Wall Street s'affirme plus nettement dans le vert désormais, accélérant avec le Nasdaq, alors qu'Apple atteint au passage un nouveau sommet historique pour une capitalisation très proche des 4.000 milliards de dollars. Tesla se distingue aussi en vive hausse de plus de 4,6%. Les autres 'Magnificent 7', Amazon, Alphabet, Meta, Nvidia et Microsoft, sont toutes en territoire positif. Le S&P 500 avance de 0,68% à 6.015 pts, le Dow Jones de 0,44% à 43.097 pts et le Nasdaq de 0,93% à 19.948 pts.
La cote américaine clôturera ce jour à 19 heures, heure française, et sera fermée demain pour Noël. Hier soir, la séance s'était terminée déjà par un léger sursaut mené par les grandes valeurs technologiques de la place, avec un gain de près de 1% du Nasdaq. Les indices tentent de se ressaisir après la purge de mercredi dernier qui sanctionnait un discours moins souple que prévu de la Fed, dans un contexte de résilience de l'économie et d'inflation collante.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 1,7% environ à 70,3$. L'once d'or fin cède 0,1% à 2.611$. L'indice dollar avance de 0,2% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin évolue autour des 98.000$, en hausse de 5% sur 24 heures mais encore en recul de 8% sur une semaine suite aux sommets post-électoraux.
Sur le front économique hier, l'indice d'activité nationale américaine de la Fed de Chicago pour le mois de novembre 2024 s'est affiché à -0,12, en ligne ou presque avec le consensus FactSet, contre -0,50 pour la lecture révisée du mois antérieur... Les commandes de biens durables de novembre ont fait ressortir une forte baisse de 1,1% d'un mois sur l'autre, bien plus prononcée que prévu, et un déclin de 0,1% hors transport (consensus +0,3%)... L'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par le Conference Board pour le mois de décembre 2024 s'est établi à 104,7 seulement, à comparer à un consensus FactSet de 113,8 et à un niveau de 112,8 un mois plus tôt. Enfin, les ventes de logements neufs de novembre aux États-Unis se sont établies au nombre de 664.000, à comparer à un consensus FactSet de 672.000 et à une lecture révisée à 627.000 pour le mois antérieur.
Ce mardi, l'indice manufacturier régional de la Fed de Richmond pour le mois de décembre 2024 est ressorti à -10, en ligne avec le consensus FactSet, contre -14 un mois avant. Un indicateur négatif signale rappelons-le une contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée.
Jeudi, reprise des festivités boursières avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 21 décembre (consensus Bloomberg 223.000), ainsi que le rapport hebdomadaire du Département américain à l'Énergie concernant les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close le 20 décembre (17h).
Enfin, vendredi, les investisseurs suivront la balance du commerce international de biens pour novembre (14h30, consensus Bloomberg -101 milliards de dollars) et les stocks de grossistes de novembre (14h30, consensus FactSet +0,2%).
Il n'y aura pas de publication financière trimestrielle marquante à Wall Street cette semaine.
Les valeurs
Starbucks (+1,7%). Le mouvement de grève aux États-Unis s'étendrait à plus de 300 établissements ce mardi, et plus de 5.000 travailleurs devraient quitter leur poste avant la fin de l'arrêt de travail de cinq jours. Reuters cite à ce sujet le syndicat Starbucks Workers United, qui représente les employés de 525 magasins à travers le pays. Selon cette même source, plus de 60 sites américains répartis dans 12 grandes villes, dont New York, Los Angeles, Boston et Seattle, avaient été fermés lundi. Les négociations entre Starbucks et le syndicat sont dans l'impasse en raison de problèmes non résolus concernant les salaires, le personnel et les horaires. La grève de Noël de mardi devrait être la plus importante jamais organisée dans la chaîne de café, selon le syndicat. Starbucks a affirmé pour sa part ne s'attendre qu'à un impact très limité sur l'ensemble des opérations.
American Airlines (stable) a connu ce jour un problème technique non précisé, mais l'activité est revenue à la normale selon la FAA, administration fédérale US de l'aviation. Le transporteur aérien américain avait précédemment suspendu la totalité de ses vols locaux. "Votre sécurité est notre priorité absolue, une fois que cela sera corrigé, nous vous laisserons en route en toute sécurité vers votre destination", avait promis la compagnie aérienne sur le réseau social média X. Bloomberg note que certaines publications en ligne indiquent que la compagnie aérienne a souffert d'une panne de logiciel l'empêchant de calculer les exigences de masse et d'équilibre pour ses vols. La Federal Aviation Administration avait de son côté indiqué que le transporteur avait immobilisé tous ses vols à l'échelle nationale. La veille de Noël est l'une des journées les plus chargées de l'année, Bloomberg rappelant que la FAA prévoit environ 30.000 vols ce jour, tous transporteurs confondus.
Nvidia (+0,8%) / AMD (+0,6%). xAI, startup d'intelligence artificielle d'Elon Musk, a levé encore 6 milliards de dollars supplémentaires selon TechCrunch, qui cite un dossier déposé jeudi auprès de la SEC. 97 investisseurs ont participé. Parmi eux, xAI a cité notamment Andreessen Horowitz, Blackrock, Fidelity, Kingdom Holdings, Lightspeed, MGX, Morgan Stanley, OIA, QIA, Sequoia Capital, Valor Equity Partners, Vy Capital, Nvidia et AMD. xAI a désormais levé un total de 12 milliards de dollars, après une tranche de 6 milliards de dollars au printemps. CNBC avait rapporté en novembre que xAI visait une valorisation de 50 milliards de dollars, deux fois plus que lors de sa précédente levée de fonds. Selon le Financial Times, seuls les investisseurs qui avaient soutenu xAI lors de sa levée de fonds du printemps étaient autorisés à participer à celle-ci.
Elon Musk a créé xAI l'an dernier puis introduit Grok, un modèle phare d'IA générative qui alimente désormais un certain nombre de fonctionnalités sur X, ex-Twitter, avec un chatbot accessible aux abonnés X Premium. Face à d'autres systèmes d'IA qualifiés de "woke" par les fans d'Elon Musk, Grok sort des sentiers battus, capable de se montrer grossier et sortant du politiquement correct. Musk juge cette IA moins biaisée que les modèles concurrents. Grok pourrait gérer encore plus de fonctions X à l'avenir, allant de l'amélioration des capacités de recherche et de la biographie des comptes X à l'aide aux analyses de publication et aux paramètres de réponse, ajoute TechCrunch. xAI s'efforce ainsi de rattraper des concurrents comme OpenAI et Anthropic en affirmant sa différence.
JP Morgan (+1,3%) / Citigroup (+1,8%) / Goldman Sachs (+1,3%). De grandes banques et groupements poursuivent la Fed, alléguant que les tests de résistance annuels effectués par la banque centrale américaine sur les firmes de Wall Street enfreindraient la loi. Reuters évoque à ce sujet un procès intenté devant le tribunal de district américain de Columbus, dans l'Ohio. En cause, la pratique de la Fed consistant à déterminer la performance des grandes banques face à d'hypothétiques turbulences économiques et à fixer les exigences de fonds propres en conséquence. Selon les plaignants, une telle pratique ne suivrait pas une procédure administrative appropriée.
Les plaignants en question comprennent le Bank Policy Institute, la Chambre de commerce des États-Unis et l'American Bank Association, détaille Reuters. Plus précisément, les groupes demandent à la Fed de rendre publics et soumis aux commentaires les modèles confidentiels qu'elle utilise pour évaluer la performance des banques, ainsi que les détails des scénarios annuels créés afin de tester les faiblesses potentielles. Selon l'accusation, le processus actuel n'atteindrait pas ses objectifs... Le Bank Policy Institute représente de grandes banques comme JP Morgan, Citigroup et Goldman Sachs. L'Ohio Bankers League et la Chambre de commerce de l'Ohio font aussi partie des plaignants, selon CNBC. L'action en justice fait suite à l'annonce hier par la Fed de son intention d'apporter des modifications aux tests de résistance des banques.
Apple (+1%) a demandé à participer au prochain procès antitrust américain de Google concernant la recherche en ligne, affirmant selon l'agence Reuters qu'il ne peut pas compter sur Google pour défendre les accords de partage de revenus qui rapportent au fabricant de l'iPhone des milliards de dollars chaque année pour faire de Google le moteur de recherche par défaut sur son navigateur Safari. Apple n'envisage pas de construire son propre moteur de recherche pour concurrencer Google d'Alphabet, que les paiements se poursuivent ou non, selon Reuters, qui cite des documents judiciaires d'avocats de la société déposés lundi à Washington. En 2022, Apple a reçu environ 20 milliards de dollars de son accord avec Google...
Le groupe à la pomme souhaite appeler des témoins lors d'un procès en avril, tandis que les procureurs chercheront à démontrer que Google doit prendre plusieurs mesures, notamment la vente de son navigateur Web Chrome et potentiellement de son système d'exploitation Android, pour restaurer la concurrence dans la recherche en ligne.