fonds de 2,14 milliards de dollars, profitant de l'attrait actuel des amateurs de 'meme stocks' à Wall Street. Citron Research a indiqué pour sa part qu'il n'avait plus de position de vente à découvert sur la valeur. "Citron n'est plus short sur GME. Ce n'est pas parce que nous croyons qu'un redressement des fondamentaux de l'entreprise se produira un jour, mais avec 5 milliards de dollars en banque, ils ont suffisamment de marge de manoeuvre pour apaiser leur culte d'actionnaires. Bien que Wedbush ait fixé aujourd'hui un objectif de 11$, nous respectons l'irrationalité du marché. Après tout, le Dogecoin reste une entité de 20 milliards de dollars. Même si l'augmentation du nombre d'actions pourrait tempérer la mentalité de la foule, Citron regardera de côté pour le moment", a précisé Citron Research sur le réseau social X.

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